Roye (Somme)

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Roye
Carte de localisation de Roye
Pays France France
Région Picardie
Département Somme
Arrondissement Montdidier
Canton Roye
(chef-lieu)
Code Insee 80685
Code postal 80700
Maire
Mandat en cours
Jacques Fleury
2001-2008
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
49° 42′ 03″ Nord
         2° 47′ 28″ Est
/ 49.7008333333, 2.79111111111
Altitude 67 m (mini) – 96 m (maxi)
Superficie 15,55 km²
Population sans
doubles comptes
6 529 hab.
(1 999)
Densité 419 hab./km²

Roye est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.

Sommaire

[modifier] Géographie

Roye est située dans les riches plaines du Santerre, sur l'autoroute A1, à 100 km de Paris et à 100km de Lille. L'Avre, un affluent de la Somme,la traverse.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 1977 Jacques Fleury Socialiste député honoraire
1953 1977 André Coël Socialiste conseiller général
1947 1953 Bodin RPF
1944 1947 André Coël Socialiste
1935 1944 P. Mercusot -
1932 1935 Louis Daudré -
1925 1932 G. Varez -
1917 1925 Ernest Mandron -
1912 1917 P. Jaillant -
1886 1912 L. Vasseur -
1884 1886 D. Demouy -
1878 1884 E. Duquesnel -
1875 1878 A. Bellanger -
1871 1875 Henri Bertin -
1870 1871 Masurier -
1870 1870 E. Duquesnel -
1858 1870 Henri Bertin -
1848 1858 Servatius -
1846 1848 Grégoire -
1844 1846 Berthout -
1839 1844 C. Graval -
1838 1839 Leleu -
1831 1838 T. Fouquier -
1830 1831 A. Seret -
1808 1830 A. Graval -
1805 1808 Nicolas Larabit -
1800 1805 Dumesnil -
1795 1800 Lequeux -
1792 1795 Marc Florent Prevost - député aux Etats Généraux
1701 1793 Lefebvre d'Hedancourt -
1790 1791 J.B Longuecamp -
1789 1790 L.C. Billecoq -


Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique (Source : INSEE[1])
1936 1946 1962 1968 1975 1982 1990 1999
4 956 4 390 4912 5211 6265 6650 6333 6529
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Histoire

  • Le roi Philippe le Long avait épousé Jeanne de Bourgogne, la fille d’Othon IV et de la fameuse comtesse Mahaut d’Artois. A la mort de Mahaut, la reine Jeanne – par ailleurs rendue célèbre dans l’affaire dite de la tour de Nesle– se rendant en Artois pour prendre possession de son comté, fit étape à Roye,dans une hostellerie fort en renom qui se situait sur la place du marché. La Reine se fit servir un splendide festin et se mit à boire, peut-être outre-mesure, d’une liqueur sucrée faite de vin et d’épices appelée "claré" ou "clairet" que lui versait son « bouteiller » Huppin. Elle passa la nuit à se divertir et le lendemain, 21 janvier 1329, elle expirait soit par l’excès de libation soit par le poison. Si l’on en croit l’auteur de la "Chronique de Flandre", il semblerait plutôt que ce soit le poison: «  Tantôt que la Reine fut en son lit, il luy prit la maladie de la mort et assez tôt rendit son esprit et coula du venin par la bouche, par les yeux, par le nez et par les oreilles et devint son corps tout tâché de blanc et de noir.» On soupçonna Robert d’Artois d’être l’auteur de cet empoisonnement.[2]
  • En 1634, des réfugiés illuministes originaires de Séville tentent de s'établir en France. Deux religieuses rejoignent l'Abbaye de Maubuisson au début de 1628, mais leur prosélytisme les désigne à l'attention de la mère supérieure, Angélique Arnauld, qui les fait arrêter. Pousuivant leur route, ces Alumbrados convertissent Pierre Guérin, curé de la paroisse Saint-Georges. Se prétendant directement inspiré par des messages célestes, Guérin fait de nombreux disciples, appelés "les Guérinistes". Systématiquement recherchés, ils seront finalement tous exécutés en 1635.

