Weaver Temptations

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The Weaver Temptations est un quartet de Rock'n'roll Beat américain composé de Richie Hopkins (chant, guitare), John Englewood (guitare, piano, orgue, chant), Herbie Buckett (contrebasse, violon, piano) et Renée Bay (batterie, percussions). Formé en 1958, le groupe se sépare dans les jours qui suivent le décès de John Englewood, lors de la manifestation pacifiste contre la guerre du Vietnam du 5 novembre 1969, à Washington.

La pop ensoleillée et les audaces instrumentales (l'introduction de la contrebasse amplifiée dans le rock'n'roll en particulier) de A Bolt From the Blue (1959) ou A Lake And A Big Straw Hat, Pretty Maiden ! (1964) annoncent les années hippies et influencent nombre d'artistes phares des années 1960, au premier rang desquels le groupe britannique The Zombies et les Beach Boys. Mais derrière leurs parures étincellantes, les textes hallucinés et tourmentés des Weaver Temptations ont toujours pleuré une certaine idée de l'Amérique. Ils ont subi l'influence d'auteurs comme William Wordsworth, Henry David Thoreau, Ezra Pound, Carson McCullers et surtout Allen Ginsberg et ses compagnons de la Beat Generation, à laquelle les Weaver Temptations peuvent être rattachés. A ce titre, il est d'ailleurs convenu d'affirmer que « les Weaver Temptations ont écrit la bande originale de l'épopée Beat » (Lou Reed, in Lou Reed Talking, Nick Johnstone, 2006).

Sommaire

[modifier] Membres

  • Richie Hopkins : songwriting ¹, chant, guitare
  • John Englewood : guitare, piano, orgue, chant (backing vocals)
  • Herbie Buckett : contrebasse, violon, piano, orgue, backing vocals
  • Renée Bay : batterie, percussions, backing vocals ; sauf The Blueprint '66 (1967)
  • Ahmad Coleman : batterie, percussions dans The Blueprint '66 (1967)
  • La Monte Young joue du saxophone sur "Neverending Drain", issue de Rambling House Bites me Hard (1962)
  • La voix de Trevor Silk peut être entendue sur Please ! Please ! Please Me !, issue de The Blueprint '66 (1967)

¹ Oxford Harvest et Lick the Dripping Can Till It Rains (A Lake and A Big Straw Hat, Pretty Maiden !) ont été coécrites par Lew Welch ; The Day Those Two Glittering Green Eyes Closed (The Blueprint '66) a été coécrite par Allen Ginsberg.

[modifier] Histoire des Weaver Temptations

[modifier] Meeting at the Beat corner of the world

C'est à l'université de Columbia que les cousins Richie Hopkins et John Englewood rencontrent Allen Ginsberg, puis Jack Kerouac. Une anecdote veut qu'ils aient commencé à se fréquenter à la société estudiantine de haïkus ; sa véracité est sujette à discussion, mais la filiation Beat du rock des Weaver Temptations remonte bien à cette époque. Car très tôt, dès les premiers concerts donnés par Vanguard Of Liberty, leur groupe d'alors, au Black Athena, café glauque situé au nord de Manhattan, les deux futurs Weaver imposent dans leurs textes spontanés les thèmes qui feront le succès Beat : errance, drogues, sentiment de non-soi, romantisme malgré tout… Au printemps 1955, Richie Hopkins se met à fréquenter Renée Bay, une attirante fille de pasteur aux yeux verts dont il fait sa Galatea. En un an, Renée devient une batteuse énergique à la pulsation quasi-africaine -celle-là même qui va donner son pendant à la prosodie libre et rythmée des Kerouac et autres Burroughs- et s'impose dans le groupe. Mais ses exploits publics sont interrompus par la dissolution de Vanguard Of Liberty, causée par l'exclusion de l'université de John Englewood. On est en 1956.

Deux années durant, le guitariste laisse complètement tomber le rock pour s'intéresser au free jazz. C'est d'ailleurs lors d'une visite d'un obscur trio de free au Black Athena qu'il fait la connaissance et se lie d'amitié avec un bassiste du nom d'Herbie Buckett. Celui-ci, devenu père d'une petite fille, quitte le trio dès 1958, alors qu'Englewood remonte la pente, et l'improbable quatuor se met en place ; extraits d'un entretien de Herbie Buckett pour Playboy (février 1970) : "(Passer du free aux harmonies des Weaver) n'a pas été difficile. La dissonance n'était pas dans le son lui-même, vous le savez. Non, le plus difficile, ce fut de reprendre la route… J'avais tout lâché pour ma gosse, et voilà que j'étais reparti aux quatre coins de l'Amérique… Mais c'était ma nature, ma façon d'être, et je pouvais rien contre. Le Beat, c'est le mouvement, et le mouvement, perpétuel, c'est le seul truc qui pouvait nous apporter la stabilité avec la musique elle-même… Moi, malgré tous ces kilomètres, j'ai toujours vécu d'une manière ou d'une autre à travers la mystique sombre et enfumée du Black Athena… J'étais chez moi partout où j'allais, quand j'étais avec le Beat"

[modifier] The dashing Beat has got the Blues (1958-1962)

[modifier] Premier album, premiers tubes

Suite à une série de concerts donnés dans ce fameux Black Athena Café, le groupe commence à se bâtir une petite réputation à Manhattan. Un soir de novembre 1958, un avocat mélomane de bonne famille nommé Trevor Silk se montre séduit par l'alliance unique des déluges harmoniques et des textes désenchantés de Richie Hopkins (et sans doute aussi, plus prosaïquement, séduit par Renée Bay…). Quelques jours plus tard, il propose aux Weaver Temptations -ainsi qu'ils se sont baptisés en hommage au Sonnet de William Wordsworth-, d'enregistrer à ses frais un premier LP : The Rise & Fall of a Cicada. Seulement cent exemplaires de l'album sont disponibles à la vente, mais tous sont vendus ; et l'un deux parvient à Dick Diamond. Ce représentant et producteur de Dim Light record, éphémère maison de disque basée à New Brunswick dans le New Jersey, et présidée par Monroe Kebl, croit en la possibilité d'un succès commercial. Il signe les Weaver immédiatement après les avoir rencontrés.

Sorti en mai 1959, A Bolt from the Blues, premier véritable album des Weaver, obtient un succès retentissant. L'overdubbing utilisé par Diamond permet la superposition des violons et de la contrebasse nonchalante d'Herbie Buckett, gratifiant l'album d'une densité instrumentale qui compense les mauvaises transitions. Les pianos enjoués d'Englewood et la rythmique austère de Renée Bay (dans laquelle certains fans ont vu une évocation des rythmes d'Afrique, mère meurtrie de l'humanité), aboutissent à un rock pétillant, qu'illuminent les riffs imparables de John Englewood. Mais c'est avant tout par le charisme, le délicat falsetto, l'innocence de ton, et la gravité des textes du chanteur que le public est impressionné. Et en janvier 1960, avec Ouh ! Ah ! Temptations !(#2 pendant neuf semaines), les Weaver Temptations tutoient Johnny Preston au sommet des charts américains, alors que suivent bientôt The Railroad Spook et Lisa Told The Boys (qui fut #1), deux autres tubes éternels du groupe.

[modifier] Le temps des désillusions

Les Weaver Temptations, et en particulier leur leader, vont néanmoins éprouver beaucoup de difficultés à se faire à leur succès. Richie Hopkins refuse d'emblée d'accorder des interviews et intime à ses camarades l'ordre d'en faire autant. Ses accès d'autoritarisme et son extrême insociabilité insupportent rapidement Herbie Buckett, l'autre forte tête du groupe, qui menace de quitter les Weaver Temptations. Renée Bay, elle, ne fait désormais plus preuve de fidélité qu'envers l'héroïne, la drogue, mais récompense celle de ses fans par mille libéralités. Pour échapper au chaos qui le guette, Hopkins se réfugie en Californie, à Eureka. C'est là qu'il rencontre Miriam Goldberg, garçon manqué bouddhiste et militant, dont il apprend plus tard avoir eu un enfant avec. Les lettres de son cousin l'amènent néanmoins à revenir à New York. Et en septembre 1961, il retrouve le groupe.

