Rue du Chevaleret
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Rue du Chevaleret
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Arrondissement(s) | 13e arrondissement |
Quartier(s) | La Gare |
Début | rue Régnault |
Fin | Boulevard Vincent-Auriol |
Longueur | 1340 m |
Création | 1843 |
(?) Visite virtuelle | |
La rue du Chevaleret se situe au sud-est de la ville de Paris et du 13e arrondissement de Paris.
Ce site est desservi par les stations de métro : Chevaleret et Bibliothèque François Mitterrand.
Elle est bordée par les quartiers de la Gare (Nord), Rive Gauche (Est), Masséna (Sud) et Jeanne d'Arc (Ouest). De même, cette rue est bordée sur une grande partie de sa longueur par la voie ferrée menant à la gare d'Austerlitz.
Disposant d'un accès très aisé pour les piétons grâce aux stations Chevaleret (ligne 6 du métro de Paris) et Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14 du métro de Paris et RER C), la rue souffre cependant d'un certain isolement au sein du quartier, notamment à cause de la présence de la ligne de chemin de fer précédemment citée qui la borde, et de la configuration topographique des lieux. En effet, elle se trouve au pied d'une dénivellation naturelle du sol, descendant de la rue de Patay. L'importante rue de Tolbiac se contente de traverser la rue du Chevaleret au moyen d'un viaduc et le passage d'une rue à l'autre s'effectue au moyen de deux escaliers situés de part et d'autre du viaduc.
Cette isolement est amené à disparaître grâce au développement de la ZAC Paris Rive Gauche, qui à terme recouvrira par une dalle de béton la voie ferrée et effectuera une liaison directe avec le nouveau quartier Paris Rive Gauche.
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Avant le XIXe siècle
Peu d'informations sont disponibles quant à l'histoire ancienne de la rue du Chevaleret. Jusqu'à ce que Paris étende ses limites jusqu'au 13e arrondissement de Paris en 1843, les terres sur lesquelles se trouvait l'actuelle rue du Chevaleret dépendaient de la commune toute proche d'Ivry-sur-Seine, qui s'étendait alors jusqu'au boulevard Vincent Auriol (nommé boulevard de la Gare jusqu'en 1971).
Jusqu'à l'urbanisation complète du quartier, au XIXe siècle, le secteur était couvert d'exploitations agricoles si l'on se réfère aux cartes de Paris remontant au XVIe siècle. Étant située au même niveau que les berges de la Seine, ces terrains étaient propices à la culture maraîchère et à la vigne (renommée au Moyen Âge), mais souvent soumis aux crues. Enfin, le secteur de environnant était truffé de carrières, exploitées depuis le XVIIe siècle. Les carriers seront les premiers habitants de la rue du Chevaleret. Il faut enfin signaler depuis le XVIIe siècle au plus tard, la présence de la Croix Jarry au niveau de l'actuel croisement entre la rue du Chevaleret et la rue Watt. Cette croix aurait commémoré l'assassinat en ce lieu d'un certain Jarry[1].
Il est certain qu'un chemin vicinal empruntait le tracé de l'actuelle rue. On fait référence à un chemin dit du Chevaleret en 1670. L'étymologie reste obscure. Deux options sont le plus souvent retenues : ce nom proviendrait du nom du propriétaire des terres ou bien de la nature du petit chemin vicinal qui traversait les vignes, et qui ne permettait que le passage d'un cheval de front. Cette second hypothèse semble cependant peu crédible: une famille du nom de Chevaleret (éteinte depuis le milieu du XXe siècle) a en effet vécu à Ivry-sur-Seine. L'origine de ce patronyme pouvant effectivement prêter à confusion: Au Moyen Âge, chevaleret pouvait désigner un chevalier de condition modeste ou une personne de son entourage, notamment un écuyer.
Toujours est-il que le chemin du Chevaleret trouve son origine dans le Faubourg Saint-Victor. Le chemin suivait à l'époque un petit canal reliant la Bièvre à l'abbaye Saint-Victor. L'établissement du jardin du roi et de la Salpétrière firent disparaître cette portion du chemin, qui reliait à l'origine l'abbaye à Ivry-sur-Seine.
L'existence du chemin est attestée sur le plan de Paris de Roussel en 1730. Avec le mur des Fermiers généraux, l'agglomération parisienne se rapprocha du secteur, avec la barrière d'Italie et de la gare, mais le secteur demeurait encore le domaine quasi-exclusif des carriers et paysans.
[modifier] XIXe siècle
Avec l'industrialisation, la rue du Chevaleret devient "un corps vif, lardé de cicatrices de toutes les générations, violent et doux en profondeur, toutefois mobile et vigilant, tissé d'invisibles fables…" (G.-A. Langois, Le Treizième Arrondissement)
À partir des années 1850, l'urbanisation de la rue débuta effectivement en parallèle avec le développement très rapide du trafic ferroviaire provenant de la Gare d'Austerlitz voisine. Au fur et à mesure que la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans acquiers des terrains le long de la rue et y installe des ateliers d'entretien, la rue commence à se peupler.
Tout comme le reste de l'Est du 13e arrondissement de Paris, la rue Chevaleret regroupait de nombreux ouvriers : l'urbanisation tardive de ce secteur a permis l'installation d'industries, d'ateliers et d'entrepôts qui ne pouvaient trouver leur place dans le centre historique de Paris, déjà surpeuplé. La proximité des moyens de transports (chemin de fer, port fluvial de Bercy, Ligne de Petite Ceinture) permettait un approvisionnement et une expédition aisée. En outre, de nombreux ouvriers habitant rue du Chevaleret travaillaient aux ateliers de la gare d'Austerlitz (situés du côté pair de la rue) et aux usines Panhard et Say toutes proches.
Au n°119, se trouve l'Œuvre de Saint Casimir ( Cyprian Kamil Norwid (poète, peintre, dramaturge, 1821-1883) y fut accueilli de 1877 jusqu'à sa mort.
), maison de repos entretenue par des sœurs polonaises de l'ordre des Sœurs de la Charité, construite en 1860. Elle fut créée afin d'accueillir la noblesse polonaise, ayant fui leur pays à la suite de la révolution de 1830.[modifier] XXe siècle
Durant la Belle Époque, le quartier est soumis à la délinquance juvénile des Apaches, rendant la fréquentation de cette rue encaissée et isolée particulièrement dangereuse. Les industries quittant progressivement Paris à partir des années 50, un nouveau type de population de travailleurs non-ouvriers et immigrée s'y est implantée, rendant la rue plus calme, mais souvent citée dans les rubriques faits-divers.
Symbole du caractère modeste du quartier : en 1934, l'Armée du Salut fait construire un foyer par Le Corbusier, qui existe toujours au n°37. Durant la Drôle de guerre, Joséphine Baker y accompli le rôle d'I.P.S.A. (Infirmières Pilotes des Services Sanitaires), le foyer pour sans-abris étant transformé en lieu d'accueil pour les réfugiés de l'Exode.
Léo Malet, en situant l'action d'un de ses romans de la série Nestor Burma, Brouillard au pont de Tolbiac, au milieu des années 1950, rend très bien l'atmosphère du quartier d'alors. Jacques Tardi adaptera d'ailleurs ce roman sous forme de BD.
La rue du Chevaleret ne perdra cette réputation de dangerosité qu'à la fin des années 1990, grâce au renouveau impulsé par le projet Paris Rive Gauche et la construction de la Bibliothèque nationale de France.
Ces grands projets ont donné un nouveau souffle à la rue. Même si elle souffre encore de son relatif isolement en raison de son encaissement et de la voie ferrée qui la borde, de nombreux travaux de voirie ont été effectués, l'arrivée de la ligne 14 du métro de Paris y permet une circulation plus aisée.
[modifier] Lieux d’intérêt
En 2000, plusieurs galeries d'art contemporain se sont installées dans la rue et à proximité (notamment dans la rue Louise-Weiss). Il en existe une quinzaine actuellement.
La rupture entre le quartier nouveau Paris Rive Gauche et ce quartier ancien est en passe de disparaître, avec le futur recouvrement de la ligne de chemin de fer par une dalle de béton sur laquelle sera construit un ensemble combinant logements, équipement publics, parcs et bureaux, tout en intégrant les halles SERNAM, symbole du passé industriel du quartier. La réalisation de ce projet est prévue jusqu'en 2010.
[modifier] Articles Connexes
[modifier] Voir aussi
- Le site officiel de la SEMAPA contient de nombreuses informations sur l'opération d'urbanisme.
- L' étude participative sur le quartier Tolbiac-Chevaleret, sur le site de la mairie du 13e arrondissement de Paris
- L'article de Jean-Marc Berlière dans le magazine Historia concernant le phénomène des Apaches durant la Belle Époque.
- La Cité-Refuge de l'Armée du Salut sur le site du ministère de la Culture.
[modifier] Notes et références
- ↑ Rochegude et Dumolin, Guide pratique à travers le vieux Paris, Paris, 1923, p. 451.