Histoire de Cuba

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Sommaire

[modifier] L'époque pré-colombienne

Lorsque Christophe Colomb découvre l'île, Cuba est déjà peuplée par 16 000 à 60 000 autochtones (Las Casas les estimait à 200 000). Ils appartiennent à différentes tribus, mais les Taïnos et les Karibs (Caribes) dominent en nombre. Les plus anciens seraient arrivés vers le IIe millénaire av. J.-C., les plus récents, les Tainos seraient arrivés vers l'an 500.

Les Taïnos appartiennent à une culture plus large que celle des Arawaks dont les populations s'étendaient jusqu'en Amérique du Sud.

[modifier] La conquête espagnole

Premier voyage de Christophe Colomb
Premier voyage de Christophe Colomb

L'île de Cuba est découverte par Christophe Colomb le 28 octobre 1492, lors de son premier voyage. En découvrant Cuba, Colomb pense découvrir le Japon. Christophe Colomb la baptise Juana (Jeanne) en l'honneur de la fille des rois catholiques. Son nom actuel vient de « Cubanascan », le nom que lui avaient donné les indigènes. En 1508, Juan de la Cosa fit les relevés cartographiques de l'île, tandis que Sebastián de Ocampo fut le premier Européen à en faire le tour complet confirmant que Cuba était bien une île[1].

En 1511, débute l’occupation de Cuba par l'empire colonial espagnol. Diego Velázquez de Cuéllar et ses hommes (parmi lesquels Hernan Cortés) se lancent dans la conquête et le pillage du territoire. Ils s’approprient les terres, développent l'élevage, réduisent les Amérindiens en esclavage et s’accaparent leur or. Les premières localités espagnoles, Las Villas, s’établissent près des foyers de populations indiennes et des mines d’or. Des villes voient le jour dont Santiago de Cuba (1514) et La Havane (1515[2]).

Maison de Diego Velázquez de Cuéllar, Cuba
Maison de Diego Velázquez de Cuéllar, Cuba

[modifier] Une partie de l'Empire espagnol des Amériques

Les réserves d’or cubaines rapidement épuisées, et l’administration locale doit trouver des alternatives économiques. Les plantations de canne à sucre, de tabac et de café deviennent les principales activités économiques de Cuba pendant l'époque coloniale.

Le développement de la culture de canne à sucre, très intensive, contribue au développement de l'esclavage d'origine africaine, car la population indigène a été décimée en quelques années par les massacres, les maladies importées d'Europe — et jusqu'alors inconnues à Cuba —, et les très dures conditions de travail imposées par les Conquistador espagnols.

Les premiers esclaves africains arrivent à Cuba en 1513. Il en arrivera approximativement 760 000 entre 1600 et 1880, date de l’abolition de l’esclavage à Cuba. Ce sont principalement des Yorubas de l'Ouest du Nigéria, (appelés Lucumí à Cuba, ce qui veut dire « Mon ami » en yoruba, et aussi Nago ou Anango), Bantous du Kongo ou bakongo du Congo et de République démocratique du Congo, Arará, groupe kwa : Fon de Dahomey (actuel Bénin) et Nigéria, Ewé ou Eoué du Ghana et du Togo, Abakuá (ou abakwa, surnommés à Cuba nañigos) : Carabalí de Calabar (Sud du Nigéria), Mandingues du Ghana, Efik de Dahomey, Bríkamo, Ejagham, Ibibio, et autres ethnies du Sénégal, Angola, Libéria...Les esclaves seront convertis au christianisme.

Avec l’importation des esclaves noirs africains, Cuba connaît un essor considérable. En 1762, les Britanniques occupent La Havane pendant neuf mois, l'ouvrent au commerce international, et y importent près de 10 000 esclaves, puis rendent Cuba aux Espagnols contre la Floride. Les années qui suivent permettent à l’île de se développer. La population s’accroît de manière significative, passant de 273 000 en 1791 à plus d’un million en 1840. En 1825, l’île dénombre 46% de blancs, 18% de non-Européens libres (métis) et 36% d’esclaves, alors qu’aujourd’hui elle est peuplée de 51% de métis, 37% de blancs et de 11% de noirs. Beaucoup de métis sont issus de rapports "extra-conjugaux » entre les maîtres blancs et leurs esclaves noires.

[modifier] La marche vers l'indépendance

[modifier] La Guerre de Dix Ans (1868-1878)

Le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Cespedes (1819-1874), riche propriétaire terrien, libère ses esclaves et fonde une armée, déclenchant la Guerre des Dix Ans. Malgré le soutien des États-Unis - plusieurs bateaux américains débarquent à Cuba avec des armes et des volontaires, dont de nombreux vétérans de la Guerre de Sécession – les Espagnols remportent une victoire sanglante face aux insurgés.

Toutefois, il s’agit tout de même d’une demi-victoire pour le peuple cubain, car il obtient par le pacte de Zanjón (10 février 1878) une certaine autonomie, l’abolition de l’esclavage en 1880 — mise en pratique uniquement en 1886 — et l’égalité des droits entre les Blancs et les Noirs, proclamée en 1893. Le pacte a aussi des répercussions politiques, puisqu’il engendre l’apparition des premiers partis politiques.

[modifier] La réforme impossible du modèle colonial

José Martí (1853-1895)
José Martí (1853-1895)

Les réformes mises en place à la suite de la Guerre des Dix Ans ne sont pas réalisées, ce qui occasionne un nouveau soulèvement du peuple. José Martí, écrivain et patriote, fonde le Parti révolutionnaire cubain en 1891 avec les futurs généraux, Máximo Gómez et Antonio Maceo. La guerre révolutionnaire d’indépendance devient réalité le 29 janvier 1895. L’Espagne veut mettre fin à cette lutte une bonne fois pour toute et décide d’envoyer 280 000 soldats en renfort aux 21 777 déjà sur place. On compte alors sur l’île un soldat pour six habitants. Deux ans de guerre firent 200 000 victimes soit 1/8 de la population.

La fin de la guerre d’indépendance face à l’Espagne semble imminente au début de l’an 1898.

[modifier] L'intervention américaine

Le président Américain de l’époque, William McKinley (1897-1901), décide alors d'envoyer à La Havane un navire de guerre, le Maine, afin d’y protéger les intérêts de Washington. Dans la nuit du 15 février 1898, Le Maine explose dans le port de La Havane, et 250 marins meurent sur le coup. Bien que la véritable cause soit toujours inconnue, le gouvernement américain prend prétexte de l'incident et accuse l'Espagne de l'avoir torpillé.

Une intervention militaire en faveur des insurgés, est lancée le 11 avril 1898 par le président William McKinley, contre le gouvernement espagnol. La reddition de l'armée espagnole est rapide. Le traité de Paris (1898) du 10 décembre, met fin au conflit, et marque la fin de l'occupation espagnole. Un gouvernement militaire d'occupation est alors mis en place par les États-Unis jusqu'en 1902.

[modifier] La République de Cuba sous la constitution de 1901

[modifier] La République de Cuba dans l'aire d'influence des Etats-Unis

Page une de l'amendement Platt
Page une de l'amendement Platt

Le 20 mai 1902, les forces armées des États-Unis évacuent pour l'essentiel le territoire cubain et la République de Cuba est officiellement créée. Pour la première fois de leur histoire, l’indépendance des Cubains est reconnue formellement, mais aux termes de l'amendement Platt, du sénateur américain Hitchcock Platt, les États-Unis conservent des bases navales – Guantánamo et Bahía Honda – et sont garants de la constitution, avec le droit d’intervenir dans les affaires du pays en cas d'effondrement constitutionnel.

Officiellement, les Américains se retirent de l’île, mais leurs investissements y sont considérables, et le commerce de Cuba est largement tourné vers les États Unis avec des exportations de canne à sucre et des importations industrielles. L'amendement Platt complète ce dispositif jusqu'en 1933. L'influence des Etats-Unis restera forte jusqu'en 1959.

La démocratie cubaine est encore balbutiante. À la demande des dirigeants cubains, quatre interventions militaires américaines auront lieu en 1906, 1909, 1917 et 1919. Ces interventions répondent à de réelles crises constitutionnelles cubaines.

En 1906, le premier président de Cuba Tomás Estrada Palma souhaitait se représenter bien que la constitution ne prévoyait pas explicitement ce cas. Une vive contestation de l'opposition s'ensuivit.

[modifier] La monoculture sucrière jusqu'en 1919

Le général Mario Garcia Menocal succède à Tomas Palma en 1913.

La monoculture du sucre, bénéficiant de tarifs préférentiels de la part des États-Unis, engendre une prospérité rapide mais aussi une dépendance économique grandissante à l’égard de son client. Une immigration haïtienne se développe, encouragée par des entrepreneurs avides de main d'œuvre encore moins coûteuse.

La Première guerre mondiale rend inutilisable une part importante des champs de betterave sucrière européens et provoque une flambée des cours du sucre. C'est la « danse des millions » : des fortunes immenses se créent et de nombreux entrepreneurs s’endettent et se lancent dans des investissements considérables.

[modifier] Les crises de l'entre-deux-guerres

Avec la fin de la Première guerre mondiale, la production sucrière européenne reprend, engendrant un effondrement des cours du sucre. Les faillites sont nombreuses à Cuba. Les États Unis sont tentés par un retour à une politique protectionniste.

La situation s'aggrave encore avec la crise de 1929. Un chômage massif fait son apparition. Durant une décennie, Cuba connaît une situation sociale explosive, une situation économique problématique, une situation politique dangereuse. Le banditisme se répand dans les campagnes. Les grèves se multiplient, les manifestations sociales tournent à l'émeute et sont réprimées souvent dans le sang. Durant cette période, les organisations syndicales gagnent une influence considérable.

[modifier] Le gouvernement autoritaire du général Gerardo Machado y Morales (1925-1933)

Durant sa présidence, le général Gerardo Machado, président élu (1925-1929), réprime durement les émeutes. Pour plusieurs d'entre elles, de nombreux cadavres jonchent le sol. Devant la situation qui menace la stabilité de la république cubaine, il demande et obtient du parlement une prolongation exceptionnelle sans élection (1929-1933 de son mandat présidentiel.

Des opposants, notamment au sein des mouvements sociaux, parlent de dictature. Des mouvements clandestins se créent et se lancent dans la lutte armée avec notamment l'assassinat de proches de Gerardo Machado. Les dirigeants anarcho-syndicalistes qui dominent le paysage cubain des mouvements sociaux et se lancent dans la lutte armée ou les émeutes récurrentes sont décimés. Les anarcho-syndicalistes perdent peu à peu leur influence au bénéfice de leurs adversaires acharnés les communistes qui affichent des dispositions respectueuses de la constitution. L'escalade de la violence, sur fond de crise sociale et économique achève de faire s'effondrer le régime. À la suite de plusieurs grèves générales, certaines d’entre elles réprimées dans le sang avec des centaines de morts, Gerardo Machado est contraint à la fuite le 12 août 1933, laissant un vide politique vertigineux.

