Jack Kerouac

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Jack Kerouac
Naissance 12 mars 1922
Décès 21 octobre 1969
Activité Écrivain, poète
Nationalité États-Unis Américaine
Œuvres principales Sur la route, Les Clochards célestes

Jack Kerouac (12 mars 1922 - 21 octobre 1969) est un écrivain et poète américain qui compte parmi les membres les plus importants du mouvement de la Beat Generation en littérature. Malgré l'insuccès critique de ses œuvres à leur sortie, il est aujourd'hui considéré comme l'un des auteurs américains les plus importants du XXe siècle. Son style spontané et intime a inspiré de nombreux artistes, tels que Tom Robbins, Richard Brautigan, Hunter S. Thompson, Ken Kesey, Tom Waits, Jim Morrison et Bob Dylan qui l'a imité autant dans sa manière de travailler que de vivre. Les œuvres les plus connues de Kerouac sont Sur la route et Les Clochards célestes.

Jack Kerouac a passé la majeure partie de sa vie d'adulte partagé entre les grands espaces américains et l'appartement de sa mère à Lowell dans le Massachusetts. Ce paradoxe est à l'image de sa vie : confronté aux changements rapides de son époque, il a éprouvé de profondes difficultés à trouver sa place dans le monde, ce qui l'a amené à rejeter les valeurs traditionnelles des années 1950. Ses écrits reflètent cette volonté de se libérer des conventions sociales étouffantes de son époque, et de sa quête d'un sens à son existence. Un sens qu'il a également cherché dans des drogues comme la psilocybine, la marijuana et la benzédrine, dans la religion et la philosophie (notamment le bouddhisme), et dans de fréquents voyages à travers le monde. Vantant les bienfaits de l'amour (la passion charnelle est pour lui "la porte du paradis"), proclamant l'inutilité du conflit armé, quel qu'il soit, et considérant que "seuls les gens amers dénigrent la vie", Jack Kerouac et ses écrits sont vus par beaucoup comme précurseurs de la philosophie des années 1960, bien au-delà encore, et tout ce qui en découle.

Kerouac est mort à St. Petersburg, en Floride à l'âge de 47 ans d'une hémorragie digestive par rupture de varices œsophagiennes dues à sa cirrhose alcoolique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né Jean-Louis Lebris de Kerouac, d'une famille canadienne-française à Lowell dans le Massachusetts, il est le fils de Léo-Alcide Kerouac et Gabrielle Lévesque. Sa mère était cousine issue de germains du futur premier ministre québécois René Lévesque, tandis que son père était apparenté au frère Marie-Victorin (né Conrad Kirouac). Jusqu'à l'âge de six ans, il ne parle que le français et il apprend l'anglais comme seconde langue à l'école. Très jeune (quatre ans), il a le cœur brisé par la mort de son frère Gérard (neuf ans), ce qui, plus tard, le conduit à écrire Visions de Gérard en janvier 1956 (publié en 1963). Il a publié quelques poèmes en français, et vers la fin de sa vie certaines lettres à Allen Ginsberg témoignent de son désir de retrouver la langue de son enfance.

Ses prouesses athlétiques en font une star dans son équipe locale de football américain, et cela lui vaut d'entrer à l'Université Columbia de New York. C'est là qu'il rencontre les personnes avec lesquelles il voyage autour du monde. Il quitte l'université peu de temps après y être entré, une fracture d'une jambe ayant mis un terme à sa carrière d'athlète. Il s'enrôle dans la marine marchande puis dans la marine de guerre américaine lors de la Seconde Guerre mondiale, mais est réformé parce que jugé inapte au service pour raisons psychologiques. À son retour, il écrit à propos de la fameuse Beat Generation (un terme dont il est lui-même l'auteur), qui compte Allen Ginsberg, Neal Cassady et William Burroughs.

Entre ses voyages maritimes, Kerouac séjourne à New York avec ses amis de Columbia. Il commence son premier roman The Town and the City, publié en 1950, qui lui vaut une certaine reconnaissance en tant qu'écrivain. Ce roman, qui a demandé trois ans d'efforts, conserve une structure conventionnelle et raconte la vie d'un jeune homme dans une petite ville très semblable à Lowell et l'attrait qu'exerce sur lui la métropole new-yorkaise.

