Alain Soral

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Alain Soral, né le 2 octobre 1958 à Aix-les-Bains, est un intellectuel, essayiste et réalisateur français. Ancien militant du Parti communiste, il est actuellement membre du Comité central du Front national et préside depuis 2007 Égalité et réconciliation, association dont il est le fondateur.

Marié, il vit à Bayonne. Il est également instructeur fédéral de boxe anglaise (diplôme obtenu en juin 2004). Il est le frère de l'actrice Agnès Soral.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Une jeunesse difficile

Issu d'une famille de résistants savoyards massacrés sous l'Occupation, Alain Soral a vécu dans la cité des Merlettes à Annemasse dans son enfance, durant laquelle il a été battu par son père[1]. Sa famille ayant emménagé à Meudon lorsqu'il avait 12 ans, il est inscrit au collège Stanislas[2].

À sa majorité, il revient à Paris et vit deux ans de « petits boulots » (chantiers, convoyages, etc.), avant d'être reçu aux Beaux-Arts.

Il a ensuite été recueilli dans une famille d'universitaires[3] et est admis à titre d'élève stagiaire à l'EHESS où il suit les cours de Cornelius Castoriadis.

La lecture de Karl Marx et des auteurs marxistes[4] – et plus particulièrement Georg Lukacs, Henri Wallon, Georges Politzer, Lucien Goldmann et Michel Clouscard – l'a profondément influencé dans ses écrits.

Il travaille dans le journalisme à partir de 1979.

[modifier] L'écrivain critique de la société contemporaine

Suite à ses études, il a publié deux livres popularisant la mode (Les Mouvements de mode expliqués aux parents, 1984) puis la drague de rue (Sociologie du dragueur, 1996) et qui connaissent un certain succès.

Écrivain, il se présente comme un républicain universaliste, ayant appartenu au mouvement marxiste et, au début des années 1990, au Parti communiste français (cellule Paul-Langevin). Il dirige ainsi le « collectif communiste des travailleurs des médias » du Parti (cellule Rámon-Mercader), faisant paraître le bulletin La Lettre écarlate[5],[6]. Après avoir fait campagne pour le non au référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992, il participe en mai 1993, avec Marc Cohen, rédacteur en chef de L'Idiot international, à la rédaction de l'appel « Vers un front national », signé Jean-Paul Cruse — ancien membre de la Gauche prolétarienne, membre du collectif et délégué SNJ-CGT de Libération, dont il est l'un des fondateurs — et publié en première page de L'Idiot international de Jean-Edern Hallier. Cet appel, prenant acte de la « destruction précipitée de la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement du pays » rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens des choses, la civilisation contre la marchandise — et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde [...] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », à la constitution d'un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel[7] ». Une polémique naît alors sur l'existence de convergences « rouges-bruns[8] ». Le 8 juillet 1993, le collectif se plaint, dans un communiqué, du procès fait à Marc Cohen visant « à interdire tout débat politique, liant la question de la souveraineté nationale, contre l’hégémonie américaine, et les valeurs historiques du mouvement ouvrier international ».

Alain Soral quitte ensuite le PCF par opposition à l'abandon de son contenu révolutionnaire, tout en continuant à se définir comme marxiste[9]. Il pourfend dans ses livres ce qu'il juge relever du communautarisme et s'en prend vivement aussi bien aux mouvements homosexuels ou féministes qu'aux associations se disant représentatives de la communauté juive, dans des termes qui se veulent provocateurs (et qu'il revendique d'ailleurs lui-même comme tels). Il a notamment écrit : « En France, tous les communautarismes montants : gay, islamique... se créent et se renforcent par imitation, hostilité et opposition au communautarisme judéo-sioniste, dont le statut privilégié constitue la jurisprudence communautaire sur laquelle s'appuient leurs revendications face à la République[10]. » À ce sujet, il préface en 2006 l'ouvrage d'Anne Kling, La France LICRAtisée, accusant la Licra de participer de ce « communautarisme judéo-sioniste[11] ». Pour Alain Soral, la montée des communautarismes en France est dangereuse pour la République et constitue une atteinte au principe d'universalité républicaine.

