Rishonim

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Les Rishonim (sing. Rishon), grandes figures du judaïsme médiéval, littéralement "Les Premiers" ou "Les Anciens" (commentateurs) sont les Rabbins et Posqim qui vécurent de l’ère comprise entre les Gueonim et le Choulhan Aroukh, c’est-à-dire de 1250 à 1500.

[modifier] Le judaïsme médiéval

La distinction entre Rishonim et Gueonim est d’ordre plutôt historique qu’halakhique. Un Rishon peut aussi bien contester l’opinion d’un autre Rishon que celle d’un Gaon, mais son opinion n’est valide qu’à la condition de se baser sur celle d’un Amora.

Le judaïsme médiéval est dominé par trois grands courants :

  • l’approche philologique, dont la plus grande figure est indubitablement Rachi. Ils s’attellent à la poursuite de la tâche entreprise par les Gueonim, à savoir commenter le Tanakh, principalement la Torah, en se concentrant moins sur le drash, les allégories et leçons morales contenues ou interprétables à partir des Écritures, que sur le pshat, le sens simple des versets, respectant la structure et le sens du verset sans s’encombrer de phraséologie inutile. On leur doit la clarification de textes antiques et obscurs, comme le Talmud, et une bien meilleure compréhension du sens.
  • l’approche « philosophique », influencée par deux écoles de pensée, principalement : le néo-platonisme, dont le grand représentant est Abraham ibn Ezra, et la philosophie aristotélicienne dont le géant fut incontestablement Maïmonide, et dont l’influence sur la pensée juive est sans doute la plus profonde. On peut dire que toute approche philosophique postérieure du judaïsme médiéval, était de savoir si on partageait son opinion, avec ou sans réserve, ou si on s’y opposait.
  • l’approche « mystique », dont la Provence fut un grand centre, où la kabbale se transmet dans un secret jalousement gardé, avant de diffuser en Espagne, où Nahmanide la fait transpirer dans ses commentaires, et où Moïse de Léon découvre (ou "redécouvre" ?) le Zohar. Après l’expulsion d’Espagne, le centre se déplace en Terre d’Israël, et s’établit à Safed.

La séparation est bien sûr fort artificielle. Ainsi, Nahmanide mêle mystique et philosophie dans ses commentaires basés sur l’étude de celui de Rachi, le commentaire d’Abravanel peut être considéré comme ayant assimilé et synthétisé les trois courants, le RaVad III, ardent pourfendeur des idées de Maïmonide, est un Kabbaliste hautement réputé, Moïse Cordovero écrit « le Kabbaliste et le philosophe ».

On peut cependant esquisser une différence assez notée entre les approches sépharade et ashkénaze des textes : depuis Isaac Alfasi à Yossef Karo, en passant par Maïmonide, le judaïsme oriental cherche principalement à extraire le contenu législatif du Talmud afin d’établir un code de la loi juive, alors que le judaïsme ashkénaze se focalise plutôt sur le sens, ainsi que l’illustreront plus tard les débats dialectiques dans les académies talmudiques lituaniennes ou polonaises.

[modifier] Quelques Rishonim suivant l'ordre chronologique (liste non exhaustive)

  • Dunash ben Labrat, grammairien et poète du Xe siècle.
  • Rabbenou Gershom, talmudiste et législateur du XIe siècle, Allemagne
  • Rachi, (Salomon ben Ytzhak), commentateur et talmudiste du XIe siècle, France
  • Isaac Alfasi, (le Rif), talmudiste et codificateur nord-africain du XIe siècle.
  • Maïmonide, Moshe Ben Maimon, (Rambam), philosophe, talmudiste et codificateur andalou du XIIe siècle
  • Tossafistes, (Tosfot) disciples de Rachi en France et en Allemagne, du XIe au XIIIe siècle.
  • Yehuda Halevi, (Kuzari), philosophe, théologien, poète du XIIe siècle, Espagne-Caire (en route vers la Terre Sainte)
  • Abraham ibn Daud, (Sefer HaKabbalah), philosophe espagnol du XIIe siècle.
  • Abraham ibn Ezra, (Even Ezra), exégète et poète du XIIe siècle.
  • Asher ben Yehiel, (Rosh), talmudiste et codificateur du XIIIe siècle, Allemagne et Espagne
  • Samuel ben Judah ibn Tibbon, traducteur des écrits de Maïmonide, XIIIe siècle, France
  • Nahmanide, Moshe ben Nahman, (Ramban), commentateur, talmudiste et kabbaliste espagnol du XIIIe siècle.
  • Salomon ben Adret, (Rashba) talmudiste espagnol du XIIIe siècle.
  • Abba Mari, (Minhat Kenaot), talmudiste du XIIIe siècle, France.
  • Yaakov ben Asher, (Baal HaTourim), Talmudiste du XIIIe au XIVe siècle, Allemagne et Espagne.
  • Gersonide, Levi ben Gershom, (Ralbag), philosophe et talmudiste du XIVe siècle, France.
  • Hasdai Crescas, (Or Hashem), talmudiste et philosophe du XIVe siècle
  • Efraim Elnekave, (Ha Rav), talmudiste et médecin du XIVe siècle, Espagne, Afrique du Nord.
  • Don Isaac Abravanel, philosophe et exégète du XVe siècle, Portugal, Espagne, Venise.
  • Yossef Karo, talmudiste et codificateur du XVe au XVIe siècles, Espagne, Israël.


Grandes figures du Judaïsme médiéval

Rabbenou Guershom (de Mayence, Meor HaGola) · Dunash ben Labrat  · Moshe haDarshan · Isaac Alfasi (le Rif) · Rachi · Tossafistes · Bahya ibn Paquda  · Salomon ibn Gabirol ·Juda Halevi · Moïse ibn Ezra · Abraham ibn Ezra · Maïmonide (Rambam) · Abraham ibn Daud Halevi · Abraham ben David de Posquières · Yona Gerondi (Rabbenou Yona) · Nahmanide (Ramban) · Nissim Gerondi · Salomon ben Aderet (le Rashba) · Abba Mari · Isaac ben Chechet (le Ribach) · Moïse Narboni · Joseph ibn Caspi · Hasdaï Crescas  . Zerahia Gerondi · Yom Tov Asevilli (le Ritva) · Asher ben Yehiel (le Rosh) · Yaakov ben Asher (le Baal HaTourim) · Shimon ben Tsemah Duran (le Rashbats) · Levi ben Gershom (Gersonide, Ralbag) · Isaac Abravanel · Joseph Karo