Mais Hopkins a décidé de rompre avec les artifices instrumentaux de A Bolt From the Blue. Il veut renouveler les formes du rock'n'roll, remonter à ses racines pour faire grandir cette musique d'une manière différente, guidé par cette volonté d'un retour aux sources qui rappelle la démarche Beat. Sous l'égide de La Monte Young, ami de lycée d'Herbie Buckett et futur pionnier du mouvement Fluxus, les Weaver Temptations abandonnent les harmonies dynamiques pour les réduire à de simples modes, alors qu'Hopkins adopte le "parlé chanté". Rambling House Bites Me Hard, qui sort en 1962, prend les fans à contrepied en leur présentant des Weaver Temptations amères, avant-gardistes, et engagés. Malgré la beauté immédiate de chansons comme Neverending Drain -qui met en parallèle l'arrogance de l'Amérique en guerre et le vagabondage spirituel de ses enfants- ou Butch Shoes, Butch Hair, Butch & Butch Blues -dédiée à Miriam Goldberg-, l'album ne connaît aucun succès. La critique applaudit trop timidement pour qu'il en aille autrement.

[modifier] Wavering along the stormy Beat (1962-1968)

[modifier] Errance et renaissance

Une fois l'échec de Rambling House Bites Me Hard devenu patent, Dick Diamond se voit prié de donner sa démission. Il revient à un parfait néophyte, Bruce Harrison, de produire le nouvel LP des Weaver. Aucune liberté d'action ne lui est laissée : Monroe Kebl, le président de Dim Light record, lui a donné des consignes. Il faut aboutir à un album de rock cool doté d'une force mélodique, et d'une vitalité le rendant accessible à tous ; le budget est limité, les exploits techniques sont donc exclus et les invitations artistiques de même. Le message est clair : il s'agit de rembourser Dim Light record des pertes financières qu'a engendré l'échec de Rambling House Bites Me Hard. Le groupe se réfugie à San Francisco où il se mélange un temps à la bande d'Allen Ginsberg et de Gary Snyder, et rencontre Lawrence Ferlinghetti, dont les idées politiques influencent Hopkins et Buckett. Les Weaver Temptations tentent alors de rompre leur contrat avec Dim Light…

…Sans succès. Le groupe est finalement contraint de rentrer dans le New Jersey, et à l'automne 1962, il se remet au travail. A Lake and A Big Straw Hat, Pretty Maiden ! est un album fauché qui fond poésie panthéiste sous amphétamines et rock acoustique en un surf rock d'un étonnant optimisme. L'accent est mis sur les harmonies vocales -Renée Bay et Herbie Buckett sont pour la première fois tous deux sollicités- et sur les riffs de guitare de John Englewood. Le vinyl paraît en vente libre au début de l'année 1964. Les critiques sont enthousiastes et le succès populaire au rendez-vous, même si seul The Wha Wha Forest (# 4 durant cinq semaines) parvient à percer dans des charts déchirés entre the Beatles et the Kinks. La tournée américaine programmée par Kebl est donc maintenue, mais le 11 juin 1964, à Portland, Renée Bay décède par overdose (l'autopsie révèle qu'elle était enceinte de plusieurs semaines). L'effondrement psychologique de John Englewood, sans doute favorisé par la consommation de drogues dures, amène Richie Hopkins à le faire interner au sanatorium d'Asheville.