Dans son analyse de la société contemporaine, il démonte les mécanismes de ce qu'il appelle la « société du désir[12] », promue par l'omniprésence de la publicité, les journaux féminins et le phénomène de « starisation ». Il a vivement critiqué les publications de mensuels féminins qui, selon lui, transforment les consciences et relèguent la femme au statut de « femme-objet » consommatrice. Il explique que le système s'accommode très bien d'une situation où les femmes travaillent et consomment et que le féminisme, vu sous cet angle, n'est pas forcément un mouvement de libération, mais un « allié objectif » du capitalisme.

Lors du débat sur la laïcité à l'école[13], il a comparé notamment le voile et le string[14]. Le string, nouveau type de vêtement émergeant de cette « société du désir », serait un avatar d'une société qui, au lieu d'émanciper les femmes, les relègue au statut d'objets et/ou de marchandises.

Alain Soral est par ailleurs très critique de l'évolution du cinéma français depuis la Nouvelle vague. Selon lui, le cinéma réaliste a disparu, sous les effets conjugués de la montée en puissance de la subvention par l'État des films dits « d'auteur », qu'il qualifie de « nombrilistes », et qu'il oppose au cinéma réaliste français, aujourd'hui disparu, qu'incarnaient Marcel Carné, Julien Duvivier, Henri-Georges Clouzot, etc. ou au néoréalisme italien, qui mettait en scène la réalité sociale et ses oppositions de classes.

[modifier] De la critique de la « bêtise ambiante » à l'engagement au Front national

Après la sortie de son dernier roman, CHUTe ! : Éloge de la disgrâce, le 6 avril 2006, Alain Soral affirme vouloir prendre temporairement de la distance avec l'écriture pour se plonger dans l'action, en particulier politique. Du 27 au 30 août 2006, il fait ainsi partie — avec Dieudonné, Thierry Meyssan, Ahmed Moualek (président de l'association La banlieue s'exprime), Marc Robert et Frédéric Chatillon[15] (un ancien responsable du Groupe union défense dans les années 1990) — de la délégation qui se rend au Liban puis en Syrie. Cette délégation rencontra notamment le président libanais Émile Lahoud, le général Aoun[16], opposant libanais, et, lors d'un passage à Damas, Hugo Chávez[17], président du Venezuela.

Durant l'automne 2005, il avait rejoint l'équipe de campagne du Front national où il est chargé des affaires sociales et du problème des banlieues. Ce ralliement fut toutefois révélé très tardivement par l'intéressé, lors d'un entretien paru sur Internet le 29 novembre 2006[18]. Il explique ce ralliement en affirmant que le Front national est le seul parti qui lutte efficacement contre la « déferlante capitaliste et ultralibérale ». Son itinéraire, du Parti communiste au Front national, le ferme nationalisme qu'il revendique, ainsi que ses proclamations « national-républicaines » voire national-révolutionnaires[19],[20], ont pu le faire comparer au fasciste Jacques Doriot[21] (on notera toutefois que Soral réfute clairement le nationalisme de type impérialiste qui caractérisait à certains égards le fascisme). D'autres, comme le journaliste Claude Askolovitch, en font le tenant d'un « lepéno-marxisme[22] », notion à rapprocher du « gaucho-lepénisme » évoqué par Pascal Perrineau[23]. En mars 2007, il a reconnu avoir voté pour Jean-Marie Le Pen aux deux tours de l'élection présidentielle française de 2002, après avoir été tenté de voter pour Jean-Pierre Chevènement au premier tour[24].

Le 24 février 2007, il s'engage politiquement dans la campagne présidentielle française de Jean-Marie Le Pen en étant présent aux côtés de celui-ci et de sa fille Marine Le Pen, à la convention présidentielle du Front national. Il aurait été par ailleurs un des auteurs du discours de Valmy[25], prononcé par le président du Front national à Valmy le 20 septembre 2006.

