Roberval (Oise)

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Roberval
Carte de localisation de Roberval
Pays France France
Région Picardie
Département Oise
Arrondissement Senlis
Canton Pont-Sainte-Maxence
Code Insee 60541
Code postal 60410
Maire
Mandat en cours
Raynal Degros
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes des Pays d’Oise et d’Halatte
Latitude
Longitude
49° 17′ 30″ Nord
         2° 41′ 24″ Est
/ 49.2916666667, 2.69
Altitude 34 m (mini) – 150 m (maxi)
Superficie 4,83 km²
Population sans
doubles comptes
351 hab.
(1999)
Densité 72 hab./km²

Roberval est une commune française, située dans le département de l'Oise et la région Picardie.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune de Roberval est situé à l'est de la Forêt d'Halatte.

[modifier] Histoire

[modifier] Paléolithique inférieur

On trouve les premières traces d'occupation humaine vers -100 000 ans (Acheuléens) dans l'Oise et vers Moru. Des sites néolithiques sont mis au jour à Harcelay, Long-Champ, Sur-Fosse, Haute-Borne.

[modifier] Époque gauloise

La limite entre les tribus bellovaque et suessione est fixée sur le Rouanne. Les vallons (Fosse) et plateaux (Taillis-Bois, Long-Champ…) sont peuplés et cultivés par les Gaulois.

[modifier] Antiquité

Des villas sont bâties sur les plateaux méridionaux, tous les 800 m (sites du Chemin-Blanc, du Long-Champ, des Taillis-Bois), dans les vallons se dressent des villages (Roberval, l’Épinette) et des hameaux (Fosse, Derrière-Hour, Guidon). Il y a une fonderie (Cornouiller) et un hameau (Harcelay) sur les plateaux.

[modifier] Repères chronologiques

  • Début VIe : un certain Robert ( ?) et ses Francs développent le hameau de Roberval. Les hameaux de Fosse, des Taillis-Bois, du Long-Champ, de Derrière-Hour existent encore. Les plateaux méridionaux et les vallons sont encore un peu cultivés mais les plateaux occidentaux se recouvrent de forêt.
  • Entre 750 et 800 : la première église de Roberval est bâtie à Noël-Saint-Remy (entièrement disparue).
  • 842 : Roberval appartient au domaine royal, c’est une dépendance du palais de Pontpoint.
  • 872 : Roberval se sépare de la paroisse voisine de Noël-Saint-Martin (la « Querelle des deux Évêques ») car elle est située dans un diocèse différent.
  • 1096 : donation de l’église de Roberval à l’abbaye de Saint-Martin des Champs (Paris) par Guy Ier de la Tour, comte de Senlis. Le chœur et le clocher sont reconstruits (il en reste quelques sculptures romanes)
  • 1143 : début des grands redéfrichements du plateau méridional, fondation de Villeneuve-sur-Verberie qui se sépare bientôt de Roberval.
  • 1171 : Raoul de Robertval, premier seigneur connu, bâtit une forteresse (quelques vestiges), défriche 75 ha de bois, fonde les hameaux des Carrieuses et de Moru et réactive Fosse et Guidon.
  • 1180 : le moulin Henry (derrière le château) dépend pour moitié du prieuré Saint-Nicolas d'Acy lès Senlis. La nef carolingienne de l’église est rebâtie avec un portail sculpté de style roman transition.
  • 1196 : Philippe-Auguste abandonne sa suzeraineté sur Roberval au profit du comte normand Richard de Vernon, en échange du château de ce dernier.
  • 1220 : le pressoir de Roberval (aux Carrieuses) appartient à l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne.
  • 1291 : Jehan le Gaigneur, bourgeois de Senlis (banquier), achète le fief de Roberval.
  • 1411 : Jehan le Bruille, seigneur de Roberval, perd la moitié de ses revenus (Guerre de Cent Ans).
  • 1456 : le chanoine Compiégnois Jehan de Jouennes donne le fief et la ferme d’Harcelay (1re mention) à l’abbaye du Moncel (Pontpoint).
  • 1489 : les religieuses du Moncel fondent le hameau du Fond-Maillet pour défricher la Forêt d'Halatte.
  • 1542 : Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval, explore le Québec et le Labrador et dirige la première tentative de colonie au Canada (Charlesbourg-Royal, futur Cap-Rouge)qu'il renomme France-Roy. Il reconstruit le château, le pigeonnier ainsi que le chœur, le clocher et le porche de l’église de Roberval.
  • 1602 : naissance à Roberval (dans un champ vers Noël-Saint-Martin) du mathématicien et physicien Gilles Personne qui prendra le nom de Roberval, cofondera l’Académie des sciences (1666) et inventera la balance à 2 fléaux dite balance de Roberval (1668).
  • 1684 : la duchesse de Ventadour, Charlotte de la Mothe-Houdancourt, est seigneur de Roberval. Elle vit à la cour à Versailles, c’est la gouvernante des enfants de Louis XIV (et sans doute son amante).
  • 1749 : son arrière-petit fils, Charles de Rohan, prince de Soubise, reconstruit le château en style Rocaille, aménage le grand parc à l’anglaise, perce une avenue de 900 m pour les relier à l’église. L’« affaire du collier de la reine » l’oblige à tout vendre aux d’Avène de Fontaine, actuels propriétaires.
  • 1789 : Louis de Bourbon, duc d’Enghien, se réfugie au château pendant les trois jours précédant son émigration vers la Russie.
  • 1792 (Révolution) : le citoyen-capitaine Parage s’illustre lors de la guerre contre les Autrichiens à Lille.
  • 1794 : le seigneur Achille-René d’Avène de Roberval et son fils sont emprisonnés à Chantilly et tous leurs biens sont confisqués jusqu’en 1802. Le presbytère est brûlé.
  • 1833 : Louis-Philippe rattache autoritairement le hameau de Moru à la commune voisine de Pontpoint.
  • 1855 : fondation de la ville de Roberval (Québec) ainsi nommée en l’honneur de l’explorateur.
  • 1914-1918 : dix Robervallois sont tués au combat, le moulin est brûlé par des prisonniers. Un « arbre de la Victoire » est planté en 1919 et un monument aux morts est édifié dans le cimetière.
  • 1964 : construction du viaduc de Roberval (800 m) qui permet à l’autoroute A1 d’enjamber le village. Fermeture du train de Roberval qui menait le sable des carrières de Villeneuve au port fluvial de Moru.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Raynal Degros
Toutes les données ne sont pas encore connues.


[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
191 222 224 243 323 351
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Patrimoine

[modifier] Patrimoine municipal

[modifier] Ancienne Mairie-École de Roberval

La première mairie-école se dressait « depuis des temps immémoriaux » (selon un document daté de 1828) à gauche de l’église, sur la place de Noël-Saint-Remy, tout près du « patronage ». Maison basse couverte de chaume, elle était composée de trois pièces (la classe, la mairie et le logement de l’instituteur). Le bâtiment est quasiment en ruine en 1828 (le plafond s’est écroulé !) et la mairie et l’école doivent déménager dans des locaux provisoires aux Carrieuses jusqu’à ce que le bâtiment soit réparé en 1835.

Mais la construction d’une nouvelle mairie-école-logement digne de ce nom s’avère indispensable. Entièrement financée par la vente des peupliers communaux, de certains arbres centenaires plantés le long de la route de l’Église et de l’ancienne école (en 1850), le nouveau bâtiment est achevé en 1853. Il est bâti en pierre de Roberval, à mi-distance entre l’église et le café. Il abritera l’école jusqu’en 1900, date de la construction d’une nouvelle école (l’actuelle mairie) et il abritera la mairie et le logement jusqu’à la construction d’une autre école en 1971. L’édifice est alors vendu à un particulier.

[modifier] Mairie de Roberval

Pour faire face à l’augmentation du nombre des élèves, la commune décide de séparer la mairie et l’école. Une nouvelle école est donc construite en 1900 par le maçon Berly et l’architecte Janson pour la somme de 7968,25 francs. Le bâtiment utilise une technique moderne : la brique industrielle.
La classe, unique, est mixte et sans maternelle, prévue pour 49 enfants ! La mairie et le logement de l’instituteur restent dans l’ancien bâtiment situé juste à côté. Cette nouvelle école sera transformée en mairie en 1971 lorsqu’une autre sera construite rue des Écoles.

[modifier] Groupe scolaire

En 1971, époque des regroupements scolaires, une quatrième école et deux logements d’instituteurs sont bâtis rue des Écoles par le syndicat scolaire de Pontpoint-Rhuis-Roberval.

L’ancienne école, en briques, est transformée en mairie et l’ancienne mairie est vendue à un particulier. Et l’école de Rhuis, qui datait des années 1960, est démontée puis remontée à l’identique dans la cour de l’école de Roberval (c’est l’actuelle classe préfabriquée du cours élémentaire).

[modifier] La remise aux pompes

La création d’un corps de pompiers est décidée en 1865 par le conseil municipal dirigé par le maire Edmond-Pierre Davène de Roberval. La municipalité achète des boyaux, des haches, des seaux, des casques, des ceintures et des sabres. Le maire offre pour sa part une pompe à incendie d’occasion. Vingt-cinq pompiers volontaires se présentent et M. Dupressoir est nommé sous-lieutenant de la Compagnie de Roberval.

La remise aux pompes est bâtie en 1866 en moellons, dans le prolongement des annexes de la mairie de l’époque. La pompe à incendie, trop vieille, doit être remplacée dès 1869, la nouvelle est montée sur charrette. Un « trapèze » (structure d’entraînement d’une vingtaine de mètres de haut) est édifiée à proximité (où se dresse aujourd’hui l’arbre de la Victoire). Treize vestes de sapeurs pompiers sont achetées en 1889.

La compagnie de Pompiers de Roberval est dissoute vers 1930. Les médailles glanées aux cours de leurs exploits furent exposées dans la mairie jusqu’à leur destruction lors de l’incendie de 1993.

