Elne

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Elne

Le logo de la ville

Pays
drapeau de la France
     France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Arrondissement Perpignan
Canton Elne
(chef-lieu)
Code Insee 66065
Code postal 66200
Maire
Mandat en cours
Nicolas Garcia
2008-2014
Intercommunalité aucune
Coordonnées
géographiques
42° 35′ 59″ Nord
         2° 58′ 16″ Est
/ 42.5997, 02.971014
Altitudes moyenne : 23m
minimale : 0m
maximale : 65m
Superficie 2 129 ha = 21,29 km²
Population sans
doubles comptes
6 410 hab.
(1999)
Densité 301 hab./km²
Carte de localisation de Elne<div class="PointCarte" style="position:absolute; left:176px; top:291px; width:4px; height:4px; background:#FF0000; font-size:1px;" title="Carte de localisation de Elne" onmouseover="width:6px;height:6px;">

Elne (en catalan Elna) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Illibériens.

Sommaire

[modifier] Géographie

Elne est située dans la plaine du Roussillon, à cinq kilomètres de la mer, juste au nord du Tech. Le territoire communal comporte en effet une étroite bande de terre, rurale et faiblement peuplée, de part et d'autre de la rivière jusqu'à son embouchure (le Bocal du Tech), ce qui donne à la commune un accès à la mer.
La ville en elle-même est construite sur et autour d'une petite colline (haute de 65 mètres, siège de la cathédrale), au nord du Tech.
La commune est desservie par le chemin de fer (ligne de Port-Bou) : un service de TER la relie à Perpignan et à la côte Vermeille. De plus, une voie express (la RD114) assure le lien entre la ville et Perpignan, et le littoral au sud vers Argelès-sur-Mer et Collioure.
Elne a pour communes limitrophes : Palau-del-Vidre, Argelès-sur-Mer, Latour-Bas-Elne, Saint-Cyprien, Alénya, Corneilla-del-Vercol, Montescot, Bages et Ortaffa.

[modifier] Histoire

Blason de la ville
Blason de la ville

ORIGINE DES NOMS ILLIBERIS ET ELNE

Le premier nom de la ville d'Elne a été latinisé vers -120 avant J.C. en Illiberis, mais on ne sait pas quand il a été donné. Le premier habitat attesté par les archéologues est aux environ de l'an -600. la signification « ville nouvelle » est l'hypothèse donnée le plus souvent pour Illiberis. Elle est fondée sur la première langue des ibères, langue très ancienne proche du basque actuel.

Voici une hypothèse non officielle, sans caution scientifique, écrite par un amateur d'onomastique, ex consultant informatique à la retraite; Michel SAUVANT. Cette étude sur l'origine du nom "Illiberis" comporte un certain nombre de suppositions hétéroclites mineures ou d'informations et bribes de connaissances instrumentalisées venant contredire la thèse majeure indiquée sur le site de Jean Tosti:

Illiberis est la latinisation d'un nom d'origine qui ressemblait probablement à Illimberes signifiant en langue celtique "collines au milieu des limons" décomposable en "in = dans" + "lim = limon" + "bere = hauteur, colline" + "s" pour le pluriel. Cette signification est attestée par les anciens noms latins très ressemblant à Illiberis pour les villes d'Auch (Gers), Lombez (Gers), Lumbier (Navarre), Grenade (Sud Espagne). En effet ces villes ont toutes ont une ou des collines remarquables près d'une ou plusieurs rivières venant directement des montagnes et arrivant sur un terrain plat propice à déposer des limons. Le plus souvent il y a un confluent de rivières au pied des collines multipliant ainsi la surface humide au pied des collines. Dans le cas d'Illiberis il y avait une seule rivière, mais elle avait plusieurs bras; le delta du Tech se situait à l'Est de la ville comme cela a été attesté par les archéologues.

Il se peut que la partie "beres" contient peut-être une connotation "colline sécuritaire" comme l'atteste les mots anglo-saxons avec les consonnes successives BRG. Beaucoup des lieux cités ont en effet un fort sur la colline.

