Raymond Aubrac

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Raymond Aubrac

Nom Raymond Samuel
Naissance 31 juillet 1914
à Vesoul, France
Nationalité France France
Profession Ingénieur
Formation Ponts et Chaussées
Distinctions voir ici
Autres fonctions Résistant
Famille Lucie Samuel, née Bernard, son épouse

Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel[1], est né le 31 juillet 1914 à Vesoul dans une famille juive. Ingénieur civil des Ponts et Chaussées (promo 1937), il s'engage avec son épouse Lucie dès 1940 dans la Résistance à Lyon en prenant le pseudonyme Aubrac afin d'échapper aux persécutions de l'occupant. Aux côtés d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie, il participe en région lyonnaise à la création du Mouvement Libération-Sud qui se fédérera avec Combat et les FTP pour former l'Armée secrète, pendant la résistance à l'occupation nazie de la France, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Biographie (1914 - )

[modifier] Les années de résistance

En 1943, Raymond Aubrac fait alors partie de l'état-major de l'Armée secrète (AS) sous l'autorité du général Charles Delestraint. Il est arrêté par la police lyonnaise le 15 mars 1943, puis relâché. Lucie organise, peut-être avec son mari, l'évasion de l'hôpital de l'Antiquaille de leurs compagnons Serge Asher (pseudonyme : Ravanel), Maurice Kriegel-Valrimont (Fouquet-Valrimont) et François Morin dit Marchal (alias Forestier). Le 21 juin, il est à nouveau arrêté, cette fois-ci par la Gestapo, à Caluire, avec Jean Moulin (pseudonyme : Rex ou Max) notamment. En outre sont arrêtés: le docteur Frédéric Dugoujon, leur hôte de la villa Castellane, Aubry (Avricourt et Thomas), Bruno Larat (Xavier-Laurent Parisot), Lassagne (Lombard), les colonels Lacaze et Schwartzfeld (Blumstein). René Hardy (alias Didot) parvient à s'enfuir dans des conditions controversées qui le rendent suspect de trahison.

En septembre 1943, Lucie Aubrac, se fait passer pour un médecin pendant quelques jours, le temps de prendre contact, à l'hôpital de Saint-Étienne avec quatre résistants arrétés dans cette ville, blessés, dont Robert Kahn, (chef des MUR de la Loire, et frère de Pierre Kahn-Farelle, Pierre-des-Faux papiers) et d'organiser le 6 septembre une exfiltration des quatre résistants avec un commando de faux gestapistes censés les conduire à un interrogatoire.

Aubrac est emprisonné à la prison de Montluc de Lyon. Refusant de laisser son mari aux mains des bourreaux nazis, Lucie Aubrac monte une opération armée pour le libérer. Elle alla voir plusieurs fois, le 28 ou 29 juin et en septembre, en personne, le chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie, et le pria de la laisser voir son prétendu fiancé dont elle était enceinte et d'autoriser leur mariage en prison. Lors de cette visite, elle lui fit parvenir les plans de l'évasion. C'est pendant un transfert, le 21 octobre 1943, que Lucie et ses compagnons attaquèrent, boulevard des Hirondelles, le camion allemand, dans lequel se trouvaient quatorze résistants dont son mari. Quatre allemands furent tués pendant l'attaque et les résistants parvinrent à s'évader[2].

Après cette évasion, Lucie, Raymond et leur fils entrent dans la clandestinité. Ils parviendront à rejoindre Londres en février 1944, où Lucie accouchera aussitôt de leur deuxième enfant. Le film Lucie Aubrac réalisé en 1997 par Claude Berri, relate ces évasions.

Au 6 juin 1944 il est délégué à l'Assemblée Consultative d'Alger ; le 6 août 1944, un arrêté du C.F.L.N. le nomme commissaire de la République pour la zone qui sera libérée par le débarquement en Provence programmé pour le 15 août suivant (ce qui équivaut grosso modo au rôle de préfet de région[1] Provence Alpes-Côte d'Azur). Il est remplacé fin janvier 1945 par Paul Haag.

Raoul Dautry, ministre de la Reconstruction, le nomme alors commissaire aux Travaux pour la Bretagne, puis responsable national du déminage, poste qu'il occupe jusqu'au départ de Dautry fin 1945.

[modifier] Les années d'après-guerre

En 1948, il crée l'entreprise Berim (Bureau d'études et de recherches pour l'industrie moderne), qui est un bureau d'études, société d'ingénierie.

En juillet 2003, il participe à l'appel « Une autre voix juive », qui regroupe des personnalités juives solidaires du peuple palestinien, pour une paix juste et durable au Proche Orient.

Il continue à participer à la vie citoyenne, prenant des positions tranchées comme lorsqu'il signe ainsi, en août 2006, un appel contre les frappes israéliennes au Liban, paru dans Libération et l'Humanité, à l'appel de l'UJFP dont il est adhérent.

[modifier] Bibliographie

  • Où La Mémoire s'attarde, Editions Odile Jacob, 1996

[modifier] Distinction

  • Officier de l'Ordre Ouissam alaouite
  • Ordre de l'amitié de la République socialiste du Viet-Nam

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. ab Voir notamment [1]
  2. À plusieurs reprises, Lucie Aubrac s'est élevée publiquement contre le fait qu'on la créditait de la libération de son seul mari, en se référant à des dates différentes. Elle précisait : "Non, de 14 résistants, dont mon mari" (Source : rediffusion d'une interview de Lucie Aubrac en 1996 (Europe 1, 15 mars 2007).
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