Araneae

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Araignée
Aculepeira ceropegia
Aculepeira ceropegia
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnide
Ordre
Araneae
Clerck, 1757
Taxons de rang inférieur
Les sous-ordres:

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La marche à 8 pattes de l'araignée a inspiré ce robot, modèle de véhicule lunaire
La marche à 8 pattes de l'araignée a inspiré ce robot, modèle de véhicule lunaire

Les araignées ou aranéides (ordre des Araneae) sont des prédateurs invertébrés arthropodes de la classe des arachnides. Ce ne sont pas des insectes. Elles sont incluses dans un groupe plus vaste contenant également les scorpions, les uropyges, les acariens, les tiques et les opilions. Elles possèdent toutes huit pattes, pas d'ailes ni d'antennes, ni de pièces masticatrices dans la bouche. Elles ont des yeux simples et multiples, et produisent de la soie (une protéine synthétisée par une glande généralement située à l’extrémité de l’abdomen). Cette soie sert à produire le fil qui leur permet de se déplacer verticalement ou latéralement lorsqu’il y a du vent, de tisser leur toile ou des cocons emprisonnant leurs proies ou protégeant leurs œufs ou petits, voire de faire une réserve provisoire de sperme ou un dôme leur permettant de stocker de l’air sous l’eau (douce). De nombreuses espèces chassent librement et sans faire de toile, en se déplaçant, ou à l’affût, parfois dans un trou qui peut être construit comme un piège.
En tant que prédatrices, les araignées jouent un rôle majeur dans la régulation des populations d'insectes, et elles sont elles-mêmes régulées par des prédateurs souvent spécifiques (reptiles, oiseaux ou insectes de la famille des Pompilidae). Elles se sont adaptées à presque tous les milieux, cavernicoles à montagneux, des milieux arctiques à équatoriaux. Seules les eaux salées et les très hautes altitudes et milieux très froids n’ont pas été colonisés par les araneae.
L'étude scientifique des araignées se nomme l'aranéologie (ou arachnologie).
La peur irrationnelle des araignées se nomme l'arachnophobie, une des phobies les plus communes.

Sauf celles appartenant à deux familles (Uloboridae et Holarchaeidae), et au groupe des Mesothelae (350 espèces en tout), toutes les araignées peuvent inoculer un venin pour se protéger et/ou pour tuer et liquéfier les organes internes de leurs proies.

De nombreuses morsures de grandes espèces sont très douloureuses, mais ne laisseront pas de séquelles. Seules 200 espèces connues ont des morsures qui peuvent poser des problèmes de santé à l’homme.[1]

Sommaire

[modifier] Écologie

[modifier] Alimentation

Toutes les espèces connues d'araignées sont prédatrices, sans exception. Elles se nourrissent exclusivement de proies vivantes qu'elles chassent soit à l'aide de pièges, soit à l'affût.

Comme tous les arachnides, l'araignée n'absorbe que des liquides: elle doit donc liquéfier ses proies avant de pouvoir s'en nourrir.

[modifier] La soie

Les glandes séricigènes produisent de la soie filée par de petites protubérances articulées (les filières), le plus souvent au nombre de 6, situées sur la face ventrale plus ou moins à l'extrémité de l'abdomen. La soie est liquide dans les glandes, mais se solidifie en fibrilles une fois sortie par les fusules, sous l'effet de la traction exercée par les pattes de l'animal. Le fil de soie est en fait constitué par un entrelacement d'un nombre élevé de fibrilles élémentaires, de 0,05 µm de diamètre chacun. Le diamètre du fil de soie varie entre 25 et 70 µm (à diamètre équivalent, ces fils sont plus durs que de l'acier et possèdent une mémoire de forme 5 à 12 fois plus grande que le latex). Les araignées produisent plusieurs types de soies en fonction de l'usage qu'elles vont en faire. La soie collante n'est qu'un des types existant.

