Volques

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Volques ou Volcae sont un ensemble de peuples celtes.

Ils sont mentionnés pour la première fois en -69 par Cicéron dans sa plaidoirie Pro Fonteio avec les Allobroges[1]. Tite Live les mentionne aussi dans son Ab Urbe Condita en rapport avec Hannibal qui les rencontre des deux côtés du Rhône en 218 avant Jésus-Christ[2]. Jules César, citant Ératosthène, localise les Volques Tectosages dans la forêt hercynienne qu'il suppose venir de la Gaule narbonnaise. Supposition erronée car il est plus probable que ce soit cette partie du Sud de la Germanie qui soit la terre d'origine des Volques et où d'ailleurs les Germains les rencontrèrent en premier[3]. Ce sont des échanges importants entre les Germains et les Volcae qui auraient donné lieu à un emprunt lexical : le mot germanique Walh qui désigne les personnes de langue celtique et par extension de langue romane viendrait du nom de ces celtes.

Sommaire

[modifier] Histoire

Localisation et migrations des Volques en Europe
Localisation et migrations des Volques en Europe

Certains historiens avancent que les Volques et les Tectosages (que César nomme séparément) étaient à l'origine des tribus séparées ; Ils seraient l'un des nouveaux groupes ethniques formés lors de l'expansion militaire celtique du IIIe siècle avant Jésus-Christ, à partir de divers groupes mobiles hors du système tribal[4].

Quand les auteurs antiques placent l’arrivée en Cispadane des Boïens transalpins au Ve siècle avant notre ère, la partie défrichée et cultivée de la forêt hercynienne, correspondant grossièrement à l'actuelle Bohême) semble avoir été vidée de ses anciens habitants. S'y installent alors des groupes originaires probablement surtout du plateau suisse. Un nouvel ensemble ethnique se serait alors progressivement formé en Bohême et Moravie, que l’on peut attribuer aux Volques Tectosages.

Avec leurs voisins les Boïens dans l'Elbe supérieur et les Cotini à l'est, ils établissent de nombreuses oppida et exploitent les ressources naturelles de la région. Leur culture est florissante entre 150 et 50 avant Jésus-Christ pour ensuite disparaître sous la pression des Germains au nord et des Daces à l'est.

Ils auraient perpétré avec d'autres tribus le fameux raid sur Delphes durant leur Grande expédition dans les Balkans. Après cet épisode, une branche part s'installer en Anatolie pour former avec les Tolistobogiens et les Trocmes la Communauté des Galates, en grec Koinon Galaton. Une autre va vers -270/-260 en Gaule Narbonnaise attirée par le mercenariat au service des Carthaginois et des Romains et où elle se subdivise en deux, d'un côté les Volques Tectosages qui ont Tolosa comme capitale et de l'autre les Volques Arécomiques dans la région de Nemasus, l'Hérault étant la frontière entre les deux tribus.

[modifier] Noms

Volcae viendrait du proto-celtique *wolko- (pluie, humidité) ou *wlikwo- (humide)[5]. Les Volcae seraient dont « le peuple de l'humidité » ou plus probablement «le peuple de la rivière». On traduit également Volcae par «faucon»[6] et «loup».

[modifier] Notes et références

  1. (la) «[…] vos Volcarum atque Allobrogum testimoniis non credere timetis?», Cicéron, Pro Fonteio, 26
  2. (la) «Hannibal ceteris metu aut pretio pacatis iam in Volcarum peruenerat agrum, gentis ualidae. Colunt autem circa utramque ripam Rhodani;» Tite Live, Ab Urbe Condita, XXI, 26.
  3. (de) Eduard Norden, Die germanische Urgeschichte in Tacitus Germania, B. G. Teubner, Leipzig, 1922, pp. 359
  4. (en) Venceslas Kruta, Celts: History and Civilization, Hachette Illustrated, Londres, 2004, pp. 204
  5. Dictionnaire Proto-celtique — Anglais
  6. Xavier Delamare, Dictionaire de la langue gauloise, Une approche linguistique du vieux celtique continental, Errance, Collection des Hespérides, 2003

[modifier] Compléments

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Venceslas Kruta, Les Celtes : Histoire et dictionnaire, Éd. Robert Laffont, Paris, 2000, (ISBN 978-2221056905)

Volques