Le 8 mars 2007, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, refuse de débattre avec lui[26] lors de l'émission du 11 mars de Ripostes, présentée par Serge Moati. Dans un communiqué, il s'en explique ainsi :

« Avec Soral, il ne peut s’agir d’organiser une discussion politique, d’échanger argument contre argument. Soral ne représente pas un courant politique ou idéologique. C’est un ancien intellectuel de gauche qui a mal tourné [et] s’est mis au service de l’extrême droite. C’est un provocateur qui au lieu de débattre pratique le mensonge et l’insulte. Il dit par exemple sur son blog : "je hais le trotsko-gauchisme" et "Besancenot n’a pas de couilles". A ce niveau-là, toute discussion compréhensible, qui permet au téléspectateur de cerner les divergences, est impossible. Puisque nous étions dans l’obligation de débattre avec le FN, nous avons demandé à Ripostes d’inviter un de ses dirigeants officiels, ce qui fut fait en la personne de Louis Aliot[27]. »

Alain Soral réagit à cette « désinvitation » et aux propos d'Olivier Besancenot dans un entretien avec le blog du livre Ils ont tué la télé publique[28] puis par l'intermédiaire d'une vidéo sur Dailymotion et enfin d'un communiqué sur son site :

« Pour justifier sa lâche attitude (voir Soral Riposte), le petit facteur bobo Besancenot m'attribue deux phrases qu'il aurait trouvé (sic) sur mon blog : "je hais le trotsko-gauchisme" (en réalité je le méprise, mais la phrase n'en est pas moins inventée) et "Besancenot n'a pas de couilles" (ce qui est vrai mais je ne l'ai jamais ni dit ni écrit).
Comme il est facile de le vérifier en cherchant sur mon site : ces deux phrases n'existent pas !
Le mensonge et la manipulation sont décidément ce qui reste de plus vivace dans la tradition politique trotskiste. Par le passé cette pratique était au service du combat révolutionnaire – justification déjà discutable –, aujourd'hui elle n'est plus qu'au service du Système, ce qui la rend d'autant plus abjecte.
À bon entendeur...[29] »

Le 22 avril 2007, lors de la soirée électorale salle Équinoxe après le net recul de Jean-Marie Le Pen à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, Alain Soral, visiblement déçu, déclare : « Le Pen méritait la France mais je ne suis pas sûr que la France méritait Le Pen[30] » et annonce qu'il va voter Ségolène Royal[31]. Bien qu'il reconnaisse son programme « économico-social » (notamment la part protectionniste de celui-ci, le candidat de l'UMP ayant à plusieurs reprises évoqué la nécessité d'une « préférence communautaire ») dans celui de Nicolas Sarkozy qui l'aurait « plagié » (« Quand il parle de son projet pour gagner le deuxième tour, c'est à 90 % le programme du Front, et le programme de cette campagne... »), il affirme qu'il n'appliquera pas ce programme « patriote », le candidat étant selon lui « libéral-sécuritaire » : « Ce type-là ne peut pas être à la fois l'agent de tous les lobbys financiers internationaux les plus puissants et, en même temps, quelqu'un qui va faire une économie patriote. C'est incompatible[32]. »

Parallèlement à son engagement au FN, Alain Soral a lancé en juin 2007 son propre mouvement, appelé Égalité et réconciliation[33], autour de personnes désireuses de rassembler les patriotes sociaux au sein et au-delà du Front national.

Le 18 novembre 2007, à l'occasion du congrès national du Front national qui s'est tenu à Bordeaux, Alain Soral, qui n'était pas candidat, a été nommé au Comité central par Jean-Marie Le Pen, réélu Président du parti[34].

[modifier] Polémiques

[modifier] Alain Soral et le féminisme

Le féminisme, et plus généralement les femmes, est un thème très présent dans l'œuvre d'Alain Soral (notamment dans Sociologie d'un dragueur, Vers la féminisation ? ou Misères du désir)[35].

