Femmes et salons littéraires

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Une Soirée chez Madame Geoffrin par Gabriel Lemonnier.
Une Soirée chez Madame Geoffrin par Gabriel Lemonnier.

Tenus par des femmes, les premiers salons littéraires apparaissent au XVIe siècle et s’épanouiront au siècle suivant. La protection et le soutien financier des femmes qui les ont tenus ont contribué de façon majeure à des projets d’importance capitale pour l’histoire de la pensée, en présidant à la genèse de la préciosité ou à la création de l’Encyclopédie au XVIIIe siècle. À bien des égards, la prodigieuse fécondité intellectuelle issue du cadre informel des salons soutient heureusement la comparaison avec l’Académie française où les femmes ne seront admises que trois siècles et demi après sa création.

Derrière l’apparence légère de ces aristocrates, modernes et intellectuelles qui bousculent les conventions sociales de leur époque apparaissent des intellectuelles qui ouvrent aux plus grands esprits de leur temps leurs salons où se mêlent personnalités politiques, lettrés et scientifiques des deux sexes et de toutes conditions. Instruites et, la plupart du temps, écrivaines elles-mêmes, elles entretiennent une abondante correspondance avec tout ce que l’Europe d’alors pouvait compter d’esprits ouverts : la seule correspondance de Marie du Deffand compte, par exemple, 1 400 lettres. La plus célèbre de ces correspondances est celle de Marie de Sévigné. Ces réunions assez nombreuses d’esprits d’élite ou de personnes tenant à la « société polie », qui existèrent jusqu’au début du XIXe siècle, constituèrent autant de centres, de foyers littéraires dont la connaissance est indispensable pour saisir dans ses détails et ses nuances l’histoire de la littérature. Comme ces salons littéraires furent presque toujours présidés par des femmes, l’histoire des premiers ne peut s’envisager indépendamment des secondes. C’est dans le salon de ces femmes distinguées par l’esprit, le goût et le tact que s’est développée l’habitude de la conversation et qu’est né l’art de la causerie caractéristique de la société française. Ces salons où l’on s’entretenait des belles choses en général, et surtout des choses de l’esprit exercèrent une influence considérable sur les mœurs et la littérature.

Le premièr salon littéraire fut celui de l’hôtel de Rambouillet, dont la formation remonte à 1608 et dura jusqu’à la mort de son hôtesse, Catherine de Rambouillet, dite « Arthénice », en 1659. D’autres réunions moins célèbres, mais néanmoins dignes d’être citées, existèrent au XVIIe siècle, sans compter les ruelles, réduits et alcôves, où les Précieux et les Précieuses s’efforcèrent d’imiter l’hôtel de Rambouillet. Sous Louis XIII, on trouve le salon de Marie Bruneau des Loges, que ses admirateurs appelaient la dixième muse, et dont Conrart a dit : « Elle a été honorée, visitée et régalée de toutes les personnes les plus considérables, sans en excepter les plus grands princes et les princesses les plus illustres... Toutes les muses semblaient résider sous sa protection ou lui rendre hommage, et sa maison était une académie d’ordinaire. » Balzac, Malherbe, Beautru, fréquentèrent surtout cette maison et, parmi les grands personnages qui témoignèrent leur estime à Marie Bruneau des Loges, on remarqua le roi de Suède, le duc d’Orléans et le duc de Weimar.

Vers le milieu du XVIIe siècle, c’est le salon de Madeleine de Scudéry qui prit de l’importance. Les troubles des deux Frondes ayant dispersé en grande partie les habitués de l’hôtel de Rambouillet, cette écrivaine le reforma dans sa maison de la rue de Beauce, dans le Marais. Là vinrent Chapelain, Conrart, Pellisson, Ménage, Sarrasin, Isarn, Godeau, le duc de Montausier, de La Suze, de Sablé, de Sévigné, de Cornuel, Arragonais, etc. Dans les réunions, qui avaient lieu le samedi, on tenait des conversations galantes et raffinées. On y lisait de petites pièces de vers ; on y discutait les mérites et les défauts des ouvrages parus récemment ; on y commentait longuement, et souvent avec une pointe de bel esprit, les choses de moindre valeur et de moindre importance. Durant ces conversations, les dames travaillaient aux ajustements de deux poupées qu’on nommait la grande et la petite Pandore, et qui étaient destinées à servir de modèles à la mode. Chacun des habitués eut un surnom, presque toujours tiré des romans : Conrart s’appelait « Théodamas » ; Pellisson, « Acanthe » ; Sarrasin, « Polyandre » ; Godeau, « le Mage de Sidon » ; Arragonais, « la princesse Philoxène », Madeliene de Scudéry, « Sapho ». Le plus fameux des samedis fut le 20 décembre 1653, qu’on appela la « journée des madrigaux » : Conrart avait offert, ce jour-là, un cachet en cristal avec un madrigal d’envoi à la maîtresse de la maison qui répondit par un autre madrigal, et les personnes présentes, se piquant d’émulation, improvisèrent à leur tour toute une série de madrigaux. C’est à une autre réunion du samedi que fut élaborée la Carte de Tendre, transportée ensuite par Madeleine de Scudéry dans le roman de Clélie.