Il se peut aussi qu'il n'y ait jamais eut de "m" dans le nom d'origine; dans ce cas les limons sont à remplacer par l'eau. En effet dans de nombreuses régions le mot "île" ne vient pas du latin "isola", mais probablement du celte "in"= "en" et "li"= "l'eau". Ainsi le nom pourrait remonter à une époque où l'étang de Saint-Nazaire pouvait aller jusqu'au pied des collines d'Illiberis, le Tech se jetant dans l'étang qu'il aurait contribué à combler du côté Sud. Dans cette hypothèse on peut rapprocher le nom Illiberis de celui de la ville de Lipari dans les "Iles Eoliennes" ou Lipariennes. Lipari a commencée sur une colline en bord de mer, mais très probablement entourée par la mer au début du 1er millénaire avant J.C. Le toponyme "Lipari" est également attesté au 2e siècle avant J.C. et une légende le fait remonter à un roi Liparus, régnant su un peuple venu de la péninsule italique. Les fouilles de la colline principale atteste de ce peuple, appelé les "Ausones".On sait aussi que les Ausones ont apporté tour à tour le travail du bronze et celui du fer dans les Iles Eoliennes. Ce peuple est donc à mettre en relation avec le courant celtique Est-Ouest et Nord-Sud de ces époques de la fin du 2e millénaire. Le nom d'origine peut avoir été "*Elibari", où la fin se retrouve dans le nom de "Bari", ville où il y a aussi une bosse de terrain avec citadelle. L'époque grecque, longue à Lipari, peut avoir changé le "b" en "p" ( voir les noms de villes grecs de Pergame et Pyrgos signifiant "colline-citadelle" où le "b" de la racine indoeuropéenne a été changé en "p").

Si les arguments déjà donnés pour contrer cette hypothèse ne suffisaient pas en voici d'autres : Il existe d'autres villes ou villages avec les mêmes caractéristiques toponymiques et géographiques et certains sont situés bien plus au Nord que la zone où les toponymes sont explicables par les racines basques. Voici quelques exemples : Limbre (Vienne), Lombers (Tarn),Lombres (Hautes Pyrénées), Lumbres (Pas de Calais). Ces 4 noms peuvent en effet s'expliquer par la même décomposition en racines celtiques, sachant que la voyelle précédant le "l" a probablement disparu avant les premières mentions qui datent du Moyen Age. N.B. Le premier nom Limbre correspondrait à un mot d'origine au singulier. On peut également évoquer les autres sites suivants où la deuxième partie du nom à partir du "b" signifierait "barre de collines" ou simplement "barre" d'après les données de terrain, mais où la première partie est la même : Livron (Drôme), Livron (Pyr.Atlantiques), Lombron (Sarthe), Lubéron (Vaucluse).

Par ailleurs il n'est pas attesté qu’Illiberis fut une ville ibère comme on le lit parfois, puisqu'aucune mention ibère n'a été retrouvée sur autre chose que des objets pouvant avoir été acchetés aux ibères. Il est probable en effet que ses habitants commerçaient avec les Ibères qui vivaient au Sud des Pyrénées du côté Est de la péninsule ibérique.

Revenons encore sur l'interprétation ibero-basque du toponyme "Illiberis". Derrière cette interprétation il y a des arguments divers dont l'hypothèse d'une très courte implantation des peuples d'origine celtique dans le Roussillon; celle-ci serait fondée sur le très faible taux, voir l'absence, de toponymes d'origine celtique, en particulier les noms en -ac/ -aco/ -acum. Ce type d'argument est insuffisant, car c'est oublier que les toponymes principaux de la région peuvent avoir été changés au temps des Romains. Ce changement est d'ailleurs démontré dans une étude de Michel SAUVANT.

Ajoutons enfin que les partisans de la thèse ibéro-basque ont interprété des toponymes à l'aide de l'ancien basque, possible ibéro-basque, là où le celtique donne des sens plus évidents (ex: Albères, Corbières, Cerbère).

Les auteurs romains Pline l'ancien et Pomponius Mela citent Illiberis, au Ier siècle, comme une ville n'ayant plus sa splendeur passée. Cela a fait dire à certains auteurs qu’Illiberis, ou aussi des ports côtiers proches, avaient été la riche ville de Pyrène citée par le savant grec Hérodote et par le poète latin Avienus vivant au 4e siècle. D'autant plus que ce dernier, par ailleurs, ne cite pas Illiberis ou les noms des ports proches, dont il est supposé connaître l'existence à son époque. Rappelons qu'il s'inspire de rapports datant des environs du 5e siècle avant J.C. de navigateurs suivant les côtes.

Cependant Michel Sauvant souligne qu' Aviénus ne cite pas non plus toutes les villes de côte en Espagne. Mais surtout il considère que ce sont des erreurs d'interprétation des auteurs antiques Herodote et d'Avienus qui sont à l'origine du mythe de la ville riche de Pyrène. Pour lui, cette ville n'a jamais existé, ni sur le site d'Elne, ni à Port-vendres ou Collioure, les meilleurs candidats, ni ailleurs; car ces auteurs parlaient en fait du "pays du (mont)Pyrène"(selon le nom grec des Pyrénées) et non de la "cité de Pyrène". En effet en grec et en latin, il se trouve que un même mot ("polis" en grec , et "civitas" en latin) désigne une "cité" ou un "pays où les hommes sont organisés en une communauté avec ses lois". Et pour les "marchands-navigateurs de Massilia" ce "pays du flanc des Pyrénées était favorisé par les Dieux" (autre interprétation possible du texte d'Avienus), probablement parce qu'ils venaient y chercher le fer qu'ils devaient payer cher.

C'est entre 330 et 349, qu'Illiberis changea de nom pour devenir Castrum Helenae, en l’honneur de la mère de l’empereur Constantin Ier, l’impératrice Hélène (mère de Constantin). Hélène a été la première mère d'empereur élevée par son fils régnant à un rang officiel traduisible en "Impératrice-mère". Son rôle en faveur du christianisme et des chrétiens, même s'il peut y avoir des légendes, est néanmoins incontestable. Par contre le lien avec le nom d'Elne est parfois contesté. Mais voici un premier argument :

Selon Pierre Ponsich (article de décembre 1999)il y eut probablement à Illiberis au début du IVe siècle une propriété d'un membre de la famille impériale (probablement d'Anastasia la demi-soeur de l'empereur Constantin). Et il montre que les enfants de Constantin ont probablement été élevés dans le Sud-Ouest de la France. Pas nécessairement à Illiberis.

Mais c'est aussi à Illiberis devenu "Castrum Helenae" qu'allait se réfugier (probablement chez sa tante Anastasia) et que fut tué en 350, un fils de Constantin, l’empereur romain Constant, rattrapé dans sa fuite par les assassins envoyés par l’usurpateur Magnence. Le rapporteur de cet évènement dit qu'il fut sorti de force du "temple chrétien" où il s'était réfugié.

Dans ses études Michel SAUVANT présente d'autres arguments complémentaires, dont le fait que la christianisation du nom de tous les villages autour d'Illiberis s'est faite entre 330 et 350.

Plus tard Castrum Helenae devint Helena. Puis on passa à Helna, puis Elna (en catalan) et enfin 'Elne'.

[1]


AUTRES INFORMATIONS HISTORIQUES

Plusieurs auteurs latins citent Illiberis au Ier siècle comme un oppidum. Depuis le VIe jusqu'à la fin du IIe siècle av. J.-C. la ville d'Illiberis était probablement un oppidum sordice, d'après le nom des Sordes, un des peuples des bords de la Méditerranée. Cependant Henri GUITER considère qu'il peut y avoir aussi une erreur d'interprétation sur les substantifs et adjectifs mots d'Aviénus concernant les Sordes. En effet le mot latin "sordes", et ceux de la même famille (qui nous a donné "sordide"), ont trait à tout ce qui est fangeux, malpropre, sans valeur, voire couvert de mauvaises herbes et de cannas; et il réinterprète la description d'Avienus dans son "Ora Maritima" comme la description d'étangs et de terres limoneuses sur la partie du rivage actuel allant de Salses à Argelès, description attestée par ailleurs par les scientifiques pour la période du début du premier millénaire.