[modifier] Gracchus Babeuf, un royen célèbre

  • Né à Saint Quentin, François Noël Babeuf, qui se fera appeler plus tard Gracchus Babeuf en hommage aux Gracches, les deux tribuns de Rome qui avaient proposé une réforme agraire et payé de leur vie cette audace, est né à St Quentin le 23 novembre1760. Après avoir travaillé au creusement du canal de Saint Quentin, il était devenu clerc chez Me Hullin , notaire à Flixecourt, puis « feudiste » chez le seigneur de Damery, une commune voisine de Roye. C’est là qu’il rencontre sa future femme, Marie Anne Victoire Lenglet, au service du châtelain de Damery. Il l’épouse en 1782.
  • Il s’installe à Roye d’abord au 80 rue de Paris et plus tard 11 rue Saint Gilles. Il est alors « feudiste » et « commissaire à terrier ( géomètre). Son rôle , comme « feudiste » est de recenser pour le compte des seigneurs qui l’emploient, les droits et privilèges liés à leur condition seigneuriale et dont certains sont tombés en désuétude.
  • C’est ce qui l’amènera à imaginer un « cadastre perpétuel » sur lequel serait fondé, sans contestation possible la perception des droits. Dans son métier il acquiert une bonne connaissance des questions foncières et fiscales et de leurs conséquences humaines dans les usages de l’époque.
  • D’origine modeste, mais autodidacte passionné Babeuf s’intéresse à tout, l’aérostation, la vaccination, le magnétisme, l’électricité,…et entretient des relations avec les esprits éclairés de son époque, avec l’Académie d’Arras à laquelle appartiennent Robespierre et Carnot.
  • Dès 1785, il préconise l’exploitation des terres en fermes collectives, le travail en commun et la répartition des fruits du travail. Il demande que la dîme soit payée par tous. Il propose de remplacer les gabelles et les aides par un impôt unique proportionnel aux revenus.
  • Le 17 juillet 1789, au lendemain de la prise de la Bastille, il se trouve à Paris où il cherche à éditer son « cadastre perpétuel ». Les évènements révolutionnaires l’enthousiasment mais il déplore, dans une lettre à sa femme, la cruauté exercée par le peuple contre les défenseurs de la Bastille.
  • En abolissant les privilèges, la Révolution réduit à néant le métier de Babeuf ! Qu’importe, il se reconvertit un temps dans le journalisme puis il revient à Roye le 18 octobre 1789.
  • Ce jeune homme de 29 ans va se heurter à la municipalité modérée de Roye. Les cabaretiers de Roye s’opposent au versement des impôts d’ancien régime. Babeuf, à son retour de Paris, se montre solidaire du combat des cabaretiers des tanneurs, des tisserands, dénonçant l’injustice des anciens impôts. Il adresse un libelle à la municipalité de Roye. Il adresse un message de félicitations à l’Assemblée Nationale qui a supprimé les gabelles, message qui est qualifié de « libelle incendiaire » par l’Assemblée Nationale. Babeuf est emprisonné une première fois à Paris le 19 mai 1790. Il n’est libéré quelques semaines plus tard qu’à la suite d’une campagne de soutien du révolutionnaire Marat. Mais Longuecamp, le maire de Roye, profitera de cette condamnation pour faire annuler l’élection de Babeuf au « conseil général » de la commune.
  • Après un accueil triomphal à Roye, Babeuf récidive. Devant la municipalité de Roye, il défend à nouveau les cabaretiers et l’idée que « tous les impôts doivent être répartis sur chaque citoyen en proportion de ses facultés ».
  • Lorsque en juillet 1791, le maire Longuecamp organise l’élection du juge de paix, il mobilise la garde pour empêcher Babeuf d’accéder à la salle de vote, de peur qu’il soit candidat et qu’il soit élu !.
  • A partir d’octobre 1790, Babeuf rédige et imprime le « Correspondant Picard », dont il fait une tribune politique. Il y réclame le suffrage universel, la suppression de droit de déshériter les enfants, celle du droit de champart qui permettait aux seigneurs de prélever une partie des récoltes.
  • Pour l’abolition effective des privilèges, Babeuf se rend, à la tête de quelques patriotes, au château de Champien pour y brûler les papiers de famille. A Roye il fait dresser un bûcher de tous les actes féodaux de la noblesse locale. Il soutient les habitants de la commune de Davenescourt contre leur châtelaine, la comtesse Philipinne de la Myre.
  • En février 1791 il se lance dans un nouveau combat tendant à faire reconnaître les marais de Bracquemont qui appartenaient aux Célestins d’Amiens, comme propriété communale. A la tête d’un groupe de citoyen il occupe la mairie jusqu’à ce que soit signé un écrit déclarant que les marais sont « propriété communale appartenant au peuple » ; Babeuf est à nouveau arrêté, incarcéré à Montdidier le 8 avril, libéré le 13 et accueilli triomphalement à Roye.
  • Il est élu conseiller général de la Somme en 1792 par un électorat pourtant modéré. Mais pour peu de temps. Devenu administrateur du district de Montdidier, il est poursuivi pour un faux commis dans un acte de procédure. Il s’enfuit à Paris.
  • Arrêté en 1793, élargi grâce aux jacobins, il est libre quand tombe Robespierre. Il conspire contre le Directoire avec des hommes comme Drouet – l’homme qui avait reconnu Louis XVI à Varennes - et Buonarroti. Il est l’animateur de ce qu’on appellera la « Conjuration des Egaux » et mourra guillotiné le 28 mai 1797 à Vendôme.
  • Cet homme aux idées avancées et généreuses - on parlera de "babouvisme" - idées qui le feront désigner comme le premier « communiste » est à ce titre connu dans le monde entier.