[modifier] Le poteau Michelin

Ce panneau d’entrée d’agglomération du chemin d’Harcelay, en béton armé et lave émaillée, date de l’époque où le premier fabricant mondial de pneumatiques, inventeur du pneu gonflable en 1895, assurait sa publicité en équipant les routes de panneaux d’indications routières.

En octobre 1912, à l’occasion du Salon aéronautique, André Michelin lance une pétition nationale pour la numérotation des routes. Le président de la République, Armand Fallières, présent pour inaugurer cet événement, en est le premier signataire. La généralisation du numérotage des routes est approuvée par le gouvernement l’année suivante.

Toujours soucieux d’améliorer les conditions de voyage des automobilistes et de développer ses activités, le fabricant s’intéresse également, dès 1913, à la signalisation des routes. Notamment avec les fameuses bornes d’angle à quatre faces rouges et blanches. Le panneau de Roberval est probablement un peu plus récent, car c’est surtout dans les années 20 et 30 que les routes sont équipées par Michelin.

[modifier] La balance de Roberval

Depuis le 2 octobre 2005 se dresse à l'entrée du village, sous le viaduc, la plus grande balance Roberval du monde. Elle fait 2,20 m de haut, environ 6m de long et fonctionne parfaitement. Elle a été réalisée par une vingtaine de volontaires de l'association "le Trait d'Union Robervallois" en souvenir de la naissance de Gille Personne (dit "de Roberval"), inventeur de la balance à deux fléaux.

La balance géante de Roberval

[modifier] Patrimoine paysan

  • Les caves
De nombreuses caves anciennes parsèment Roberval, et, en raison de la configuration du terrain (sous-sol humide, coteaux nombreux) elles se trouvent souvent situées à l’écart des maisons. L’une d’entre elles a été creusée au bord du chemin des Carrieuses, mais il en existe d’autres chemin de Fosse, chemin d’Harcelay, route de Guidon… Elles suivent toutes le même modèle.
Deux caves de Fosse présentent des caractéristiques que l’on retrouve ailleurs dans Roberval. Contiguës, elles sont dépourvues de cage d’escalier et voûtées en berceau, aucune construction ne les surmonte. La première cave, d’une hauteur de 2,20 m sous voûte, est totalement bâtie en opus quadratum (pierres taillées), façade, piédroits, mur de fond et voûte. Le module des voussoirs passe de 12 à 28 cm de large de haut en bas. Les pierres du mur du fond mesurent toutes 28 cm de haut. Une niche perce le mur droit à 80 cm du sol, ses dimensions, exactement semblables aux pierres qui l’entourent, permettent peut-être d’y voir une cache. Une cheminée d’aération perce l’axe de la voûte, au fond de la cave. L’accès à la cave se fait par une ouverture voûtée et 3 marches. La façade semble plus récente. En pierres de tailles, elle présente un bandeau, une ouverture à cintre surbaissé à 3 claveaux et deux sommiers et une petite baie placée à gauche de l’entrée. La deuxième cave a des caractéristiques semblables hormis l’utilisation généralisée de l’appareil irrégulier.
Il est difficile de dater ces caves, mais l’utilisation de la voûte en berceau et la présence de marques de tacherons font penser à des édifices romans. La présence d’aération au-dessus des voûtes prouve qu’aucun bâtiment n’a été construit au-dessus. L’usage de ces caves à l’écart des habitations est obscur : caves à vin ?
  • La pierre levée de Fosse
Cette pierre levée, en calcaire lutétien, provient probablement du banc calcaire qui surmonte l’endroit et qui forme des corniches saillantes à mi-hauteur du coteau.
De forme pyramidale, elle mesure 1,90 m de hauteur au-dessus du sol et elle possède une section rectangulaire, orientée nord-est / sud-ouest.
On ignore l’origine de cette pierre levée : menhir néolithique ? borne marquant une ancienne limite parcellaire ?

[modifier] Patrimoine hydrographique

  • Le lavoir de Guidon
Ce lavoir, destiné au hameau de Guidon, a été recouvert d’une charpente en 1887 et restauré en 1995.
Les lavandières faisaient d’abord « essanger » le linge (tremper dans de la lessive) puis le décrassaient au lavoir. Le lendemain, les lavandières faisaient bouillir le linge dans des « cuviers » en bois d’un mètre de diamètre et haut de 40 cm. Elles déposaient au fond des bâtons de viorne ou des sarments de vigne puis un « cendrier » (drap dans lequel on mettait de la cendre) puis le linge à laver et des feuilles de saponaires séchées (ou, plus tard, de lessive de Marseille fondue à part dans une casserole). Le linge devait bouillir toute la journée. Il était ensuite transporté en brouette au lavoir pour le rincer à l’aide d’un battoir. Les lavandières s’agenouillaient dans des « bachots », boites emplies de paille et de foin, plus confortables que le sol. La lessive n’était alors faite que tous les deux mois, on comprend pourquoi !
  • Le lavoir de Fosse ou Fontaine de Gillet
La source très abondante dite « Fontaine Gillet » alimente un lavoir depuis une date indéterminée avant de former le « ruisseau du Marais » qui se jette rapidement dans le ruisseau des Aulnes-de-Fosse. Ce lavoir était destiné aux habitants de Fosse.
Un habitat, aujourd’hui disparu, se dressait dans le champ à proximité, jusqu’à la fin du Moyen Âge. Le lavoir a été relié à la route de l’Église par l’actuelle route du Marais en 1839. Elle s’appelait alors « Petite Chaussée ». Le lavoir a ensuite été recouvert d’une charpente en 1881, charpente qui sera restaurée en 1995.
  • Le lavoir de Noël-Saint-Remy
Ce lavoir, destiné aux lavandières de Noël-Saint-Remy, a été construit en juillet 1843 par Pierre Defacq. Il est recouvert d’une charpente, restaurée en 1995.
  • Le lavoir du Fond-Maillet
Ce petit lavoir recouvert d’un toit de tôles a été créé en 1881. Il desservait le hameau du Fond-Maillet. La pompe qui l’accompagne date de 1938.
  • Le lavoir de Roberval
Ce lavoir, dépourvu de couverture, servait pour laver le linge du château. Il est bâti à mi-distance entre les deux bâtiments du tir à l’arc et alimenté par une petite fontaine aux piédroits de brique et à la couverture de pierre.
  • Le pont de l'arche
Ce pont a été construit en 1853 pour remplacer le gué qui permettait au chemin des Carrieuses de franchir le ruisseau des Aulnes-de-Fosse.
Le pont de l’Arche est voûté en pierres de taille et doté de deux parapets de pierre. Il a fallu fortement rehausser le chemin pour lui permettre de franchir le pont et de rester praticable en toute saison. Cela explique que la route surplombe les maisons.
  • La citerne de Fosse
Cette citerne, destinée à fournir de l’eau aux pompiers (voir « Remise aux pompes ») est bâtie en 1888 par le maçon Alphonse Desenlis et garnie de murs de pierre. Elle mesurait à l’origine 1,50 m de profondeur et pouvait contenir 20 m² d’eau. Elle coûta à l’époque 815,32 francs.
Cinq ans plus tard, le feu détruit une maison à Fosse sans que les pompiers ne puissent l’éteindre. Une autre citerne existait à côté du presbytère (aujourd’hui, chemin privé).
  • La fontaine du château
Il s’agit d’une source couverte par un petit édifice en briques, voûté en plein cintre et muni d’une porte de bois. La fontaine est bâtie en 1899 pour garantir l’approvisionnement du quartier de la place du Château en eau potable.
  • La fontaine du Fond-Maillet
Cette fontaine, du même type que celle du château, alimentait le hameau du Fond-Maillet (créé en 1485) et sa mare au moyen d’une canalisation en grès créée en 1877.

Elle est constituée d’un édifice en briques, voûté en plein cintre et muni d’une porte de bois.

  • La fontaine des Carrieuses
Cette fontaine, du même type que celle du château, alimentait le hameau des Carrieuses. Elle est constituée d’un édifice en briques, voûté en plein cintre.
  • La fontaine du moulin
Cette fontaine, du même type que celle du château, alimentait le hameau de Guidon. Elle est constituée d’un édifice en briques, voûté en plein cintre.
  • La fontaine du dessus-du-marais
Cette fontaine présente la particularité d’être recouverte d’une dalle de calcaire. Ses montants sont en briques.

