Moïse Cordovero

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Rabbi Moshé ben Yaakov Cordovero (1522, Espagne - 1570, Safed (Israël)), connu aussi par le surnom de Ramaq (acronyme de Rabbi Moshe Qordovero) est un Rabbin et philosophe médiéval, mais surtout l’un des plus grands Kabbalistes du Judaïsme.

[modifier] Biographie

Son lieu de naissance est inconnu, mais sa famille était à n’en pas douter établie à Cordoue, avant l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492. Il s’établit et mourut dans la ville Safed en Terre d'Israël, qui deviendrait bientôt, et notamment par son impulsion, un centre réputé de la Kabbale.

Le Ramaq fut réputé pour sa prodigieuse érudition, tant dans le Talmud que dans la philosophie, et ce dès son plus jeune âge. En 1538, à 16 ans, il fut l’un des rabbins qui reçurent leur semikha (ordination) de Rabbi Jacob Berab, les autres étant Joseph Karo, futur auteur du Choulhan Aroukh et maître du Ramaq en Halakha, Moïse de Trani, Joseph Sagis et Moïse Alhish. Il était le benjamin de ces sages, qui jouissaient tous à cette époque d’un plus grand renom que lui.

La tradition veut qu’en 1542, âgé de 20 ans, une “voix céleste” engage le Ramaq à étudier la Kabbale aux côtés de son beau-frère, Salomon Alkabetz, rabbin, mystique et poète, auteur, entre autres, du Lekha Dodi. Moshe Cordovero est donc initié aux arcanes du Zohar, et le maîtrise bientôt complètement, mais il y déplore un manque de structure et de précision dans les enseignements.
Il s’attelle alors à la rédaction de deux ouvrages qui feront sa célébrité : Or Yakar et Pardes Rimonim, achevé en 1548.

Vers 1550, Moïse Cordovero fonda une académie d’études kabbalistiques à Safed, qu’il dirigea jusqu’à sa mort, 20 ans plus tard. Il étudia avec Isaac Louria à l’arrivée de celui-ci à Safed, et eut comme disciples de grands kabbalistes, parmi lesquels Haim Vital, qui répandit plus tard les enseignements de la Kabbale lourianique, et Eliyahou di Vidas, auteur du Reshit Hokhma.
Selon la tradition, il reçut également de fréquentes visites du prophète Elie.

[modifier] Œuvres

  • Or Yakar (Lumière précieuse), un commentaire du Zohar en seize volumes.
  • Pardes Rimonim (Champ de grenades). La grenade présente une symbolique particulière dans le Judaïsme : d’abord coriace, elle contient une multitude de grains, chacun procurant un délicieux goût en soi. Cet ouvrage est une systématisation de tous les systèmes de pensée kabbalistique, des origines à l’époque de Moïse Cordovero. Celui-ci tente en outre de concilier les écoles de pensée antérieures avec les enseignements du Zohar, en vue d’en démontrer l’unité essentielle et la base philosophique.
    Il n’hésite pas à affirmer que le Rambam, le plus grand philosophe du Judaïsme, grand opposant au mysticisme, n’a pu aborder ces enseignements car certaines clés de la Sagesse lui faisaient défaut.
  • Tomer Dvora (Le palmier de Déborah, allusion au palmier sous lequel Déborah rendait la justice), dans lequel il utilise le concept kabbalistique des Sephirot afin d’expliquer un système de morale et d’éthique.
  • Or Ne’erav, une justification de l’étude de la Kabbale, et une exhortation à le faire.
  • Elimah Rabbati, un traité de problèmes kabbalistiques.