Principaux usages de la soie :

  • emballage des œufs (cocon)
  • tapissage du terrier des espèces qui vivent sous terre
  • confection d'armes de chasse (bolas des Mastophora, filets des Dinopis)
  • fabrication d'abri subaquatique (cloche à plongeur des Argyronètes)
  • fil de sécurité pendant un saut ou une chute volontaire pour fuir
  • fil de déplacement (fil d'ariane )
  • moyen de dispersion aérien des jeunes (fils de la vierge, ballooning)
  • emmaillotage des proies capturées
  • tissage des toiles de mue (matelas)
  • tissage des toiles spermatiques
  • tissage des toiles de piégeage des proies

On considère que l'usage initial de la soie était la fabrication du cocon pour protéger les œufs car les araignées considérées comme primitives ne tissent pas de toile.

Icône de détail Article détaillé : Toile d'araignée.
Une toile d'araignée.
Une toile d'araignée.

[modifier] Le venin

La plupart des espèces d'araignées possèdent des glandes à venin. Très peu d'espèces présentent un réel danger pour les êtres humains. Soit parce que les araignées sont bien trop petites pour pouvoir percer la peau humaine[2], soit parce qu'elles n'ont pas de comportement agressif[3]. Il faut également noter que des espèces appartenant aux mygalomorphes possèdent, sur l'abdomen, des poils urticants. Parmi les espèces dangereuses, citons la Veuve noire (Latrodectus mactans) présente dans les régions chaudes, l’Atrax robustus présent en Australie et Nouvelle-Zélande, etc.

Les araignées possèdent deux chélicères à l'avant du corps et qui encadrent la bouche : ce sont ces appendices qui injectent du venin. Elles sont constituées d'un gros stipe et d'un crochet mobile au bout duquel débouche le canal à venin. Ces chélicères peuvent aussi servir à transporter des proies, à les dilacérer, à transporter le cocon ovigère, etc.

Le venin peut être composé de nombreuse neurotoxines. Parmi celles-ci, signalons celles de type polyamine agissant sur le système nerveux central, en particulier en inhibant la fonction des canaux NMDA. Il existe beaucoup de molécules décrites provenant de venin d'araignée. Leur étude a permis le développement de plusieurs molécules d'intérêt clinique. Elle donnent aussi quelques outils de choix dans des recherches plus fondamentales. Des centaines, voire des milliers, de publications scientifiques traitent des nombreuses toxines isolées du venin des araignées et l'énoncé des propriétés spécifiques à chacune dépasse largement le cadre d'une encyclopédie.

[modifier] Anatomie

[modifier] Morphologie

À la différence des insectes, les araignées sont formées de deux parties: le céphalothorax ou prosome (la fusion entre la tête et le thorax) et l'abdomen ou opisthosome. L'abdomen porte les filières ou organes qui produisent la soie, et, sauf chez quelques taxons primitifs, n'a pas retenu les segmentations externes. À l'extrémité du céphalothorax sont les pédipalpes, organes sensoriels pour l'examen des proies et leur manipulation. Chez les adultes mâles, l'extrémité du pédipalpe porte aussi le bulbe copulateur.

Les deux parties sont reliées par un fin pédoncule, qui est le dernier somite (segment) du céphalothorax. Ce somite a été perdu chez les autres arachnides, n'étant présent, par exemple, qu'à l'état embryonnaire chez les scorpions.

Anatomie de l'araignée:(1) Les quatre paires de pattes, (2) Le céphalothorax, (3) L'abdomen
Anatomie de l'araignée:
(1) Les quatre paires de pattes,
(2) Le céphalothorax,
(3) L'abdomen

Le céphalothorax porte sur sa face ventrale quatre paires de pattes articulées disposées autour du sternum. Chaque patte se compose de 7 articles : de la base vers l'apex respectivement, on observe une hanche (coxa), un court trochanter, un long fémur, une plus courte patelle, un long tibia, un métatarse et un tarse. Ce dernier se termine en 2 ou 3 griffes, lesquelles interviennent dans la manipulation de la soie et dans le déplacement sur la toile. Sont associés aux pattes diverses structures liées au mode de vie particulier de chaque taxon, que ce soit des peignes pour "carder" la soie, des épines, crins, poils qui servent d'organes sensoriels, des structures de stridulation.

[modifier] La vision

Les yeux simples, placés à l'avant du céphalothorax, sont souvent au nombre de 8, mais varient fortement selon les taxons (certains n'ont pas d'yeux). La disposition oculaire, souvent un trait distinctif, est propre au taxon. Parfois une paire d'yeux est plus développée que les autres, qui alors ne détectent que des vibrations autour de l'araignée. La vision est généralement mauvaise, bien que certaines espèces activement chasseuses aient développé une très bonne vision.

[modifier] Appareils respiratoire et circulatoire

Les araignées ont un système circulatoire ouvert. Leur corps est rempli d'hémolymphe, qui est pompée par le cœur aux organes. Les araignées respirent soit par des poumons en feuillets, soit par un système trachéen, soit, chez quelques petites espèces, directement à travers la peau.

[modifier] Cycle de vie et reproduction

  • les araignées saisonnières vivent de 6 à 8 mois et meurent après avoir pondu leurs œufs.
  • les araignées annuelles vivent de 1 à 2 ans et meurent après l'éclosion des jeunes.
  • les araignées pérennes vivent plusieurs années (mygales, filistates)

Comme tous les arthropodes la croissance se fait par mues successives de l'exosquelette. Selon les espèces, il y a de 8 à 13 mues pour atteindre l'état adulte. Les mygales continuent de muer à peu près une fois par an après l'âge adulte.

Le dimorphisme sexuel des araignées est généralement faible, les femelles se distinguent par une taille supérieure, un abdomen plus gros. Les mâles adultes se reconnaissent en plus de leur petite taille à leurs pédipalpes qui portent à leur extrémité un organe de stockage de sperme appelé bulbe copulatoire. La différence de taille est parfois spectaculaire, comme chez les Néphiles où il est difficile de croire qu'il s'agit de la même espèce.

Les araignées sont ovipares, elles pondent des œufs, qui sont emballés dans un cocon de soie. En fonction de la taille de l'espèce le nombre des œufs varie de un à plusieurs milliers. Si certaines espèces abandonnent le cocon, d'autres le transportent accroché aux filières ou maintenu par les chélicères. Chez ces dernières espèces, dès leur éclosion, les jeunes montent sur le dos de leur mère qui les protège et les nourrit jusqu'à ce qu'ils soient capables de se défendre.

Beaucoup d'espèces ont une parade nuptiale élaborée consistant surtout pour le mâle à se faire distinguer d'une proie pour éviter d'être dévoré. Le cannibalisme nuptial de la veuve noire (Latrodectus mactans) ou de l'épeire (Araneus diadematus) est peu répandu.

Le mâle tisse une toile spermatique où il dépose son sperme qu'il aspire ensuite dans ses bulbes copulatoires.