La position d'Alain Soral est très critique, voire violente, envers les féministes, qu'il accuse de former une minorité bourgeoise qui confond sa propre condition avec celle des autres femmes. Plus précisément, il distingue deux types de féministes :

  • la « flippée » est une femme plutôt intellectuelle qui refuse sa condition de femme (maternité vue comme une contrainte) et veut embrasser celle de l'homme (univers plus culturel, travail vu comme un facteur d'émancipation). Cette catégorie serait celle, par exemple, de Simone de Beauvoir ou des jeunes filles anorexiques.
  • la « pétasse » est une consommatrice, adepte du jouissez sans entrave, pour qui la condition de femme est un moyen (par la séduction), et qui, loin de vouloir rejoindre l'univers masculin, oppose sa « pensée différente » (féminine) à la « pensée masculine ». Cette catégorie serait celle, par exemple, d'Elisabeth Badinter ou des magazines féminins comme ELLE. Il rapproche aussi les gays — qu'il distingue des homosexuels — de cette catégorie.

À ces deux catégories, Soral oppose la « femme normale », numériquement majoritaire bien que moins médiatisée, pour qui la maternité est une « grâce » et le travail une « obligation » (à laquelle elle s'est historiquement toujours pliée). Ce troisième type de femme, qui « rêve de devenir un jour femme-objet en lisant Gala », pâtirait plutôt que bénéficierait des combats menés par les féministes (Soral cite notamment le rétablissement du travail de nuit pour les femmes, la banalisation du divorce ou la dévalorisation du rôle de mère).

En fait, plus que l'égalité homme-femme (qu'il dénonce comme « illusoire » sur le plan biologique mais qualifie de « parfaitement progressiste » sur le plan légal), Soral souligne que le véritable problème reste les inégalités entre riches et pauvres. Il dénonce le féminisme comme une manipulation (dont les féministes ne seraient que l'instrument) visant à occulter ce combat d'inspiration marxiste.

[modifier] Alain Soral et le « communautarisme gay »

L'association Act Up s'en est prise à sa maison d'édition, les éditions Blanche, à laquelle elle reprochait la publication de plusieurs auteurs, parmi lesquels Alain Soral[36], répandant des préjugés négatifs envers les homosexuels et même, selon elle, « la haine des homosexuels ». Elle est ainsi intervenue pour que son directeur de publication cesse d'éditer Alain Soral[37]. Act Up a également vandalisé les locaux des Éditions Blanche, en protestation contre sa ligne éditoriale[38]. Alain Soral s'est plaint des « persécutions physiques de la milice communautaire Act Up[39] ».

Alain Soral dénonce le communautarisme – qu'il estime nocif – de la « communauté gay », terme qu'il fustige d'ailleurs en affirmant que la plupart des homosexuels n'ont rien à voir avec les comportements de style Gay Pride. Ce genre de manifestation aurait selon lui pour conséquence de promouvoir l'idée de « beau mec », de jeunesse, de fêtes et de drag queen, et d'occulter la réalité de l'homosexualité, notamment celle des homosexuels âgés et pauvres, nulle part mise en avant dans le « mouvement communautariste gay », et finalement plus proche des hétérosexuels dans la même situation.

Soral envisage également une certaine homosexualité masculine comme la conséquence du caractère « hystérique » d'un type de féminisme plus ou moins « enragé », celui-ci empêchant la séduction d'une fille inconnue par un homme, par exemple dans la rue, l'image du dragueur renvoyant désormais à celle du machiste.

Il affirme que la « libération » des femmes et celle des homosexuels sont historiquement liées par une alliance objective, revendiquée par des associations comme Act Up. C'est un fait qu'il dénonce comme malheureux. Les détracteurs de Soral l'accusent de misogynie ou d'homophobie, ce dont il s'est toujours défendu (tout en se disant « macho » par provocation, le terme ayant été positivement redéfini par lui).