[modifier] Patrimoine de la première guerre mondiale

  • La tranchée
Une tranchée a été creusée en 1914 par le génie militaire sur le rebord du plateau du « Plant », orientée vers la vallée de Roberval. Elle est constituée d’un fossé de 30 m de long dont le plan en baïonnette est coupés à deux reprises par des chicanes de 2 m de côté.
  • L'abri 14-18
Il y avait un abri souterrain dans la cavée de Fosse, sur le côté nord, en face de la lisière du bois. L’abri était constitué d’une pièce en rondins de hêtre recouverte d’une butte de terre. Réalisé par le génie de l’armée, la tranchée et l’abri ne servirent jamais.
Les combats débutèrent dans notre région avec la destruction du pont de Verberie par les Allemands le 31 août 1914. Une rude bataille oppose les Allemands aux Britanniques à Néry (29 morts et 80 blessés). Le clocher de l’église de Rhuis est criblé par un obus allemand tiré depuis l’Orméon en novembre 1914. Les habitants de Roberval sont évacués vers le sud (par exemple à La Ferté-Allais). Senlis est prise le 3 septembre puis les Allemands sont repoussés au-delà de l’Aisne où le front se stabilise.
L’entrée de l’abri, inutilisé, sera bouchée peu après la guerre par des riverains.
  • L'arbre de la victoire
Cet épicéa a été planté en 1921 par le garde champêtre Léon Ragot à la suite d’une décision du conseil municipal du 27 novembre 1920.
Destiné à commémorer l’armistice de 1918, il se dresse à l’emplacement de l’ancien « trapèze » des pompiers (voir la « remise des pompes »).
La stèle commémorative placée au pied a été édifiée par la municipalité et inaugurée le 11 novembre 2001.
  • Le monument aux morts
Le monument aux morts de Roberval est composé d’une croix de mission en bois, sur socle en pierre, avec un crucifix en fonte, accompagnée d’une couronne tricolore en faïence et d’une plaque de marbre. Il était encadré de deux épicéas jusqu’à leur abattage récent.
Sur la plaque sont gravés les noms des « enfants de la commune morts au champ d’honneur » : J.-B Baudier, L. Lequeux, J. Lequeux, L. Personne, G. Clozier, A. Daroux et V. Personne.
Les dommages de guerre subis par Roberval ne lui seront remboursés qu’en 1925 (ils se monteront à 102 f).
  • Les tombes de poilus
La municipalité offre des concessions à perpétuité à Ses soldats le 7 novembre 1920. Leurs tombes sont encore visibles au cimetière. Les poilus de Roberval sont morts dans la Meuse, la Meurthe-et-Moselle, le Pas-de-Calais ou les Ardennes.
Le plus bel épitaphe et le plus poignant est celui écrit par le père de Jean-Baptiste Baudier mort à 26 ans : « Maudite soit la guerre, j’y ai perdu mon fils, victime innocente de la barbarie. Cher enfant, tu laisses des vieux parents dans la désolation, une fiancée éplorée, regretté de tes sœurs et beau frères. Oh ! fragilité humaine, cher fils, tu reposes loin du pays qui t’a vu naître, nous n’avons même pas cette suprême consolation de pouvoir prier sur ta tombe. Adieu ou plutôt au revoir dans un monde meilleur »…
La guerre de 1914-1918 a fait au total 8,5 millions de morts ( dont 1,5 millions de Français) et 20,5 millions de blessés (dont 3,5 millions de Français).

[modifier] Patrimoine industriel

  • Dépôt des machines
Le dépôt des machines est constitué de bâtiments de briques et d’un hangar bâti pour abriter les locomotives de la voie industrielle Villeneuve-sur-Verberie / Moru.
La première voie ferrée fut créée à la fin du XIXe siècle pour desservir plusieurs carrières et transporter leur production jusqu’aux péniches de l’Oise. Auparavant, les pierres et le sable étaient acheminés par tombereaux tirés par des chevaux. Derrière le hangar se trouvent encore les restes du « funiculaire » qui permettait d’évacuer les pierres de la carrière du Plant. Le train était également alimenté par la carrière de Villeneuve-sur-Verberie (encore en activité) et par celle de Carnage, à Roberval (détruite lors de la construction de l’autoroute).
Avant 1920, une douzaine de wagons étaient tirés par une locomotive à vapeur. Après cette date, et grâce à la pose d’une nouvelle voie provenant de Fleurines, des locomotives diesel tirent jusqu’à 22 wagons de 6 tonnes chacun.
Lors de la construction de l’autoroute, en 1964, la voie fut déposée et les matériaux sont désormais transportés par camions. Le dépôt des machines est depuis lors utilisé comme dépôt par diverses entreprises.
  • Le moulin Henry
Le moulin à eau de Roberval est cité pour la première fois en 1211 à l’occasion d’un conflit qui oppose les moines du prieuré Saint-Nicolas-d'Acy-lès-Senlis au chevalier Roger de Verberie, prévôt royal de ce bourg. Roger représente aussi les intérêts de Robert de Sacy, du chevalier Hugues de Longueau et des Venatores de Villers.
Après beaucoup de discussions, ils en viennent à l’accord suivant : le prieur de Saint-Nicolas aura la moitié du moulin, libre de toute coutume, comme elle lui a été confirmée par le roi Louis VII le Jeune (qui régna de 1131 à 1179), et les autres la deuxième moitié en indivision. Le paiement du cens et des autres dépenses générées par le moulin sera partagé pour moitié entre le prieur et les autres personnes. Il a été aussi ajouté que nul ne prendra, sous prétexte du défaut de sa partie, les meules du moulin ni les ferrements.
La famille de Sacy possède encore des droits sur ce moulin jusqu’en 1274, date à laquelle Gilles de Sacy vend tous ses droits aux moines de Saint-Nicolas d’Acy.
Quelques années plus tard, un conflit d’un autre genre oppose le nouveau seigneur de Roberval aux moines de Saint-Nicolas. Jean de Roberval dit le Gaigneur (Johannes dictus Lucrator, Dominus de Roberti-Valle) se soumet en mai 1291 à l’arbitrage de l’abbé de Saint-Denis. Il s’était emparé du moulin Henry et d’un jardin situé à Roberval, et dépendant du prieuré de Saint-Nicolas d’Acy, sous prétexte que les devoirs féodaux étaient négligés. On lui promit un cens annuel de 20 sols parisis. Il rendit les biens. Le moulin est vendu en 1528 par Olivier Bohuon, maire de Rhuis à Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval.
Au Moyen Âge, le moulin est entouré de prés, de bois d’aulnes et de tourbières : en 1390, un dénombrement de la seigneurie de Rhuis mentionne un lieu-dit « es tourbières de Vaulx dessoux le Valet Lambert, tenant au pre du molin Henry ». Un autre dénombrement de 1416 précise que « deux arpens d’aulnoy souloient estre près séans du moulin Henry ».
Des « Joyeux », soldats du bataillon d’infanterie légère d’Afrique (disciplinaire), sont logés en 1914 au moulin qui s’appelle alors Moulin Darche, du nom du dernier meunier, Édouard Darche (1891). Une lampe tombe dans la paille et met le feu. Les Joyeux s’enfuirent en sautant par les fenêtres du premier étage car celles du rez-de-chaussée étaient grillagées. Le moulin est définitivement détruit en 1918 par le maçon Georges Lequeux, il reste la grange, la rivière et le bief.
  • Le four à chaux
Ce four à chaux fut construit par le maçon George Lequeux en 1919. Il était constitué d’une tour en pierre, à flanc de talus.
On le chargeait par le haut de couches de charbon de bois et de fagots et de couches de calcaire intercalées. On allumait le tout par l’ouverture voûtée en briques situées à la base. Quand le calcaire avait brûlé, il s’était transformée en chaux vive. Le maçon la retirait du four et l’éteignait partiellement avant de pouvoir s’en servir comme d’un ciment.
  • Le viaduc de Roberval
En 1939, un projet de liaison directe Paris-Lille est mis à l’étude mais différé à cause de la guerre. Un premier projet prévoit de faire passer l’autoroute dans le vallon du Rouanne, entre les Carrieuses et Noël-Saint-Martin. Un 2e projet prévoit de franchir le vallon au moyen d’un très haut talus ! C’est finalement le viaduc qui est retenu.
Le dessin du viaduc a été réalisé en fonction des recommandations et des plans de l’architecte en chef des Monuments historiques, M. Paquet, qui voulait « allonger la ligne générale de l’ouvrage pour mieux l’accorder ( ! ! !) au style du château tout proche ». C’est M. Paquet qui est l’auteur des piles, de section octogonale s’évasant de bas en haut pour s’épanouir par un arrondi en un chevêtre aux extrémités fines.
Les travaux débutent en mars 1964. On commence par battre des pieux qu’il faut enfoncer violemment jusqu’à 16 m de profondeur, le sol étant très tourbeux. La construction des piles commence en juin 1964. Le tablier est terminé en janvier 1965 et l’ouvrage est livré par l’entreprise Léon Ballot en avril 1965.
Le résultat est un viaduc de 544 m de long, d’une hauteur maximale de 19 m avec une pente de 3,1% soutenue par 32 piles creuses. La section Paris-Roye est ouverte à la circulation le 29 novembre 1965.
Le trafic est de 34 000 véhicules/jour en 1972, 40 000 en 1987 puis explose par la suite (85 000 aux dernières nouvelles).

[modifier] Patrimoine des loisirs

  • Café « Au bien aller »
A l’origine, ce café, bâti au XIXe siècle, se nommait « au Saint-Sébastien » (voir « le Jeu d’Arc »). Le café était aussi un restaurant où la patronne préparait les repas dans une vaste cheminées de deux mètres de large. La spécialité était le « boudibi » ou « boudinée », charcuterie maison (saucisses, boudin, saucisson, jambon…). On s’occupait aussi de vendre du bois de chauffage exploité dans le domaine du château.
On buvait alors presque exclusivement de la « goutte » (eau de vie de cidre), le vin n’était guère consommé. Le dimanche, on buvait de l’absinthe, du malaga. Vers 1900, on produisait encore un peu de vin à Roberval.
Les consommateurs se distrayaient en jouant aux cartes ou au billard. En septembre 1870, des soldats prussiens viennent au café, réclament un litre d’anisette et quatre paquets de cigares à M. Gacogne et partent sans payer. Le cafetier demandera le remboursement à la commune.
A partir de 1908, une épicerie vint s’adjoindre au café, on y éditait des cartes postales de Roberval. Jusqu’en 1918, le café devait faire face à la « concurrence » de deux autres bars, qui ne servaient que de la goutte, sur la Place et à Guidon. Plus tard, le propriétaire fit le tour de Roberval avec une épicerie ambulante et donnait un bal tous les dimanches au café. :Après 1945, des projections de films précédaient le bal du dimanche.
Le café est rebaptisé « Au Viaduc » dans les années 1980 puis « Au Bien Aller » (terme de vénerie) en 1996.
  • Le pas du jeu d'arc
La Société du grand jeu d’arc de Roberval est refondée en juin 1823 par I.-C. Davène de Roberval et 21 robervallois. Le jeu d’arc, constitué de deux petits édifices placés à chaque extrémité d’une allée, est bâti en 1830.
Le « tirage de l’oiseau », placé en haut d’une perche, se faisait le premier dimanche de mai, après vêpres, et le vainqueur était proclamé « roi ». En janvier, il recevait le « bouquet » puis les archers allaient offrir le pain béni à la messe.
Interrompue à cause de la guerre de 1870, la compagnie est refondée en 1901 par Pierre de Roberval dans le café bien nommé « saint Sébastien » (patron des archers, voir « le café de Roberval ») et le jeu d’arc reconstruit à son ancien emplacement.