[modifier] Systématique

[modifier] Place des araignées dans le règne animal

Le monde animal :
  • Les types d'organisation présentés ici sont des grades évolutifs ne correspondant généralement pas à des groupes monophylétiques, mais paraphylétiques (ne comportant pas tous les descendants d'un même ancêtre – exemple : les descendants d'ancêtres vermiformes ne sont pas tous aujourd'hui des vers, etc.).
  • En jaune : les principales explosions radiatives.
>Unicellulaires procaryotes (cellule sans noyau)   Echinodermes: Oursin, Crinoïdes, Concombres de mer, étoile de mer et ophiure.   Bivalves (coquillages)    
>Unicellulaires Eucaryotes (cellule à noyau)   Gastéropodes (escargots, limaces,...)
>Éponge (organisme multicellulaire) Mollusques Céphalopodes (Pieuvres, seiches)
>Polype : hydres, corail et méduse  
>Vers (mobilité et tube digestif) bilatérien     Trilobites (de deux à 24 pattes - éteint)
>Poissons Agnathes (sans mâchoire) Arthropodes primitifs type myriapodes (beaucoup de pattes)   Décapodes: crabes et écrevisses (dix pattes)
>Poissons primitifs (poissons cartilagineux) Arachnides : araignées, scorpions et acariens (huit pattes) Libellules
>Poissons typiques (poissons osseux) Serpents > hexapodes (à six pattes) : Insectes type Apterygota (primitifs sans ailes).   Blattes, mantes, termites.
>Poissons type Sarcopterygii (à nageoires charnues) Dinosaures (éteint) Orthoptère (sauterelle, grillon).
>Tétrapodes primitifs (type Amphibiens) Crocodiles Marsupiaux Hémiptères (punaises, cigales,...)
>Reptiles primitifs (Amniotes de type Lézard)   Tortues Insectivores (Taupe, Hérisson,...) Coléoptère (hanneton, coccinelle,...)
  Oiseaux Chiroptères (Chauves-souris) Hyménoptère (abeille, guêpe, fourmi)
  Primates Diptère (mouches)
  >Mammifères primitifs type monotrème   Rongeurs et Lagomorphes (lapins) Lépidoptère (papillon)
Carnivores
Ongulés


[modifier] Taxinomie et diversité

L'ordre des Araneae se subdivise en deux sous-ordres: le sous-ordre des Opisthothelae, qui est constitué des infra-ordres des Mygalomorphae (mygales) et des Araneomorphae (les espèces modernes); et le sous-ordre des Mesothelae, dont les membres sont des espèces primitives de l'Asie.

Les 40 000 espèces d'araignées sont diverses : de la plus grosse, la Theraphosa leblondi, qui peut mesurer jusqu'à plus de 30 cm, jusqu'à la minuscule Patu marplesi, pas plus grosse qu'une tête d'épingle (0,5 mm), en passant par la bien connue Araneus diadematus, l'épeire diadème.

[modifier] Types d'araignées

Quelques familles et regroupements importants:

  • Atypidae (Mygales) : elles possèdent des lames maxillaires et vivent dans un terrier prolongé par un tube de soie ; elles sont plus fréquentes sur un sol calcaire[réf. nécessaire].
  • Cribellatae : regroupement d'un ensemble disparate d'araignées tisseuses de toiles ; la soie extrêmement fine a une apparence bleutée caractéristique.
  • Eresidae : habitent un tube de soie enfoncé dans le sol et terminé par un auvent ; grosses araignées massives, noires, discrètes ; se trouvent dans les landes.
  • Amaurobiidae : grandes araignées cribellates tissant une toile irrégulière ; elles fabriquent une retraite tubulaire, contre les murs ou sous les pierres.
  • Dictynidae : petites araignées cribellates (max : 5mm) construisant des toiles très irrégulières surtout dans la végétation basse mais également sur les murs ; l'abdomen est souvent très caractéristique.
  • Oecobiidae : petites araignées avec un céphalothorax presque circulaire et un gros tubercule anal ; le nid a une forme étoilée.
  • Uloboridae : araignées cribellates aux toiles géométriques complètes (Uluborus) ou segmentées (Hyptiotes), horizontales ou peu inclinées ; pas de glandes à venin.
  • Oonopidae : araignées errantes nocturnes, de couleur rose, très petites, avec six yeux ; on les trouve dans les maisons ou les détritus.
  • Dysderidae : grosses ou moyennes araignées errantes avec six yeux, fortement armées ; mœurs nocturnes, s'abritent sous les pierres ou les bois morts pendant le jour.
  • Segestriidae : araignées allongées qui font des toiles tubulaires dans des trous dans les fissures des murs ou des rochers, avec des fils avertisseurs radians prolongeant le tube ; les pattes III sont tenues parallèles aux I et II.
  • Scytodidae : araignées-cracheuses qui projettent à un ou deux centimètres de distance une petite boule de gomme qui englue leur proie ; possèdent trois groupes de deux yeux et un céphalothorax très bombé.
  • Pholcidae : araignées munies de très longues pattes ; elles font des toiles très irrégulières en forme de nappe et les balancent quand on les dérange ; se plaisent dans les habitations.