[modifier] Alain Soral et Dieudonné

En 2002, soit avant les problèmes judiciaires de Dieudonné, Alain Soral, dans son Abécédaire de la bêtise ambiante, consacrait une entrée très virulente à l'humoriste, qu'il accuse alors de vouloir bénéficier d'une « rente de culpabilisation victimaire » dont les Français « blancs » seraient, selon Soral, les victimes. Il ajoute par ailleurs :

« Si Dieudonné s’énerve sur le populo français, (...) c’est peut-être parce qu’il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d’une plus juste représentation des "communautés visibles" ? Une "communauté invisible" surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo. »

Toutefois, au moment de l'affaire du sketch polémique de Dieudonné dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel On ne peut pas plaire à tout le monde, Soral défendit l'humoriste et les deux hommes oublièrent alors leurs divergences idéologiques.

Dans un reportage de Complément d'enquête diffusé sur France 2 le lundi 20 septembre 2004 et consacré à Dieudonné, Alain Soral déclare aux côtés de l'humoriste :

« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire "y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n'est pas systématiquement la faute de l'autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds." Parce qu'en gros c'est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ca fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c'est bizarre ! C'est que tout le monde a toujours tort sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C'est à dire, je pense, c'est qu'il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme sionisme (sic) qui confine à la maladie mentale...[40] »

Ces propos créent une controverse et sont jugés antisémites par de nombreux observateurs, dont des représentants de la liste électorale Euro-Palestine[41], à laquelle il avait apporté son soutien. Le 24 septembre 2004, Alain Soral commente, sur le site oumma.com[42], la controverse provoquée par ses propos expliquant qu'il a été mal compris, du fait de l'absence des propos précédant cette phrase dans le montage d'un entretien d'une heure et demie réalisé par le journaliste de France 2, Cyrille Devaud, et qu'on cherchait sa « mort médiatique ».

À la suite de cette diffusion, le mardi 28 septembre 2004, lui et plusieurs autres personnes furent victimes d'une agression venant d'un groupe d'une trentaine d'individus armés de battes de baseball, au cours d'une séance de dédicace de Misères du désir dans la librairie Au pays de cocagne située dans le 3e arrondissement de Paris[43]. L'agression n'a pas été revendiquée. Alain Soral y voit une action d'un groupe extrémiste juif comme le Bétar ou la Ligue de défense juive[44], mais à ce jour l'enquête policière n'a pas abouti.

Le 14 septembre 2006, à Paris, il est victime d'une nouvelle agression[45].

Interrogé sur le côté positif du « boycott » des médias, Alain Soral répondait :

« Le positif c'est qu'on est plus obligé d'aller faire le méchant de service dans des émissions à la con. Quant à la parade, en l'état actuel des choses il n'y en a qu'une, multiplier ce genre d'interview sur internet [...] J'ai toujours répondu présent aux invitations des médias, même les pires, pensant que ce qui comptait ce n'était pas le prestige supposé du support, mais la qualité de mes raisonnements[46]. »

Alain Soral a apporté son soutien à Dieudonné[47], avec qui il a participé à la liste Euro-Palestine aux élections européennes de 2004, avant de se retirer[48] et d'entraîner Dieudonné dans son retrait[49].

[modifier] Alain Soral et l'extrême droite

Avant de se rapprocher du Front national — puis de s'y engager —, Alain Soral fut sollicité par « les identitaires » pour soutenir l'écrivain Maurice G. Dantec devant les attaques médiatiques consécutives à son dialogue avec ceux-ci. Ce qu'il refusa de faire en expliquant à ses interlocuteurs en quoi la posture de Dantec n'était pour lui qu'une imposture[50]. La même année, il accordait un entretien au « bimestriel socialiste révolutionnaire européen » Rébellion[51], journal que la revue antifasciste REFLEXes qualifie de « fanzine national-bolchevik de Toulouse[52] ».

Le 24 juin 2006, alors « secrètement » en relation avec le parti de Jean-Marie Le Pen, il a dédicacé son dernier livre à la librairie Facta, administrée par le journaliste Emmanuel Ratier[53], considéré comme proche des milieux nationalistes et particulièrement zélé dans ses recherches sur les cercles d'influence juifs et maçonniques.

Il est par ailleurs signataire, avec 24 autres personnalités, de la pétition réclamant la libération de Michel Lajoye[54]. Par souci de justice, a-t-il dit, mais aussi peut-être pour se légitimer dans un milieu aux références politiques très éloignées des siennes.

Le 2 décembre 2006, Alain Soral, invité initialement[55] à la 59e journée des dédicaces organisée par le Bureau des Arts de l'Institut d'études politiques de Paris mais déprogrammé la veille pour des « raisons de sécurité », est expulsé[56] du bâtiment par la police, suite à la décision[57] de Richard Descoings, directeur de l'établissement. Alain Soral a réagi à cet incident dans un entretien avec Alex Corvus — pseudonyme d'un des animateurs du blog sur lequel a été mise en ligne l'intervention —, rapprochant sa mésaventure de la révélation de ses orientations politiques[58].

[modifier] Œuvres

[modifier] Romans et essais

[modifier] Préfaces

  • Préface à Michel Clouscard, Néo-fascisme et idéologie du désir, Le Castor Astral, 1999.
  • Préface à Anne Kling, La France LICRAtisée, Dualpha, 2006.

[modifier] Films

[modifier] Comme acteur

[modifier] Comme réalisateur

[modifier] Courts métrages
  • 1990 : Chouabadaballet, une dispute amoureuse entre deux essuie-glaces (5 minutes)
  • 1993 : Les Rameurs, misère affective et culture physique à Carrière-sur-Seine (10 minutes), monté par Jean-Louis Bompoint[59].

[modifier] Longs métrages

[modifier] Références

  1. Cf. émission Vie privée-Vie publique, 7 mai 2003.
  2. « Du communisme au nationalisme : itinéraire d’un intellectuel français », allocution prononcée à Vénissieux le vendredi 2 mars 2007.
  3. Cf. sa biographie sur son site.
  4. Ibid.
  5. « Du communisme au nationalisme : itinéraire d’un intellectuel français », allocution prononcée à Vénissieux le vendredi 2 mars 2007.
  6. « Du communisme au nationalisme : itinéraire d’un intellectuel français », AMI France, 10 mars 2007.
  7. « National-bolchevisme : de nouvelles convergences », REFLEXes, octobre 1993 ; mise à jour 4 janvier 2007.
  8. La journaliste Mariette Besnard et le romancier Didier Daeninckx ayant dénoncé, dans un dossier envoyé à Georges Marchais et à la grande presse, quelques membres ou proches du PCF qu'ils accusaient d'accointances avec l'extrême droite (cf. « Quand Daeninckx alerte Marchais du complot » , Globe Hebdo, 30 juin-6 juillet 1993, p. 22), Le Canard enchaîné (en date du 23 juin 1993) a prétendu révéler l'existence de liens unissant les communistes et les nationalistes — reprise du thème du danger « national-communiste », forgé un peu plus tôt par les services de propagande de Boris Eltsine pour discréditer ses opposants communistes en les assimilant au fascisme —, notamment à travers la collaboration à certains journaux comme L'Idiot international et Le Choc du mois. François Bonnet, dans Libération, pointe alors du doigt les « compagnons de route de la galaxie nationale-bolchevik », considère que « le communisme est vraiment pourri puisqu’il n’hésite pas à s’allier au fascisme » et en vient à affirmer « qu’extrême gauche et extrême droite, c’est pareil ». Ces accusations furent ensuite relayées par deux journalistes du Monde, Edwy Plenel et Olivier Biffaud : « À l'abri de la réputation d'écrivain maudit qu'il s'est plu à construire, Jean-Edern Hallier fut donc bien l'alibi principal et l'acteur premier de ce théâtre d'ombres où se croisent, depuis plusieurs années, apprentis sorciers communistes et théoriciens néo-fascistes d'une "troisième voie" entre communisme et capitalisme. Toute la collection de l'Idiot international en témoigne. » (« "La tentation national-communiste" – "L'Idiot", laboratoire rouge-brun », Le Monde, 1er juillet 1993). Pour un témoignage du principal mis en cause, cf. Alain de Benoist, « Sur Jean-Edern Hallier et "L'idiot international" ».
  9. « Les gens un peu instruits savent que le marxisme, loin de se réduire à l'expérience soviétique, est d'abord un outil d'analyse. Un outil d'analyse qui conçoit la réalité comme une totalité historique en cours, et dont les performances sont bien supérieures à ce que peut produire l'idéalisme, qu'il soit ontologiste ou subjectif. Le marxisme, dit aussi matérialisme historique et dialectique, donne à quiconque s'intéresse à la complexité du réel, une telle leçon de virilité intellectuelle, qu'il est difficile après de se contenter des visions passéistes d'un Maurras, nostalgiques d'un Heidegger, naïves d'un Marcuse, et même du mono-déterminisme plutôt sympathique d'un René Girard, qui gagnerait beaucoup à lire Henri Wallon ! », in « Alain Soral, l'intellectuel de gauche qui dérange la gauche », Éléments n°113, été 2004.
  10. « Alain Soral attaque les communautarismes à l'œuvre contre la République », republicain.net, 5 mai 2003.
  11. Préface à La France LICRAtisée
  12. Cf. son ouvrage Misères du désir.
  13. Ce débat a conduit à la loi n°2004-228 du 15 mars 2004 « encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics ».
  14. « Alain Soral sur OummaTV : "Je préfère le voile au string !" », entretien avec OummaTV (télévision d'oumma.com), 23 avril 2004.
  15. « Dieudonné par Le Pen repris », REFLEXes.
  16. « Délégation Liban : Les images des premières rencontres, premier constat : Ruines sous-estimées », site de campagne de Dieudonné, 29 août 2006.
  17. « Dieudonné Mbala Mbala rencontre le président Hugo Chavez à Damas », Réseau Voltaire, 30 août 2006.
  18. « Alain Soral monte au Front », 29 novembre 2006.
  19. Soral délivre ses « amitiés national-révolutionnaires » dans un courrier
  20. « Alain Soral : "nous autres nationaux-révolutionnaires" »
  21. « Alain Soral : Le sous-Marine du Front National », amnistia.net, 4 décembre 2006.
  22. « Soral le maudit », Le Nouvel observateur, 22 février 2007.
  23. « L'électorat F.N. Droitisation du vote ouvrier ou « gaucho-lepénisme » : diversité d'analyses pour un même fait... », Les Notes de la Fondation Jean-Jaurès, 1997.
  24. « Du communisme au nationalisme : itinéraire d’un intellectuel français », allocution prononcée à Vénissieux le vendredi 2 mars 2007
  25. « Discours de Jean-Marie Le Pen à Valmy », site de campagne de Jean-Marie Le Pen, 20 septembre 2006.