Kerouac écrit constamment, bien qu'il ne publie son roman suivant qu'en 1957, lorsque Sur la route est finalement accepté par un éditeur. Le personnage principal parcourt les États-Unis en auto-stop (et se rend également au Mexique) avec son ami Dean Moriarty, inspiré par Neal Cassady. Il noue des amitiés informelles, a des expériences amoureuses et autres. Le style de vie non matérialiste et à la limite de la délinquance des protagonistes est à l'origine de bien des vocations parmi les écrivains américains et le transforme en mythe vivant.

Jack Kerouac écrit l'ébauche de Sur la route (On the Road) en trois semaines dans de longues sessions de Prose Spontanée ; il crée ainsi un style d'écriture totalement personnel. Il retravaillera le roman durant de nombreuses années avant que celui-ci soit finalement accepté par un éditeur. Il est salué dans certains cercles comme un écrivain américain majeur et malgré lui comme le porte-parole de la Beat Generation. Son style lui est en partie inspiré par son amour du mouvement jazz Be Bop et de ses improvisations. En 2001 la rédaction du American Modern Library inclut Sur la route dans sa liste des 100 meilleurs romans du XXe siècle en langue anglaise. Le manuscrit de On the Road a été dactylographié d'un seul jet sur des feuilles de papier à calligraphie japonaise collées bout à bout avec du Scotch Tape et non sur un rouleau de papier à télétype. Kerouac expliquera plus tard qu'il détestait avoir à changer de feuille lorsqu'il se sentait inspiré, et qu'ainsi il pouvait presque écrire « les yeux fermés ».

Il emporte avec lui pendant ses voyages les romans écrits pendant la période où il était incapable de trouver un éditeur prêt à les publier, et ceux-ci seront édités au cours des années suivant la publication de Sur la route. D'autres romans, tels que Les Clochards célestes (The Dharma Bums) font l'apologie d'un style de vie inspiré par le bouddhisme Zen, de moines itinérants recherchant la pureté et des expériences spirituelles pouvant mener à l'illumination. Ainsi dans son roman Le Vagabond solitaire, le personnage principal y entreprend, entre autres, une retraite solitaire de plusieurs mois en tant que guetteur de feux pour l'Office canadien des forêts Inspiré par la propre expérience de Kerouac dans un emploi semblable dans l'État de Washington). Il est dit que Kerouac poussa Allen Ginsberg à se convertir au bouddhisme. Il était cependant également très inspiré par la religion chrétienne, dessinant des pietà dans ses journaux et écrivant des psaumes.

Maison de Jack Kerouac, Floride
Maison de Jack Kerouac, Floride

Cependant, il n'écrit pas toujours en voyage. En fait, il passe beaucoup de temps chez sa mère, où il écrit et se documente (par exemple, pendant plusieurs mois sur le bouddhisme).

À la publication de Sur la route, il vit mal son succès public, s'éloigne de ses amis écrivains beat comme Allen Ginsberg et, dans une moindre mesure, William S. Burroughs. Il reproche à Ginsberg de trop rechercher l'attention du public et de trahir l'esprit beat. Même en ayant besoin d'argent, il ne se tourne plus vers eux et ne répond plus aux invitations des médias. Il est également irrité par le développement d'un bouddhisme de mode, duquel il est en partie responsable. Il voyagea constamment, à travers sa vie, pour trouver le bonheur, alors que le bouddhisme enseigne que nous sommes un refuge à l'intérieur duquel le bonheur doit être découvert. Là se trouve une des multiples contradictions, voire déchirements, qui constituèrent son existence.

Ses autres ouvrages comprennent de la prose, de la poésie, des écrits bouddhistes, des haïkus et des enregistrements sonores.

Il meurt à l'âge de 47 ans des suites de la rupture hémorragique de varices œsophagiennes, elles-mêmes reliées à une cirrhose avancée du foie (abus chronique d'alcool).

Une rue porte son nom à San Francisco en Californie, et le bar le Vesuvio, réputé comme fréquenté par Jack Kerouac, est toujours en activité.