Exemple : le genre Pholcus (Pholcus phalangioides ou Pholque phalangide).

  • Zodariidae : petites araignées qui se nourrissent de fourmis ; les pattes n'ont pas d'épines, la couleur est violacée ; se trouvent essentiellement dans les bois de pins.
  • Gnaphosidae ou Drassidae : araignées nocturnes vivant sous les pierres dans des loges de soie ; les filières antérieures sont longues et bien visibles, les yeux médians postérieurs sont rapprochés ; nombreux genres.
  • Clubionidae : araignées nocturnes qui habitent des loges sous la végétation ou les roches posées au sol ; le cocon est installé dans une feuille repliée. Exemple : les genres Chiracanthium et Clubiona.
  • Liocranidae : araignées nocturnes qui se distinguent des Clubionidae par deux rangées d'épines sur les pattes antérieures ; elles habitent la végétation basse ; lors de la parade, le mâle fait vibrer ses deux paires de pattes antérieures à grande vitesse devant la femelle ; le cocon est installé dans des loges recouvertes de terre.
  • Zoridae : araignées possédant des yeux noirs, les postérieurs plus gros que les autres ; le céphalothorax est effilé vers l'avant, les pattes antérieures sont munies de deux rangées d'épines ; les femelles gardent leurs cocons sous les pierres ou les feuilles tombées sur le sol.
  • Anyphaenidae : semblables aux Clubionidae ; une seule espèce avec une bande jaune et deux chevrons noirs sur l'abdomen ; vie arboricole, chassent à l'affût.
  • Sparassidae : les pattes sont très étalées ; l'espèce la plus remarquable est Micrommata virescens, de couleur verte, qui se rencontre dans la végétation basse des milieux humides.
  • Thomisidae : ce sont les Araignées-crabes, très souvent mimétiques du support où elles chassent à l'affût (fleurs, sol, etc.) ; les pattes I et II sont beaucoup plus longues et plus fortes que les III et IV ; leur venin agit très rapidement.
  • Philodromidae : araignées au corps plutôt aplati, avec des pattes presque égales ; elles chassent à l'affût dans la végétation et peuvent se déplacer très vite.
  • Salticidae : araignées diurnes sauteuses avec des pattes en général courtes et fortes, les antérieures parfois renflées ; les quatre gros yeux antérieurs sont parfois mobiles ; elles n'hésitent pas à sauter sur le doigt qui s'approche. C'est la famille qui contient le plus grand nombre d'espèces dans le monde.
  • Oxyopidae : les pattes sont longues et toutes épineuses ; elles chassent à courre comme les lycoses ou en sautant comme les salticides.
  • Lycosidae : les araignées-loups chassent en courant et en bondissant sur leurs proies ; petits yeux antérieurs sur une ligne, deux yeux postérieurs très gros ; elles transportent leurs œufs dans un cocon accroché aux filières ou leurs jeunes sur le dos. Exemple : les genres Acantholycosa, Alopecosa, Arctosa, Aulonia, Hygrolycosa, Pirata, Tricca, Trochosa et Xerolycosa.
    • Pardosa.
  • Pisauridae : elles ont des allures de lycoses avec des yeux plus petits ; la femelle transporte son cocon sous son sternum ; les pattes I et II sont réunies au repos ; le mâle de Pisaura capture une proie qu'il offre, enveloppée dans de la soie, à sa femelle en guise de cadeau de mariage, dit-on, plus prosaïquement sans doute pour ne pas lui servir de proie. Exemple : les genres Dolomedes ou Pisaura
    • Pisaura
  • Agelenidae : fabriquent une toile en nappe avec une retraite tubulaire ; les filières postérieures sont longues et possèdent deux articles.
  • Hahnidae : construisent une toile en nappe au-dessus de laquelle elles chassent.
  • Mimetidae : elles chassent d'autres araignées et occupent souvent leurs toiles ; l'abdomen est très renflé, les pattes nettement annelées.
  • Theridiidae : araignées aux pattes fines et à l'abdomen globuleux ; toile irrégulière, avec parfois une retraite sur le dessus. Exemple : le genre Theridion.
  • Nesticidae : semblables aux Therididae mais leurs pattes sont plus longues ; se rencontrent dans les lieux humides.
  • Theridiosomatidae : araignées très petites et globuleuses ; la toile conique en forme de parapluie retourné doit cette forme à la tension donnée au fil avertisseur.
  • Tetragnathidae : araignées de forme générale très allongée ; toile à moyeu ouvert, se trouvent le plus souvent près de l'eau.
  • Metidae : les paires de pattes I et II sont relativement allongées ; elles font des toiles irrégulières à moyeu ouvert et recherchent les lieux humides et sombres.
  • Araneidae : ce sont les épeires, araignées en général assez grandes avec des pattes très épineuses ; construisent des toiles géométriques, à moyeu fermé, souvent avec une retraite.
  • Linyphiidae : très petites araignées, les plus grandes avec des dessins abdominaux ; elles se tiennent généralement sous leurs petites toiles en nappes, sans retraite ; elles font souvent des "fils de la vierge" au bout desquels elles se déplacent ; très nombreux genres dans deux sous-familles. C'est la famille qui contient le plus d'espèces en France et, d'une façon générale, dans les régions tempérées.
  • sous-famille Erigoninae. Exemple : Erigone.
  • sous-famille Linyphiinae. Exemple : Oedothorax.
  • Filistatidae (Mygales) : céphalothorax effilé, aspect velouté, les yeux forment un petit groupe compact ; la toile a la forme de tube entouré d'une collerette de fils calamistrés ; présentes dans le sud la France seulement, quelquefois dans les maisons.
  • Zoropsidae : elles ont le même aspect que les Lycoses et des yeux comme ceux des Pisaures ; présentes dans le sud de la France seulement, parfois dans les maisons quand il fait froid.
  • Leptodenidae : araignées généralement cavernicoles, parfois aveugles, du sud de la France ; les pattes sont fines, la couleur uniforme, un groupe de 2 yeux et un de 4.
  • Palpimanidae : araignées rougeâtres dont le céphalothorax et la première paire de pattes sont très renflés.
  • Selenopidae : araignées au corps très aplati, avec des pattes de longueur égale tournées vers l'avant ; vit surtout sous les écorces mais aussi dans les fissures des roches ou des murs.

[modifier] Relations avec l'être humain

L'homme a un comportement ambigu vis-à-vis de l'araignée fascinante, utile et détestée, présente dans de nombreux mythes anciens et légendes, et ici appréciée comme délice culinaire (Cambodge).
L'homme a un comportement ambigu vis-à-vis de l'araignée fascinante, utile et détestée, présente dans de nombreux mythes anciens et légendes, et ici appréciée comme délice culinaire (Cambodge).

Quelques espèces d'araignées ont coévolué avec l'homme et sont particulièrement présentes dans les maisons. Une espèce est consommée au Cambodge.
L'araignée est actuellement un symbole plutôt négatif en Occident ; mais ce ne fut pas toujours le cas et de nombreux peuples, semble-t-il après avoir observé ses toiles, le comportement maternant de certaines espèces ou le comportement social d'autres espèces vivant en colonies, ou en raison de sa capacité à deviner où ses proies passeront préférentiellement, etc., la considèrent encore avec respect ou crainte pour les pouvoirs qu'ils lui attribuent.

Symbolique

Depuis au moins quatre-mille ans, l'araignée est utilisée comme symbole dans de nombreuses civilisations, soit comme prédatrice (on la retrouve dans de nombreux films d'épouvante), soit en raison de sa toile étonnamment régulière, fragile[4] et évoquant la fragilité de nos certitudes et des apparences trompeuses [5], régulièrement reconstruite, mais si bien adaptée au piégeage des insectes, soit en raison du fil qu'elle tisse, qui évoque celui des Parques. L'araignée (ou sa toile) est présente dans certains décors, et dans divers mythes fondateurs en tant que démiurge, créatrice cosmique. Sous le nom de Anansé, en Afrique de l'Ouest, elle est présentée comme ayant préparé le matériau qui a produit les premiers hommes. Créatrice du soleil rayonnant, de la lune et des étoiles, elle aurait aussi apporté les céréales et la houe aux hommes. Au Mali une légende raconte que déguisée en oiseau, elle régule le temps et initie la rosée (Tegh 56). En Inde, les Upanishad voient un symbole de liberté dans l'araignée qui peut descendre, mais surtout s'élever le long du fil qu'elle crée selon ses besoins ; le fil équivalent du Yogi étant la syllabe «Aum » qui doit lui permettre de s'élever jusqu'à la révélation et à la libération[6]. Au Cameroun les Bamouns pensaient autrefois que la mygale pouvait déchiffrer l'avenir. Le Ngaame (un des noms de la mygale) est lié au destin des hommes qu'il peut lire et traduire. On place des signes divinatoires au dessus du trou d'une mygale et on interprète leur position après que celle-ci les ait déplacés la nuit[7]. Certains initiés Bambara ont le droit d'être appelés araignées, pour avoir atteint un niveau de vie intérieure et d'intuition réalisatrice très élevés[8]. Les Incas du Pérou utilisaient aussi l'araignée pour la divination (une araignée qui n'a pas au moins une patte pliée lorsqu'on soulève le pot sous lequel elle était maintenue prisonnière était un mauvais présage). Les Muisca lui attribuaient le pouvoir, sur un bateau en toile d'araignée, de transporter les âmes sur le fleuve des âmes des morts, et pour les Aztèques, elle symbolisait le dieu des enfers[9]. Elle est un symbole parfois très positif, tel que chez les peuples altaïques de Sibérie et d'Asie centrale où on pensait qu'elle était une âme libérée d'un corps, ou un animal psychopompe. Les peuples montagnards du Sud-Vietnam ne doivent pas tuer d'araignées, car c'est une âme échappée de personnes qui dorment. La tuer pourrait tuer le dormeur. On la retrouve plus ambigüe dans le mythe d'Arachné (Αράχνη) en zone méditerranéenne ; Arachné était une belle jeune fille ayant défié les dieux, qui s'est suicidée après avoir été frappée par Athéna qui n'avait pas supporté la beauté de ses toiles, mais à laquelle Athéna a ensuite donné une seconde vie en la transformant en araignée [10]. En Micronésie, dans les îles Gilbert le seigneur araignée est l'être initiateur de tous les autres [11]. Les Ashantis pensent que les hommes ont été créés par une araignée primordiale. Des psychologues, sociologues, ethnologues et psychanalystes (Beaudoin par exemple) se sont intéressés au symbole que peut représenter l'araignée dans l'arachnophobie, l'araignée prédatrice, mais dont la vie ne tient qu'à un fil, certains y voyant aussi un symbole sexuel.
Le réseau de fils de la toile d’araignée est à l’origine de l'utilisation du mot anglais Net, pour créer le mot « Internet » symbolisant le système d’interconnexion complexe de ce réseau.

L'araignée au cinéma

Elle est présente, avec Spider-Man, ou avec Arachne, un des monstres que doit combattre le héros de la trilogie du Seigneur des Anneaux, ou dans de nombreux films d'épouvante. Un des films qui exploite le mieux son potentiel horrifiquement phobique est Arachnophobia de Frank Marshall, avec Jeff Daniels, en 1990. Beaucoup plus ancien et improbable, le fameux Tarantula (1955) met en scène une araignée géante qui effraie les populations à la façon de Godzilla. Le film a la particularité d'incruster une véritable tarentule agrandie par effet optique, ce qui donne un effet d'un réalisme saisissant pour l'époque. Enfin, le film d'auteur s'est également penché de façon métaphorique sur l'étrangeté de l'animal grâce à Spider de David Cronenberg, en 2002.

