Histoire de l'Yonne

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L'histoire de l'Yonne est celle d'un département créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 et dont le territoire recouvrait une partie des provinces de Bourgogne, de Champagne, de l'Orléanais et de l'Île-de-France.

Le territoire actuel du département a été occupé par les hommes dès le paléolithique comme en atteste les vestiges préhistoriques d'Arcy-sur-Cure.

[modifier] Antiquité

La Fosse Dionne, vestige de l'époque gallo-romaine, située à Tonnerre
La Fosse Dionne, vestige de l'époque gallo-romaine, située à Tonnerre

De l’époque celte, les habitants du département de l’Yonne ont gardé leur nom d’Icaunais provenant du nom de la rivière divinisée (icauna en latin).

À l’époque gallo-romaine, le territoire de l'actuel département était occupé par le peuple Senones. La ville la plus importante était Sens (Agedincum) qui devint, après la conquête romaine, la capitale de la province de la "quatrième Lyonnaise)".

Au début du IVe siècle, entre 408 et 410, les Burgondes s'attaquent aux romains et conquièrent le territoire. Avec l’expansion du christianisme qui gagna alors les différents « pays » (pagus en latin) de l'Yonne, la province devint une métropole ecclésiastique et Sens fut le siège d'un archevêché dont dépendaient les diocèses de Chartres, d'Auxerre, de Meaux, de Paris, d'Orléans, de Nevers et de Troyes que desservait la voie Agrippa.

[modifier] Moyen Âge

A la fin de l'antiquité et au début du Moyen Âge, les Francs évincent les burgondes. En 558, Clotaire parvient à réunir la Bourgogne aux territoires hérités de son père Clovis. A sa mort, en 561, l'ensemble des territoires est divisés entre ses fils et c'est Gontran qui hérite du royaume de Bourgogne.

Après les mérovingiens, l'empire carolingien régna sur le territoire de Bourgogne. Mais, il ne survécut pas à son fondateur. Les luttes intestines entre ses fils et héritiers se déroulèrent même sur le sol icaunais. La bataille de Fontenoy-en-Puisaye, le 25 juin 841, est sans doute l’une des causes du traité de Verdun (843) qui scella le partage de l’Empire carolingien.

Au Moyen Âge, le département fut un haut lieu de la chrétienté :

L’influence des grandes abbayes, que ce soit celle de Saint-Germain à Auxerre au temps de Charles-le-Chauve et de ses successeurs, ou plus tard celle de l’abbaye Cistercienne de Pontigny, fille de Citeaux aux XIVe et XVe siècles eut des conséquences catastrophiques : désertification des campagnes, mortalité importante…

[modifier] La Renaissance

Saint-Bernard prêchant la deuxième croisade, à Vézelay, en 1146
Saint-Bernard prêchant la deuxième croisade, à Vézelay, en 1146

La Rennaissance est marquée par les croisades. Vézelay accueilli Saint Bernard qui, en 1146, y prêcha la deuxième croisade. C'est également dans cette ville que Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion qui s'y retrouvèrent pour partir lors de la troisième croisade. La ville de Pontigny vit arriver des prélats anglais luttant contre la monarchie comme Thomas Becket, qui résida dans la ville de 1164 à 1166, Étienne Langton, de 1208 à 1213 ou saint Edme, qui y fut enterré en 1240.

Incarnée à Auxerre par l’évêque Jacques Amyot, la Renaissance apparut comme un renouveau avec la construction de châteaux (château d'Ancy-le-Franc, château de Tanlay, château de Saint-Fargeau, château de Maulnes) et l'embellissement des églises, comme le chœur de la cathédrale d'Auxerre.

Toutefois, les guerres de religion entre protestants et catholiques amenèrent aussi leur cortège de ruines et de pillages.