  26. Alain Krivine, porte-parole et fondateur de la LCR, fera de même quelques semaines plus tard. Cf. « Alain Soral sur I>Télévision ? (suite) », 4 avril 2007.
  27. « Olivier Besancenot à Ripostes (France 5) », site de campagne de la LCR.
  28. « Interview exclusive d'Alain Soral », 11 mars 2007. Soral explique par ailleurs que ce n'est pas la première fois qu'il a été « désinvité » de l'émission Ripostes : ainsi, le 25 février 2007, il avait été sollicité par Jennifer Schwartz de l’équipe de Ripostes pour savoir s'il serait disponible pour une émission sur les intellectuels en campagne. Finalement après une discussion au téléphone avec lui, elle avait refusé de l'inviter à cette émission, considérant Alain Soral « trop caricatural, trop sulfureux » et qu'« il n'était pas à la hauteur des autres intellectuels invités sur le plateau » (Benjamin Stora, Philippe Sollers, Alain Minc, Dan Franck, Jean-François Kahn et Alain Finkielkraut).
  29. « Mensonge trotskyste », 9 avril 2007.
  30. « Soral: "La France ne mérite pas Le Pen" », Le Journal du dimanche, 22 avril 2007.
  31. « Déçus, les militants FN se divisent sur l'avenir », Le Monde, 23 avril 2007.
  32. « Apéro avec Alain Soral », entretien avec Alain Soral sur le site internet lorgane.com
  33. Présentation d'Égalité et réconciliation, 18 juin 2007 ;
    Charte du mouvement
  34. Site du Front national.
  35. Sur ce que sont pour lui les « soubassements » psychologiques du féminisme, cf. « Alain Soral, l'intellectuel de gauche qui dérange la gauche », art. cit.
  36. « Act Up et les éditions Blanche », tribune de Victoire Patouillard, présidente d'Act Up, parue dans L’Humanité du 21 avril 2003.
  37. « Les éditions Blanche veulent notre mort », communiqué d'Act Up-Paris, 11 avril 2003.
  38. « Zap des Éditions Blanche : précisions », 16 avril 2003.
  39. « Alain Soral attaque les communautarismes à l'oeuvre contre la République », 5 mai 2003.
  40. « Un an après les faits, la police n'a procédé à aucune arrestation dans le cadre de « l'enquête » sur le cassage de la librairie où le polémiste Alain Soral dédicaçait ses ouvrages », communautarisme.net ;
    « Une dédicace d'Alain Soral perturbée par des casseurs », Le Nouvel observateur, 29 septembre 2004.
  41. Cf. l'attaque de Fatiha Kaouès et Pierre Tévanian, « Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis, Réflexions sur le cas Alain Soral », oumma.com, 6 décembre 2004. Alain Soral y répondit à deux reprises sur son site, d'abord par une brève mise au point (« Réponse à mes détracteurs », 7 décembre 2004) puis par la « Lettre ouverte à l'anus de Monsieur Tévanian », 1er février 2005.
  42. « Alain Soral sur OummaTV : "j’ai été manipulé par le réalisateur de France 2" », entretien avec OummaTV, 24 septembre 2004.
  43. Rubrique vidéos du site d'Alain Soral
  44. « Ratonnades et manipulations », entretien avec les éditions Hermaphrodite, 7 octobre 2004.
  45. « Communiqué : Alain Soral agressé ! », 14 septembre 2006.
  46. « Soral expulsé à Ibiza », L'Organe magazine, 6 juillet 2006.
  47. Dans une interview donnée le 10 mars 2005 à VSD (« L'interview intégrale accordée à une journaliste de VSD »). Voir par ailleurs les articles de Didier Daeninckx sur le site Amnistia et de Claude Askolovitch dans le Nouvel observateur n°2103
  48. « Pourquoi je me désolidarise d'Euro-Palestine », 3 novembre 2004.
  49. Celui-ci est d'ailleurs visible en arrière-plan du reportage de France 2, écoutant Alain Soral.
  50. Voir « Un échange avec "Jeune Résistance" à propos de l'affaire Dantec ! »
  51. Blog officiel de Rébellion
    Le 1er juin 2007, Égalité et réconciliation, mouvement dont Alain Soral est le président, et le journal Rébellion se sont d'ailleurs associés afin de l'inviter à Toulouse. Celui-ci y a exposé son analyse du contexte politique induit par l’élection présidentielle (« L'après-2007, ou la mutation du paysage politique français »).
  52. « Soral en dédicace chez Ratier », REFLEXes, 28 juin 2006.
  53. « Soral en dédicace chez Ratier », REFLEXes, art. cit.
  54. [pdf] « "Appel des 25" pour une grâce présidentielle de Michel Lajoye », Comité d'entraide aux prisonniers européens.
  55. Voir liste des auteurs. Cette liste a été modifiée a posteriori et l'original au format PDF a disparu. Restent les sites annonçant la manifestation, tel celui d'Animafac qui cite bien Soral parmi les invités.
  56. Vidéo de l'expulsion.
  57. Entretien avec Richard Descoings, RSP, la radio des étudiants de Sciences Po, 2 décembre 2006.
  58. Vidéo de l'entretien
  59. Ces deux courts métrages sont téléchargeables sur le site du réalisateur

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites autour d'Alain Soral

[modifier] Alain Soral, le réalisateur

[modifier] Divers

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