Illiberis est citée par Tite-Live pour avoir servi de camp de négociations entre Hannibal et les populations locales en 218 av. J.-C. C'était un centre relativement important de la province de Narbonnaise, au contraire du Perpignan de l'époque qui n'était qu'un petit village. Depuis le VIe siècle, la ville est le siège de l’évêque du Roussillon. Il y a déjà un temple chrétien. Au XIe siècle, on édifia l’actuelle cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie (les saintes patronnes de la ville) en remplacement d’une église plus ancienne. Entre le XIIe et XIIIe siècles, les chanoines firent construire le cloître. La ville subit en 1284, lors de la croisade d'Aragon un siège mené par Philippe le Hardi, roi de France, qui força les portes de la cathédrale et massacra les habitants. L’importance grandissante de la ville voisine de Perpignan à partir du XIIIe siècle fit de l’ombre à Elne. Les évêques se mirent à résider plus souvent à Perpignan qu’à Elne, et en 1602 le transfert de résidence fut officialisé, bien qu'à l'heure actuelle encore, l'évêque résidant à Perpignan se nomme évêque d'Elne et de Perpignan. Après le traité des Pyrénées de 1659 qui fixait la frontière aux Pyrénées, les murailles de la ville furent détruites, ce qui ne fit qu’accentuer son déclin. Il reste à l'heure actuelle quelques pans des murailles médiévales, ainsi que trois portes qui étaient par le passé des entrées de la ville.

Elne est devenue par la suite un modeste bourg à prédominance agricole (vigne en particulier), qui garde néanmoins des traces de sa gloire passée au travers de vestiges tant romains que médiévaux. Ces vestiges, ainsi que la cathédrale et le cloître considérés comme des chefs-d'œuvre de l'art roman, font que la ville a une certaine activité touristique.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 2014 Nicolas Garcia PCF .
1995 2001 Joseph Bringé app RPR .
1965 1995 Narcisse Planas PS .
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
5744 5892 6017 6177 6262 6410
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Récemment, et de manière accélérée depuis la construction du contournement d'Elne de la route nationale allant de Perpignan vers Argelès-sur-Mer, Collioure et l'Espagne (RD914), la ville à commencé à s'étendre vers le nord au travers de nouveaux quartiers principalement résidentiels, ce qui laisse augurer à la fois une augmentation de la population et un rajeunissement de celle-ci, les nouvelles maisons étant souvent habitées par de jeunes couples. Une nouvelle école primaire a été construite pour parer à cela - Groupe scolaire Françoise-Dolto.

[modifier] Lieux et monuments

La ville a été agréablement restaurée ces dernières années : les places et la voirie ont été refaites, et de nombreuses maisons ravalées.
Historiquement elle était divisée en ville haute et ville basse. Chacune avait leur enceinte fortifiée, dont les vestiges actuels (tours, portes et courtines sur lesquelles se sont appuyées les maisons) remontent aux XIIIe siècle et XIVe siècle}. La ville basse fut probablement la première à être occupée, et son sol à livrer de nombreuses traces d'occupation (époques préhistorique, romaine, haut Moyen Âge). La ville haute est occupée par la cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie et son cloître qui forment un remarquable ensemble médiéval.

Sites à visiter

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Sports

Club de rugby à XV la Jeunesse Sportive Illibérienne évoluant dans le Championnat de France de 3e division fédérale saison 2006-2007

[modifier] Voir Aussi

[modifier] Articles connexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Elne.

[modifier] Bibliographie

  • GARCIA Dominique, La Celtique méditerranéenne : Habitats et sociétés en Languedoc et en Provence – VIIIe-IIe siècle, éditions Errance, Paris, 2004. ISBN 2-87772-286-4.

[modifier] Notes et références

  1. . Pour en savoir plus sur les études onomastiques de Michel SAUVANT, voir ses articles sur Illiberis et Pyrène à l'adresse suivante:http://www.acg66.org/Presentation/Onomastique.htm
  2. Elne sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes




Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
Chemin du Piedmont
(de Perpignan à Saint-Bertrand-de-Comminges)

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