Une autre réunion se tenait chez Madeleine de Sablé, quand elle se fut retirée au haut du faubourg Saint-Jacques pour habiter un appartement dépendant du monastère de Port-Royal. « Dans cette demi-retraite, dit Sainte-Beuve, qui avait un jour sur le couvent et une porte encore entrouverte sur le monde, cette ancienne amie de La Rochefoucauld, toujours active de pensée, et s’intéressant à tout, continua de réunir autour d’elle, jusqu’à l’année 1678, où elle mourut, les noms les plus distingués et les plus divers : d’anciens amis restés fidèles, qui venaient de bien loin, de la ville ou de la cour, pour la visiter ; des demi-solitaires, gens du monde comme elle, dont l’esprit n’avait fait que s’embellir et s’aiguiser dans la retraite ; des solitaires de profession, qu’elle arrachait par moments, à force d’obsession gracieuse, à leur vœu de silence. »

La comtesse Jeanne de Verrue, amie des lettres, des sciences et des arts, accueillit également chez elle, à l’hôtel d’Hauterive, une société choisie d’écrivains et de philosophes, notamment Voltaire, l’abbé Terrasson, Rothelin, le garde des sceaux Chauvelin, Jean-François Melon, Jean-Baptiste de Montullé, le marquis de Lassay et son fils Léon de Madaillan de Lesparre, comte de Lassay et bien d’autres qui vinrent se fixer près de chez elle.

Ninon de Lenclos tint également, dans sa vieillesse, un salon lorsque des femmes du monde et de la cour, comme Marguerite de la Sablière, Marie Anne de Bouillon, Marie-Angélique de Coulanges, Anne-Marie de Cornuel, etc. vinrent se joindre au cercle de ses admirateurs. Françoise de Maintenon, à l’époque où elle était la femme de Scarron tint également un salon qui acquit une grande notoriété. Dans les salons des hôtels d’Albret et de Richelieu enfin, où se donnaient rendez-vous toutes les personnes de distinction, brillaient Marie de Sévigné, Marie-Madeleine de La Fayette et Marie-Angélique de Coulanges.

La duchesse du Maine, salonnière du début du XVIIIe siècle.
La duchesse du Maine, salonnière du début du XVIIIe siècle.

Dès le commencement du XVIIIe siècle, on trouve le salon de la duchesse du Maine ouvert dans son château de Sceaux où elle accueillait les écrivains et les artistes mais donnait également des fêtes de nuits costumées. Elle en fit, suivant la remarque d’un écrivain, le temple des galanteries délicates et des gracieuses frivolités ; c’était un piquant contraste avec ce château de Versailles où s’éteignaient les années moroses de Louis XIV à son déclin. Malézieu et l’abbé Genest présidaient aux divertissements littéraires que la duchesse offrait à ses habitués dont les plus fidèles composaient « l’ordre de la Mouche à miel », que des courtisans spirituels avaient imaginé en son honneur. Parmi les gens d’esprit que l’on voyait aux fêtes de Sceaux, se distinguaient, au premier rang, Fontenelle, La Motte Houdar et Chaulieu. La femme de chambre de la duchesse, Marguerite de Launay, future baronne de Staal, se fit bientôt remarquer et joua son rôle dans celle aimable société dans laquelle on pouvait également côtoyer Voltaire, Émilie du Châtelet, Marie Du Deffand, Montesquieu, d’Alembert, le président Hénault, le futur cardinal de Bernis, Henri François d'Aguesseau, le poète Jean-Baptiste Rousseau, le dramaturge Antoine Houdar de la Motte, Sainte-Aulaire, l’abbé Mably, le cardinal de Polignac, Charles Auguste de La Fare, l’hélleniste André Dacier, l’abbé de Vertot, le comte de Caylus, etc..

