Roger-Bernard III de Foix

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Roger-Bernard III de Foix (v. 1240 † 3 mars 1302), est comte de Foix, vicomte de Castelbon de 1265 à 1302, seigneur d’Andorre de 1265 à 1278, coprince d'Andorre de 1278 à 1302 et vicomte de Béarn de 1290 à 1302. Il est fils de Roger IV, comte de Foix, et de Brunissende de Cardona.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il succède à son père le 24 février 1265, remet le château de Pamiers au moines de l’abbaye de cette ville et rend hommage à Louis IX, roi de France au mois de juillet ou d’août 1265 à Paris.

Il s’allie avec Géraud VI, comte d’Armagnac pour attaquer Géraud de Casaubon. Ils lui prennent le château de Sompuy et en massacre les défenseurs en juillet 1272. Philippe le Hardi, roi de France, qui ne tolère pas les guerres privées entre ses vassaux, le cite à comparaître, mais il ne se présente pas et le comté est saisi par Eustache de Beaumarchais, sénéchal de Poitiers et d’Albi qui le poursuit dans les Pyrénées. Philippe III intervient, prend Foix le 3 juin 1273 et l’emprisonne à Carcassonne jusqu’à la fin de l’année 1273. A sa libération, il doit accompagner Eustache de Beaumarchais dans une expédition contre les rois d’Aragon et de Navarre pour récupérer ses fiefs.

En 1278, c’est contre Pere d'Urtx, évêque d’Urgell, qu’il lutte, à propos de la possession de la vicomté de Castelbon. La guerre se conclut par un traité de paréage de la vallée d’Andorre le 8 septembre 1278 qui institue la principauté d’Andorre. La lutte à propos de la même vicomté reprend contre Pierre III, roi d'Aragon. Capturé à Balaguier le 22 juillet 1280, il est emprisonné à Siurana jusqu’en 1284. Libéré, il accompagne Philippe III dans la croisade d'Aragon.

Son beau-père de Gaston VII de Moncade, vicomte de Béarn, meurt le 26 avril 1290. Dans son testament du 21 avril 1290, il lègue toutes ses possessions à sa fille aînée Constance, comtesse de Bigorre et de Marsan, mais cette dernière, sans postérité, teste en faveur de sa sœur Marguerite, mariée à Roger-Bernard. Ce dernier prend possession de la vicomté par la force. Malgré la plainte de l’évêque de Lescar, le roi de France, laisse faire, car il a besoin du soutien du comte de Foix contre les Anglais. Il se contente de confisquer les châteaux de Lordat et de Montréal et l’invite à combattre pendant deux ans en Terre Sainte. Mais la prise de Saint-Jean-d’Acre en 1291 met un terme définitif à la présence franque en Palestine.

Bernard VI, comte d’Armagnac, fils de Géraud VI et de Mathe de Béarn, la sœur cadette de Marguerite, lui conteste la possession du Béarn. Cette succession contestée est à l’origine de plus d’un siècle de lutte entre les maison de Foix-Béarn et d’Armagnac. Roger Bernard participe au siège de Saint-Sever, en avril 1295 et est nommé gouverneur des évêchés d’Auch de Dax et de Bayonne, où il doit faire face à Bernard VI, qui vit dans le voisinage.

En 1296, il érige Pamiers en évêché et entre immédiatement en lutte avec Bernard Saisset, le premier évêque qui refuse d’admettre le droit de paréage du comte et l’excommunie. Cet évêque, prônant un fort sentiment anti-français, entre en lutte avec le roi Philippe le Bel, qui soutient Roger Bernard et entre en lutte contre le pape Boniface VIII. En 1301, il se rend à la cour du roi à Senlis, y négocie le mariage de son fils avec Jeanne d’Artois, princesse capétienne, et meurt à son retour à Tarascon, le 3 mars 1302.

Il est également connu comme poète et comme troubadour.

[modifier] Mariages et enfants

Il épouse en 1267[1] Marguerite de Moncade (v. 1245/1250 † 1319), vicomtesse de Béarn et comtesse titulaire de Bigorre, fille de Gaston VII, vicomte de Béarn, et de Mathe de Matha, et eut :

  • Marguerite († 1304), mariée en 1291 à Bernard Jourdain IV, baron de l'Isle-Jourdain
  • Mathe, mariée vers 1294 à Bernard IV, comte d'Astarac
  • Constance, mariée en 1296 à Jean Ier de Lévis, seigneur de Mirepoix
  • Brunissende, mariée en 1298 à Hélie VII de Talleyrand, comte de Périgord
  • Gaston Ier (1287 † 1315), comte de Foix et vicomte de Béarn

Il est parfois indiqué une première épouse, la « dame de Salenque » qui aurait été répudiée pour stérilité, mais que le comte aurait gardé comme maître et qui aurait donné naissance à Corbeyran, seigneur de Rabat[2]. Mais aucun document ne mentionne ce premier mariage[3] et la seigneurie de Rabat appartient à une branche illégitime issue de Raymond-Roger de Foix, l’arrière grand-père de Roger-Bernard III. Si un Corbeyran existe bien dans cette branche, il est postérieur d’au moins un demi-siècle de cet hypothétique Corbeyran.

Précédé par Roger-Bernard III de Foix Suivi par
Roger IV
comte de Foix
vicomte de Castelbon
seigneur d’Andorre
1265-1302
Gaston Ier
(Gaston VIII en Béarn)
seigneurie d’Andorre
Coprince d'Andorre
1278-1302
avec Pere d'Urtx
et Guillem de Montcada
Gaston VII
vicomte de Béarn
avec Marguerite
1290-1302

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  • Roman d'Amat,« Foix (Roger Bernard III) », Dictionnaire de Biographie Française, sous la dir. de M. Prévost, Roman d'Amat et Henri Tribout de Morembert, vol. 14, 1979 [détail des éditions], p. 189-90 .

[modifier] Notes et références

  1. Suite au contrat signé à Layrac le 3 octobre 1252.
  2. Biographie médiévale : Roger-Bernard III de Foix.
  3. voir entre autres la Foundation for Medieval Genealogy (section bibliographie)

[modifier] Articles connexes