Dictature

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La dictature désigne un régime politique dans lequel un homme ou un groupe d'hommes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limite [1].

L'origine du terme remonte à la Rome antique, où la dictature désignait un état de la république romaine où un magistrat (le dictateur) se voyait confier de manière temporaire et légale les pleins pouvoirs en cas de trouble grave.

Sommaire

[modifier] Étymologie et historique

Le terme vient du latin dictatura qui désignait à l'époque de la République romaine une magistrature exceptionnelle qui attribuait tous les pouvoirs à un seul homme (le dictateur - étymologiquement « celui qui parle »). Cette magistrature suprême, assortie de règles de désignation précises et temporaires (six mois maximum), était accordée en cas de danger grave contre la République. Elle fut abolie après les dictatures de Sylla et Jules César.

Le mot dictateur désigne aujourd'hui ce que l'on appelait plutôt tyran[2] dans l'antiquité ou despote dans l'Ancien Régime. Cette acception qui s'est développée pendant la Révolution française[3], sert surtout pour la période contemporaine.

Aristote, dans sa typologie des régimes, fait de la tyrannie une forme corrompue de gouvernement par un seul (la monarchie). Montesquieu, dans son ouvrage De l'esprit des lois, propose une typologie fondée sur les gouvernés : le despotisme est alors un gouvernement qui ne respecte pas les libertés des individus et dont le principe est la crainte.

[modifier] La dictature moderne

[modifier] Définitions

  • Encyclopædia Universalis : « La dictature est un régime politique autoritaire, établi et maintenu par la violence, à caractère exceptionnel et illégitime. Elle surgit dans des crises sociales très graves, où elle sert soit à précipiter l'évolution en cours (dictatures révolutionnaires), soit à l'empêcher ou à la freiner (dictatures conservatrices). Il s'agit en général d'un régime très personnel ; mais l'armée ou le parti unique peuvent servir de base à des dictatures institutionnelles. »
  • Dictionnaire de la politique (Hattier) : « La dictature se définit comme un régime arbitraire et coercitif, incompatible avec la liberté politique, le gouvernement constitutionnel et le principe de l’égalité devant la loi. »
  • Dictionnaire culturel (Le Robert) : une dictature est une « concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un individu, d'une assemblée, d'un parti ; organisation politique caractérisée par cette concentration de pouvoirs », (il cite comme exemple entre autres Cromwell et les Jacobins), et un dictateur est une « personne qui après s'être emparé du pouvoir l'exerce sans contrôle » ou une « personne qui exerce le pouvoir dans un régime qu'on peut à juste titre qualifier de dictature. »

[modifier] Critères contemporains

Dans le domaine politique, on appelle « dictature » un régime dans lequel un homme (le dictateur), ou un groupe de personnes, disposant d'un pouvoir absolu, s'y maintient de manière autoritaire et l'exerce de façon arbitraire.

Le caractère absolu du pouvoir se caractérise notamment par l'absence de séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, juridique). Cette confusion des pouvoirs peut l'être au profit de l'exécutif (cas le plus courant) ou au profit du législatif (régime d'assemblée). Il résulte aussi de l'absence de contrôle démocratique et d'élections libres (répression des opposants, le non-respect de la liberté de la presse).

Le caractère arbitraire du pouvoir se traduit par le non-respect de l'État de droit (violation de la Constitution, établissement de lois d'exceptions).

Si beaucoup de dictateurs arrivent au pouvoir à la suite d'un coup d'État (en Amérique du sud notamment) ou d'une guerre civile (Francisco Franco), il arrive qu'un dirigeant parvienne au pouvoir légalement avant de devenir un dictateur (ce fut le cas d'Adolf Hitler).

Le fascisme et le totalitarisme ne peuvent être assimilés aux autres régimes dictatoriaux, en raison de leurs spécificités. Le fascisme italien et le national-socialisme ont en commun l'exaltation mystique de la nation, le rejet de la démocratie libérale et leur anti-individualisme. L'individu ne trouve sa raison d'être que dans la subordination à la communauté. Le totalitarisme se caractérise par sa volonté de modeler la société tout entière selon une idéologie très structurée par l'utilisation de la terreur et l'encadrement de toute une population. En ce sens, l'Allemagne nazie et l'Union des républiques soviétiques socialistes ont été l'une et l'autre des régimes totalitaires, même si les historiens répugnent parfois à les confondre dans une même catégorie en raison de leurs différences fondamentales.[réf. nécessaire]

[modifier] Exemples historiques : diversité des dictatures

Le général Franco, vainqueur de la Guerre civile espagnole, a installé en Europe occidentale un régime dictatorial qui a tenu quarante ans, jusqu’à son décès, dans le contexte gelé des rapports de force de la Guerre froide.
Le général Franco, vainqueur de la Guerre civile espagnole, a installé en Europe occidentale un régime dictatorial qui a tenu quarante ans, jusqu’à son décès, dans le contexte gelé des rapports de force de la Guerre froide.

Avec ces critères de pouvoir autoritaire, se maintenant par l'oppression, et d'absence d'élections libres, un grand nombre de régimes, de fonctionnements et d'idéologies diverses peuvent être considérés comme dictatoriaux. Voici des exemples de dirigeants et de régimes que les historiens s'accordent à qualifier de dictateurs.

[modifier] Parti unique

[modifier] Parti unique "communiste"

[modifier] Dictature militaire

[modifier] Théocratie

[modifier] Autres dictatures

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Claude Rolinat, Hommes à poigne et dictateurs oubliés de l'Amérique exotique, Pardès, 2007 (ISBN 978-2867143779)

[modifier] Filmographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références