Bray-sur-Somme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bray-sur-Somme
Carte de localisation de Bray-sur-Somme
Pays France France
Région Picardie
Département Somme
Arrondissement Péronne
Canton Bray-sur-Somme
Code Insee 80136
Code postal 80340
Maire
Mandat en cours
Marcel Guyot
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Coquelicot
Latitude
Longitude
49° 56′ 28″ Nord
         2° 43′ 06″ Est
/ 49.9411111111, 2.71833333333
Altitude 32 m (mini) – 122 m (maxi)
Superficie 16,81 km²
Population sans
doubles comptes
1 316 hab.
(1999)
Densité 78 hab./km²

Bray-sur-Somme est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune est entourée de collines à l’est et à l’ouest. Au sud, les marais sont traversés par la Somme. Le village fut un emplacement stratégique au cours des siècles grâce au passage entre l’Artois et la Picardie par quatre gués.

Entrée dans Bray en venant de Corbie
Entrée dans Bray en venant de Corbie

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Daniel Lagache
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1185 1226 1242 1220 1320 1316
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Histoire

[modifier] Armoiries

Écusson bleu azur agrémenté de trois fleurs de lys d’or.

[modifier] Étymologie

Bray serait un toponyme d’origine celtique signifiant « terrain fangeux », « marais ». Braium serait attesté depuis environ 630.

[modifier] Développement de la cité

Si, en 630, Braium appartenait au domaine de l’abbaye de « Centule » (qui prendra le nom de Saint-Riquier), l'implantation gauloise et l’occupation romaine furent confirmées par des armes, des objets divers, des monnaies trouvées lors de fouilles archéologiques.

En 868, sous le règne de Charles le Chauve, une forteresse y contrôlait déjà cette partie de la Somme en amont de Corbie et d'Amiens.

Après rachat par Hugues Capet à l’abbé Ingelard, le bourg fut rattaché à la châtellenie de Péronne.

Ayant appartenu tantôt à Péronne tantôt aux comtes de Vermandois, le fief fut acquis, en 1210, par le roi de France, Philippe Auguste, qui lui octroya une « charte communale ».

[modifier] Le bourg au Moyen Âge

La ville était fortifiée à l’Ouest et au Nord par des remparts et des fossés profonds. A l’Est, un talus en terre, entouré de marais et surmonté d’une palissade en bois, longeait « les Catiches », cours d’eau se jetant dans la rivière d’Arleux et traversant en longueur le sud de Bray jusqu’au port de la Gayette. À chaque entrée de la ville, se trouvait une porte avec deux tours, des mâchicoulis et une herse ainsi qu’un pont à franchir. Ces portes étaient au nombre de quatre :

  • Porte de Corbie, à l’ouest
  • Porte d’Encre, au nord vers Albert
  • Porte de Hurel, à l’est vers Cappy
  • Porte de Wiquet, une simple poterne

Bray avait un château fort, dans la rue du Castel. Sur l’autre rive de la Somme, on pouvait apercevoir un pont-levis, une porte avec ses deux tours. Il existait sur la Somme un autre pont-levis.

[modifier] Chronologie de la violence

Octobre 1359 : résistance de la garnison locale à l'assaut du duc de Lancastre.

Juillet 1373 : le duc de Warwick, repoussé, se vengea en incendiant Cappy.

1378 : attaque du duc de Buckingham.

Juin 1472 : Charles le Téméraire réduisit la ville en ruines.

1423 : Les écorcheurs ravagèrent la banlieue de la cité.

Novembre 1522 : siège des Anglais et des Germains qui pillèrent, incendièrent la ville et massacrèrent la population. La rue des Massacres porte depuis le souvenir de cette tragédie.

Septembre 1536 : le comte de Roeux incendia la ville.

1553 : saccage de la cité par Adrien de Croy.

1595 : assaut du comte de Fuentès.

Juillet 1636 : les Espagnols menacèrent la cité en tirant 600 coups de canon.

