Didier Daeninckx

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Didier Daeninckx
Didier Daeninckx à la Fête de l'Humanité en 2006
Naissance 27 avril 1949
Activité romancier, scénariste
Nationalité français
Genre roman policier
Site officiel http://www.daeninckx.net/
Œuvres principales Meurtres pour mémoire ; Métropolice ; Mort au premier tour
Récompenses Grand prix de littérature policière

Didier Daeninckx, né le 27 avril 1949 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est un écrivain français, auteur de romans noirs, de nouvelles et d'essais.

Issu d'une famille modeste, Didier Daeninckx prend résolument le parti d'orienter son œuvre vers une critique sociale et politique au travers de laquelle il aborde certains dossiers du moment (la politique des charters, le révisionnisme, etc.) et d'autres d'un passé parfois oublié (le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961). Cette enquête historique le conduit parfois à quitter le domaine policier pour un réalisme social que souligne la sobriété de son style.

Sommaire

[modifier] Un auteur engagé

À dix-sept ans il devient ouvrier imprimeur, puis animateur culturel et enfin journaliste local. C'est au cours d'une période de chômage qu'il écrit un premier roman qui passe complètement inaperçu, Mort au premier tour (1982), où l'on voit apparaître le personnage névrosé de l'inspecteur Cadin. Le second, Meurtres pour mémoire (1984) qui, bien avant le procès Papon, place sous les feux de la rampe la dérive sanglante de la manifestation FLN du 17 octobre 1961, est en revanche bien accueilli. Cet ouvrage publié dans la Série noire lui ouvre les portes de la notoriété.

Suivent la même année le Géant inachevé, toujours avec Cadin, dans lequel il s'attaque à la corruption du milieu politique, et Le der des der, dédié à son grand-père anarchiste et déserteur en 1917, où il dénonce la pratique du fusillé pour l'exemple. Dans Lumière noire (1987), où Cadin apparaît peu, il prend pour cible la politique de reconduction par charters des Maliens expulsés hors des frontières.

Au travers de ses nouvelles (En marge, Zapping), il trace une chronique douce-amère du monde contemporain, « un regard de localier » plus habitué des événements qui ne font pas la une des journaux, mais remplissent les colonnes de faits divers, quand ils ne passent pas complètement inaperçus (Yvonne, la madone de la Plaine).

Avec Le chat de Tigali (1988) il publie son premier livre pour la jeunesse, une histoire dénonçant le racisme.

Dans La mort n’oublie personne (1989), considéré comme son ouvrage le plus abouti, il s'éloigne du roman policier et raconte l'histoire tragique d'un jeune résistant condamné pour meurtre après la guerre. En 1990, Cadin est à bout de souffle et il se suicide dans Le Facteur fatal.

Le prix Paul Féval de Littérature populaire lui est attribué en 1994 pour l'ensemble de son œuvre. Ses romans sont aujourd'hui traduits dans une vingtaine de langues.

Avec Cannibale (1998), il réveille le souvenir des « zoos humains » de la IIIe République, en racontant l'histoire des Kanaks exposés comme des animaux dans un zoo. Il dit s'être intéressé à la Nouvelle-Calédonie à la mort du leader indépendantiste Eloi Machoro. Il revient sur ce thème avec Le Retour d'Ataï (2002) qui évoque la revendication du peuple kanak de voir revenir au pays la tête du grand chef Ataï.

[modifier] Polémiques

Convaincu qu'« en oubliant le passé, on se condamne à le revivre », Didier Daeninckx s'attache au problème de la mémoire historique en dénonçant avec obstination ce qu'il considère comme relevant du négationnisme. Il poursuit cette démarche hors de ses romans notamment dans le cadre d'Amnistia.net, un site internet « d'information et d'enquêtes », dont il est l'un des principaux animateurs. Il est ainsi au centre d'une polémique en 1997 à la suite de la parution du Goût de la vérité qui répond à un ouvrage de Gilles Perrault, Le Goût du secret. Daeninckx reproche dans ce texte à Gilles Perrault d'avoir été parachutiste en Algérie, avant d'évoluer vers un engagement politique de gauche. Il accuse Perrault d'être manipulé par la DST et les intégristes musulmans et s'en prend à sa sexualité [1], à propos de son livre autobiographique Le Goût du secret.

La publication de ce pamphlet très dur a pour origine le soutien de Gilles Perrault à des auteurs que Daeninckx considère comme négationnistes, tels Serge Quadruppanni, Gilles Dauvé, ce que ces auteurs nient. Cette polémique est liée aussi aux litiges au sein de l'association Ras l'Front, à laquelle appartenait Daeninckx, qu'il a quittée depuis, et dont Gilles Perrault fut porte-parole.