Dans le même temps, le salon de la Anne-Thérèse Courcelles, marquise de Lambert, plus grave et fréquenté en partie par les mêmes écrivains, s’ouvrit en 1710 et ne se ferma qu’en 1733 : la marquise de Lambert recevait chaque mardi. « C’était, dit Fontenelle, la seule maison qui fût préservée de la maladie épidémique du jeu, la seule où l’on se trouvait pour se parler raisonnablement les uns les autres, avec esprit et selon l’occasion. » On y voyait surtout, avec Fontenelle et Houdar de la Motte, l’abbé Mongault, le géomètre Dortous de Mairan, l’abbé de Bragelonne et le président Hénault. C’est aux mardis de la marquise de Lambert que furent discutées, avant d’être livrées au public, les questions relatives à la supériorité des modernes sur les anciens, à l’inutilité des vers pour la poésie, à l’absurdité des personnifications mythologiques, aux entraves que des règles sans autre valeur que leur antiquité apportaient au libre jeu de l’intelligence : questions dont les critiques de l’époque firent le sujet de tant de polémiques.

Le salon de l’hôtel de Sully, qui s’ouvrit également dans la première partie du XVIIIe siècle, n’est pas moins digne d’attention par la manière dont il fut tenu et par les personnages qui s’y réunirent. « L’esprit, la naissance, le bon goût, les talents, dit le rédacteur du Journal des débats Jean-François Barrière, s’y donnaient rendez-vous. Jamais, à ce qu’il paraîtrait, société ne fut ni mieux choisie, ni plus variée ; le savoir s’y montrait sans pédantisme, et la liberté qu’autorisaient les mœurs y paraissait tempérée par les bienséances. » Les habitués de cet hôtel furent Chaulieu, Fontenelle, Caumartin, le comte d’Argenson, le président Hénault, puis Voltaire, le chevalier Ramsay, la marquise Marie de Villars, la marquise Anne-Agnès de Flamarens, la duchessse Amélie de Gontaut, etc.

Parmi les nombreux salons littéraires qui furent ouverts à Paris au milieu du XVIIIe siècle, il faut citer d’abord celui de la marquise Marie du Deffand, dont la rare et solide raison qu’elle apportait dans les causeries et discussions auxquelles elle présidait était encouragée par Voltaire en ces termes :

Ce qui est beau et lumineux est votre élément ; ne craignez pas de faire la disserteuse, ne rougissez point de joindre aux grâces de votre personne la force de votre esprit.  »
Julie de Lespinasse, salonnière du milieu du XVIIIe siècle.
Julie de Lespinasse, salonnière du milieu du XVIIIe siècle.

La société qui se rassembla, à partir de 1749 chez la marquise du Deffand, rue Saint-Dominique, dans l’ancien couvent des Filles de Saint-Joseph, fut diminuée tout d’un coup par sa brouille et sa rupture avec sa sa nièce naturelle, Julie de Lespinasse qui lui servait de dame de compagnie car celle-ci entraîna avec elle la plupart des écrivains, et surtout les encyclopédistes, d’Alembert en tête, lorsqu’elle ouvrit, en 1764, son propre salon rue de Bellechasse où Madame de Luxembourg lui avait fait meubler un appartement. Les contemporains sont pleins d’éloges sur le tact parfait avec lequel Julie de Lespinasse, à qui le duc de Choiseul lui fit donner une pension sur sa cassette et à qui Marie-Thérèse Geoffrin fit, de son côté, une pension de 3 000 francs, sut tenir son salon. Trente à quarante personnes se réunissaient le soir chez elle, seulement pour causer, car elle avait un revenu trop modique pour leur donner à souper. Elle dirigeait la conversation avec un art admirable, de façon à ce que chacun eût son tour et son rôle; et cependant, à part les amis de d’Alembert, son cercle n’était pas composé de personnes liées les unes avec les autres. On a dit que la marquise du Deffand représentait le siècle avant Jean-Jacques Rousseau et Julie de Lespinasse le siècle après l’invasion du roman en toutes choses.