  • Bibliographie:
  • Emile Coët "Histoire de Roye" Paris Champion Editeur 1880
  • Jean Bruhat "Gracchus Babeuf et les Egaux ou le premier communiste agissant" Librairie académique Perrin
  • Robert Legrand "Babeuf et ses compagnons de route" Paris Sté des Etudes des Antiquaires de Picardie 1971

[modifier] Lieux et monuments

  • Église Saint Pierre : Reconstruite en 1930 après les destructions de la Première Guerre mondiale en béton. Elle conserve son chœur, son chevet du XIIe siècle et des vitraux du XVe siècle[3].
  • Église Saint Gilles du 15ème siècle
  • Les remparts et la tour Saint Laurent
  • Hôtel de Ville : De l’Hôtel de Ville édifié entre 1775 et 1777 par l'architecte Pierre Dercheu il ne reste plus rien au matin du 17 mars 1917 après qu’il fut dynamité dans la nuit par les Allemands battant en retraite. C'est l'architecte royen Arthur Régnier qui est chargé de la construction d’une nouvelle maison commune, achevée en 1932, et verra son travail récompensé par la médaille du Concours d'architecture régionale et municipale en 1936. Ce nouvel édifice n'est plus situé au bord de la rue de Paris mais à l'intérieur de la place d'Armes qui deviendra plus tard la place de l'Hôtel de Ville et si de par sa silhouette il rappelle la Maison commune de Pierre Dercheu (le beffroi est placé au même endroit) son traitement et son aspect extérieur sont typiques de l'architecture de l'entre-deux-guerres et du style régionaliste issu de la Renaissance nordique. Des fresques d’Henri-Justin Marest, qui mêlent scènes de repos en famille et de travail dans les champs (Roye, capitale du Santerre, doit beaucoup à l'agriculture) ornent les murs de la Salle du Conseil et des mariages tandis que les armes des principales villes du département y figurent sous forme de vitraux. En 1952, P.Pasquier, maître-verrier d'Amiens, réalisera le vitrail monumental qui orne la montée de l'escalier et ou se dresse fièrement, au lendemain du second conflit mondial, un immense coq gaulois.
  • Le parc Demouy, au coeur de la ville

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Barthélemy de Roye, seigneur de Roye, Grand Chambrier du Roi Philippe-Auguste dont il sauva la vie à Bouvines.
  • Jeanne II de Bourgogne, Reine de France épouse de Philippe le Long, mourut à Roye le 21 janvier 1329, sans doute empoisonnée.
  • Pierre Guérin, curé de Saint-Georges de Roye et prédicateur illuministe
  • Gracchus Babeuf, un fameux protagoniste de la révolution, y vécut.
  • L'abbé Jules Corblet (1819-1886), hagiographe du diocèse d'Amiens

[modifier] Notes et références

  1. Roye sur le site de l'Insee
  2. E.Coët Histoire de Roye Editions Champion 1880
  3. Source : Quotidien Le Courrier Picard (édition de la Somme) du 4 novembre 2007.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes