Morvan

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Morvan
Continent Europe
Pays France France
Point culminant Haut Folin (901 m)
Longueur 70 km
Largeur 50 km
Superficie 2 800 km2
Chaîne principale Bois du Roi
Âge du massif Dévonien
Type de roches Roche métamorphique
Paysage montagneux du Morvan
Paysage montagneux du Morvan

Le Morvan (du celte Mar, noir, et Vand, montagne) est un massif montagneux français situé en Bourgogne, aux confins des départements de l'Yonne, de la Nièvre, de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire. Il domine à l'ouest la dépression du Bazois et le Nivernais, au nord la Terre-Plaine et la dépression de l'Auxois, au sud et au sud-est les plaines du Charolais et de l'Autunois.

Le point culminant du massif du Morvan est le Haut Folin (901 mètres). La région est marquée par un réseau hydrographique dense avec notamment de nombreux lacs artificiels et par un fort boisement. Le Morvan est protégé par un parc naturel régional depuis 1970. C'est le massif montagneux le plus proche de l'agglomération parisienne.

Sommaire

[modifier] Orogenèse

[modifier] Ère primaire

Durant le Paléozoïque, il y a environ 400 millions d'années, le plissement hercynien fait surgir de hautes montagnes (Le Massif Armoricain, les Vosges, les Ardennes, le Massif Central), dont le Morvan.

Cette montagne est formée de roches métamorphiques (gneiss, micaschistes) mêlées à des roches magmatiques (granites, porphyres).

L'érosion finit par abaisser le Morvan qui est ainsi ramené à l'état de socle montagneux.

Le climat chaud et humide favorise l'apparition d'une végétation exubérante. Finalement enfouis sous d'épaisses masses d'alluvions, et par suite de fermentation, les débris végétaux sont transformés avec le temps en houille. Des dépôts carbonifères se forment alors entre le massif du Morvan et le Beaujolais (Autun, Montceau-les-Mines).

[modifier] Ère secondaire

Durant le Mésozoïque, il y a 200 millions d'années, suite au lent affaissement du socle hercynien, la mer envahit complètement le bassin parisien, allant jusqu'à immerger le Morvan qu'elle recouvre de marnes et de calcaires. Ces sédiments s'empilent alors sur le socle granitique.

Suite au retrait des eaux, l'érosion reprend son action et abaisse le Morvan d'au moins 1 000 mètres. Les marnes et calcaires sont alors rejetés vers l'Auxois, le Bazois et le Châtillonais.

[modifier] Ère tertiaire

A partir du Paléogène, il y a 60 millions d'années, le massif fut basculé vers le nord suite au mouvement de surrection du plissement alpin. Ce mouvement violent provoqua des fractures du sol et raviva l'action des eaux vives qui reprirent alors le creusement de leurs vallées en gorges.


[modifier] Géographie

Au nord, le Morvan ressemble à un vaste plateau bosselé qui s'élève lentement lorsque l'on avance vers le sud. Ces ondulations, qui s'étagent et viennent rejoindre en pente douce le Bassin parisien, forment le Bas-Morvan. L'altitude n'y dépasse pas 600 mètres. Dans la partie inférieure, au sud de Montsauche-les-Settons, se dressent les plus hauts sommets du Haut-Morvan.

Le Morvan ne possède pas de monts très élevés puisque l'altitude maximale est atteinte dans la chaîne du Bois du Roi par le Haut Folin et ses 901 mètres. D'autres monts atteignent ou dépassent tout de même les 800 mètres :

  • Le Grand Montarnu : 857 m
  • Le Mont Préneley : 855 m
  • Le Bas Folin : 832 m
  • Le Mont Beuvray : 821 m
  • Le Bois de la Loge : 818 m
  • Le Télégraphe (Le Tureau des Grands Bois) : 800 m

Le massif du Bois du Roi compte quelques monts secondaires comme le Haut Forgeot (809 m), les Trois Bornes (838 m) ou le Brûlé (882 m).


D'autres monts du Morvan sont :

  • Le Montiant : 787 m
  • La Roche de Suize : 766 m
  • Le Mont Moux : 753 m
  • Le Nid au Vautour : 684 m
  • Le Calvaire à Château-Chinon : 609 m


Le centre géographique de la zone euro est situé dans le Morvan, sur le territoire de la commune d'Ouroux en Morvan depuis l'entrée de Malte et Chypre le 1er janvier 2008. En 2007, il se trouvait sur la commune de Mhère et précédemment sur celle de Montreuillon.