[modifier] La tentative de reprise en main américaine (1933)

L’ambassade américaine, conformément à la constitution cubaine et son amendement Platt, nomme un président et choisit Carlos Miguel de Cespedes, fils du « père de la patrie » cubaine.

en dépit de sa légitimité historique, celui-ci ne dispose pas de l'assise politique nécessaire notamment au sein des mouvements d'opposition qui se sont développés face à Gerardo Machado, et d'autre part le nationalisme cubain et l'anti-américanisme se sont exacerbés durant la crise sociale, déconsidérant l'initiative états-unienne qui repose sur l'amendement Platt qui leur est odieux.

[modifier] Le général Fulgencio Batista, arbitre de l'Etat cubain (1933-1940)

Des rumeurs courent faisant état d'un coup d'état en préparation par les officiers de l'armée cubaine. Au milieu de cette situation très confuse, le 3 septembre 1933 les sous-officiers prennent le pouvoir avec un coup d'état lancé pour des motifs corporatistes (solde, avancement, relations avec les officiers), avec à leur tête deux hommes, Pablo Rodriguez et Fulgencio Batista, sergent autoproclamé colonel. Celui-ci est contacté par les opposants à Gerardo Machado, notamment les organisations syndicales ou étudiantes et négocie avec eux un accord. Il devient l'homme fort du pays, nommé chef des armées et il remet le pouvoir politique à cinq civils, dont Grau San Martín, tout en procédant de temps à autre à des purges au sein de l'armée affermissant ainsi son pouvoir.

De 1933 à 1940, Fulgencio Batista fait et défait une demi-douzaine de présidents cubains. Face aux insurrections éparses, aux émeutes sociales, à la violence dans les campagnes, aux difficultés économiques, Fulgencio Batista utilise la force armée pour rétablir l'ordre, parfois durement, négocie avec les communistes disciplinés qu'il promeut contre les anarcho-syndicalistes qu'il juge trop souvent lancés dans la violence erratique, et utilise son influence en faveur de la multiplication des protections sociales et nationalistes dans le but de restaurer la paix sociale et la solidarité nationale cubaine, allant jusqu'à exercer des pressions contre les responsables politiques qui voudraient s'opposer à cette politique sociale et nationaliste.

[modifier] La politique cubaine de 1933 à 1940

[modifier] Grau San Martín (1933-1934)

Grau San Martín, inconnu du grand public avant les évènements de septembre 1933, sera président de septembre 1933 à janvier 1934. Il engage, avec son bras droit Antonio Guiteras, d'importantes réformes :

  • droit de vote des femmes
  • autonomie universitaire
  • limitation du travail hebdomadaire à 48 heures
  • début de réforme agraire
  • création d’un ministère du travail
  • nationalisation de l’électricité

L'idéologie du régime est un nationalisme selon le slogan « Cuba aux Cubains ». Un quota d'emploi est réservé aux cubains. De nombreux immigrés notamment espagnols ou haïtiens perdent ainsi soudainement leur emploi, certains d'entre eux après plusieurs décennies de présence à Cuba.

Il suspendit le paiement de la dette du pays. Il abrogea unilatéralement l'amendement Platt le 10 septembre 1933. Son gouvernement ne fut pas reconnu par Washington. Ses relations avec Fulgencio Batista se dégradèrent notamment à l'issue d'insurrections que Fulgencio Batista réprima. Celui-ci fit pression et Grau San Martín démissionna, sans réaction politique majeure du pays. Son gouvernement n'avait duré que quatre mois. Il reste en politique et fonde le Parti Authentique.

[modifier] Carlos Mendieta (1934-1936)

Le colonel Carlos Mendieta lui succède. Il négocie avec les États-Unis leur accord pour la révocation de l’amendement Platt promulguée unilatéralement par le gouvernement Grau San Martín. Les États-Unis conservent toutefois leur base navale de Guantánamo.

[modifier] Miguel Mariano Gómez 1936 et Laredo Brú 1936-1940

Les élections de 1936 portent à la présidence Miguel Mariano Gómez (1936). Celui-ci cherche à restaurer le pouvoir civil face à Fulgencio Batista. Il met son veto à un projet de réforme sociale de celui-ci. Quelques mois plus tard, le congrès estime qu'il s'est opposé au libre fonctionnement du pouvoir législatif et vote sa destitution. Miguel Mariano Gómez proteste et souligne que cette décision revient à abdiquer face à l'influence du pouvoir militaire.

Le vice-président Laredo Brú (1936-1940) lui succède. Il ne s'opposera pas aux visées de Fulgencio Batista qui poursuit le programme de réformes sociales.

En 1938, le PSP, parti communiste cubain, affichant officiellement une renonciation au totalitarisme, à la violence révolutionnaire et à toute inféodation à l'URSS, est légalisé. Les dirigeants communistes avaient déjà pris une influence dominante au sein des organismes sociaux, notamment avec l'aide de Fulgencio Batista dont le PSP louera très officiellement les qualités jusqu'à la prise de pouvoir de Fidel Castro aux derniers jours de 1959, alors que les réseaux communistes liés au KGB, dont quelques dirigeants du PSP triés sur le volet, soutiendront et structureront parallèlement la guérilla de celui-ci.

La politique du général Batista trouve sa consécration avec la nouvelle constitution démocratique sociale et nationaliste de 1940, consacrée par l'élection démocratique de Fulgencio Batista à la présidence.

[modifier] La République de Cuba sous la constitution de 1940

En 1940, la politique de Fulgencio Batista trouve sa consécration avec une nouvelle constitution protégeant les libertés publiques, prévoyant des garanties constitutionnelles ainsi que la possibilités de les suspendre en cas de menace sur la sécurité de l'État, dotée de nombreuses protections sociales dont salaire minimum, durée du travail, congés payés, réglementation du licenciement, assurances maladie et chômage, financement des retraites.

En 1940, Fulgencio Batista est démocratiquement élu président de la république de Cuba.

Les élections de 1944 verront le retour de Grau San Martín (1944-1948) avec son Parti Authentique.

En 1948, Prío Socarras (1948-1952) est élu.

Ces présidences seront placées sous le signe d'une économie florissante, d'accusations de corruption, du développement de bandes rivales d'étudiants armés liées aux deux partis Authentique et Orthodoxe, profitant du statut d'autonomie de l'Université et de l'indulgence apparente du pouvoir politique.

A cette époque, Cuba est devenu un pays relativement riche, au PIB par habitant comparable à celui de l'Espagne et de l’Italie. L'ouest de Cuba, et particulièrement l'agglomération de La Havane ont un niveau de vie qui rappelle celui des États Unis d'Amérique. L'est de Cuba est plus pauvre avec un peuple de paysans pauvres souvent illettrés, dont de nombreux immigrés haïtiens.

[modifier] Le régime de Batista (1952-1958)

Batista en 1952
Batista en 1952

Le 10 mars 1952, l’ancien président Fulgencio Batista s’empare une nouvelle fois du pouvoir avec l’appui de l’armée. Son coup d’État met fin à la constitution, les partis politiques sont proscrits. Le régime pratique la corruption, la répression des opposants, la torture et le pillage.

[modifier] Cuba à la veille de la Révolution castriste

En 1958, l'économie cubaine dépend fortement de l'économie américaine. L'île y exporte 80 à 90 % de son sucre et importe 80 % de ses produits industriels du voisin du nord[3]. 40 à 50 % des plantations appartiennent ou sont financées par des Nord-Américains[4],[5]. Les entreprises américaines contrôlent 80% des services publics, 50% des chemins de fer et la totalité des ressources pétrolières[réf. nécessaire]. La moitié des meilleures terres productives sont aux mains des étrangers[réf. nécessaire]. Cuba est relativement développée par rapport au reste de l'Amérique latine : 22% de la population est analphabète en 1958, alors que le taux mondial est de 44 %[6]. Le taux de mortalité infantile est le 13e plus faible de la planète en 1958[7] et les Cubains ont l'une des espérances de vie les plus élevées[8]. Le pays possède en outre le plus de salles de cinéma par habitant de l'Amérique latine[8]. On compte alors 129 magazines et 58 quotidiens à Cuba[8]. Le pays est l'un des plus riches d'Amérique latine : son PIB/hab. le place au troisième rang sur ce continent[5].

À La Havane, le taux d'analphabétisme est de 10 %[8] et il existe une classe moyenne relativement importante. La culture et la presse sont libres et dynamiques : ainsi, en mai 1958, le journal Libertad n'hésite pas à publier les photographies des rebelles torturés et assassinés par le régime de Batista[9]. Les maisons de loteries et de prostitution, les night-clubs et les casinos y sont nombreux. La ville devient la capitale latino-américaine de la prostitution et environ 300 000 touristes américains y affluent chaque année[8], d’où son surnom de « bordel de l’Amérique ».

À la campagne, il y a 200 000 familles de paysans qui n’ont pas de terre et leurs enfants souffrent de sous-alimentation. Le pays compte, par ailleurs, 500 000 paysans, travaillants quatre mois par an et chômeurs le reste de l’année[réf. nécessaire]. 85% des petits agriculteurs cubains louent leurs parcelles[réf. nécessaire]. Les écoles et les hôpitaux sont souvent absents des campagnes.

Cuba est alors une République bananière, influencée par les intérêts étrangers et commerciaux de plusieurs entreprises comme la United Fruit Company.

[modifier] La révolution castriste

Icône de détail Article détaillé : Révolution cubaine.
Fidel Castro le 26 septembre 2003
Fidel Castro le 26 septembre 2003

Fidel Castro, un jeune avocat d'une famille riche, qui était alors candidat à la Chambre des Représentants pour le Partido Ortodoxo, fait circuler une pétition pour destituer le gouvernement de Batista à cause de l'annulation illégitime du processus électoral. Le 26 juillet 1953, Castro mène une attaque historique contre une caserne (Moncada Barracks) près de Santiago de Cuba, mais l'attaque échoue et Castro, après un procès en huis clos au cours duquel il se défend seul, est emprisonné jusqu'en 1955, date à laquelle une amnistie est accordée à beaucoup de prisonniers politiques, incluant ceux qui avaient mené l'assaut de 1953.

Par la suite, les deux frères Fidel et Raul Castro s'exilent au Mexique où ils rencontrent un jeune médecin argentin, Ernesto Che Guevara. Ils lisent beaucoup, et développent leur connaissance du marxisme-léninisme. Fidel Castro organise alors le mouvement du 26 juillet dont le but est de renverser Batista.

En 1956, un groupe d'environ 80 hommes prend la mer à bord du bateau « Granma » pour Cuba et débarque sur la partie orientale de l'île en décembre 1956. La plus grande partie des membres du commando (les barbudos) sont tués, ou faits prisonniers par l'armée régulière cubaine dès leur débarquement. Castro trouve refuge dans les montagnes de la Sierra Maestra avec le restant du commando, soit entre 12 et 17 membres dont Ernesto Che Guevara. Les barbudos mènent une guérilla contre le pouvoir pendant deux ans.

Les insurgés prennent La Havane le 1er janvier 1959, Batista choisit la fuite. Le nouveau régime doit combler un vide politique et organise les premières exécutions sommaires (partisans de Batista)[10]. En avril 1959, Castro se rend aux États-Unis pour assurer qu'il ne choisira pas le communisme : à ce moment-là, il n’est ni un communiste ni partisan d’une rupture avec Washington[11].

Il est cependant nécessaire de noter l'orientation rapide des choix castristes vers des solutions totalitaires. Dès janvier 1959, des centaines d'agents soviétiques débarquent à Cuba afin d'aider à la constitution d'une police politique. En février, l'Assemblée législative est supprimée. Dès le 1er mai 1959, l'agriculture est placée sous l'autorité directe de l'armée cubaine réorganisée et Fidel Castro proclame Cuba Première république socialiste d'Amérique.

En juillet 1961, l'organisation intégrée révolutionnaire (ORI) voit le jour, née de la fusion du mouvement du 26 juillet de Castro, du Parti socialiste du peuple (l'ancien parti communiste) mené par Blas Roca et de directoire révolutionnaire du 13 mars de Faure Chomon. Le 26 mars 1962, l'ORI devient le Parti unique de la révolution socialiste cubaine (PURSC), puis le Parti communiste de Cuba le 3 octobre 1965 avec Castro comme premier secrétaire.

[modifier] L'ère socialiste

[modifier] La dictature castriste

Dans les premiers mois qui suivent la Révolution, Fidel Castro impose sa dictature : plusieurs centaines d'opposants sont exécutés en 1959[12], plusieurs milliers dans les années 1960[13]. Selon la Cuban American National Foundation, 12 000 personnes ont été exécutées entre 1959 et 1997 pour des raisons politiques[14]. Pour Rudolph J. Rummel, le chiffre atteint 15 000, auxquels il faut ajouter 7000 morts en prison pour la période 1959-1987[14].

En octobre 1959, Castro fait arrêter Huberto Matos, commandant de l'armée de l'air, parce que ce dernier critique l'influence croissante des communistes à Cuba. Durant l'automne 1960, Castro crée des Comités de Défense de la Révolution (C.D.R.) qui lui permettent d'encadrer et de surveiller la population. Des mesures autoritaires furent rapidement prises : censure de la presse, mise au pas de la justice et des syndicats, etc.

Plus de 600 partisans de Batista – ou considérés comme tels – sont exécutés[15] dans les premiers temps de la Révolution cubaine et du régime castriste. D'autres opposants sont emprisonnés, la presse est censurée[15] et les associations contrôlées. La Constitution de 1940, qui octroyait pourtant des droits aux Cubains, ne fut pas restaurée et Fidel Castro gouverna le pays par décrets, jusqu'à l'entrée en vigueur de la Constitution de 1976, calquée sur celle de l'URSS[16].

En 1960, plus 50 000 personnes, appartenant aux classes moyennes et qui avaient soutenu la Révolution, s’enfuient de l'île[17]. En mai 1961, l'État confisque les bâtiments ecclésiastiques et ferme les collèges religieux ; plusieurs dizaines de clercs sont expulsés de Cuba. L'Unité militaire de l’aide à la production (UMAP) administre les camps de concentration où sont enfermés des religieux, des proxénètes, et des homosexuels[18]. Ces derniers doivent y être « rééduqués[19] ». Des purges homophobes sont organisées, notamment à l'université de La Havane[19]. Les prisonniers vivent des conditions très difficiles, ils sont mal nourris et subissent des mauvais traitements. Ces camps sont finalement fermés en 1967. Le Département de la Sécurité d'État contrôle le système carcéral et traque les opposants. Il est chargé d'ouvrir le courrier, de mettre en place des écoutes téléphoniques et des indics[20]. Les Comités de défense de la révolution (CDR) encadrent et surveillent la population ; ils encouragent la délation[21] : en mars 1961, c'est sur les listes de « suspects » dressées par les CDR qu'eut lieu une rafle de 100 000 personnes en un week-end[21].

Les détenus politiques étaient interrogés par le Departemento Técnico de Investigaciones qui utilisa la torture physique (électrochocs) et psychologique (isolement, privation de sommeil et de nourriture, menace sur la famille, simulacres d'exécution)[19]. Certains prisonniers étaient enfermés dans des gavetas, cages d'un mètre de large sur 1,8 mètre de hauteur[22].

Cuba comptait encore 12 à 15 000 détenus politiques[23] et 980 à 2500 en 1997[24].

[modifier] Politique économique

En réaction au refus américain de raffiner le pétrole soviétique dans les raffineries situées dans l'île, Cuba exproprie les compagnies américaines, notamment de l'International Telephone and Telegraph Company et de l'United Fruit Company, les relations entre les États-Unis et Cuba se détériorent alors rapidement. Le 17 mai 1959, une réforme agraire redistribue les terres aux paysans pauvres cubains. En compensation, le gouvernement cubain offre de dédommager les propriétaires terriens mais en réalité, peu ou aucune de ces compensations ne sont payées. Les opposants à la collectivisation et à la dictature castriste rejoignent le maquis des montagnes de l'Escambray. Raul Castro se charge de mater la rébellion et fait déporter les familles des paysans rebelles[25]. Dans les années qui suivirent, plus de 1000 « contre-révolutionnaires » furent exécutés[26].

L'économie cubaine reposa en partie sur l'exploitation des opposants et des prisonniers. De nombreux détenus politiques ou de droit commun étaient astreints au travail forcé, notamment dans les plantations de canne à sucre. La loi n°32 promulguée en 1971 réprimait l'absentéisme au travail[27]. La colonne juvénile du centenaire (El Ejército Juvenil del Trabajo) était une organisation paramilitaire dans laquelle des jeunes travaillaient pour un salaire de misère et dans des conditions difficiles[27].

[modifier] Relations avec les États-Unis

En réponse à la saisie des entreprises américaines, de la répression croissante du gouvernement castriste vis-à-vis de la population et du rapprochement avec l'URSS, les États-Unis rompent les relations diplomatiques le 3 janvier 1961 et imposent un embargo contre Cuba le 3 février 1962. L'embargo est toujours en place en 2008, bien que les importations à but humanitaire de nourriture et de médicaments, ainsi que du matériel de télécommunications, soient désormais autorisée. Au départ, l'embargo ne s'étendait pas à d'autres pays et permettait ainsi à l'île de commercer avec l'Europe, l'Asie et l'Amérique latine et particulièrement le Canada. Mais les États-Unis ont par la suite fait pression sur les autres pays pour restreindre le commerce vers Cuba à l'aide de subventions. La loi Helms-Burton de 1996 interdit aux entreprises américaines le commerce et les transactions financières avec Cuba. Elle interdit également l'accès aux Etats-Unis aux entreprises étrangères ou aux personnes qui commercent avec Cuba.

Des raisons économiques ou politiques poussent plusieurs centaines de milliers de Cubains à émigrer vers les États-Unis et d'autres pays. Une exception à l'embargo fut faite par la mise en place le 6 novembre 1965 d'un pont aérien entre les deux pays permettant aux Cubains qui le souhaitaient de quitter le pays. En 1971, date de la fin du pont aérien, ces «Freedom flights» ont transporté 250 000 Cubains. De nos jours, une loterie à l'immigration est organisée permettant à 20 000 Cubains demandant l'asile politique de s'installer aux États-Unis chaque année.

[modifier] Le débarquement de la baie des Cochons

Icône de détail Article détaillé : Débarquement de la Baie des Cochons.

Une nouvelle étape est franchie à la suite d'une attaque de dissidents contre le régime castriste soutenue par les États-Unis. L'attaque débute le 15 avril 1961 avec le bombardement, de la part d'exilés cubains à bord de B-26 de l'US Air Force camouflés aux couleurs cubaines, des bases aériennes de La Havane et de Santiago. Cette attaque ne permet pas de détruire l'ensemble des forces aériennes de l'île. En réponse, Castro déclare le socialisme à Cuba dans un discours tenu au lendemain de l'attaque. Le 17 avril, environ 1500 exilés cubains, financés et entraînés par la CIA, débarquent au sud de l'île, dans la baie des Cochons. Le plan de la CIA était que l'invasion profiterait du soutien de la population contre le régime castriste. Les forces castristes averties de l'attaque avaient arrêté préventivement plusieurs centaines de milliers de personnes suspectes[28]. Il n'y eut pas le soulèvement populaire escompté par les stratèges américains. Le refus du président Kennedy de permettre aux forces navales américaines d'apporter un soutien aérien signa la fin des opérations. De nombreuses personnes pensent, qu'au lieu d'avoir affaiblit le régime castriste, cet échec de tentative d'invasion a consolidé le pouvoir en place.

Pendant les trente années qui suivent, Castro poursuit le rapprochement vers l'URSS jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

L'organisation des états américains (OEA), sous la pression des États-Unis, suspend l'adhésion de Cuba le 22 janvier 1962 et le gouvernement américain interdit tout commerce avec Cuba le 7 février. L'administration de Kennedy rend illégales le 8 février 1963 les transactions commerciales et financières ainsi que tous déplacements d'Américains à Cuba [29].

[modifier] La crise des missiles

Photo aérienne d'un site de lancement prise le 17 octobre 1962
Photo aérienne d'un site de lancement prise le 17 octobre 1962
Icône de détail Article détaillé : Crise des missiles de Cuba.

Les tensions entre les deux pays atteignent leur paroxysme lors de la crise des missiles d'octobre 1962. Cuba accepte secrètement que les soviétiques installent des missiles balistiques à moyenne portée sur son territoire. Dès que les États-Unis découvrent ce qui se trame, ils mettent en place un blocus naval autour de l'île en empêchant physiquement les navires soviétiques d'apporter de nouveaux missiles. Au dernier moment, Moscou décide de rappeler les navires et d'enlever les missiles qui étaient déjà en place, en échange de la promesse que les États-Unis n'envahissent pas Cuba. Les négociations durent plusieurs jours au cours desquels une guerre nucléaire semble imminente. Après la chute de l'Union soviétique, on découvre qu'une autre partie de l'accord prévoyait le démantèlement des missiles américains installés en Turquie. Les archives révèlent également que certains sous-marins bloqués par les navires américains étaient dotés de missiles nucléaires qui pouvaient être lancés par la seule décision de leurs capitaines. Les États-unis ont honoré cet accord en n'attaquant plus directement Cuba, mais la CIA a continué à soutenir des groupes anti-castristes et plusieurs assassinats au cours des années 1960.

[modifier] Exportation de la révolution

Dès les années 1960, Cuba soutient de façon plus ou moins discrète des mouvements de guérillas communistes en Amérique Latine (Venezuela, Guatemala, Bolivie) et en Afrique comme par exemple, l'envoi d'un bataillon de vingt-deux char T-55 et de plusieurs centaines de soldats en Algérie en 1963 dans le cadre d'un conflit frontalier avec le Maroc. À partir de 1975, l'armée cubaine intervient de façon directe et massive dans des conflits sur ce dernier continent. Cuba envoie en été 1975 des conseillers militaires au MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola) qui ont pris le pouvoir en Angola à la suite de l'indépendance (voir en:Cuba in Angola ou de:Kuba in Angola). En novembre, cela sera des unités régulières. Il y a jusqu'à 50 000 hommes en permanence, et 300 000 soldats cubains auront été présents en treize ans. L'armée cubaine dispose de son propre état-major et constitue de fait la principale force militaire du MPLA avec des régiments d'artillerie et des blindés engagés, tandis que les forces du MPLA constituent l'infanterie chargée des ratissages, etc. L'URSS se charge du pont aérien, et fournit également des avions MiG-21 avec des pilotes à l'armée cubaine. Cuba prétexte que l'Angola est menacée par l'Afrique du Sud. Ce conflit fait 7000 à 11 000 morts parmi les Cubains[23]. Mais Cuba envoie également des troupes en Éthiopie en 1977, à partir du moment où la junte militaire qui a pris le pouvoir a décidé de se mettre sous la coupe de l'URSS. Au cours d'une de ces campagnes, Ernesto Che Guevara est fait prisonnier en Bolivie en 1967 et exécuté sans procès.

[modifier] Cuba après la chute de l'Union soviétique

Après la chute de l'Union soviétique, le pays connaît une grave crise économique du fait de la forte concentration de la production cubaine centrée sur quelques produits et quelques acheteurs, dont l'URSS représente le principal partenaire commercial. Moscou octroyait une aide financière allant jusqu'à quatre milliards de dollars par an[30]. 80% du commerce est perdu ce qui entraîne une dégradation des conditions de vie. Une « période spéciale » est mise en place qui se traduit par un rationnement des transports, de l'électricité et de la nourriture. Les États-Unis renforcent l'embargo pensant accélérer la chute du régime castriste. En 1994, de graves émeutes éclatent dans la capitale et des milliers de Cubains cherchent à s'exiler[31] : 7000 périssent en tentant de fuir l'île pendant l'été, notamment à cause des sacs de sable jetés par les hélicopètres de l'armée cubaine sur les embarcations pour les couler[31].

Castro ouvre le pays au tourisme en permettant des joint ventures avec des compagnies étrangères dans les domaines de l'hôtellerie, de l'agriculture et de l'industrie. Le dollar est même légalisé en 1994 avec des magasins spéciaux acceptant uniquement cette devise. Dès lors, deux économies coexistent, l'économie en dollar et l'économie en peso, créant une rupture sociale entre, les riches ou les personnes ayant la chance de travailler dans le tourisme qui ont des dollars et le reste de la population. En octobre 2004, le gouvernement cubain annonce la fin de cette politique. Le dollar n'a plus cours dès novembre 2004, et sont échangés contre des pesos convertibles avec une commission de 10%.

Les pénuries de nourritures et les coupures d'électricité conduisent à des manifestations et à une augmentation des crimes. En réponse, le gouvernement forme des centaines de brigades d'action rapide.

En 1997, un groupe mené par Vladimiro Roca, vétéran de la guerre d'Angola, décoré à cette occasion et fils du fondateur du Parti communiste cubain, envoie une pétition, intitulée La Patria es de Todos à l'assemblée générale cubaine réclamant des réformes démocratiques et le respect des droits de l'Homme. Roca et trois de ses associés, appelés « groupe des quatre », sont mis en prison.

En 2001, un groupe appuyé par l'église catholique collecte des milliers de signatures pour le projet Varela. La pétition réclame l'organisation d'un référendum sur un changement du système politique de l'île. Cette action est ouvertement soutenue par l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter au cours de sa visite dans l'île en 2002. La pétition présentée à l'Assemblée nationale n'obtient qu'à peine onze mille signatures alors que parallèlement plus de huit millions de personnes signent un document proposant de qualifier d'"irrévocable" le caractère socialiste de la révolution. La pétition est donc rejetée par l'Assemblée nationale.

En 2003, 75 activistes anti-castriste sont arrêtés, sommairement jugés et condamnés à de lourdes peines de prison. Les officiels cubains déclarent que c'est une réponse aux provocations américaines qui sont accusés d'avoir organisés des réunions et des conférences de presse avec les dissidents. La répression est très critiquée par les organisations de droits de l'Homme et même par certains défenseurs américains du régime cubain.

[modifier] Les cinq de Miami

De nombreux attentats furent commis contre Cuba, parmi lesquels des hôtels furent victimes d'attentats à la bombe et un avion de ligne cubain explosât en plein vol le 6 octobre 1976. Ses 73 passagers moururent. Derrière ces attentats se trouvent deux terroristes formés par la CIA: Orlando Bosch et Luis Posada Carriles. Cuba envoya cinq cubains pour infiltrer l'extrême droite cubaine à Miami.

