Soheib Bencheikh

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Soheib Bencheikh est un intellectuel et théologien musulman (né en 1961 à Djeddah, Arabie saoudite).

Ancien grand mufti de la mosquée de Marseille, chercheur en science islamique et président du Conseil de réflexion et d'action sur l'islam (CORAI) et directeur de l’Institut supérieur des sciences islamiques (ISSI), Soheib Bencheikh est l'un des musulmans progressistes les plus connus en France.

Sommaire

[modifier] Sa biographie

Né en 1961 à Djeddah, en Arabie saoudite, d'une famille d'imams algériens, Soheib Bencheikh a étudié la théologie islamique à l'Université al-Azhar du Caire et a obtenu un doctorat en études religieuses de l'École pratique des hautes études (EPHE) à Paris. En 1995, il est nommé grand mufti pour la ville de Marseille par Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris Depuis 2003, il est membre du Conseil français du culte musulman (date de sa création).

[modifier] Son engagement

Bencheikh n'est pas un chef religieux. Par contre il est engagé dans un combat anti-fondamentaliste. Il adhère aux valeurs de la démocratie et de la laïcité et les défend avec vigueur. Il plaide pour que les musulmans de l'Europe vivent en citoyens dans la société européenne par une adoption sans préconditions des lois civiles. Bencheikh dénonce la dérive wahhabite et salafiste, « des groupes qui veulent imposer une interprétation unique, littérale et obscurantiste des textes ». A ses yeux, Dalil Boubakeur prêche une vision dilettante et fondamentaliste de l'islam: « Ce n'est pas un théologien averti, mais c'est un tribun charismatique. Il défend une vision totalitaire, intégriste, c'est un crime de le mettre en contact avec la jeunesse » (Le Parisien - 17/01/04).

Il est en outre très connu pour sa participation aux dialogues inter-religieux.

Il est l'auteur de Les Grandes Religions et Marianne et le Prophète : l'islam dans la laïcité. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il prône une réforme de l'islam passant par « un travail de désacralisation, par une relecture des textes à la lumière de l'intelligence moderne ».

Le 16 février 2004, un manifeste est publié dans le quotidien Libération pour une « laïcité vivante » signé de femmes et hommes, de culture musulmane - croyants, agnostiques, ou athées -, « contre la misogynie, l’homophobie, l’antisémitisme et l’islam politique ». Bencheikh fait partie des signataires de ce manifeste qui prendra le nom de « manifeste des libertés ».

[modifier] 2004 : la loi sur les signes religieux à l'école

Bencheikh s'est clairement prononcé en faveur de la loi contre les signes religieux à l’école. Le voile est pour lui, « une fausse route pour les jeunes filles ». Il affirme que « La protection de la femme aujourd’hui, c’est l’instruction et l’éducation ».

[modifier] 2006 : la crise internationale liée aux caricatures de Mahomet

Lors de la crise internationale liées aux caricatures de Mahomet, Soheib Bencheikh a déclaré être « contre toute action en justice ou manifestation » contre la publication des caricatures. Selon lui « la liberté d'expression est sacrée ».[1] Lors de l'émission sur LCP, la chaîne de l'Assemblée nationale, le 12/2/06, il condamne la démarche du président du MRAP, Mouloud Aounit, et déclare face à celui-ci qu'il est essentiel de défendre la liberté d'expression : « je trouve inadmissible de rester l'otage d'une horde de fanatiques qui, au lieu de répondre par le dialogue, répondent par la violence ». « C'est grâce à la liberté d'expression que l'islam se défend, que moi-même je peux à tout moment et quand je veux exposer mon message. » ajoute-t-il.

[modifier] Sa candidature à la présidentielle 2007

Le 4 mai 2006 à Marseille, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2007pour dénoncer la peopolisation du débat politique. Il devient ainsi le 17e candidat officiel mais ne sollicite pas les 500 signatures requises et déclare sur son site internet [2] :

Pour être candidat à l'élection présidentielle, il suffit de se déclarer, pour entrer dans la course à l'Élysée, il faut 500 signatures... C'est la démocratie à la française, et comme le soulignait déjà Aristote, "la politeia, parce qu'elle est le moins bon des régimes dégénère en démocratie, qui est le moins mauvais des régimes"

[modifier] Notes

  1. (fr) La liberté d'expression est sacrée, Nouvel Observateur, 14.02.06
  2. elanrepublicain.net

[modifier] Bibliographie

  • Marianne et le Prophète : L'Islam dans la France laïque, Paris, Bernard Grasset, 1998.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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