[modifier] Patrimoine religieux

  • L'église
L’église Saint Remy de Roberval est inscrite sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 19 août 1933. La construction de l’église s’est effectuée en quatre phases principales : VIIIe, XIe, XIIe et XVIe siècles
La plus ancienne trace historique de cette église remonte au règne de Charlemagne, dans la deuxième moitié du VIIIe siècle :
La construction de cette chapelle au cœur de la vaste paroisse de Noël provoque un procès long et retentissant entre les évêques de Soissons et de Beauvais. Alors que la première église de la paroisse (Noël-Saint-Martin) dépendait du diocèse de Soissons, l’église de Roberval, bâtie au-delà du Rouanne, limite locale avec le diocèse de Beauvais, est réclamée par l’évêque de Beauvais. Il faudra que le roi Charles le Chauve menace de détruire l’édifice en 872 pour que l’église de Noël-Saint-Remy (Roberval) soit attribuée au diocèse de Beauvais.
Il ne reste plus de cette église que quelques sarcophages retrouvés lors de fouilles archéologiques en 1982. Les murs devaient être en torchis et les toits en chaume comme c’est fréquent à l’époque carolingienne.
D’importants travaux sont entrepris dans le dernier quart du XIe siècle. Le chœur et le clocher sont reconstruits en pierre dans le style de l’église de Rhuis. Il n’en reste encore une fois que bien peu de vestiges : un bénitier (dans la nef), deux culs-de-lampe placés au-dessus d’une niche du transept méridional, et décorés de marmousets grotesques et nus, ainsi que de nombreuses sculptures romanes remployées dans les maçonneries internes du clocher actuel (chapiteaux à volutes, bases de colonnes, pierres de pyramide, claveaux, impostes…). La tête et les frises remployées au Fond-Maillet (voir ces éléments) sont probablement à rattacher à cette phase de construction.
Les travaux du XIe siècle ne concernent sans doute pas la nef. Celle-ci est rebâtie à la fin du XIIe siècle, alors que le premier seigneur de Roberval, Radulphus de Roberti Valle, est mentionné dans les textes (1171) et que la population augmente beaucoup. Cette nef, sans bas-côté, longue de 22 m et large de 7 m, bâtie en simples moellons noyés dans un mortier pour les murs gouttereaux et en pierre de taille pour la façade, se caractérise par des proportions beaucoup plus allongées (3/1) que celles que l’on rencontre généralement. C’est probablement pour pouvoir adapter une vaste nef à un chœur étroit et plus ancien. Les murs gouttereaux sont garnis de modillons sculptés et de contreforts.
La façade de la fin du XIIe siècle est bâtie en pierres de taille, elle est éclairée par un triplet de fenêtres de style transition. Le portail est de toute beauté : les piédroits comportent trois ressauts garnis chacun d’une colonnette en délit. Les six chapiteaux ornés de crochets ou de petites feuilles se détachant de la corbeille, sont typiques de la fin du 12e s. Les voussures, en plein cintre légèrement brisé, ont leurs arêtes adoucies par un tore bien dégagé qui accentue le relief de la composition et répond aux colonnettes en délits des piédroits. La voussure extérieure est soulignée par une moulure décorée de fleurs de violettes, très finement sculptées.
La dernière phase de grands travaux date de la fin du XVIe siècle. On doit sans doute la reconstruction du chœur, du clocher et des transepts et la création d’un porche au seigneur de Roberval, Jean-François de Larocque, bien qu’il fut protestant ! Les hauts piliers et les voûtes hautes et régulières confèrent une grande majesté à cette partie de l’église où seules les clés de voûtes apportent un peu de fantaisie (portrait et blason de Larocque, signature de l’architecte Thomas d’Albret, cœurs enlacés, ciseaux de drapiers…). Remarquer les magnifiques vitraux d’époque du transept sud (vie de la Vierge).
Après la Révolution, la nef fut fortement endommagée, ainsi qu’une grande partie des vitraux. En 1818, d’après le sous-préfet, « l’église est dans un tel état de délabrement qu’elle fait craindre pour sa chute prochaine ». En 1866, la nef est couverte d’une nouvelle charpente (on remplace les tuiles par des ardoises) et d’une voûte en carène de navire renversée, le carrelage est refait, les lambris du chœur sont déposés et le mur gouttereau nord de la nef est totalement rebâti (en conservant toutefois la corniche en modillons sculptés). En 1872, la couverture du clocher est refaite. Enfin, en 1876, la sacristie est reconstruite.
  • La dalle tumulaire de Aloph Climer
Cette dalle tumulaire datée de 1574 est celle de Aloph Climer (ou Clément), un militaire qui participa aux guerres d’Italie qui marquent le début du règne de François Ier.
D’après les inscriptions (aujourd’hui en partie effacées par le piétinement) Aloph Climer s’illustra en tant que capitaine des canonniers aux batailles de Pavie et du Milanais (1525) et au siège de Péronne (Somme) vers 1530. Il se bat sans doute aux côtés de François Ier et de Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval, ce qui explique sa présence ici. Autour de la dalle est gravé le texte gothique suivant :
« Ci gist Aloph Climer de son vivant caitaine des cannoniers des rois en la bataille de Pavye, siège de Peronne le mIlanais pour le service de leur maistre lequel trépassale XVejour d'octobre Mil VcLX et quatorze(1574). Priez pour son âme' »
Aloph Climer est représenté en cotte, les mains jointes, les jambes recouvertes de cuissots, genouillères, jambières et solerets, placé sous un arc en plein cintre portant un écu dont les dessins ont été martelés. Il apparaît à ses pieds, à gauche, ce qui semble être une arbalète et une javelle de carreaux liés ensemble et à droite un heaume.
La pierre voisine avec un fragment d’une deuxième dalle tumulaire très usée, où se lit simplement « Cy gilt... » et la date de « mil (?) Vc quatre et vingt » (1580), seuls fragments lisibles d’un texte gravé dans un cartouche carré placé en diagonale et dont des représentations de crânes humains s’inscrivent dans les deux angles encore visibles. Ces dalles ne sont probablement pas en place. Une troisième dalle également Renaissance sert de seuil à une entrée latérale de l’église donnant dans le croisillon nord. Seul le mot de « Roberval » est lisible.
Tout le sol de la nef a été fortement rehaussé lors des travaux du 16e s., faisant disparaître la base des colonnes du portail du 12e s. et obligeant les architectes à casser le tympan pour que le passage des fidèles reste possible.
  • La statue de Saint Remy
Cette petite statue de Saint Remy, regardant l’église qui lui est dédiée, est placée dans une niche du pignon de la maison n°2 cavée de l’Église. Le lieu-dit où elle se dresse (le « Clos-l’Abbé ») rappelle qu’ici se trouvait le premier presbytère de Roberval avant la construction du nouveau en 1788 (voir « le presbytère »). La statuette en est peut-être un souvenir. Saint Remy est le patron de la paroisse de Roberval. La plus ancienne mention écrite date de 1096 (Nota Sancti Remigii).
Saint Rémi, évêque de Reims avait sa fête fixée au 1er octobre, anniversaire d’une translation de reliques, c’est pourquoi la fête patronale de Roberval est fixée au premier dimanche d’octobre. L’évêque de Reims est très vénéré sous la dynastie mérovingienne, dès sa mort qui survient vers 533. Il existe 84 titulatures à saint Remy en Picardie, dont Barbery et Orrouy. Ce vocable est peut-être choisi dès la construction de la chapelle de Noël-Saint-Remy, mais la vie d’Hincmar, archevêque de Reims, indique qu’il trouva la mort vers 882 en fuyant devant les Normands avec les reliques de saint Rémy. Son rôle dans le règlement de la querelle des deux évêques (voir « l’église saint Remy) et dans la propagation du culte de saint Remy (il a écrit sa Vie) a peut-être poussé un évêque de Beauvais de cette époque à dédier à saint Remy la chapelle du hameau de « Noël-en-Beauvaisis ».