L'homme constitue une menace pour certaines espèces d'araignées

Recherchées par des collectionneurs, diverses espèces tropicales font l'objet d'un commerce et d'un trafic (mortes ou vives) important. L'utilisation généralisée de pesticides qui tuent les araignées et/ou les privent de proies est une autre menace. La diminution régulière du nombre d'insectes écrasés sur les véhicules est un indicateur de la raréfaction de la ressource alimentaire (plancton aérien) des araignées, chauve-souris et d'autres insectivores.
Il semble enfin que certaines espèces puissent être sensibles à la fragmentation écologique des habitats par les routes (qu'elles refusent de traverser). Dans l'environnement nocturne, certaines araignées chassent activement notamment en zone tropicale. Depuis quelques décennies ont trouve aussi jusqu'au nord des zones tempérées des araignées normalement diurnes devenues très actives la nuit. Ce sont des espèces qui se montrent sensible à la lumière de la lune, mais aussi artificielle, tissant par exemple leurs toiles autour des lampadaires et y survivant plus longtemps, voire tout l'hiver en zone tempérée grâce à la chaleur de la lampe. Les impacts de ces modifications anthropiques commencent à peine à être étudiés (notamment via le phénomène dit de pollution lumineuse qui sont encore pour les araignées mal compris.

Usages médicinaux

La toile d'araignée a été utilisée et l'est encore dans certaines parties du monde pour faciliter la cicatrisation des coupures ; «  Prenez des araignées (Araignée, à cette époque désignait aussi la toile que font les araignées.), de l'araignée pour mettre sur vostre coupûre » peut-on encore lire dans le Dictionnaire de L'académie française (1re Édition de 1694)

Usages industriel et militaire

Les venins d'araignées ont été étudiés, notamment pour produire des sérums ou médicaments. Le fil produit par certaines araignées est plus solide que l'acier, à épaisseur égale. (Il est utilisé pour fabriquer le réticule des télescopes.) Le gène qui en contrôle la production a été isolé, et l'industrie biotechnologique tente de l'introduire par transgenèse dans le génome d'autres espèces pour en faire un OGM capable de produire un fil solide permettant par exemple de faire des gilets pare-balle plus légers.

[modifier] Bibliographie

  • Dick Jones (2005), Guide des araignées et des opilions d'Europe, Delachaux et Niestlé, 383 p. (ISBN 2603014498) — Le livre d'origine britannique a été complété et enrichi d'espèces méditerranéennes par Jean-Claude Ledoux et Michel Emerit.
  • Paul Sterry (1996), Araignées, Portrait du monde animal, PML Éditions, 72 p. (ISBN 2-7434-0552-X)

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. de The de James H. , 2004, Cassification, syndrômes, gestion et prévention des morsures d'araignée ([[journal américain de médecine et d'hygiène tropicales, |volume=71, pages 239-250
  2. Plus des deux tiers des espèces de la faune française, environ 1 500 espèces, ont un corps d'un millimètre ou moins à l'âge adulte.
  3. Ainsi une tégénaire, même "taquinée", ne cherchera généralement pas à mordre.
  4. Mais la demeure de l'araignée est la plus fragile des demeures (Coran, 29, 40)
  5. Il s'est bâti une maison d'araignée(..) Riche il se couche, mais c'est la dernière fois ; quand il ouvre les yeux, plus rien. (Job, 27, 18 dans la Bible
  6. Dictionnaire des symboles, J. Chevalier, et A Gheerbrant, Ed Lafont/Jupiter, p 61
  7. Mveng E., L'art d'Afrique noire, Parsi, 1964, p59
  8. La dialectique du verbe chez les Bambara, Paris-La Haye, 1963, p116
  9. . Rowe, Inca Culture, Handbook of Sth. American indians, vol II : The Andean civilisations, Washington, 1913
  10. Mythologies des montagnes, des forêts et des îles, sous la direction de P. Grimal, Paris, 1963, p 242
  11. Mythologies des montagnes, des forêts et des îles, sous la direction de P. Grimal, Paris, 1963, p 225


wikt:

Voir « araignée » sur le Wiktionnaire.