Hêtraie

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Une hêtraie est une forêt où prédomine le hêtre. Du latin fagus, hêtre, fagea, hêtraie ; ancien français fay ; breton faou, hêtre.

La toponymie offre Le Faouët (Côtes-d'Armor) et Le Faouët (Morbihan), Faymont, Villers-la-Faye, etc.

Le terme fays (prononcé fayï) est par ailleurs également usité en Belgique, notamment en toponymie.

Il existe différents types de hêtraie en fonction du sol (calcaire ou acide).

Sommaire

[modifier] Hêtraie-Sapinière sur sol acide

[modifier] Description

Forêt montagnardes des massifs siliceux,les hêtraies sapinières sur sol acide, dîtes "acidiphiles", sont dominées par le hêtre. Ce dernier forme soit des peuplements purs, soit des peuplements mixtes avec le sapin pectiné. L'acidité et la sécheresse relative du substrat freinent la décomposition de la litière qui s'accumule dans les parties peu ou pas pentues. Composée d'espèce acidiphiles, la strate herbacée est donc généralement peu développée. Les plantes les plus fréquentes telles que la canche flexueuse, le fétuque ovine et la luzule blanc-de-neige, croissent en petites touffes.

[modifier] Variantes

Cet habitat varie surtout en fonction de la fraîcheur de la station et de la localisation géographique. La fétuque ovine caractérise les stations sèches dans les pentes fortes. La fougère des hêtres et le gaillet à feuilles rondes sont typiques des stations plus fraîches. La saxifrage à feuilles en coin n'est présente que sur le Mont Lozère. A l'inverse, la petite pyrole y manque mais n'est pas rare à l'Aigoual. Dans certains sites, le sapin prédomine, favorisé par les coupes de hêtre ou comme essence de reboisement.

[modifier] Flore caractéristique

Gaillet à feuilles rondes (Galium rotundifolium), hêtre (Fagus sylvatica), maïanthème à deux feuilles (Maïanthemum bifolium), mélampyre des prés (Melampyrum pratense), petite pyrole (Pyrola minor).

[modifier] Flore compagne

[modifier] Faune remarquable

Cet habitat est fréquenté par des mammifères tels le cerf élaphe et la martre.

Oiseaux: Autour des palombes, Bec-croisé des sapins, Chouette de Tengmalm, Circaete Jean-le-blanc, grand tétras, Grimpereau des bois, Pic noir.

Reptiles: Coronelle lisse, Orvet, Vipère aspic.

Amphibiens: Crapaux communs, Grenouille rousse, Salamandre tachetée (répartis de façon dispersée).

Insectes: Rosalie des alpes.

[modifier] Valeur écologique

Peu menacées, les hêtraies-sapinères sur sol acide sont répandues sur l'ensemble du territoire du Parc national des Cévennes. Certaines stations de plantes rares, situées par exemple dans les localités naturelles du sapin pectiné du Mont Lozère, sont d'une grande valeur patrimoniale. Les groupements riches en houx sont d'intérêts communautaire.

[modifier] Usages

  • Agropastoraux : Sylvopastoralisme.
  • Forestiers : Sylviculture et exploitation du bois de hêtre et de sapin.
  • Traditionnels : Chasse, cueillette de champignons.
  • Touristiques : Intérêt esthétique des vieilles forêts de hêtres et de sapins.

[modifier] Evolution

Les hêtraies-sapinières acidiphiles forment le stade final de la succession végétale dans les stations acides des massifs silicieux du territoire du Parc National des Cévennes. Elles sont souvent issues d'anciens pâturages mis en défense lors des grands travaux de reboisement amorcé vers la fin du XIXeme siècle. Aujourd'hui, la plupart des peuplements sont parvenus à maturité et ne présentent guère d'évolution majeure.

[modifier] Entretien

Cet habitat profite de l'expansion actuelle de la forêt. Il est exploité selon une sylviculture qui vise à se rapprocher des fonctionnements naturels. Il est souhaitable d'éviter de planter tout autre résineux que le sapin pectiné. Douglas, épicea, pins noirs et sapins non autochtones sont, si possible, à exclure. Privilégier les peuplements irréguliers et composés de diverses essences est favorable aux insectes et aux oiseaux. Leurs cortèges s'enrichiront si les boisements comportent des arbres de fort diamètre, morts ou dépérissants. La régénération naturelle de hêtres et de sapins doit être favorisée, ainsi que le mélange avec des essences secondaires. En raison de leur intérêt écologique, certaines vieilles hêtraies de l'Aigoual et du Mont Lozère sont classées en réserves biologiques. D'autres sites, comme les stations riches en lichens et les zones de reproduction des oiseaux patrimoniaux, nécessitent également une gestion sylvicole adaptée.

[modifier] Voir aussi

Guide du naturaliste Causses Cévènnes écrit par le Parc National des Cévennes

[modifier] Liens internes