Un imposant parc thématique lui a été dédié au centre de la ville de Lowell dans le Massachusetts. On y retrouve des stèles de granit où sont gravés des extraits de ses romans.

Une stèle à son nom a été érigée en 2000 au lieu dit « de Kervoach » à Lanmeur, Bretagne.

[modifier] Bibliographie et références

[modifier] De Jack Kérouac

  • 1950 : Avant la route (The Town & The City)
  • 1957 : Sur la route (On the Road)
  • 1958 : Les Clochards célestes (The Dharma Bums)
  • 1958 : Les Souterrains (The Subterraneans)
  • 1959 : Mexico City Blues
  • 1959 : Maggie Cassidy
  • 1959 : Docteur Sax (Dr. Sax)
  • 1960 : Tristessa
  • 1960 : Le Vagabond solitaire (Lonesome Traveller)
  • 1960 : L'Écrit de l'éternité d'or (The Scripture of the Golden Eternity)
  • 1962 : Big Sur
  • 1963 : Vision de Gérard (Visions of Gerard)
  • 1965 : Les Anges vagabonds (Desolation Angels)
  • 1966 : Satori à Paris (Satori in Paris)
  • 1967 : Dharma (Some of the Dharma)
  • 1968 : Vanité de Duluoz (Vanity of Duluoz)
  • 1971 : Pic
  • 1972 : Visions de Cody (Visions of Cody)
  • 1998 : Anges de la désolation (traduction complète et nouvelle de Desolation Angels)

[modifier] Sur l'œuvre de Jack Kerouac

  • En 1967, Jack Kerouac donna une interview en français à la télévision de Radio-Canada dans le cadre de l'émission Le Sel de la semaine: Enregistrement de l'émission.
  • Jack Kérouac, Essai-poulet (1972), par Victor-Lévy Beaulieu où ce dernier présente Kerouac comme un Canadien français à la recherche de sa propre identité.
  • Kerouac, le vagabond, par Ann Charters (Éditions de l'Étincelle, 1975); en langue originale Kerouac: A Biography (1973).
  • Memory Babe - Une biographie critique de Jack Kerouac, par Gerald Nicosia (Québec / Amérique, 1994); en langue originale: Memory Babe: A Critical Biography of Jack Kerouac.
  • L'ange déchu, une vie de Jack Kerouac, Steve Turner (Mille et une nuits); en langue originale Jack Kerouac: Angel-Headed Hipster (1996)
  • Jack Kerouac et le haïku, itinéraire dans l'errance, par B. Agostini et C. Pajotin (Ed.Paroles d'Aube, 1998).
  • La Tentation des dehors - petit essai d'ontologie nomade, par Gérard Larnac (Ellipses, 1999).
  • Jack Kerouac - Au bout de la route... la Bretagne, par Patricia Dagier et Hervé Quéméner (An Here, 1999 - Bretagne).
  • Yves Buin a également rédigé une introduction à la lecture de Kerouac intitulée "De Kerouac à Duluoz" pour la compilation "Sur la route et autres romans" (Quarto, Gallimard, 2003)
  • Kerouac (2006), Yves Buin (Folio Gallimard)
  • Kerouac Jack Chanson-hommage de Michel Corringe (1970)

[modifier] Liens externes

[modifier] Note généalogique

L'origine du patronyme Kerouac/Kirouac (et autres variantes) a été énigmatique jusqu'à la fin des années 1990. L'unique ancêtre en Nouvelle-France est Urbain-François Le Bihan de Kervoach, fils de notaire royal, né à Huelgoat en Bretagne. Pour des motifs toujours inexpliqués, il s'est identifié et a signé Maurice-Louis-Alexandre Le Bris de Kervoach, lors de son mariage avec Louise Bernier, le 22 octobre 1732, à Cap-Saint-Ignace (Québec). La découverte au Québec de documents d'archives signés de ses deux noms a contribué à résoudre l'énigme. (Source: JAMB/Association des familles Kirouac inc.)

Une stèle à la mémoire de Jack Kerouac a été érigée en 2000 à Kervoach, commune de Lanmeur (Finistère), d'où est originaire la famille de l'écrivain.

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