Serge Quadruppani se plaint de l'acharnement de Didier Daeninckx qui l'accuse de négationnisme, ainsi que des pressions qu'il exercerait pour lui interdire toute tribune médiatique et tout festival (cf. liens externes).

Patrick Besson, plusieurs fois attaqué par Daeninckx, lui consacre un pamphlet, Didier dénonce (éditions Gérard de Villiers).

En juin 2001, un colloque auquel participait Didier Daeninckx a été interrompu avec virulence par un groupe de personnes militants gauchistes et de gauche, dont plusieurs écrivains (Gérard Delteil, Thierry Jonquet, Maurice Rajsfus, Jean-Pierre Bastid, etc.). Lors d'un festival du roman noir à Paris d'autres écrivains (Jean Bernard Pouy, Frédéric H. Fajardie, Jean-Jacques Reboux, Daniel Prévost, etc.) lui ont au contraire manifesté leur solidarité personnelle en cette occasion.

À la suite des incidents de la Bastille, Daeninckx a accusé Gérard Delteil d'avoir triché pour obtenir le prix du Quai des Orfèvres, 10 ans auparavant. Delteil a engagé un procès en diffamation contre Daeninckx qui a été condamné en première instance et en appel par la 17e Chambre correctionnelle du Tribunal de Paris.

En juillet 2001, le journal Politis, titre sur « L'affaire Daeninckx » en accusant l'écrivain de procédés staliniens et dénonce « le délire d’un écrivain qui organise des procès de Moscou à Paris », ce qui lui a valu un droit de réponse publié en octobre.

Il parraine le Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale d'Arras.

Guy Dardel a consacré un livre à Didier Daeninckx, Le Martyr imaginaire (2005), actuellement objet d'une action en justice de la part de l'écrivain.

[modifier] Œuvres

  • 1982 : Mort au premier tour
  • 1984 : Meurtres pour mémoire. Roman (Gallimard, coll. "Série noire")
    • Grand prix de littérature policière 1985
    • Prix Paul Vaillant Couturier 1984
      • Télévision : Meurtres pour mémoire. Réalisation Laurent Heynemann, TF1/Hamster (1985)
      • Bande dessinée : Meurtres pour mémoire dessins de Jeanne Puchol, Futuropolis
      • Radio : Meurtres pour mémoire (200 min), France Culture 2003
  • 1984 : Le Géant inachevé. Roman (Gallimard, coll. "Série noire" n° 1956, 1984)
  • 1985 : Le Der des ders. Roman (Gallimard, folio)
    • Bande dessinée : illustrations de Jacques Tardi, Casterman (1997)
  • 1985 : Métropolice. Roman (Gallimard, folio)
    • Adaptation radio : Métropolice (90 min), France Culture (1987)
  • 1986 : Play-Back (Gallimard, folio)
    • Prix Mystère de la Critique 1987
  • 1986 : Le Bourreau et son double. Roman (Gallimard, folio)
    • Adaptation radio : Le Bourreau et son double (90 min), France Culture (1991)
  • 1986 : La Fête des mères, illustré par Pym, (Syros)
  • 1987 : Lumière Noire. Roman (Gallimard, folio)
    • cinéma : Lumière Noire. Mise en scène Med Hondo (1994)
  • 1988 : Le Chat de Tigali. Roman illustré par Juillard, Syros,
    • Prix Polar Jeunes 1988
      • Théâtre : Le Chat de Tigali, mise en scène Xavier Mémeteau (2000)
  • 1989 : La Mort n'oublie personne. Roman (Denoël et Gallimard, folio)
  • 1990 : Le Facteur fatal (Denoël et Gallimard, folio)
    • Prix Populiste 1990
  • 1990 : Arcadius Cadin. Bande dessinée (scénario) dessins de Jean-Pierre Coureuil (Encrage, Amiens)
  • 1991 : À louer sans commission (Gallimard)
  • 1992 : Hors-limites (Julliard et Gallimard, folio)
  • 1992 : Zapping. Nouvelles (Denoël et Gallimard, folio)
    • Prix Louis Guilloux 1993
    • Adaptation radio : La Place du mort (15 min), France Culture (1998)
  • 1993 : Autres lieux. Verdier
  • 1993 : La Page cornée. Bande dessinée (scénario) dessins de Mako, L'Hebdo (Lens)
  • 1994 : Main courante. Verdier
  • 1994 : En Marge. Nouvelles (Denoël et Gallimard, folio)
    • Théâtre : Yvonne, la madone de la Plaine, mise en scène Jean-Marc Culiersi, Studio Théâtre de Saint-Denis
  • 1994 : Un Château en Bohême. Roman (Denoël et Gallimard, folio) : une enquête de Novacek
  • 1994 : Jirinovski, le Russe qui fait trembler le monde. Essai, en collaboration avec Pierre Drachline, Cherche-Midi éditeur.
  • 1995 : Les Figurants, illustré par Mako (Verdier)
  • 1996 : Nazis dans le métro. Roman (Baleine, coll. Le Poulpe puis Librio)
  • 1996 : À nous la vie, photos de Willy Ronis (Hoëbeke)
  • 1997 : Le Goût de la vérité. Essai (Verdier)
  • 1997 : Mort au premier tour (Denoël et Gallimard, folio)
  • 1997 : Didier Daeninckx, Écrire en contre. Entretiens avec Christiane Cadet, Robert Deleuse et Philippe Videlier, suivis de L'écriture des abattoirs (Paroles d'Aube)
  • 1997 : Négationnistes, les chiffonniers de l'Histoire. Essai (ouvrage collectif), (Golias-Syllepse)
  • 1997 : Paroles à la bouche du présent. Essai (ouvrage collectif), (Al Dante)
  • 1997 : Le jeune poulpe contre la Vieille Taupe. Essai (Bérénice-Valmont)
  • 1998 : La Couleur du noir. Roman jeunesse (Gallimard, Page Blanche)
  • 1998 : Passages d'enfer (Denoël)
  • 1998 : Cannibale. Roman sur une histoire kanak (Verdier)
    • Adaptation radio : Des Kanak à Paris (50 min), France Culture (1998)
  • 1998 : Au nom de la loi. Essai en collaboration avec Valère Staraselski (Bérénice-Paroles d'Aube)
  • 1998 : Le Papillon de toutes les couleurs. Jeunesse (Flammarion)
    • Prix Goncourt du Livre de Jeunesse
  • 1998 : Varlot Soldat. Bande dessinée (scénario) dessins de Jacques Tardi, (L'Association)
  • 1999 : Belleville Ménilmontant, photos de Willy Ronis, (Hoëbeke)
  • 1999 : Banlieue nord (Cadex)
  • 1999 : La Repentie (Verdier)
  • 1999 : La Péniche aux enfants. Jeunesse (éditions Grandir)
  • 1999 : Le Carton jaune. Bande dessinée (scénario) dessins de Assaf Hanuka, (Hachette)
  • 2000 : Éthique en toc. Roman (Baleine, Le Poulpe)
  • 2000 : Le Dernier Guérillero (Verdier)
  • 2001 : 12, rue Meckert (Gallimard)
  • 2001 : Ceinture rouge (Eden Productions)
  • 2001 : La mort en dédicace (Verdier)
  • 2001 : Hors limite. Bande dessinée (scénario) dessins de Assaf Hanuka, (Hors Collection)
  • 2002 : Le Retour d'Ataï. Roman (Verdier)
  • 2002 : Corvée de bois, dessins de Tignous, (Liber Niger)
  • 2002 : Il faut désobéir. Jeunesse, illustrations de Pef (Rue du Monde)
  • 2003 : Les Corps râlent (Eden Productions)
  • 2003 : Raconteur d'histoires (Gallimard)
  • 2003 : La Route du rom (Le Seuil)
  • 2003 : Je tue il. Roman (Gallimard Série noire)
  • 2003 : Le Train des oubliés. Bande dessinée (scénario) dessins de Mako (EP Éditions)
  • 2004 : Un violon dans la nuit illustrations de Pef (Rue du Monde)
  • 2004 : Le crime de Sainte-Adresse (Terre de Brumes)
  • 2004 : Bravado tome 1 L'origine du Nouveau Monde, dessins de Mako (EP éditions)
  • 2004 : Viva la liberté, illustrations de Pef (Rue du Monde)
  • 2004 : L'enfant du zoo (Rue du Monde)
  • 2005 : Chut plus de bruit (France Culture)
  • 2005 : Cités perdues (Verdier)
  • 2005 : Air conditionné, dessins de Mako (Nuit myrtide)
  • 2006 : Itinéraire d'un salaud ordinaire (Gallimard)
  • 2006 : On achève bien les disc-jockeys (éditions La Branche)
  • 2007 : Histoire et faux-semblants (Verdier)
  • 2007 : Levée d'écrou, dessins de Mako (Imbroglio)
  • 2008 : "Baraques du Globe", dessins de Didier Collobert (Terre de Brume)
  • 2008 : "Camarades de classe", (Gallimard, collection Blanche)

[modifier] Références

  1. Daeninckx, ou la calomnie pour vocation - Serge Quadruppani

[modifier] Liens externes


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