Un de ceux-ci, Fernando González, avait pour mission de surveiller Orlando Bosch. Leur mission était de réunir des informations sur de futures attaques terroristes. Le 16 juin 1998, le gouvernement cubain a remis à une délégation du FBI qui s'était déplacée à la Havane des renseignements précis, avec des films, des enregistrements et même des preuves matérielles, des échantillons d’explosifs au sujet des activités de 40 terroristes cubano-américains notoires, présents en territoire nord-américain et impliqués dans des plans criminels dirigés contre l’île.

Les 12 et 13 juillet 1998, le quotidien The New York Times publiait une interview de Luis Posada Carriles, interview dans laquelle celui-ci reconnaît être l'auteur des attentats de la Havane et que la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA) de Miami avait décidé et financé l’opération.[32] Le 12 septembre 1998, le chef du FBI de Miami, Hector Pesquera, fait arrêter et enfermer les cinq cubains. Ils passèrent 17 mois en isolement dans des cellules spéciales et ils furent condamnés en décembre 2001 par un tribunal de Miami à des peines allant de 15 ans de prison à deux fois la prison à vie. Ils furent déplacés dans 5 prisons différentes.[33]

Le procès a été annulé par la Cour d’appel d’Atlanta, mais les cinq sont toujours en prison car le procureur à demandé au même tribunal une révision de son jugement. Le Venezuela et Cuba ont chacun demandé l'extradition d'Orlando Bosch et Luis Posada Carriles. Les États-Unis refusent de les extrader.

[modifier] Références

  1. Source:Encarta
  2. Le conquistador Diego Velázquez de Cuéllar fonde la première ville de La Havane sur la côte sud de l'île de Cuba en 1515, mais la déplacera à sa position actuelle en 1519.
  3. M. Niedergang, 1959 : Castro prend le pouvoir, 1999, p.107
  4. M. Niedergang, 1959 : Castro prend le pouvoir, 1999, p.132
  5. ab O. Languepin, Cuba, la faillite d'une utopie, 2007, p.25
  6. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.759
  7. Mark Falcoff, Cuba: The Morning After Confronting Castro's Legacy, AEI Press, 2003
  8. abcde O. Languepin, Cuba, la faillite d'une utopie, 2007, p.26
  9. M. Niedergang, 1959 : Castro prend le pouvoir, 1999, p.45
  10. Olivier Dabène, L'Amérique latine à l'époque contemporaine, Paris, Armand Colin, 2003, page 117 ; lire aussi Marita Lorenz, Cher Fidel, Paris, L'Archipel, 2001, page 62 et C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, page 760
  11. S. Bernstein, P. Milza, Histoire du XXe siècle, Paris, Hatier, 1996, p.245
  12. Les chiffres de la répression varient selon les auteurs : 550 pour Thomas E. Skidmore, Modern Latin America, 4e éd., 1997 ; plus de 2000 pour Martin Gilbert, A History of the Twentieth Century, 1997
  13. 5 000 exécutions pour Hugh Thomas, Cuba, or, the pursuit of freedom, 1971, 1988 ; entre 7000 et 10 000 personnes exécutées d'après Charles Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, Robert Laffont, 2000, ISBN 2221088611, p.768
  14. ab (en) Matthew White, « Minor Atrocities of the Twentieth Century ». Consulté le 22-02-2008
  15. ab Bertrand Le Gendre, « Le castrisme, une passion française, par Bertrand Le Gendre », dans Le Monde du 22-02-2008, [lire en ligne], mis en ligne le 21-02-2008
  16. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.761
  17. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.762
  18. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.768
  19. abc C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.769
  20. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.767
  21. ab C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.775
  22. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.771
  23. ab C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.778
  24. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.779
  25. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.765
  26. C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.766
  27. ab C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.776
  28. Priestland, 2003
  29. Source: Priestland, Jane (editor) 2003 British Archives on Cuba: Cuba under Castro 1959-1962. Archival Publications International Limited, 2003, London ISBN 1-903008-20-4
  30. M. Niedergang, 1959 : Castro prend le pouvoir, 1999, p.16
  31. ab C. Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, 2000, p.777
  32. Quand Bush sauve un terroriste et séquestre ceux qui le poursuivent, Allard Jean-Guy
  33. http://vdedaj.club.fr/spip/article.php3?id_article=336
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « History of Cuba ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Rigoulot, Coucher de soleil sur La Havane : La Cuba de Castro 1959-2007, Flammarion, 2007 (ISBN 2080684078)
  • Serge Raffy, Castro l'infidèle, éd. Livre de Poche, 2006, 699 p., ISBN 978-2-253-09946-8
  • Sandra Hernández (coord.), « La Révolution cubaine : mémoire, identité, écritures », 2007, Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l'Interculturalité (CRINI), Université de Nantes, ISBN 2-916424-09-1
  • Collectif, Charles Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, Robert Laffont, 2000, ISBN 2221088611, p.759-779 : sur la Révolution cubaine
  • Marcel Niedergang (présentation), 1959 : Castro prend le pouvoir, Seuil, 1999, collection Evénement Monde, ISBN 2020362457
  • Olivier Languepin, Cuba, la faillite d'une utopie, Gallimard, collection Folio actuel 1999, 2007, ISBN 207034598X

[modifier] Lien interne


[modifier] Liens externes