  • Le presbytère
La construction de ce presbytère a été projetée dès 1787 sur l’emplacement d’une vieille grange appartenant au curé Clauzier, afin de remplacer l’ancien presbytère. Ce dernier, situé juste en face de l’église (lieu-dit le Clos-l’Abbé) était en effet, d’après le curé, « envahi d’animaux de toutes espèces et inondé à chaque pluie depuis la suppression du mur de clôture qui le protégeait, les ravines ont envahi le canal et fait périr le poisson ».
Les travaux ne sont entamés par le maçon Montarrain que le 8 juillet 1789, soit trois jours avant la prise de la Bastille ! Ce n’est pourtant pas la Révolution qui va interrompre les travaux mais la mauvaise volonté des habitants de Moru qui refusent de payer pour les travaux, bien qu’ils dépendent à cette époque de la paroisse de Roberval.
Le presbytère reste longtemps inachevé : en 1798, il n’existe qu’une carcasse sans fenêtres ni portes, mal construite avec du mauvais mortier, deux murs sont déversés, lézardés et calcinés. Il a été incendié et il est vendu en 1798 comme bien national à un riche cultivateur de Verberie, Jacques Duvivier.
Le presbytère ne sera terminé et livré au curé qu’après la Révolution. L’ancien presbytère est donné au curé pour le dédommager de la perte de sa grange.
Le nouveau bâtiment est pourvu de tout le confort « moderne », jugez plutôt :
fourneau-potager avec trois réchauds en fonte, pierre d’évier en pierre dure avec évacuation en plomb vers la cour, four de cuisine sur voûte formant charbonnier, cheminées en briques, carreaux de terre cuite dans le vestibule, le rez-de-chaussée et le palier, cour pavée en grès…Une cave sera même ajoutée en 1864.
Ce presbytère abritera les curés de Roberval jusqu’en 1957, date à laquelle l’abbé Charles, curé de la paroisse depuis 37 ans, se retire. Le curé de Roberval vit depuis à Pontpoint.
  • La croix de mission du Hazoy
Ce calvaire dressé sur une éminence dominant Roberval de plus de 40 m est déjà présent sur les cartes de 1725 et le lieu-dit se nomme déjà « le Calvaire » en 1830.
Placé au-dessus d’une grotte, le calvaire est réédifié en 1909 et béni à l’issue d’une procession menée par le curé Carbonnier, de Roberval. Détruit de nouveau en 1982, il est restauré par les habitants (seule la croix de bois est changée, le christ est rénové et la base en brique est conservée) et béni par l’abbé Bureau en septembre 1989.
  • Le calvaire de Noël-Saint-Remy
Édifié sur la place de Noël-Saint-Remy (déjà présent sur les cartes de 1780), ce calvaire est composé d’un socle de pierre entouré de quatre bornes, d’une base cubique monolithique relié à une colonne de pierre par des pans inclinés. La section de la colonne est carrée à la base et hexagonale au sommet. Le sommet est composé d’une corniche hexagonale moulurée. La croix était un crucifix en fer forgé formé d’une croix très finement ouvragée et d’un christ entouré de faisceaux.
Très abîmé, le crucifix a été remplacé en 2001 par une simple croix de ciment blanc par des habitants. Cette restauration a fait l’objet d’une bénédiction en juin 2001 par le curé de Roberval, l’abbé Bureau.. Le calvaire est entouré de tilleuls replantés pour le bicentenaire de la Révolution.
  • La croix de mission de Fosse
Édifiée sur la place de Fosse à une époque inconnue (avant 1900 d’après les témoignages), cette croix qui ressemble à celle du Hazoy réédifiée en 1909 est plantée dans un socle cubique monolithique.
La procession de la Fête-Dieu s’y rendait autrefois tous les ans et un « reposoir » (composition florale sur un socle) y était déposée par les habitants.
La croix, en bois, a été changée vers 1995 par les habitants, le christ, d’origine, est en fonte. La nouvelle croix a été bénie, lors d’une cérémonie religieuse, par l’abbé Bureau. Un tilleul a été planté vers 1970 derrière le calvaire.
  • Le calcaire du Fond-Maillet
Ce calvaire est situé au pied d’une grange datant de 1891. Il a été édifié par un habitant du village. Restauré par une personne du hameau, il fut béni par l’abbé Bureau en septembre 1989.
  • Notre-Dame des Champs
Statue de la vierge à l’enfant, en fonte polychrome sur colonne de pierre et socle monolithique.
La statue fut placée ici par M. Mancheron, cultivateur à Montvinet (Pontpoint) vers 1880. La statue marque la limite entre les communes de Roberval et de Pontpoint. Elle est entourée par quatre tilleuls et deux lauriers et par des murets de pierres sèches.
La tête de l’enfant Jésus, disparue, a été remplacée curieusement par une tête de poupée en plastique !
  • La tête du Fond-Maillet
Cette sculpture énigmatique orne le pignon d’une grange du Fond-Maillet, hameau créé en 1485 à la suite du défrichement d’une partie de la forêt d’Halatte. Il s’agit d’une sculpture en masque, tout rond, avec une chevelure rejetée en arrière dégageant un vaste front, une bouche, un nez et des yeux très rapprochés et un double menton. L’apparence solaire du visage et sa facture archaïque font penser à un modillon roman tel qu’on en trouve sous la pyramide de pierre du clocher de Rhuis.
L’origine de cette tête est assez mystérieuse. Elle est scellée dans une grosse pierre d’appareil portant la date de 1891. Il s’agit probablement de la date de la reconstruction de la grange, la tête est visiblement beaucoup plus ancienne. Elle a peut-être été trouvée en démolissant le précédent bâtiment, sans doute bâti au XVIe s. A cette époque, une grande partie de l’église Saint-Remy, romane, est détruite et reconstruite. La tête prélevée dans les déblais du chantier aurait été placée là comme une divinité protectrice, sans que son origine chrétienne soit forcément connue.
  • La frise du Fond-Maillet
Outre la tête du Fond-Maillet, on retrouve d’autres éléments romans remployés dans divers bâtiments du village. Ainsi, dans une grange du Fond-Maillet, un linteau de lucarne est en fait un fragment de frise en pointes de diamants, sculptures tournées vers l’intérieur du mur.
Ces décors ornaient fréquemment les archivoltes des portails et les corniches extérieures romanes, jusqu’au XIIe siècle. Ils ont sans doute la même origine que la Tête du Fond-Maillet (voir celle-ci) : prélevés dans les décombres de l’église romane de Roberval au XVIe siècle, ils sont remployés dans des bâtiments successifs.
  • l'Hôtel de Saint-Nicolas
Le vaste édifice à étage et hautes toitures contiguë à l’église Saint-Remy présente sur sa façade arrière une ouverture (aujourd’hui obstruée) surmontée d’un arc surbaissé, typique du 15e ou du 16e s. ainsi qu’une ouverture chanfreinée. Sur sa façade tournée vers la rue, ce sont les restes d’une fenêtre à meneaux, de type 15e ou 16 s. que l’on peut apercevoir. Des lucarnes percées dans le pignon nord et sud présentent des chanfreins à 45° évoquant également cette époque. Une base de souche de cheminée en pierre de taille semble aussi médiévale.
C’est probablement ce bâtiment, qualifié de monasterium, qui est mentionné en 1227, date à laquelle il était voisin d’une maison occupée par « Hervé le charpentier ». En 1444, le monastère est nommé hostel de Noe St Remy et il est entourée de deux jardins enclos de murs. Le seigneur de Noël-Saint-Remy (également prieur de Saint-Nicolas d'Acy lès Senlis) y a toute justice en son hostel et tenures. Des sarcophages auraient été retrouvés sous la cour. Il n’est pas prouvé que des moines y aient habité en permanence mais ils en étaient propriétaires au Moyen Âge.

[modifier] Patrimoine d'origine seigneuriale

  • Château de Roberval
Le château de Roberval, dans son aspect actuel, date du XVIIIe siècle, à l’exception des hautes toitures, sans doute plus anciennes. Le prince de Soubise a profondément modifié l’édifice qui datait de la Renaissance. Il redécore la façade et les intérieurs dans le style Louis XVI (en vogue de 1755 à 1780 environ, il fait suite à la découverte de Pompéï).
La façade, entièrement modifiée dans un style assez sobre et très élégant, est ornée d’un balcon supporté par deux colonnes aux chapiteaux doriques, elles-mêmes encadrées par deux bossages de pierre typiques du style Louis XVI (voir la place de la Concorde, à Paris). La porte d’entrée, en plein cintre, présente un tympan garni de bas-reliefs. La fenêtre d’honneur, ouvrant sur le balcon, est surmontée d’une guirlande végétale tombante. Les toitures sont garnies de lucarnes au fronton triangulaire, d’œils de bœuf ovales surmontés de guirlandes et d’un bas-relief en pierre présentant lui aussi une guirlande.
L’intérieur est également remarquablement aménagé avec des consoles à triglyphes grecs supportant des corniches de pierre, des frises de palmettes, des guirlandes florales, des groupes d’enfants jouant, des médaillons sculptés, des glaces encadrées de motifs végétaux et surmontées de trumeaux sculptés en vases, des panneaux de bois peints en gris perle et sculptés d’agrafes, de bouquets et de guirlandes... L’ensemble (à l’exception des toitures) s’inspire du petit Trianon à Versailles.
Les façades, les toitures et les décors intérieurs du vestibule d’honneur, du salon d’honneur, de la salle à manger et du grand salon du château de Roberval ont été inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1993.
  • Colombier du château
Bien que déjà cité en 1411 (ung hostel, court, granche, colombier et pressouer enclos de murs avec Basse Court dudit hostel séant oudit Roberval... ), le colombier du château date pour l’essentiel de la Renaissance : de plan hexagonal, il est doté d’un larmier à hauteur du plancher du premier étage. Les murs sont couronnés d’une corniche en doucine. C’est la toiture qui est la plus caractéristique : elle est percée au sud et à l’est de deux sobres fenêtres d’envol accostées de deux pilastres avec entablement monolithique surmonté d’un fronton mouluré. La lucarne exposée au sud possède un fronton triangulaire, tandis que la lucarne orientale possède un fronton en segment de cercle. Ces éléments caractérisent généralement la deuxième Renaissance française, qui commence vers 1530 et fini vers 1560. Les dates laissent penser que les travaux ont été entrepris par le seigneur Jean-François de Larocque.
La toiture, couverte de tuiles, est surmontée d’un clocheton hexagonal en charpente recouvert d’ardoises, lui même couronné par un pigeon en plomb posé sur une sphère ornée de visages regardant vers les quatre points cardinaux, sphère surmontant elle-même un cube de plomb orné de quatre visages grimaçants. Du Moyen Âge subsiste probablement la salle basse, octogonale, voûtée en ogive avec des nervures chanfreinées, les murs sont percés de deux archères orientées vers l’église (voir « la Basse Cour »).
  • Basse cour du château
L’architecture de cette ancienne ferme remonte, dans son état actuel, au XIXe siècle, et même aux années 1920 pour la partie située le long de la rue. Pourtant, elle est citée sous ce nom en 1411 et 1416 (ung hostel, court, granche, colombier et pressouer enclos de murs avec Basse Court dudit hostel séant oudit Roberval...). Elle formait alors la basse cour (c'est-à-dire la partie agricole) du château fort de Roberval. De cette forteresse, il ne subsiste, outre la salle basse du colombier, que des vestiges entre la Basse Cour et le château actuel :
  • cinq contreforts, en pierre d’appareil, soutenant le mur longeant le chemin des Carrieuses, conservé sur 30 m de long, dont la partie inférieure, en moellons, est percée de deux ouvertures en plein cintre obstruées;
  • fossés inondés de 10 m de large formant un rectangle de 90 m X 110 m délimitant un espace de presque un hectare ;
  • mur percé de deux archères s’évasant vers l’intérieur du parc et regardant vers l’église Saint-Remy ;
  • de nombreux fragments de céramique médiévale épars dans les labours des environs ;
  • une excavation allongée, artificielle et inexpliquée. Il est probable qu’on ait prélevée ici la terre nécessaire à la confection d’une motte pour la forteresse primitive.
Il est possible d’identifier les fossés aux douves d’une ancienne forteresse de taille moyenne et dans les autres vestiges les traces de constructions annexes (barbacane ?).
  • Parc du château
Le parc de Roberval dans sa quasi totalité (40 hectares) est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 29 mars 1947.
S’étendant sur les communes de Roberval et de Rhuis, une partie du parc est sans doute réaménagée vers 1760 par le prince de Soubise. Il est probablement le commanditaire du jardin potager à la française, attribué à l’école de Le Nôtre ( le paysagiste était mort depuis 1700 mais son œuvre était encore imitée 60 ans plus tard). D’après le plan de Roberval levé à l’époque du prince, l’espace rectangulaire cerné par les anciennes douves médiévales, délimitant un espace de presque un hectare, est divisé en quatre parties régulières par des espaliers et des allées. Chacun des quartiers est lui-même divisé en quatre rectangles allongés. Soubise conserve la perspective (aujourd’hui disparue) percée par Larocque sur 700 m dans le prolongement du château, à travers prés et bois, en direction des collines de Rhuis. Un belvédère de style Louis XVI est édifié par Soubise au sommet du Mont Catillon (en dehors du périmètre inscrit).
La plus grande partie de l’actuel parc de Roberval est un jardin à l’Anglaise, type de parc mis à l’honneur dans notre région par le marquis de Girardin en 1776. Le parc de Roberval doit donc être postérieur, créé par M. Davesne de Fontaine qui achètera le domaine en 1784. Il n’apparaît d’ailleurs pas sur le plan de 1780, contrairement au jardin à la française. Il est composé des éléments classiques des jardins à l’Anglaise : rivière artificielle, prairies, bois, fontaines de rocaille, pièce d’eau dotée d’une « île aux peupliers », ponts, perspective…
Il reste quelques arbres remarquables, souvent centenaires : tulipier de Virginie, thuya géant qui s’est marcotté naturellement, cèdre du Liban, hêtre pourpre, marronnier, tilleul…
  • Souterrain de Fosse
Une tradition orale relevée au XIXe siècle situe à Fosse un « hôtel des monnaies ». Au centre du hameau, un départ de souterrain semble médiéval.
L’entrée débouche dans une maison, la descente dans le souterrain s’effectue par 5 marches monolithiques, dont deux enfouies en raison de l’exhaussement du sol. La maison présente sur son pignon une lucarne chanfreinée du type de celle du « monastère saint Nicolas ». La construction du souterrain peut remonter aux XIe /XIIe siècles comme le laissent supposer la présence d’une voûte en berceau, de marques de tacherons et des 40 cm d’exhaussement du sol, comparable à celui de la nef de l’église Saint-Remy.
Après son effondrement, le boyau à été utilisé comme cave, peut-être après rétrécissement de son ouverture.
Le boyau passait sous le chemin de Fosse avant de se diriger vers le nord-nord-ouest. Il est difficile de connaître l’usage du bâtiment que ce souterrain desservait. Il s’agit peut-être de l’hôtel des monnaies cité plus haut ou d’un simple petit hôtel seigneurial. Ce souterrain ne traversait probablement pas la colline pour déboucher à Moru, à 800 m de là. Cela aurait représenté des travaux par trop considérables. Il est plus probable que, comme cela se voit généralement, le boyau débouche dans les bois surmontant Fosse, à 150 m à peine de son entrée.
  • Perspective du château
En 1753, le seigneur de Roberval, Charles de Rohan, prince de Soubise, fait réaliser une promenade-perspective (l’actuelle route de l’Église) entre son château et l’église du village, afin de remplacer le chemin tortueux et souvent inondé qui partait de l’actuelle « Basse Cour » du château (n° 1 chemin des Carrieuses).
Les travaux sont réalisés gratuitement par les Robervallois au titre de l’impôt féodal de la corvée. Soubise, bon prince ( !), offre le terrain nécessaire.
La Chaussée Neuve, comme on l’appelle alors, est un axe rectiligne de 1540 m de développement constitué (à l’époque) d’un fort remblai planté d’arbres. La moitié de ces arbres, devenus centenaires, seront d’ailleurs abattus en 1853 pour financer la construction de l’école.
La perspective porte le nom d’« allée du Château » en 1825 puis d’« avenue du Château » en 1852 avant d’être rebaptisée, curieusement, « route de l’Église » vers 1978 (mais ce n’est désormais plus une perspective : la SANEF, méprisant une fois de plus les riverains, a choisi de planter en 1964 deux piliers du viaduc au beau milieu, rompant ainsi un des seuls exemples d’urbanisme du siècle des Lumières dans un village de l’Oise).
  • Platanes de la place
Les deux platanes qui ornent la place du Château sont particulièrement impressionnants, principalement celui de gauche qui atteint une circonférence de 5,20 m à hauteur d’homme, son « jumeau » ne mesurant « que » 4,70 m. A titre de comparaison, le plus haut platane parisien (celui du Bois de Boulogne) mesure 4,45 m de circonférence et date de 1847.
On ignore quel est leur âge, mais le diamètre du tronc d’un platane prenant en moyenne 70 à 90 cm par siècle selon les conditions, ils ont peut-être été plantés à l’époque où le Prince de Soubise rénove la château et le parc (vers 1760-1770). Si leur croissance a été plus rapide (ce qui est probable compte tenu de l’humidité du sol), ils n’ont peut-être que 180 ans et datent donc des années 1830 . Ils sont aujourd’hui sur le domaine public.

[modifier] Patrimoine scientifique

La tradition locale avance que c’est dans cette petite maison des Carrieuses qu’habita Gilles Personne de Roberval, le célèbre inventeur de la balance à 2 fléaux dite balance de Roberval. Les derniers membres de cette famille à Roberval (Marie-Eugènie et Armand Personne, frère et sœur) y vécurent en tous cas jusqu’à il y a peu, ils sont décédés respectivement en 1962 et 1989. L’architecture actuelle remonte pour l’essentiel au XIXe siècle.

[modifier] Patrimoine récemment disparu

De nos jours encore, malgré l’intérêt grandissant du public pour notre patrimoine, certains éléments disparaissent irrémédiablement. Parmi tant d’exemple récents, citons pêle-mêle :

  • la croix forgée du calvaire de Noël-Saint-Remy, remplacée par une croix en ciment en 2001 (fig. 51) ;
  • la belle girouette paysanne, découpée d’une bêche et d’une fourche à deux dents et qui se trouvait sur une maison du Fond-Maillet (n° 3) avant sa restauration (fig. 52);
  • le crucifix en bois qui ornait le porche de l’église et qui a disparu (fig. 53);
  • l’enseigne d’un débit de tabac qui mentionnait « Régie des Contributions Indirectes, Débit de Tabac, Manufacture impériale »., effacée lors de la restauration de l’édifice (2 chemin de Fosse) (fig. 54).

[modifier] Patrimoine écologique

[modifier] Sites écologiques majeurs

  • La pelouse calcicole de Fosse
Cet espace escarpé et dominant le vallon de Fosse fut longtemps dévolu au pâturage itinérant des moutons. Cette utilisation pastorale a permis le maintien d’une pelouse rase aux espèces botaniques très variées. A la disparition de l’élevage ovin au début du XXe s., les lapins ont pendant un temps pris le relais pour entretenir ce milieu. Aujourd’hui, la végétation arborée est en passe d’envahir la pelouse qui a déjà disparu à environ 50%.
Au milieu des Genévriers, des Pins sylvestres (plantés) et des plantes aromatiques (Origan vulgaire, Thym serpolet…), on peut trouver les orchidées les plus diverses et les plus somptueuses de nos régions et surtout les moins courantes. Parmi les espèces rares en France, citons la très étrange Limodore à feuilles avortées, à la longue hampe violette sans feuilles (protégée en Picardie) ainsi que l’Orchis militaire, dont les trois pétales supérieurs se réunissent curieusement en forme de petits casques de soldats. D’autres orchidées sont un peu plus répandues comme l’Ophrys abeille et l’Ophrys mouche ressemblant à s’y méprendre aux insectes qui leur ont donné leur nom. On trouve aussi l’Orchis singe et l’Orchidée bouc. Mais d’autres fleurs rares en France accompagnent les orchidées de Fosse, parmi lesquelles l’Anémone pulsatille, l’Epipactis brun rouge, (assez rare), l’Euphorbe de Séguier (rare), le Fumana vulgaire (rare, protégée en Picardie), le Genêt des teinturiers, la Germandrée des Montagnes (assez rare, protégée en Picardie), la Véronique couchée (rare) …

La pelouse calcicole de Fosse, à Roberval est très menacée : par le « refermement » causée par la croissance des arbres et le manque d’entretien, mais aussi parfois par l’érosion des sols provoquée par le piétinement et la pratique de la moto verte. Espace protégé au titre de site de la vallée de la Nonette et de ZNIEFF.

