Bouchain (Nord)

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Bouchain
Carte de localisation de Bouchain
Pays France France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord Nord
Arrondissement Valenciennes
Canton Bouchain
Code Insee 59092
Code postal 59111
Maire
Mandat en cours
Jacques-Pierre Boltz
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut
Latitude
Longitude
50° 17′ 04″ Nord
         3° 19′ 04″ Est
/ 50.2844444444, 3.31777777778
Altitude 31 m (mini) – 100 m (maxi)
Superficie 12,39«  » km²
Population sans
doubles comptes
4 282 hab.
(1999)
Densité 345 hab./km²

Bouchain est une commune française, située dans le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

Ancienne cité lacustre voisinant avec le prestigieux camp de Jules César, installée stratégiquement sur les versants de l'Escaut, à sa confluence avec la vallée de la Sensée, la ville de Bouchain (autrefois successivement Bulcinum, Bilcinius, Bolcen, Bochanium, Bouçain, Bouchin, Bouchaing) a été de tout temps un lieu de passage notamment pour les différentes invasions.

De ce fait, l'histoire de la commune est intimement liée à tous les évènements militaires qui se sont succédé dans notre pays, et ce depuis les temps les plus reculés.

[modifier] Moyen Âge

Un diplôme de Charles III de France dit Charles Le Simple, de l'an 899, confirme bien l'existence de la ville et en attribue la possession à l'abbaye de Saint Amand.

Les comtes d'Ostrevant étaient seigneurs de Bouchain, de Denain, de Ribemont, et châtelains de Valenciennes. On connaît plusieurs Maisons, les Péppinides ci-dessus (ancêtres directs des Carolingiens), les d'Ostrevent de 880 jusqu'à Godefroid IV d’Ostrevent, décédé le 7/4/1163, qui vendit ses terres de Hainaut à son aîné et demi-frère, Bauduin IV dit d’Edirne, Comte de Hainaut. Des cadets de Godefroid, en firent la capitale de l' Ostrevant, siège d'une châtellenie groupant 76 villages. L'empereur Henri IV la livra au pillage ; Godefroi, troisième du nom, la vendit à Baudouin IV, comte de Hainaut dit l'Edifieur, qui ajouta une tour (celle qui subsiste aujourd'hui) au château construit au VIIe siècle et aménagea quelques fossés et murailles crénelées. Ces fortifications vont évoluer avec les progrès de l'artillerie à feu, la ville haute est considérée comme une véritable citadelle aussi est-elle, durant l'histoire, maintes fois assiégée, incendiée, occupée par les armées françaises, autrichiennes et danoises. Cette petite place forte, appelée « la clé des Pays Bas », acquit sa réputation grâce à son système de défense par inondation commencé au XVe siècle et constamment amélioré au cours des siècles suivants.

Bouchain est une des places fortes du pré carré qui s'étend sur la France et la Belgique. Les barrages de Bouchain permettaient d'inonder les vallées de l'Escaut et de la Sensée, d'une parfaite façon en moins d'une semaine et d'interdire efficacement l'accès de la place au Sud et à l'Ouest. Ce système de défense atteignit la perfection après les travaux de fortifications en ville basse au XIXe siècle. Les inondations défensives furent à chaque fois sur le point d'être déclenchées lors des principaux sièges de la ville et pour la dernière fois en 1870, mais finalement n'eurent pas à servir. Par contre, les eaux, retenues derrière les barrages et lâchées rapidement, ont sauvé, à deux reprises, la ville de Valenciennes assiégée en 1656 et 1793.

Louis XI faillit être tué en assiégeant la capitale de l'Ostrevant, François Ier la brûla, Charles Quint la fortifia puissamment. Dès 1532, il fit ceindre la ville haute d'un large et profond fossé, de murailles et courtines avec 4 bastions, le tout couvert par quelques ouvrages détachés. Ceux-ci résisteront jusqu'à leur démantèlement en 1893.

En 1676, les armées de Louis XIV commandées par Vauban prennent Bouchain[1] ; ce dernier y modernise ensuite les défenses avec la construction de la poudrière et de la caserne. La tour est à l'apogée de sa puissance militaire.

Durant les dernières années du règne du roi Soleil, la ville connut encore deux sièges. Celui de 1711 imposé par le duc de Marlborough et, l'année suivante, celui où Villars s'empare définitivement de la place pour compléter la victoire de Denain.

En 1793 et en 1815, les canons ennemis retentirent encore autour des vieux remparts.

Bouchain eut à souffrir de la première guerre mondiale mais plus encore de la seconde déflagration mondiale, en mai 1940, où la quatrième division d'infanterie (45e RI) défendit avec acharnement pendant 6 jours le passage de l'Escaut. La ville fut détruite à 80 %. Hitler et l'état major de l'armée allemande se firent commenter les péripéties de la bataille, une semaine après la fin des combats le 2 juin 1940, du haut de la Tour d'Ostrevant. Ce vestige du donjon du XIIe siècle est aujourd'hui aménagé en musée d'histoire, de folklore et d'archéologie industrielle.

De ce glorieux passé, il reste aujourd'hui: • La tour d'Ostrevant du XIIe siècle • La poudrière de 1687 • le bastion des Forges avec une partie de la courtine du XVIe siècle • Des galeries souterraines - deux salles magnifiques sous la place Timothée Trimm • Le Masque casematé du XIXe siècle • Les anciens fossés de fortifications en ville basse • Le fort Noir et l'Arsenal.

[modifier] Héraldique

blason

Les armes de Bouchain se blasonnent ainsi : « D'argent à une porte crénelée de gueules ».

Bouchain a obtenu la Croix de guerre 1914-1918 avec palme par citation du 9 janvier 1922 et la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent par citation en date du 11 novembre 1948.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2008 Jacques-Pierre Boltz SE
1996 2008 Michel Caron PCF
1995 1995 Jean Dhollande PCF
1983 1995 Albert Leduc Divers droite
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique (Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
3505 3916 4826 4543 4317 4282
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Bouchain possède une tour médiévale datant du XIIe siècle: la tour d'Ostrevant. Elle se dresse le long de l'Escaut, qui partage la ville en "ville haute" et "ville basse", et au pied de ce qu'il reste des fortifications de la ville.C'est à la tour de l'Ostrevant qu'Hitler s'est rendu quand il est venu à Bouchain.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant. Vauban - L’intelligence du territoire. Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. Préface de Jean Nouvel. 175 p, ISBN 2-35039-028-4, p 167
  2. Bouchain sur le site de l'Insee
  3. C'est à Bouchain que le père de Charles Bourseul rencontra celle qui allait donner le jour à l'inventeur du téléphone. Officier sous la Restauration, il dut démissionner pour l'épouser. Ils quittèrent la France pour s'établir à Bruxelles (G. Babin, « Le téléphone, invention française », L'Illustration, 21 novembre 1908). Ils devaient revenir par la suite dans la région et habiter pendant quelques années Douai. À Bouchain comme à Douai, il y a une rue qui porte le nom de Charles Bourseul.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

[modifier] Notes