Panorama dans le Sud-Morvan (Saône-et-Loire).
Panorama dans le Sud-Morvan (Saône-et-Loire).

[modifier] Hydrographie

En raison de sa position et de son altitude, le massif du Morvan connaît des pluies fréquentes et abondantes. Il reçoit en moyenne 1 000 mm d'eau par an sur ses bordures et plus de 1 800 mm sur les sommets les plus élevés ; il pleut ou il neige près de 180 jours par an sur les sommets.

Le relief, la pluviosité et l'absence d'infiltration des eaux en profondeur déterminent donc un réseau hydrographique complexe. Les vallées principales sont alimentées par une multitude de petits ruisseaux.

On remarque ainsi de nombreux nombreux cours d'eau qui alimentent des lacs artificiels (le lac de Pannecière-Chaumard, 520 ha et le lac des Settons, 320 ha sont les plus célèbres). Ces lacs spectaculaires constituent un fort atout touristique pour la région.

Les roches métamorphiques du Morvan renferment des nappes de faible puissance (quelques mètres), donnant naissance à de nombreuses sources, favorisant ainsi l'existence d'importantes zones humides (tourbières, prairies humides...).

L'eau est peu chargée en sels (eau douce) et de bonne qualité. Les pollutions chimiques sont peu nombreuses du fait de la faible densité de population.


[modifier] Le parc naturel régional du Morvan

Icône de détail Article détaillé : Parc naturel régional du Morvan.


[modifier] Histoire

Paysage naturel du Morvan.
Paysage naturel du Morvan.

Le Morvan possède une histoire riche principalement héritée de l'époque gallo-romaine. Cette histoire est encore visible à travers le site du Mont Beuvray à cheval entre la Nièvre et la Saône-et-Loire.

En -52, une ville nommée Bibracte se trouvait sur le Mont Beuvray (821 m). Cette ville, capitale de la tribu gauloise des Eduens est devenue célèbre lors de l'invasion de la Gaule par Jules César. C'est ici que les tribus gauloises décidèrent de structurer leur défense en se regroupant derrière un seul chef, Vercingétorix. Le Mont Beuvray est désormais un site de fouilles très important. Les archéologues ont mis au jour des maisons et des murs d'enceinte de Bibracte et tentent de définir quelle était la vie des gaulois. Le musée de la civilisation celtique, construit à proximité des lieux de fouilles présente entre autre le résultat des recherches à Bibracte.

Après l'invasion romaine, Bibracte est abandonnée au profit d'Autun située à une vingtaine de kilomètres. Si Bibracte est une cité purement gauloise, Autun a au contraire été bâtie à la volonté de l'empereur romain Auguste. Haut lieu du monde gallo-romain, on peut encore y admirer un temple dit de Janus (déformation du lieu-dit La Génetoye), l'enceinte antique de la ville et deux de ses portes (Porte d'Arroux et Porte Saint André), ainsi qu'un immense théâtre qui pouvait, à l'époque, accueillir 20 000 personnes.

À partir du milieu du XIXe siècle, le Morvan a connu une profonde évolution. En 1858 a en effet été créé le lac des Settons pour permettre le flottage du bois, et alimenter Paris en bois via la Cure et l'Yonne, puis après les inondations de Paris de 1910, il fut décidé de réguler le débit de la Seine grâce à des retenues d'eau. De ce projet sont nés les lacs de Chaumeçon, Saint-Agnan, du Crescent, et le gigantesque lac de Pannecière et son barrage hydro-électrique.

Le Morvan, pays pauvre d'un point de vue agricole, a durant la même période, été obligé de développer des activités connexes aux travaux de la terre. Ainsi, au côté du flottage du bois s'est peu à peu imposé deux activités devenues emblématique de ce massif : les nourrices et les galvachers.

Les habitants du Morvan (surtout les anciens et ceux issus du milieu agricole) parle un patois qui peut varier d'une partie du massif à l'autre : le Morvandiau.


[modifier] Architecture

[modifier] Architecture d'antan

Maison typique morvandelle de l'époque moyenâgeuse
Maison typique morvandelle de l'époque moyenâgeuse

Les maisons traditionnelles rurales du Morvan ont été implantées, depuis l'époque médiévale, selon des critères bien établis, c'est à dire à proximité d'une source, de terres cultivables et de forêts dont le bois servait pour le chauffage et la construction. La présence de carrières de granit et d'|arène jouait également un rôle important dans leur construction.

Les habitations traditionnelles peuvent être isolées ou regroupées en petit hameau. Ces derniers hameaux prennent quelques fois le nom d'huis à partir du XIVe siècle. Ces constructions sont installées de préférence à l'abri d'une colline, à mi-pente sur le versant nord, plutôt qu'au fond d'une vallée. Leurs façades sont quant à elle plutôt orientées vers le sud ou l'est afin de tourner le dos aux vents froids du nord et aux pluies venant de l'ouest.

Deux fenêtres sont généralement disposées de part et d'autre de la porte d'entrée. A l'extérieur, un escalier en pierre permet l'accès au grenier. Ce dernier est généralement carrelé sur une couche de terre et est aéré par de fines ouvertures oblongues. La toiture est assez pentue afin de faciliter la descente de la neige durant la période hivernale.

Les plus petites maisons sont constituées d'une pièce principale unique, avec une annexe, généralement accolée à la bâtisse sur un pignon, comprenant généralement l'âtre de la cheminée, un poulailler et un four à pain. Les plus grandes maisons ou fermes comprennent les mêmes éléments, avec en plus une grange, une étable et des remises (appelés encore aujourd'hui des toits ou toitons), pouvant servir de cellier ou de porcherie. Ces toits pouvaient également se situés à l'entresol si la bâtisse n'était pas de plain-pied.

Les maisons typiques morvandelles suivent une architecture autarcique, c'est-à-dire qui utilise des matériaux locaux, issus de la culture ou d'extraction :

Le bois
Le bois, d'essences locales (chêne, châtaignier), était utilisé pour la charpente de la toiture, les linteaux de portes de grange, ainsi que pour le mobilier.
Le chaume
Le chaume, provenant de la paille de seigle, était principalement utilisé compte tenu de son faible coût. Le Morvan, jusqu'à la fin du XIXe siècle comptait en effet de grandes superficies de culture de seigle, notamment dans les cantons de Château-Chinon et de Montsauche.
Du fait de son inflammabilité, du risque de pourriture ainsi que du recul de la culture de seigle, le chaume fût peu à peu remplacé par l'ardoise d'Angers à partir de la fin du XIXe siècle.
La Chaux
La chaux servait de mortier pour maçonner les murs (intérieurs et extérieurs) du logis et des dépendances. Elle les protégeait tout en les laissant respirer.
L'arène granitique
Associée à la chaux ou à de la terre, l'arène granitique permettant la construction des murs.
Le granit
Le granit taillé permettait la réalisation de linteaux de fenêtres et d'entourage de portes. Il provenait de petites carrières proches ou de carrières plus importantes comme celles de Lormes ou de La Roche-en-Brenil.

[modifier] Architecture contemporaine


[modifier] Économie

Le Morvan est encore très marqué par l'agriculture puisque 29% des actifs travaillent dans le secteur primaire. L'activité est essentiellement traditionnelle et basée sur l'élevage bovin dans des parcelles très morcelées (moins d'un hectare en moyenne, et 50 ha en moyenne pour la totalité d'une exploitation).

La sylviculture morvandelle, quant à elle, fournit tous les hivers la France en sapins de Noël (notamment dans la région du Haut Folin). La forêt recouvre d'ailleurs près de 50% du Morvan. Les forêts de feuillus et de résineux sont en concurrence mais ce sont les résineux, profitant du développement des douglas, qui gagnent peu à peu du terrain (78 000 ha de feuillus contre 43 000 ha de résineux).


[modifier] Liste des communes du Morvan

Si Château-Chinon(Ville) est considérée comme la capitale du Haut-Morvan, le Morvan comprend de nombreuses communes. La maison du parc naturel régional du Morvan est située à Saint-Brisson.

Communes du Morvan en Côte-d’Or
Communes du Morvan dans la Nièvre
Communes du Morvan en Saône-et-Loire
Communes du Morvan dans l’Yonne


[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Morvan.

Panorama sur le Morvan depuis le Belvédère du Carnaval à Uchon en Saône-et-Loire.La commune d'Étang-sur-Arroux est visible au loin, au centre droit.À l'arrière-plan gauche, on distingue le Mont Beuvray.
Panorama sur le Morvan depuis le Belvédère du Carnaval à Uchon en Saône-et-Loire.
La commune d'Étang-sur-Arroux est visible au loin, au centre droit.
À l'arrière-plan gauche, on distingue le Mont Beuvray.



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47°15′N 04°06′E / 47.25, 4.1