4 août 1636 : attaque des Espagnols, commandés par Jean De Werth.

1649 : les murailles furent détruites, la ville fut de nouveau incendiée par les Espagnols, une cloche fut emportée.

12 avril 1653 : lors de l'assaut du prince de Condé, la porte d’Encre fut détruite puis le bourg lui-même.

30 avril 1653 : l’église, les autres portes, le château fort furent détruits à leur tour. La ville perd alors toute valeur stratégique importante.

[modifier] Épisodes plus prospères

1598 : Bray jouit d’une période de redressement économique, on y intensifia la culture de la vigne. 1680 : Louis XIV fut de passage à Bray avec sa cour.

1793 : un grand pont fut construit sur la Somme.

[modifier] Première Guerre mondiale

En 1914, l’armée allemande, arrivée à Bray par la route de Proyart, se dirigea vers Amiens. Dans les premiers mois, la commune ne subit aucun dégât et n'eut à souffrir que d'une réquisition des chariots. Après le bombardement d'Albert le 28 septembre, par les Allemands, et son évacuation le 4 octobre 1914, le front se stabilisa autour de Bray-sur-Somme, en un arc de cercle constitué par Fricourt, Carnoy, Curlu, Frise, Herbécourt, Dompierre-Becquincourt. Bray eut la fonction très importante, 28 mois durant, de centre de ravitaillement et de repos.

En février 1915, les vitraux et la tour du clocher furent endommagés par des obus allemands tombés près de l’église. Les blessés du front furent soignés dans un grand cantonnement aménagé dans la localité.

Honneur au 329e régiment d'infanterie
Honneur au 329e régiment d'infanterie

Le 329e régiment du Havre, constitué de réservistes, étant resté à Bray une année (pour organiser les premières tranchées, les fortins, ainsi que différentes opérations), perdit 2086 de ses soldats. Une plaque commémorative, apposée dans l’église Saint-Nicolas, témoigne de leurs actions.

En 1916, les armées franco-britanniques préparèrent l’offensive et stockent munitions, armes et matériels divers.

Le 1er juillet 1916 à 7 h 30, la bataille de la Somme fut lancée et infligea jusqu’en novembre 1916 de lourdes pertes à l’armée allemande, qui dut reculer.

Au printemps 1918, les Allemands, voulant reconquérir du terrain en lançant des attaques sur Péronne et Saint-Quentin, passèrent en force la Somme le 25 avril 1918. Bray-sur-Somme fut évacué.

Après la signature à Doullens du commandement unique et la désignation du Général Foch comme unique chef des alliés, Bray fut libérée le 12 août 1918, après de durs combats dans la vallée de la Somme et avec l’aide des Australiens.

Pour ses quatre années d'épreuves, le bourg se vit attribuer par le ministre André Lefèvre, le 27 octobre 1920, la Croix de guerre avec citation à l’ordre de l’armée.

La reconstruction de Bray prit de nombreuses années.

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Après la mobilisation générale de 1939, et l’attente très longue de la « drôle de guerre », les Allemands attaquèrent le 10 mai de l’année suivante, brusquement, traversèrent la Meuse, voulant atteindre la Somme et couper la retraite des alliés stationnés en Belgique. Le Général Gamelin ordonna aux divisions de se porter sur la Somme pour interdire leur passage.

De furieux combats se déroulèrent dans les villages voisins de Chuignolles, Proyart, Méricourt-sur-Somme. Si beaucoup de soldats allemands furent tués et si « la Somme », autour de Bray, put tenir plusieurs jours, la localité subit l’occupation quatre années durant, comme le reste du pays. Quelques troupes allemandes séjournèrent à Bray. Fin 1943, commença la résistance face à l'occupant et, après le débarquement des alliés, le 6 juin 1944, en Normandie, tout alla très vite, puisque le 1er septembre, Bray-sur-Somme fut libérée par l’armée américaine.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Musée historique

Ce musée, situé à l’entrée sous-sol de la mairie, retrace la vie et l’histoire de la ville et ses environs au travers des siècles, de l’époque celte à nos jours.

Une partie de l’exposition est consacrée à la Grande guerre. On peut y voir la maquette du canon allemand installé sur le territoire de Chuignes en 1918.

L’une des curiosités de cette exposition est sans doute la reconstitution au moyen de maquettes, de la dernière bataille livrée dans la région par Manfred von Richthofen dit « Le Baron Rouge » et de son escadrille appelée « Le Cirque Volant ».

[modifier] Église Saint-Nicolas

Vue prise à proximité de l’office du tourisme
Vue prise à proximité de l’office du tourisme

L'édifice en pierre du pays (calcaire jaune et tendre), élevé sur les ruines d’un ancien moutier construit par les moines de Saint-Riquier, fut associé aux heures les plus tragiques que connut l’histoire de la cité « brayonne ». Cette église, construite en partie durant la transition entre le style roman et le style gothique (au XIIe siècle) a subi de nombreuses transformations. Le style gothique flamboyant (XVIe siècle) est net : grandes fenêtres, absence de chapiteau en haut des colonnes. Les deux travées sont du XVIe siècle. Le clocher massif du XVIIIe siècle fut achevé en 1745, et s’élève à 35 mètres de hauteur.

La chaire
La chaire

Cette église Saint-Nicolas, classée monument historique le 2 avril 1908, a 38 m de long et 18 m de large, avec 14 m de haut pour la voûte du chœur et 11 m pour celle de la nef.

Le chœur, classé par les Beaux Arts, a trois étages superposés : le premier présente une arcature aveugle romane, le second est légèrement gothique, le 3e a la forme de lancettes très accentuées ainsi que la voûte terminale et les fenêtres.

Du mobilier primitif ayant échappé au vandalisme de 1793, il ne reste d'intéressant que le confessionnal et la chaire, derrière le pilier de laquelle un bas relief représente une salamandre : emblème de François 1er.

[modifier] Lavoirs

Descendre une dizaine de marches pour accéder aux rebords de pierre du lavoir…
Descendre une dizaine de marches pour accéder aux rebords de pierre du lavoir…

Bray possède encore deux lavoirs du XVIIIe siècle, toujours accessibles au public. Ils sont repérables par leur toit bas de tuiles rouges et un petit escalier descendant depuis le trottoir. Celui près du camping municipal est annoncé par un panneau de présentation, l'autre rue Pierre-Curie, sur la droite quand on s'éloigne de l'hôtel de ville, est moins bien indiqué aux touristes, qui sont invités (depuis la place de la Liberté) à suivre la direction d'une flèche, sans savoir jusqu'où.[2]

[modifier] Étangs

Calme, nature et verdure
Calme, nature et verdure

La vallée de la Haute-Somme, région d’eau, est le paradis des pêcheurs. Différentes espèces de poissons peuvent être pêchées : brochet, sandre, brème, carpe, gardon, etc. sans oublier la fameuse anguille.

[modifier] Tourbières

La tourbe est un combustible fossile noirâtre, constitué par un feutrage de fibres poreuses, légères, fournies par des roseaux, joncs, laiches, carex et autres espèces des marais à eau très claire et climat tempéré et encore d’autres matières végétales telles que les sphaignes (mousses aquatiques). La tourbe était utilisée comme engrais, combustible et aussi litière pour les chevaux.

L’extraction de la tourbe remonte au XVIIIe siècle pour pallier le manque de combustible en raison des défrichements.

La production se faisait en plusieurs étapes :

  • repérage des bancs de tourbe grâce à une sorte de pelle fixée au bout d’un manche de 1,10 m de long, puis extraction par effet de levier
  • dépôt sur la berge et débitage en lingots
  • séchage (si elle manque de consistance), ou broyage : travail réalisé par les femmes

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes et références

  1. Bray-sur-Somme sur le site de l'Insee
  2. Constat fin juillet 2007

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Bray-sur-Somme.

[modifier] Liens externes