Richard de Millau

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Richard de Millau (Milhau) (1165 c. - † 15 février 1121)

Il est le fils de Richard II, vicomte de Millau et de Rixinde de Narbonne. Abbé de Saint-Victor de Marseille (1079-1106), archevêque de Narbonne (5 novembre 1106 - † 15 février 1121) puis cardinal et légat pontifical, il est le pilier de la politique du pape Grégoire VII[1]. Son neveu Atton de Bruniquel devient archevêque d'Arles en 1115[2].

[modifier] Biographie

Catalogne
Catalogne
L'abbaye de Saint-Victor en 1818
L'abbaye de Saint-Victor en 1818

Richard joue un rôle important dans l'implantation des moines victorins de Marseille au sein de la cité narbonnaise, malgré l'opposition canoniale. A la fin du XIe siècle, il tend aussi, par une politique matrimoniale, à unir les grands lignages de Provence avec ceux du Languedoc ou de la Catalogne. Son action est probablement prépondérante lors de l'avènement de la deuxième maison des comtes de Provence. Le 3 février 1112 à Saint-Victor de Marseille et non à la cathédrale Saint-Trophime d'Arles alors capitale du comté de Provence[3], le comte de Barcelone Raimond Bérenger épouse Douce la fille aînée de Gerberge de Provence, comtesse de Provence. L'Eglise qui profite de l'absence de la maison de Toulouse[4] aurait pu avoir arrangé ce mariage. Edouard Baratier[5] écrit :

Cette union a peut-être été favorisée par la cardinal Richard de Millau, ancien abbé de Saint-Victor, devenu archevêque de Narbonne. En un minimum de temps plusieurs donations successives légitiment l’autorité du comte barcelonais sur la Provence.

On peut également rappeler que l'abbaye de Saint-Victor avait à cette époque de nombreux domaines en Catalogne, ce qui explique probablement les contacts de l'Eglise avec les princes Catalans par l'intermède d'anciens abbés de ce monastère. Quoiqu'il en soit, par ce mariage, le comté de Provence passe grâce à une série de donations, de la comtesse Gerberge de Provence à Raimond Berenger[6].

[modifier] Notes

  1. Martin Aurell, Jean-Paul Boyer Noël Coulet - La Provence au Moyen Âge, page 42
  2. D'après Joseph Vaissète (Histoire générale de Languedoc (1841), page 44) Richard de Millau serait le grand-oncle de Douce et l'oncle du futur archevêque d'Arles, Atton nommé en 1115.
    Ce dernier (NDLR / Richard de Millau), qui se dit parent (consanguineus) et ami de Bernard-Aton vicomte de Beziers, avoit en effet, en 1112, un neveu appelle Aton : enfin Aton archevêque d'Arles, vécut dans une très-grande union avec Richard archevêque de Narbonne, et passa une partie de sa vie auprès de lui. Le crédit qu'avoit celui-ci en Provence , où il avoit été abbé de S. Viclor de Marseille, et où Douce sa petite nièce étoit comtesse d'Arles, aura beaucoup contribué sans doute à faire élire Aton son neveu archevêque de cette ville.
  3. La présence en 1112 de l'archevêque banni Aicard au diocèse d'Arles, explique probablement en partie une cérémonie en dehors de la cité arlésienne.
  4. L'Eglise se heurte alors à cette époque aux comtes de Toulouse : excommunication de Raymond IV de Toulouse en 1076, soutien de la maison de Toulouse à Aicard, l'archevêque d'Arles destitué en 1080, ... . Elle profite de l'absence du comte alors en croisade (le comte Bertrand meurt en Palestine en 1112) pour sécuriser l'héritage de la Provence dans des mains plus dociles en unissant l'héritière de cette province aux comtes de Barcelone.
  5. Cf. Histoire de la Provence, page 135.
  6. Par son mariage avec Douce, fille de la comtesse Gerberge de Provence , le comté de Provence échut au comte de Barcelone Raimond Bérenger qui s'empressa alors de se manifester en Provence pour faire valoir ses droits.