[modifier] La symphonie inachevée

Le groupe parti en morceaux, Herbie Buckett rejoint sa fille à New York, où Richie Hopkins mène une vie de marginal et collectionne les petits boulots (dactylo, serveur, chauffeur de taxi) avant de retourner à Eureka. Il trouve là son fils, Samten, ainsi que le nouveau petit ami de Miriam Goldberg, Ahmad Coleman, musulman afro-américain qui va devenir le dernier batteur des Weaver Temptations. Hopkins vit ensuite quelque temps avec un petit artiste de San Francisco avant d'emménager dans une cabane en bois de Point Reyes, où il reste isolé plus d'un an et demi. En janvier 1967, lors de la sortie du sanatorium de John Englewood, le groupe se reconstitue pourtant, et se lance dans une ultime aventure avec ce qu'il reste des royalties des années de gloire. Le 26 décembre 1967, The Blueprint '66, entièrement enregistré à Eureka (Ahmad Coleman refuse de quitter la Californie), parvient aux étalages des disquaires. Du fait de sa date de sortie, pied de nez adressé à la voracité commerciale de Monroe Kebl, l'album ne connaît qu'un succès populaire mitigé. Mais musicalement, l'affaire est toute autre.

Si le contraste entre les harmoniques ensoleillées et la batterie quasi-tribale de Ahmad Coleman nous rappellent les Weaver des débuts, ce dernier album -débarrassé des lubies avant-gardistes et politiques de Richie Hopkins- est bien celui de la maturité et, sinon le meilleur, sans aucun doute le plus maîtrisé du groupe : John Englewood est au sommet et fait sonner sa guitare comme jamais auparavant ; son cousin, qui a rendu ses textes plus intelligibles, écrit avec Jiving The Sea Fields Away (qui date de Point Reyes), ballade décadente de 7 minutes 39 dont la progression quasi-symphonique clôt en apothéose la face A, un pur chef-d’œuvre ; et au-delà, The Blueprint '66 laisse derrière lui quelques bonnes recettes dont la postérité saura tirer profit : ainsi de l'électrification du violon (on pense à John Cale et The Velvet Underground) et de la bande enregistrée, le sampling, audacieusement utilisé sur une autre ballade, The Day Those Two Glittering Green Eyes Closed, et sur Please ! Please ! Please me !, où l'on entend aussi la voix de Trevor Silk, le mécène des débuts, invité pour l'occasion. Lou Adler apprécie et, en février 1968, les Weaver Temptations signent chez Ode Records. Mais une attaque cardiaque terrasse John Englewood, le 5 novembre 1969, alors qu'il manifestait contre la guerre du Vietnam à Washington. Smoke From Cities You've Passed venait d'être achevé. L'album ne sortira jamais.

[modifier] Still Beating…

De Smoke From Cities You've Passed, seule All & Sundry, diffusée en exclusivité la première semaine de novembre 1979 (en hommage posthume à John Englewood) par USDA Radio, a filtré à ce jour. Magnifique (elle s'achève avec Hopkins et Englewood chantant "All & sundry used to come to thee" en un canon d'une indiscutable harmonie, accompagné des chœurs d'Ahmad Coleman et Herbie Buckett, le tout enrobé par une orchestration toute en progression), elle a fait dire à de nombreux fans que Smoke From Cities You've Passed aurait été le meilleur album des Weaver Temptations. Qui a décidé de le laisser dans les cartons ? Rien n'est certain, mais la décision vient probablement de Richie Hopkins, familier des coups de têtes de ce genre, très proche de John Englewood, et sans doute conscient que le groupe ne pourrait survivre à son génial guitariste… Sur ce dernier point, il n'a d'ailleurs pas tort : Ahmad Coleman quitte Miriam Goldberg peu après son décès et trouve lui-même la mort dans l'incendie de son mobile home d'Arcata (Californie), le 8 avril 1970.

En un peu plus d'un an, Richie Hopkins et Herbie Buckett se retrouvent ainsi les uniques survivants de l'épopée. Le premier possède aujourd'hui un petit appartement à Manhattan, au-dessus de ce qui fut le Black Athena Café. Sourd, il est devenu un adepte de la philosophie ésotérique de Georges Gurdjieff. Et Herbie Buckett, seul membre du groupe acceptant d'accorder des interviews aux journalistes, s'est lui converti au bouddhisme. Il vit entre New York et Mendocino, où réside sa fille. Malgré la carrière fulgurante du groupe et l'absence d'édition CD de leurs albums, un culte existe aux États-Unis. Il est particulièrement important sur la côte ouest, où l'on retient des Weaver Temptations leur fureur de vivre, leur rejet de la notoriété et, bien sûr, leur musique :

  • "Quand j'ai commencé à jouer de la guitare, John Englewood était mon idole absolue. À chaque accord que je jouais, je me demandais, avec beaucoup de naïveté d'ailleurs : qu'est ce que John aurait inventé ? Avec le recul, j'ai compris qu'il m'aurait simplement conseillé d'être moi-même. Mais sans lui, jamais nous n'aurions eu ce son là" - Andy Gill, guitariste du Gang of Four.
  • "Ce que j'aime par dessus tout chez les Weaver, au delà des mots et de la pulsation beat, c'est que si vous grattez le vernis, vous vous retrouvez en face de magnifiques chansons pop qui vous touchent au plus profond de votre être" - Lee Ranaldo, guitariste, chanteur et poète (Sonic Youth).
  • "Le beat'n'roll est évidemment né comme un hommage aux Weaver Temptations" - Neil, barman du Theodorus à Portland. Son établissement a accueilli dès novembre 2004 les Volcanic Trash, fers de lance du mouvement revival en plein boom.

[modifier] Discographie du groupe

  • The Rise And Fall Of A Cicada (1958)

tracklist indisponible

  • A Bolt From The Blue ; Dim Light record (1959)

(A) 1. Ouh ! Ah ! Temptations ! 2. Ain't it so ? 3. Lisa Told The Boys 4. Broke On Tar 5. Hey Beautiful You, Do You Have A Wave ? 6. Lapefoot Had A Dream (B) 7. The Wanderer's Blues #1 8. Loose Change 9. Hush, Baby, Hush 10. Spell Of Cold

  • Rambling House Bites Me Hard ; Dim Light record (1962)

(A) 1. One-eyed Me 2. A Thousand Blended Notes 3. Butch Shoes, Butch Hair, Butch & Butch Blues 4. The Geek (B) 5. Pupil Of The Monkish Gown 6. Gladly From Your Hand 7. Neverending Drain

  • A Lake and A Big Straw Hat, Pretty Maiden ! ; Dim Light record (1964)

(A) 1. Accurst Was The Weaver 2. The Wha Wha Forest 3. You Were A Salty Twig Last Time I Ate You 4. Pansies, Lilies & Daisies Dance 5. I Found A Reason (Home) 6. White Light Is Marvellous (B) 7. Walden 8. Tell It Twice Or Don't Speak 9. Lick The Dripping Can Till It Rains 10. Oxford Harvest 11. Would You Lend Me An Image To Portray ? 12. Freed

  • The Blueprint '66 ; Eureka (1967)

(A) 1. This Is The Dream 2. In My Walk… 3. Please ! Please ! Please Me ! 4. Jiving The Sea Fields Away (B) 5. Soar Of An Angel 6. Hello, Friends 7. The Wanton Boys' Blues 8. Touch My Sound 9. The Day Those Two Glittering Green Eyes Closed

  • Smoke From Cities You've Passed ; Ode Records (1969)

tracklist indisponible - album jamais paru jusqu'à ce jour

[modifier] Bibliographie

  • I Know Where Temptations Lie - Bruce Goldberg ; Ashon, 1975
  • The Weaver Temptations At Heart - Bruce Goldberg ; Ashon, 1982
  • Alone With The Beat : A History of The Weaver Temptations - Malcolm O'Rourke ; Romanesque Editions, 1977
  • Ouh ! Ah ! Temptations ! - The book of The Weaver Temptations and Rock'N'Roll Beat - Gerald Murphy-Buchanan ; Penguin, 1979