Le salon de Marie-Thérèse Geoffrin eut moins de portée littéraire et celui d’une bienfaitrice usant noblement de sa fortune, rassemblant chez elle ceux auxquels elle venait en aide, mais gardant, sous une apparence de douceur, des façons d’agir despotiques, comme pour rappeler le bien qu’elle avait fait. Elle voulut éviter l’imprévu dans la causerie, en mettant toujours en présence les mêmes personnes, et divisa les habitués de son salon en trois catégories. Étaient admis le soir les personnes de la haute noblesse et les étrangers de distinction. Ils pouvaient rester au souper, qui était très simple, tandis que le dîner, qui était au contraire somptueux, était le moment qu’elle recevait ses autres invités. Le lundi, elle recevait les artistes, peintres, sculpteurs, architectes ; le mercredi, les gens de lettres et les savants parmi lesquels on distinguait surtout Diderot, d’Alembert, Dortous de Mairan, Marmontel, Raynal, Saint-Lambert, Thomas, d’Holbach, de comte de Caylus, etc.

À côté de ces trois salons du XVIIIe siècle, il y avait encore ceux de Louise d'Épinay, de Quinault Cadette et de Doublet de Persan. On voyait, dans le salon de Louise d’Épinay qui était restreint à un petit cercle de hommes de lettres et de philosophes les plus éclairés, le baron Grimm, Diderot et d’Holbach. Les réunions de ce qu’on appelait la Société du bout du banc, qui se tenaient chez l’actrice distinguée de la Comédie-Française, fort répandue dans le monde littéraire, Jeanne-Françoise Quinault, dite Quinault Cadette comprenaient un grand nombre d’habitués, parmi lesquels on distinguait des hommes de lettres comme d’Alembert, Diderot, Duclos, Rousseau, Destouches, Marivaux, Caylus, Voltaire, Piron, Voisenon, Grimm, Lagrange-Chancel, Collé, Moncrif, Grimod de La Reynière, Crébillon fils, Saint-Lambert, Fagan de Lugny, l'abbé de La Marre, le chevalier Destouches et des hommes de pouvoir comme Maurepas, Honoré-Armand de Villars, le duc de Lauragais, le duc d'Orléans, le Grand Prieur d'Orléans, le marquis de Livry, Antoine de Fériol de Pont-de-Veyle etc. La conversation avait lieu surtout à table, au souper. Au milieu de la table était une écritoire dont chacun des convives se servait tour à tour pour écrire un impromptu. De là sortirent les recueils publiés sous les titres de Recueil de ces Messieurs et d’Étrennes de la Saint-Jean. Ces productions légères n’étaient que la moindre partie de ce qui occupait la Société du bout du banc. La philosophie tenait une large place dans ses repas où l’on y émettait les idées les plus hardies sur les questions religieuses ou politiques jusqu’à ce que la société devenue si nombreuse, les dîners durent se tenir dehors. Les philosophes en chassèrent les poètes, la gaieté s’évanouit, et la société fut dissoute.

Situé dans un appartement extérieur du couvent des Filles-Saint-Thomas, dont l’hôtesse, Madame Doublet de Persan, ne franchit pas une fois le seuil en l’espace de quarante ans ressemblait, par la situation qu’il occupait, à ceux de la marquise de Sablé et de la marquise du Deffand. C’est de la réunion de ce « bureau d’esprit », qui avait reçu le nom de « Paroisse » se tenait chez elle, que sortirent les célèbres nouvelles à la main et une grande partie des Mémoires secrets de Bachaumont. Il ne faut pas non plus oublier le salon de la marquise de Turpin, où se trouvaient Favart, Voisenon et Boufflers, et où l’on fonda l’ordre de la Table ronde, qui produisit le petit recueil intitulé la Journée de l’amour.

Enfin, à la veille de la Révolution, qui fit disparaître toutes les réunions de ce genre, on trouve encore le salon de Suzanne Necker, où Germaine de Staël ; alors enfant prodige, s’entretenait avec Grimm, Thomas, Raynal, Gibbon, Marmontel : et le salon de Anne-Catherine Helvétius, si connu sous le nom de « Société d’Auteuil », et qui rassemblait Condillac, d’Holbach, Turgot, Chamfort, Cabanis, Morellet, Destutt de Tracy, etc.

Germaine de Staël, salonnière du début du XIXe siècle.
Germaine de Staël, salonnière du début du XIXe siècle.

Une fois les agitations politiques de la Révolution calmées, la vie de société reprit et des salons, où l’on essayait de renouer les traditions de la conversation et de la causerie, s’ouvrirent. L’un des premiers fut celui de Germaine de Staël où, avec Benjamin Constant, vinrent fréquemment Lanjuinais, Boissy d’Anglas, Cabanis, Garat, Daunou, de Destutt de Tracy, Chénier. Il y avait aussi les cercles philosophiques et littéraires d’Amélie Suard, de Sophie d’Houdetot dans lesquels dominaient les gens de lettres et les philosophes, continuateurs directs du XVIIIe siècle. Il y eut également les salons du monde, comme ceux d’Adélaïde de la Briche, de la marquise de Pastoret, d’Anne de Vergennes, où se distinguait sa fille, Claire Élisabeth de Rémusat. Du point de vue littéraire, le salon le plus intéressant de cette époque fut celui que tint, rue Neuve-du-Luxembourg, Pauline de Beaumont, la fille du comte de Montmorin : « De ce côté, a dit un critique, se trouvaient alors la jeunesse, le sentiment nouveau et l’avenir. » Les habitués de ce salon où chacun avait, suivant la mode ancienne, son sobriquet, étaient Chateaubriand, Joubert, Fontanes, Molé, Pasquier, Charles-Julien Lioult de Chênedollé, Guénaud de Mussy, Madame de Vintimille ; beaucoup d’autres ne venaient qu’en passant, attirés par l’accueil empressé fait à la réputation et au talent. Ce salon qui, dans un autre temps, aurait pu avoir de l’influence, ne subsista que de 1800 à 1803. Les traditions en furent reprises un peu plus tard par Madame de Vintimille, qui reçut les mêmes personnes, et quelques autres partageant les opinions nouvelles.

Les derniers des salons littéraires dignes de ce nom ont été ceux de Juliette Récamier et de Delphine de Girardin au salon régulièrement fréquenté, entre autres, par Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Victor Hugo, Laure Junot d'Abrantès, Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Jules Sandeau, Franz Liszt, Alexandre Dumas père, George Sand et Fortunée Hamelin.

Un des derniers grands salons littéraires de Paris a été celui de Virginie Ancelot à l’hôtel de La Rochefoucauld. Meilleure écrivaine que son mari, Jacques-François Ancelot, qui fut élu à l’Académie française en 1841, celle qui était, par ses talents, plus digne que lui d’intégrer cet auguste corps, fit de son salon où elle accueillit, de 1824 à sa mort en 1875, Pierre-Édouard Lémontey, Lacretelle, Alphonse Daudet, Baour-Lormian, Victor Hugo, Sophie Gay et sa fille Delphine de Girardin, le comte Henri de Rochefort, Mélanie Waldor, la comédienne Rachel, Jacques Babinet, Juliette Récamier, Anaïs Ségalas, François Guizot, Saint-Simon, Alfred de Musset, Stendhal, Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny, Prosper Mérimée, Delacroix, presque un passage obligé vers cette institution.

Parlant, dans son discours de réception, de ces « femmes de l’Ancien Régime, reines des salons et, plus tôt, des « ruelles » qui « inspiraient les écrivains, les régentaient parfois », Marguerite Yourcenar, première femme à être élue à l’Académie française trois siècles et demi après sa création, déclara : « Je suis tentée de m’effacer pour laisser passer leur ombre ».

[modifier] Salons français célèbres

Les salons les plus connus ont été (liste non exhaustive) :

[modifier] XVIe siècle

[modifier] XVIIe siècle

[modifier] XVIIIe siècle

[modifier] XIXe siècle

[modifier] Au XXe siècle

[modifier] Salon anglais célèbre

[modifier] au XVIIIe siècle

[modifier] Bibliographie

  • (en) Amelia Ruth Gere Mason, The Women of the French Salons, New York, The Century Co., 1891 ; Kessinger Publishing, 2004 ISBN 9781419188428
  • (en) Evelyn Beatrice Hall, The Women of the salons, and other French portraits, Freeport, Books for Libraries Press 1969
  • Verena von der Heyden-Rynsch, Salons européens. Les beaux moments d’une culture féminine disparue, Paris, Gallimard, 1993 ISBN 9782070729609
  • Antoine Lilti, Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2005 ISBN 9782213622927
  • (en) Carolyn C. Lougee, Le Paradis des femmes : women, salons, and social stratification in seventeenth-century France, Princeton, Princeton University Press, 1976
  • Mary Summer, Quelques Salons de Paris au XVIIIe siècle, Paris, Société française d’éditions d’art, L.H. May, 1898
  • Jean de Viguerie, Filles des Lumières : femmes et sociétés d’esprit à Paris au XVIIIe siècle, Bouère, Dominique Martin Morin, 2007 ISBN 9782856523063

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes