Moulin à eau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Un moulin à eau, ou moulin hydraulique, est une installation destinée à utiliser l'énergie mécanique produite par le courant d'un cours d'eau qui est amenée au moulin par un bief. Dans des régions côtières, les mouvements de marée ont été aussi mis à contribution pour faire fonctionner des moulins.

Ancien mécanisme de moulin à eau
Ancien mécanisme de moulin à eau
Moulin à eau.
Moulin à eau.
Moulin à eau de Braine-le-Château  (XIIe siècle)
Moulin à eau de Braine-le-Château (XIIe siècle)
Castanet-le-Haut (34) - Moulin du Nougayrol. Remarquer la cuve pour stocker l'eau nécessaire au fonctionnement et la conduite pour amener cette eau.
Castanet-le-Haut (34) - Moulin du Nougayrol. Remarquer la cuve pour stocker l'eau nécessaire au fonctionnement et la conduite pour amener cette eau.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le moulin à eau, attesté en Europe depuis l'antiquité (il est décrit dans le Traité d'architecture de Vitruve[1]), est plus ancien que le moulin à vent. Il se développe parallèlement à la disparition de l'esclavage à partir du IXe siècle : l'utilisation de l'énergie hydraulique plutôt qu'animale ou humaine permet une productivité sans comparaison avec celle disponible dans l'antiquité (chaque meule d'un moulin à eau peut moudre 150 kg de blé à l'heure ce qui correspond au travail de 40 esclaves)[2]. Le moulin à eau, tout comme le moulin à vent, a été supplanté au XIXe siècle par l'arrivée de la machine à vapeur, puis par le moteur électrique.

[modifier] Technique

Dans la majorité des cas la roue à aubes est verticale (axe horizontal) :

  • Dans un moulin au fil de l'eau, c'est le courant du cours d'eau ou du bief qui entraîne la roue à aubes par sa partie inférieure.
  • En conduisant l'eau au-dessus de la roue, c'est la chute de l'eau qui transmet son énergie à la roue ; l'usage de roues à godets permet un rendement supérieur.
  • L'eau peut aussi arriver sous la roue, pour lui transmettre une partie de son énergie cinétique.

À partir de la révolution industrielle, et plutôt au XXe siècle, certains moulins utilisent une roue horizontale (à axe vertical) également dite « turbine », en particulier dans le cas des moulins « à retenue », qui sont en général de taille modeste. Le niveau d'eau est maintenu à une hauteur suffisante en amont du moulin par un barrage ou un seuil muni d'un déversoir. Ce matériel est réputé blesser ou tuer les poissons, alors qu'ils franchissent sains et sauf les roues à aube.

Dans tous les cas une grille protège la roue ou la turbine des branches, troncs ou objets amenés par le courant qui pourrait endommager ces pièces. Cette grille doit être nettoyée régulièrement.

Dans certaines installations, l'eau nécessaire au fonctionnement est amenée par une conduite dans une cuve attenante au moulin et stockant cette eau.

L'énergie produite par un moulin à eau est utilisée localement. Elle est transmise et éventuellement démultipliée mécaniquement à l'appareil à mouvoir, par l'intermédiaire d'engrenages ou de courroies.

[modifier] Usages

Les moulins à eau étaient utilisés pour de multiples usages avant l'ère industrielle, comme :

  • moudre des céréales, l'usage le plus ancien ;
  • dans l'industrie forestière, les scieries ;
  • pour le textile : foulons, métiers à tisser ;
  • pour le travail des métaux : meules, forges, marteaux pilons ;
  • pour actionner des pompes.
  • moulin à papier : du XIIIe au XVIIIe siècle, l'énergie du moulin servait à réduire les chiffons détrempés en pâte à papier en actionnant des pilons munis de pointes. Au XIXe siècle, elle actionne en outre la machine à papier en continu. Mais le terme moulin est alors abandonné au profit du terme papeterie.
  • produire de l'électricité avec un générateur

Quelques exemples de sites qui utilisent (ou utilisaient) cette énergie hydraulique :

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les moulins à eau.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Jean Gimpel, La révolution industrielle du Moyen Age, Éditions seuil 1975 p 129-130
  2. Jean Gimpel, La révolution industrielle du Moyen Age, Éditions seuil 1975 p 149-150