Roland Gaucher

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Roland Gaucher, de son vrai nom Roland Goguillot, né 13 avril 1919 à Paris et mort le 26 juillet 2007, était un homme politique, journaliste et écrivain nationaliste français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Roland Gaucher commence sa carrière à l'extrême gauche : il fut successivement membre du groupuscule trotskyste Fédération des étudiants révolutionnaires, aux Jeunesses socialistes ouvrières (où il croise Robert Hersant et Alexandre Hébert[1]), puis du Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert.

Après avoir été en khâgne à Henri-IV, où il a pour condisciples Yves Jouffa et Jean-Louis Bory, il est mobilisé au 27e régiment d’infanterie en 1939. Fait prisonnier à Rennes en 1940, il s’évade du convoi qui l’emmenait en Allemagne.

Il retrouve la vie civile et devient, de mars 1942 à 1944, responsable des Jeunesses nationales populaires, mouvement de jeunesse du collaborationniste Rassemblement national populaire. Il fut condamné à cinq ans de prison à la fin de la guerre, mais sera amnistié et libéré en août 1948[2].

Il est ensuite journaliste dans de nombreuses publications comme Est Ouest (de 1949 à 1959) ou l’Auto-Journal (de 1960 à 1965), puis au journal Minute (à partir de 1965), en qualité de grand reporter. Journaliste d'investigation, il se spécialisa dans la dénonciation des organisations communistes, et travaillera en particulier à l'Institut d’histoire sociale de Georges Albertini.

En octobre 1972, il fut un des fondateurs du Front national. Il participe ensuite à la scission de celui-ci, qui conduit à la création du Parti des forces nouvelles (PFN) en 1974, où il collabore à la revue Initiative nationale. Il est membre du comité central constitutif du PFN en 1974, puis du bureau politique en 1976 mais le quitte en compagnie de François Brigneau en 1979 pour revenir au FN[3].

En 1984, il fonde avec Michel Collinot National-Hebdo, l'hebdomadaire du Front national, dont il sera le rédacteur en chef jusqu'en 1993. En 1991, il rachète Le Crapouillot avec Jean-François Galvaire, journal qu'il dirigera jusqu'en 1994.

Il fut conseiller régional (Picardie, 1986-1987 puis Franche-Comté 1992- 1998 ?), et député européen FN (16 avril 1986 - 24 juillet 1989[4]). Il fut également tête de liste FN dans le XIXe arrondissement de Paris en 1983 et en 1989.

En 1993, il s'était mis en retrait du FN à la fois en raison des révélations sur son passé, qui le rendaient peu fréquentable, et de son agacement face à l'autocratie de Jean-Marie Le Pen, qu'il dénonce violemment dans La montée du FN[5] (1997). Il s'était rapproché par la suite de l'Alliance populaire de Jean-François Touzé.

En 1997, dans la conclusion de son Histoire des nationalistes en France, il évoque le projet de création d'un pôle de droite « national, libéral et moral » comme une nécessité pour permettre à l'extrême droite d'accéder au pouvoir. Lors de ses dernières années, il est chroniqueur au site Vox NR[6].

Il meurt le 26 juillet 2007 à l'âge de 88 ans. Ses obsèques eurent lieu le mercredi 8 août en l’église Notre-Dame de la Croix à Maisons-Laffitte (Yvelines).

[modifier] Livres

  • L'Opposition en URSS 1917-1967, Albin Michel, 1967.
  • Histoire secrète du Parti communiste français, Albin Michel, 1974.
  • Les Terroristes, Famot, 1976. (traduit en 5 langues)
  • Monseigneur Lefebvre, combat pour l'Église, Paris, Éditions Albatros, 1976.
  • Les Finances de l'Église de France, Albin Michel, 1981 (ISBN 2226011749)
  • Le Réseau Curiel ou la subversion humanitaire, Jean Picollec, 1981 (ISBN 2864770180)
  • Les Nationalistes en France, tome 1 : La Traversée du désert (1945-1983), Publications Roland Gaucher, 1995
  • Les Nationalistes en France, tome 2 : La montée du FN, 1983-1997, Jean Picollec, 1997, 448 p.
  • Les Manipulateurs de la culture, Déterna, 1998 (ISBN 978-2913044104)
  • Les « Antisémites » de gauche (co-écrit avec Philippe Randa), Dualpha, 1998 (ISBN 2912476283)
  • Des Rescapés de l'Épuration : Marcel Déat et Georges Albertini (co-écrit avec Philippe Randa), Dualpha, 2007 (ISBN 9782353740338)

[modifier] Notes et références

  1. « Le FN perd son cofondateur, Roland Gaucher », Libération, 2 août 2007.
  2. « Roland Gaucher », réseau Voltaire, 15 septembre 1997.
  3. Annuaire de l'extrême droite en France
  4. Fiche sur le site du Parlement européen
  5. « Le FN, vu par l'un de ses fondateurs », réseau Voltaire, 15 septembre 1997.
  6. Christian Bouchet, « Adieu Roland », Vox NR, 27 juillet 2007.

[modifier] Liens externes

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