[modifier] La monarchie absolue

Elle favorisa le développement du commerce, notamment par voies d’eau. Déjà universellement estimé, le vin d’Auxerre était conduit par bateaux jusqu’à Paris et de là envoyé dans les Flandres, en Prusse et même en Pologne. Le flottage du bois permettait à des trains de bois du Morvan d’arriver jusqu’à la capitale. Colbert, marquis de Seignelay, y implanta des manufactures. Pleins d’espoir dans la Révolution naissante, les habitants des pays de l’Yonne connurent la grande peur de l’été 1789. Le Département de l’Yonne nouvellement créé en 1790 est l’un des plus beaux du royaume selon Bureaux de Pusy, était formé d’éléments de plusieurs généralités et son homogénéité était assurée par la rivière qui le traverse de part en part et qui lui a donné son nom.

[modifier] Les Empires

Département avant tout rural, l'Yonne connut son heure de gloire avec le retour en France de "l’aigle", comme se faisait appeler Napoléon Bonaparte. La rencontre décisive entre le maréchal Ney et Napoléon eut lieu en effet à la préfecture d'Auxerre le 18 mars 1815. Les armées alliées occupèrent le département pendant l'été 1815.

Par la suite le calme revint jusqu'au coup d'État du 2 décembre 1851 à la suite duquel les Républicains notamment en Puisaye fomentèrent un soulèvement qui, pris de court, fut sévèrement réprimé.

Sous le Second Empire, le développement des moyens de transport (chemin de fer, canaux, routes), n’empêcha pas un exode rural, accéléré aussi par la crise de Phylloxéra qui détruisit 20 000 hectares de vignes, la principale culture du département.

[modifier] Guerre franco-allemande de 1870

Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, le département fut envahi par les troupes ennemies de la Ire et à la IIe armée, sous les ordres du général en chef Edwin von Manteuffel et du prince Frédéric-Charles, neveu du roi de Prusse Guillaume Ier .

Auxerre, Sens, Tonnerre, Joigny, Saint-Florentin, Chablis et un grand nombre d'autres villes ont été occupées. Pourtant, dès le 5 octobre, le conseil Général de l'Yonne décidait de réunir des fonds pour organiser la défense du département. C'est ainsi que le 21 octobre, une troupe composée de gardes nationaux attaquait sans grand résultat, à Grandpuits, près de Nangis, un petit détachement prussien.

Pourtant, le 11 novembre, malgré une tentative de résistance à Brienon-sur-Armançon, la ville de Joigny tombait aux mains des prussiens qui l'occupèrent jusqu'à la signature de la paix. Durant le mois de novembre 1870, l'ennemi parvint à entrer à Sens, Villeneuve-l'Archevêque et Tonnerre. Le 16 novembre, un détachement allemand arrivait à Chablis et quelques jours plus tard, après que l'artillerie prussienne ait bombardé Auxerre, le général Zastrow, commandant du VIIe corps, entrait dans la ville. La petite ville de Saint-Bris-le-Vineux subi le même sort.

Le 27 décembre, Courson-les-Carrières était livrée au pillage. Courant janvier, Avallon était bombardée et le 25 janvier une bataille eut lieu à Laroche, entre Joigny et Tonnerre à l'issue de laquelle les volontaires de l'Yonne réussirent à prendre la gare par et détruire le pont du chemin de fer. L'armistice signée en fin janvier 1871 permis à Auxerre d'être préservée des bombardements, destructions.

Pendant la période d'occupation, le département fit partie du gouvernement général du nord de la France, dont le siège était à Versailles.

Les pertes pour le département de l'Yonne furent élevées tant en hommes qu'en terme d'édifices détruits ou endommagés, avec un coup de reconstruction qui avoisina les 6 millions de francs (914.000 €).

[modifier] Guerres mondiales

La guerre de 1914-1918 éprouva cruellement le département qui perdit encore 30 000 habitants entre 1911 et 1921. L’Yonne donna à la IIIe République des hommes politiques de premier plan, notamment Paul Bert, Jean Bienvenu-Martin, Paul Doumer et Pierre-Étienne Flandin. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la résistance s’illustra et participa activement à la libération du département, fin août 1944.

[modifier] Liens externes