  • Les coteaux de la Cavée des Rois
Il s’agit essentiellement de coteaux boisés appartenant aux habitats suivants : tillaie-frênaie des expositions froides à Tilleul à larges feuilles ; hêtraie-chênaie pédonculée neutro-acidicline à Gaillet odorant ; hêtraie-chênaie Lauréole ou Laîche glauque, hêtraie-tillaie des pentes colluvionnées à Gouet tacheté et Mercuriale vivace et chênaie pédonculée neutrophile à Primevère élevée.
D’autres habitats plus courants se rencontrent aussi : fourrés à Noisetiers communs et Clématite des haies, Frênes, Saules marsault ou Erables sycomores… On trouve également ici le Polystic à aiguillon (fougère assez rare, elle a déterminé l’existence de la ZNIEFF)… Ce milieu n’est pour l’instant pas très menacé, sauf par le « grignotage » urbain. Espace protégé au titre de zone ND, de site de la vallée de la Nonette, de ZNIEFF et, ultérieurement, de site Natura 2000.
  • Les cavées (des Rois, Fosse, Martine, Carnage)
Les vallons de Roberval se terminent par des gorges étroites et encaissées, les « cavées ». Il y règne une forte humidité en toutes saisons, génératrice d’une végétation exubérante dont la densité se traduit par une pénombre permanente. Elles sont souvent empruntées par des chemins qui remontent au temps des Gaulois. On y trouve toute une série de fougères comme le Polystic à aiguillon (assez rare), le Cystopteris délicat ou la fameuse « langue de cerf » (la Scolopendre). D’épais coussins de mousse (Thuidie à feuilles de Tamarins ou Thamnie queue de renard) tapissent les rochers éboulés. Les mousses et fougères comptent parmi les plus anciens végétaux présents sur la planète. Au-dessus des cavées croissent les hêtres, chênes, frênes, tilleuls, noisetiers, érables et saules déjà cités pour la cavée des Rois. Ces cavées sont les territoires de prédilection des chevreuils, des blaireaux, des renards, des lapins de garenne, des sitelles torchepot ou des roitelets huppés. Roberval compte quatre cavées : la cavée des Rois (zone Natura 2000, ND et ZNIEFF), la cavée de Fosse (zone ND et ZNIEFF), la cavée Martine (Zone ND) et la cavée Carnage (Zone ND). Ce milieu n’est pour l’instant pas très menacé, sauf par les risques de dépotoirs dans certains cas.
  • Les grottes (du calvaire, aux Renards)
Il existe deux grottes naturelles sur le territoire de Roberval. La grotte du Calvaire est située au-dessus de l’église, sous une croix. La grotte aux Renard est située sur le coteau de Fosse. Ces deux grottes, la première assez vaste, la seconde plus réduite, sont issues de l’érosion des sables de Cuise qui ont dégagé les entablements de calcaire lutétien qui les surmontaient. Ces grottes, à l’hygrométrie constante, abritent de nombreux terriers de renards ou de lapins mais aussi des chauves-souris comme les pipistrelles. A Fosse, deux espèces de chauves-souris très rares dans toute la France ont été identifiées dans des caves : le Vespertilion de Bechstein et le Vespertilion à oreilles échancrées. Une chauve-souris peut, en une nuit, attraper 500 à 1000 insectes ! Ces espèces sont menacées par la modification de leur habitat (fermeture des caves), les pesticides, la diminution de la quantité d’insectes ou le dérangement. Toutes les chauves-souris sont protégées par la loi.
  • Les zones humides (du Marais, du Rouanne, de Brune) (fig. 59)
Plusieurs marécages et tourbières sont présents à Roberval (des Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie dioïque et Consoude officinale). Ces zones humides constituent de très riches biotopes : on y trouve des aulnes, des saules, des trembles, des carex, des roseaux (massettes ou phragmites), des lentilles d’eau, du cresson, des joncs, des iris d’eau... Ces zones marécageuses sont très fréquentées par les sangliers, chevreuils ou cerfs qui viennent y boire et se vautrer dans la boue (le souillard) pour se débarrasser des parasites. On y observe occasionnellement des hérons cendrés, des busards des roseaux, des chevaliers culblanc, des ragondins, des rainettes… Les trois zones humides de Roberval sont le Marais (13 ha, ZNIEFF et zone ND), les marécages du Rouanne (une bande étroite de 19 ha entre Noël-Saint-Martin et le Moulin-Joncoy, ZNIEFF et zone ND pour la moitié sud, parc inscrit du Château pour la partie centrale) et deux petits marécages à la Brune (rue des Ecoles, 1 ha, zone ND) et à la cavée des Rois (2 ha, ZNIEFF et zone ND). Ces marécages sont très menacés par le drainage, la plantation d’espèces étrangères (peupliers hybrides), le remblaiement ou le « grignotage » par l’urbanisation. C’est regrettable car ces zones humides jouent un rôle majeur dans l’équilibre hydrologique, agissant comme des éponges se gorgeant d’eau en saison humide et restituant cette réserve en été. Plus important encore, elles assurent l’épuration de l’eau avant de la restituer à la nappe phréatique.

[modifier] La protection du patrimoine écologique

La qualité exceptionnel du patrimoine paysager de Roberval est reconnue depuis longtemps par les naturalistes mais aussi, depuis les années 1970, par les différents services publics (Parlement européen, ministères de la Culture, de l’Agriculture ou de l’Environnement, Commune). C’est ainsi que toute une série de classements ont permis de garantir jusqu’à aujourd’hui une véritable qualité écologique à la commune. Certaines de ces protections, les moins contraignantes, concernent toute la superficie communale. D’autres sont plus restrictives et donc plus localisées.
  • Le Parc Naturel Régional « Oise-Pays de France » (sur toute la commune)
Tout le territoire de la commune de Roberval est compris dans le Parc Naturel Régional Oise-Pays de France créé en 2004. Roberval est considéré comme une Zone d’Intérêt et de Sensibilité Paysagère. Selon le PNR, cet espace jouent un rôle primordial dans l’identité et la qualité paysagère du territoire du Parc. De plus, le Parc a défini un « corridor biologique » qui passe sous le viaduc et qui permet à la grande faune (cerfs, chevreuils et sangliers essentiellement) de circuler entre les massifs de Halatte et de Compiègne.
  • Le site inscrit de la Nonette (sur toute la commune)
Toute la commune de Roberval est intégrée à la protection du site de la vallée de la Nonette, inscrite au titre des Sites Naturels le 6 février 1970. La Nonette est une petite rivière située à 11 km de Roberval. Affluent de rive gauche de l’Oise, elle naît à Nanteuil-le-Haudouin et se jette dans l’Oise à Gouvieux après un parcours de 41 km.
  • La ZNIEFF « Vallons de Roberval et de Noël-Saint-Martin » (sur 220 ha à Roberval)
Les "zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique" (ZNIEFF) créées à partir de 1982 par le ministère de l'Environnement sont devenues aujourd'hui un des éléments majeurs de la politique de protection de la nature. Elle représentent les secteurs de plus grand intérêt biologique ou écologique du territoire national. (présence d'espèces protégées, associations d'espèces ou espèces rares, menacées ou caractéristiques du patrimoine régional);
La ZNIEFF n° 0327 s’étend du chemin d’Harcelay à Moru et du chemin Vert aux bois de Rhuis. Elle comprend les zones ND (voir ci-dessous) des coteaux de Fosse, de la Cavée des Rois, du marais de Fosse et des marais du Rouanne.
  • Les zones ND (sur 211 ha)
Les zones ND du plan d’occupation des sols de Roberval sont les zones protégées au titre des sites et paysages (ainsi que les zones inconstructibles en raison des risques). La commune de Roberval compte 211 hectares de zones ND (43% de sa superficie), s’étendant sur le bois du Plant, le bois du Croquet, les bois contigus à la forêt d’Halatte, les bois s’étendant sur les différents coteaux de la commune ainsi que sur les fonds humides du Marais de Fosse, de Brune et du vallon du Rouanne. Dans ces zones, seuls les travaux d’amélioration de l’habitat sont autorisés, à l’exclusion de toute construction ou défrichement. Il est possible de déclasser ces zones en cas de révision du Plan Local d'Urbanisme.
La totalité de la forêt d’Halatte a été déclarée « site classé » le 5 août 1993. A Roberval, cette zone classée englobe les bois et champs contigus à la forêt, hameau du Fond-Maillet compris, jusqu’au chemin Pontois, soit environ 36 ha. Ce site comprend la zone ND des bois de la Gruerie et du Fond-Maillet.
  • La zone Natura 2000 des coteaux de la cavée du Roi (sur 20 ha à Roberval)
Le réseau Natura 2000, initié après l’adoption de la directive européenne « Habitats » en mai 1992, est un ensemble de sites qui seront gérés pour la conservation de leur patrimoine biologique exceptionnel au niveau de l’Union européenne. La zone Natura 2000 « cavée des Rois à Roberval » recouvre 43 ha de coteaux surplombant la cavée des Rois (dont une vingtaine d’hectares sur la commune de Roberval). Ce site est un sous-ensemble du site « coteaux et vallée de l’Automne » proposé pour être intégré au réseau Natura 2000. Les sites qui seront retenus par les ministères de l’environnement et de l’agriculture pour ce réseau pourront bénéficier de financements de l’État et de l’Europe pour la mise en œuvre d’une gestion conservatoire.
  • Le site inscrit du parc du Château (sur 7 ha à Roberval)
La totalité du parc du château de Roberval est inscrite au titre des sites depuis le 27 mars 1947, soit 7 ha sur la commune de Roberval (voir plus haut, le patrimoine bâti). La partie située sur la commune de Roberval est délimitée par le chemin du Moulin, la route de Guidon, le chemin des Carrieuses et l’ancienne ruelle des Dîmes.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Homme de guerre protestant, corsaire, courtisan de François Ier vice-roi du Canada, explorateur du passage du Nord-Ouest, seigneur de Roberval, Moru, Rhuis, constructeur du colombier de Roberval et de l’église Saint-Remy de Roberval.
Mathématicien, physicien, philosophe, professeur au collège royal, participe à la fondation de l’Académie des Sciences, inventeur de la balance à 2 fléaux dite balance de Roberval, vulgarisateur à destination des artisans.
  • Capitaine Parage
Homme de guerre révolutionnaire, capitaine de la Compagnie de Crépy en Valois à la bataille de Lille en 1792.
La France révolutionnaire entre en guerre contre l’Autriche le 20 avril 1792. Les Autrichiens, qui possèdent l’actuelle Belgique, s’approchent de Lille avec leurs armées le 3 septembre. Le gouvernement de la Convention doit recruter des volontaires pour combattre. L’un d’eux, le citoyen Parage, de Roberval, est élevé au grade de capitaine et reçoit le commandement de la compagnie de Crépy-en-Valois.
Après 4 mois de combats, Parage retourne à l’arrière avec ce qui reste de sa compagnie. Il est reçu le 30 décembre 1792 à la mairie de Verberie, alors chef-lieu de canton. Le capitaine Parage demande la permission d’y déposer l’étendard de sa compagnie. Ce dépôt sera l’occasion d’une grande cérémonie patriotique le 6 janvier 1793.
Le capitaine Parage entre dans la salle des séances à la tête de ses 42 hommes. Il fait un discours dans lequel il rappelle les vertus civiques et le courage dont firent preuve ses hommes dans divers combats. Puis il déclare « je suis heureux de déposer à la mairie ce guidon qui a été le signe de ralliement devant l’ennemi ». Le maire de Verberie et ses conseillers font ensuite quelques discours avant d’accorder à ceux des soldats qui sont « restés fidèles au drapeau sous le feu de l’ennemi » une gratification de dix francs. Le capitaine Parage désigne alors 34 de ses hommes.
Cette cérémonie nous montre l’importance que revêt le culte des valeurs civiques et la propagande pour la « défense de la Révolution » sous la Convention.
Seigneur de Roberval, Rhuis et Saint-Germain lès Verberie, homme de guerre, ministre des rois Louis XV et Louis XVI, libertin, ruiné par l’« affaire du collier ». Il est le créateur de la perspective qui relier le château et l’église de Roberval. La sauce Soubise lui doit son nom
Charles de Rohan, prince de Soubise et d'Epinoy et duc de Ventadour, hérita de la seigneurie de Roberval, Rhuis et Saint-Germain lès Verberie en 1749 à l’âge de 34 ans. Il succède à son fameux grand-père, Hercule Mériadec de Rohan, mort sans enfant vivant et devient ainsi duc de Rohan-Rohan. La seigneurie appartient depuis 1641 à la célèbre famille qui donna à la France un archevêque (Henri de La Mothe-Houdencourt, seigneur de Roberval de 1641 à 1684), une gouvernante des enfants de Louis XIV (Charlotte, duchesse de Ventadour, seigneur de nos village de 1684 à 1691) et plusieurs princes dont Louis-Charles de la Tour d’Auvergne, prince de Turenne, seigneur de 1691 à 1692.
Très attaché à sa seigneurie, pourtant modeste, de Roberval, Soubise y vient surtout entre 1749 et 1756, avant d’être occupé par la guerre de Sept Ans. C’est probablement ce prince qui fait profondément modifier l’aspect du château de Roberval pour le mettre à la toute dernière mode. Lorsqu’il en hérite, le bâtiment date encore pour l’essentiel de l’époque de Larocque, le colonisateur du Canada. Il présente alors un plan en croix et une décoration qui évoque la deuxième Renaissance française (vers 1530/1560).
Le prince de Soubise fait abattre l’aile nord, puis redécore la façade et les intérieurs dans le style Louis XVI (en vogue de 1755 à 1780 environ et inspiré par la découverte de Pompéï). La façade, entièrement modifiée dans un style assez sobre et très élégant, est ornée d’un balcon supporté par deux colonnes aux chapiteaux doriques, elles-mêmes encadrées par deux « échelles » de pierre typiques du style Louis XVI (voir la place de la Concorde à Paris). La porte d’entrée, en plein cintre, présente un tympan garni de bas-reliefs. La fenêtre d’honneur, ouvrant sur le balcon, est surmontée d’une guirlande végétale tombante . L’avant-corps ouest est orné d’un œil de bœuf également surmonté d’une guirlande et les hautes toitures (sans doute plus anciennes car on préfère les terrasses sous Louis XVI) sont garnies de lucarnes au fronton triangulaire, d’œils de bœuf ovales surmontés de guirlandes et d’un bas-relief en pierre présentant lui aussi une guirlande.
L’intérieur est également remarquablement aménagé avec des consoles en triglyphe grec supportant des corniches de pierre, des frises de palmettes, des guirlandes de feuilles de chêne, de laurier ou d’olivier, des groupes d’enfants jouant, des médaillons sculptés en vases avec deux chutes de feuillages et un nœud de ruban au sommet, des glaces encadrées de motifs végétaux et surmontées de trumeaux sculptés en vases, des panneaux de bois peints en gris perle et sculptés d’agrafes, de bouquets et de guirlandes... L’ensemble (hormis les toitures) s’inspire beaucoup du Petit Trianon par Gabriel (1764). Les façades, les toitures et les décors intérieurs du vestibule d’honneur, du salon d’honneur, de la salle à manger et du grand salon du château de Roberval ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1993.
Le parc est sans doute également réaménagé mais on ignore le rôle exact du prince de Soubise dans son aspect actuel. Il est sans doute le commanditaire du jardin potager à la française, attribué à l’école de Le Nôtre ( le paysagiste était mort depuis 1700 mais son œuvre était encore imitée 60 ans plus tard). D’après un plan de Roberval levé à l’époque du prince (voir plus bas), l’espace rectangulaire cerné par les anciennes douves médiévales, formant un rectangle de 90 m x 110 m délimitant un espace de presque un hectare, est divisé en quatre parties régulières par des espaliers et des allées. Chacun des quartiers est lui-même divisé en quatre rectangles allongés. Soubise conserve la perspective (aujourd’hui disparue) percée par Larocque sur 700 m dans le prolongement du château, à travers prés et bois, en direction des collines de Rhuis . Sur le mont Catillon, un petit belvédère en forme de temple circulaire, coiffé d’un dôme de pierre supporté par des colonnes doriques, semble lui aussi de style Louis XVI. Le parc de Roberval dans son ensemble est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 29 mars 1947.
Le prince de Soubise donne ensuite de grandes réceptions au château et le loue parfois également (il faut bien rentabiliser les travaux !) à de grandes familles comme celle des Trudaine, riches négociants d’Amiens.
En 1753, Soubise fait réaliser une promenade-perspective (l’actuelle route de l’Église, à Roberval) entre son château et l’église du village, afin de remplacer le chemin tortueux et souvent inondé qui partait de l’actuelle « Basse Cour » du château. Les travaux sont réalisés gratuitement par les Robervallois au titre de l’impôt féodal de la corvée. Soubise, bon prince ( !), offre le terrain nécessaire. La Chaussée Neuve, comme on l’appelle alors, est un axe rectiligne de 1540 m de développement constitué (à l’époque) d’un fort remblai planté d’arbres. La moitié de ces arbres, devenus centenaires, seront d’ailleurs abattus en 1853 pour financer la construction de l’école.
Par malheur, la SANEF, méprisant une fois de plus les riverains, a choisi de planter en 1964 deux piliers du viaduc au beau milieu de la perspective, rompant ainsi un des seuls exemples d’urbanisme du siècle des Lumières dans un village de l’Oise.
A partir de 1780, Soubise tente également de mettre en valeur les pentes sablonneuses des coteaux de Roberval-Rhuis en y faisant planter des pins noirs. Malgré les destructions dues au passage de l’autoroute, il en reste de magnifiques descendants au-dessus de Noël-Saint-Remy, dominant le vallon de leur majestueuse silhouette sombre.
Mais le prince de Soubise ne pourra pas transmettre sa seigneurie à ses deux filles. Roberval sera en effet concerné par la célèbre escroquerie du « collier de la reine ». Pour résumer l’affaire, on dira que le cardinal de Rohan, frère de Soubise et amant de Marie-Antoinette, achète pour le compte de cette dernière, à crédit, un magnifique collier au prix faramineux de 1 600 000 livres . Il le confie ensuite à une certaine Jeanne de la Mothe-Valois qui promet que Marie-Antoinette le rembourserait. En fait, l’aventurière vend le collier et Marie-Antoinette, qui n’était pas au courant, refuse de payer le cardinal. Un procès suivra au cours duquel ce dernier sera innocenté mais devra néanmoins rembourser le bijoutier. La famille du cardinal l’aide alors à réunir la somme et en particulier le prince de Soubise qui doit vendre la seigneurie de Roberval. Celle-ci recouvre alors, outre Roberval, Rhuis et Saint-Germain-lès-Verberie, les hameaux de Bacouël, Noël-Saint-Remy, Noël-Saint-Martin et Montvinet. Soubise vend le domaine 190 000 livres le 27 novembre 1784 à Achille-René d’Avesne de Fontaine. Mais cette somme, dérisoire au regard du prix du collier (à peine plus d’un dixième !) profitera surtout aux créanciers de Soubise. Roberval était hypothéqué !
Le prince de Soubise, beaucoup plus présent à Roberval que ses prédécesseurs, restera donc dans les mémoires locales pour avoir profondément modifié l’environnement des Robervallois en redécorant le château, en créant la promenade-perspective de l’église et en boisant les coteaux en pins noirs.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Roberval sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes


[modifier] Sources

  • Inventaire photographique et historique du patrimoine sur la commune de Roberval (2003), avec l'aimable autorisation de Jean-Marc Popineau, président du Trait d'Union Robervallois