Risle

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Risle
la Risle en aval de Pont-Audemer
la Risle en aval de Pont-Audemer
Longueur 159 km
Débit moyen 14 m3.s-1
mesurés à estimé à l'exutoire
Quillebeuf-sur-Seine
Surface du bassin 2 310 km2
Régime pluvial océanique
Se jette dans Seine
Bassin collecteur Seine
Pays France France
Cours d’eau - Hydrologie

La Risle (ou Rille), Risela au Moyen-Âge[1], est un fleuve aux eaux vives de Normandie, long de 159 kilomètres.

Sommaire

[modifier] Hydrographie

Cette rivière prend sa source dans l'Orne, à Planches[2], entre dans le département de l'Eure à Herponcey (anciennement Saint Denis d'Erponssai), limite du département de l'Orne, près de Rugles, coule du sud au nord-ouet en se dirigeant un peu à l'est et se jette dans l'estuaire de la Seine, à la Rocque, au-dessous de Quillebeuf. Sa vallée parcourt le pays d'Ouche puis, à l'approche de son embouchure, forme la séparation naturelle entre les deux plateaux du Lieuvin et du Roumois.

La Risle, comme l'Iton, disparaît momentanément : elle se perd dans une bétoire, à Châtel-la-Lune, non loin du Moulin-Chapelle, et, dans sa direction souterraine, qui est de 5 kilomètres 1/2, elle passe sous la forêt de Beaumont, et reparaît près de l'ancien château de Groslay, à la fontaine Roger, que la tradition a surnommée la Fontaine Enragée[3].

Par des travaux faits à la fin du XVIIe siècle, ce fleuve avait été rendu navigable, depuis son embouchure jusqu'à Pont-Audemer ; il y remontait des bateaux de plus de cent tonneaux, qui venaient échanger les denrées étrangères contre les produits de son territoire et de son industrie, et faisaient de cette ville le centre d'un commerce très étendu ; mais l'inondation de 1711, causée par le débordement extraordinaire de la Risle, a emporté la tête du bassin et fait dans le canal des excavations et des atterrissements (amas de terres, de sables apportés par les eaux) tels que, depuis cette époque, on n'a pas essayé de réparer le dommage[4].

Dernier affluent de la Seine (rive gauche), qu'elle rejoint dans son estuaire, la Risle, d’un point de vue administratif, est un cours d’eau non domanial, à l’exception du secteur allant de Pont-Audemer à l’estuaire de la Seine qui appartient au domaine maritime.

[modifier] Affluents

La Charentonne est son principal affluent. Elle reçoit également le Finard, le Sommaire, le ruisseau du Bec, la Véronne et le Sébec.

[modifier] Localités traversées

La Risle traverse, entre autres, L'Aigle, Rugles, Beaumont-le-Roger, Brionne, Montfort-sur-Risle et Pont-Audemer.

[modifier] Hydrologie

Comme l'Iton voisin, la Risle est une rivière remarquablement régulière. Son débit moyen annuel, calculé sur 41 ans à Pont-Authou (de 1967 à 2007), est de 12,1 m³ par seconde pour une surface de bassin de 1 800 km² (soit 78 % de la totalité).

La rivière présente un régime très régulier, avec de faibles fluctuations saisonnières de débit. Les hautes eaux sont hivernales et se montent entre 15,3 à 17,0 m³ de janvier à mars inclus. Les maigres d'été, d'août à octobre, sont confortables et caractérisés par une faible baisse du débit moyen mensuel vers 8,4 à 9,1 m³ par seconde[5].

Le VCN3 peut chuter jusque 4,4 m³, en cas de période quinquennale sèche, ce qui reste très confortable. Rappelons que le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.

Les crues sont généralement peu importantes mais nullement inexistantes. Ainsi le débit instantané maximal enregistré a été de 115 m³ par seconde le 26 mars 2001, tandis que la valeur journalière maximale était de 87,2 m³ par seconde le même jour. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 68 m³ par seconde, le QIX 20 de 78 m³ et le QIX 50 de 92 m³. Les QIX 2 et QIX 5 valent quant à eux respectivement 42 et 58 m³ (voir note [6] ). D'où il ressort que les crues de mars 2001 étaient exceptionnelles, de l'ordre de la crue qui ne se produit qu'une fois par siècle ou crue centennale.

La lame d'eau écoulée dans le bassin est de 212 millimètres annuellement, un peu inférieure à la moyenne du bassin versant de la Seine (220 à 240 millimètres). Le débit spécifique ou Qsp se monte dès lors à 6,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin, ce qui est fort modéré et nettement moindre que les cours d'eau de l'ouest normand.

[modifier] Orthographe

Si la seule graphie employée aujourd'hui est "Risle", se conformant à celle de l'usage local, cela n'a pas toujours été le cas. La carte de Cassini mentionne le fleuve avec le nom "Rille", et cette orthographe fut la seule officielle jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Les anciens documents ne permettent pas de départager, malgré un avantage certain pour l'orthographe avec "s". En voici trois exemples :

  • S. Paulus super Rislam (cartulaire de Préaux, XIIIe s.)
  • Mons Fortis super Rillam (registre d'Odon Rigaud, XIIIe s.)
  • S. Philbertus super Rislam (Pouillé de Lisieux, XVIe s.)[7]

[modifier] Références

  1. Orderici Vitalis in "Historiæ ecclesiasticæ libri tredecem"
  2. Laurent Colombe La Risle : fleuve de Normandie Une histoire d'eau - Auto-Edition au profit de la rénovation d'un moulin à eau sur la Risle - Imprimé en France - Jouve, 11, bd de Sébastopol, 75001 Paris N°323485H - Dépôt légal : Mars 2003
  3. De nombreux auteurs signalent cette particularité, notamment : Auguste Le Prevost, dans ses " Notes pour servir à la topographie et à l'histoire des communes du département de l'Eure, 1849", Jean François Gabriel Vaugeois, dans son " Histoire des antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs, 1841", CH. Piquet, géographe du Roi et S.A.R. Mgr le Duc d'Orléans, dans leurs "Notes pour servir à la topographie et à l'histoire des communes du département de l'Eure par Dictionnaire géographique universel contenant la description de tous les lieux du globe intéressants sous le rapport de la géographie physique et politique, de l'histoire, de la statistique, du commerce et de l'industrie, par une société de géographes, tome huitième, à Paris chez les éditeurs A.J. Killian, libraire, rue de Choiseul n°3, quai de Conti n°17".
  4. Bulletin de Académie Ebroïcienne suivant les règlements de l'ancienne Société de l'Agriculture, Sciences, Arts et Belles Lettres du département de l"Eure, première partie, CH. Achaintre, fils, imprimeur de l'Académie, Louviers, 1834
  5. Banque Hydro - Station I0211010 - La Risle à Pont-Authou (ne pas cocher la case "Station en service")
  6. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est à dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est à dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
  7. Dictionnaire du patois normand, Evreux 1879.

[modifier] Voir aussi