Belle Époque

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

http://www.cineasie.com/Le_Dernier_Empereur.html


Pour les articles homonymes, voir Belle Époque (homonymie).


La « Belle Époque » est une expression née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre et postérieure aux campagnes napoléoniennes, soit de 1890 à 1914. Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expansion, insouciance, foi dans le progrès…) et une nostalgie. La réalité a en fait été enjolivée à cause du traumatisme de la Première Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] En Europe

Après la guerre franco-prussienne, l'Europe vit une longue période de paix,qui est rare et favorable aux progrès économiques et techniques. Tous ces progrès touchent plus particulièrement la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche-Hongrie.

Dans toute l'Europe, la « main-d’œuvre » s'organise en syndicats ou en partis politiques : c'est pendant cette période qu'apparaissent les premiers partis politiques socialistes européens, de plus en plus influents.

Les gens de cette époque sont très optimistes et insouciants quant à l'avenir, grâce aux progrès technologiques extraordinaires. Le positivisme (Foi en la science) et le scientisme (La science explique tout) font leur apparition. La Belle Époque se fait ressentir essentiellement sur les boulevards des capitales européennes, dans les cafés et les cabarets, dans les ateliers et les galeries d'arts, dans les salles de concert et salons - fréquentés par une bourgeoisie moyenne qui profite des progrès économiques.

[modifier] En France

Après :p la grande dépression des années 1873 à 1896, la France entre dans une période de croissance soutenue dans le cadre de la deuxième révolution industrielle.

La France s'est beaucoup agrandie en 1860 : elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perd l'Alsace-Lorraine au traité de Francfort de 1871 et acquiert par là un nationalisme revanchard, cependant bien moins généralisé qu'on le laisse sous-entendre aujourd'hui. La population française, bien que restant hiérarchisée, prend conscience d'appartenir à une seule et même Nation ; par exemple le tacot, dont le réseau ferroviaire se densifie, contribue alors à désenclaver les campagnes (loi Freycinet). En effet la population reste en majeure partie rurale (56% en 1911).

L'accès à la culture et aux loisirs se démocratise, aidé par les lois Jules Ferry de 1881-1882, bien que la bourgeoisie conserve encore des lieux sociaux qui lui sont propres. Des lois sociales contribuent à améliorer les conditions de vie des ouvriers, qui restent néanmoins difficiles.

L'aristocratie russe est gourmande de biens français et brille également par son rayonnement culturel et artistique comme un « Extrême Est » lointain.

C'est la grande époque des bains de mer.

Le 9 décembre 1905 est votée la loi de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. L'Etat a donc dû faire un inventaire des biens de l'Eglise pour les lui rendre. Cela a entrainé "la crise des inventaires" de 1906 car l'Eglise n'est pas d'accord avec les inventaires de l'Etat. La liberté de culte que nous connaissons aujourd'hui date de ce moment-là. Les édifices religieux construits avant la promulgation de la loi appartiennent désormais à l'Etat, qui ne subventionne désormais plus aucun culte ; les prêtres, fonctionnaires depuis la Révolution française, ne reçoivent plus de salaire, excepté dans l'Alsace-Lorraine qui, lorsqu'elle retournera entre les mains de l'Etat français, sera autorisée à conserver cette particularité issue de la culture allemande.

La France de la Belle Époque est aussi l'un des plus grands empires coloniaux de l'époque. Cet empire est exposé lors des Expositions universelles. La colonisation était à l'époque souvent perçue comme positive, et les critiques ont mis du temps à se mettre en place, mais elles ont existé, Clemenceau (Parti radical) s'y est opposé avec véhémence lors de joutes oratoires contre Ferry.

Ce constat positif sur la Belle Époque doit cependant être nuancé puisque l'on observe en France un « retard » économique indéniable dû à des problèmes d'ordre démographique (peu de naissances), structurel (une majorité de très petites entreprises, très peu de salariés et un artisanat très attaché à la tradition qui ralentissent la production), malgré de nombreux investissements à l'étranger (les emprunts russes, de sinistre mémoire), et dans le domaine de l'agriculture (main d'œuvre agricole trop nombreuse et crises). Ce retard dans le domaine agricole est du à de petites propriétés héritées pendant la Révolution de la vente des domaines cléricaux sur lesquelles on pratique la polyculture et l'élevage extensif, de plus la mécanisation agricole bien que existante, reste minoritaire. la france reste tout de meme la quatrieme puissance mondiale. De 1871 à 1913 le taux de croissance du PIB par tete, 1.4% par an, est inferieur a celui de l'allemagne (1.7%) mais superieur a celui de la grande bretagne (1.2%)

On voit également apparaître ou se développer trois courant picturaux majeurs: le fauvisme, le cubisme et l'expressionnisme.

[modifier] Technologie

Durant ces années, on voit apparaître une succession d'inventions qui vont modifier profondément le mode de vie de l'être humain. La photographie débutante va engendrer le cinéma, le vélocipède se mue en bicyclette, la réalisation de moteurs plus petits et légers permet la mise au point des motocyclettes, des automobiles, des avions. Des progrès immenses sont aussi accomplis dans la chimie, l'électronique et la sidérurgie. Le développement de la médecine et de l'hygiène permettent de faire baisser la mortalité des nourrissons et d'augmenter l'espérance de vie. La France s'équipe de plus en plus de l'électricité. En 1895, la projection du premier film de l'histoire à Paris marque le succès qu'attend la cinématographie.

Les hommes de l'époque voient un espoir sur le développement dans la technologie, pour eux elle était capable de tout, même de l'impossible un siècle auparavant.

[modifier] Les expositions universelles

Icône de détail Article détaillé : exposition universelle.

«Le XIXe siècle a été le grand siècle du progrès. Pour fêter les prodiges des arts, des sciences, de l'industrie et de l'agriculture, la France invita toutes les nations à participer à l'Exposition universelle qu'elle organisait à Paris. Toutes répondirent à cette invitation ; elles tenaient à comparer les progrès de leur industrie avec ceux des autres nations. L'Exposition de 1900 fut une merveille. Le Champ-de-Mars avait son château d'eau et ses fontaines lumineuses qui, le soir, transformaient cette partie de l'Exposition en une véritable féerie, les quais de la rive gauche de la Seine étaient occupés par les palais des nations, chacun dans son architecture nationale.»[1]

Les expositions universelles de 1889 (présentation de la tour Eiffel) et de 1900 (électricité: Paris, ville lumière!) sont les symboles de la Belle Époque.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Jeanne Bouvier (1865-1964). Mes mémoires, éditions Marcineau, Poitiers, 1936.

[modifier] Bibliographie

Michel Winock, La belle époque. La France de 1900 à 1914, Coll. "Pour l'histoire", paris, Perrin, 2002.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes