Libération-Sud

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Libération.


Libération[1] est un mouvement de Résistance français de la période 1940-1944 créé dans la zone libre (zone sud). C'est l'un des huit mouvements de résistance qui constituent le Conseil national de la résistance (CNR).

Sommaire

[modifier] Historique

Le mouvement est créé en 1941 en zone sud, par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Il associe autour de lui, des hommes et des femmes provenant de milieux divers, marqués par un engagement antérieur dans la construction du Front populaire ou dans le mouvement syndical. Un des traits particulier de Libération est le rassemblement dans un même mouvement de résistance de militants issus de la CGT tels Maurice Kriegel-Valrimont, Alfred Malleret-Joinville, de la CFTC comme Yvon Morandat, des intellectuels, tel Jean Cavaillès, des militants de gauche sans appartenance partisane, Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Pascal Copeau ou des membres d'un des deux grands partis du Front populaire.

L'activité première du mouvement Libération, est l'édition et la diffusion d'un journal, Libération, auquel le mouvement donnait son nom. En retour, le journal est la colonne vertébrale à partir de laquelle s'organise l'activité du mouvement.

L'organisation se structure en 7 régions qui couvrent l'ensemble de la zone sud. Parmi elles, deux sont particulièrement fortes : la région 3, autour de Lyon, nœud central du mouvement, et la région 6, autour de Toulouse. A la "propagande-diffusion" du journal s'agrège progressivement d'autres secteurs d'activité : le service des faux-papiers, le service social et le service de « l'action politique », dont le responsable est en fait le numéro 2 du mouvement. Ce fut d'abord Jacques Brunschwig puis Pascal Copeau lui succède.

En 1942, Raymond Aubrac demande à Maurice Kriegel-Valrimont d'organiser la branche militaire du mouvement.

Très tôt des contacts sont engagés entre le mouvement, émanation de la Résistance intérieure et Londres, où le général de Gaulle fait vivre la France libre. En mai 1942, Emmanuel d'Astier, le chef charismatique du mouvement fait le voyage de Londres et y rencontre de Gaulle. Quand celui-ci, en novembre 1943, crée le Comité français de la Libération nationale (CFLN), c'est d'Astier qu'il choisit comme commissaire à l'Intérieur. Cette nomination vaut au mouvement Libération une reconnaissance incontestable.

[modifier] Le journal Libération

En juillet 1941, Raymond Aubrac et Emmanuel d'Astier de la Vigerie lancent Libération, le journal clandestin du mouvement. L'aventure éditoriale commence par un tirage à 10 000 exemplaires pour le premier numéro. En atteignant de pointes de 200 000 exemplaires tirés, il va devenir l'un des plus importants et des plus diffusés des journaux de la Résistance avec Combat. De 1942 à avril 1944, date de son arrestation le rédacteur en chef en fut le journaliste-écrivain Louis Martin-Chauffier.

A la libération de la France, en août 1944, le journal reparaît au grand jour, dirigé par d'Astier. Dès le 21 août il devenait quotidien. Il paraît jusqu'en 1964.

Son titre, sera ultérieurement repris par Jean-Paul Sartre et Serge July pour la création de leur journal.

Icône de détail Article détaillé : Libération (journal, 1941-1964).

[modifier] Quelques membres du mouvement

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes & références

  1. On appelle également le mouvement Libération-Sud pour le distinguer de Libération-Nord, un mouvement de la zone Nord qui lui est complètement indépendant.

[modifier] Bibliographie

  • Annette Kahn Robert et Jeanne" aux Editions Payot (un récit documentaire qui se déroule pour une large part à Lyon sous l'Occupation)
  • Laurent Douzou : La désobéissance, histoire du Mouvement Libération-sud, Editions Odile Jacob, Paris, 1995
  • Claude Estier : La gauche hebdomadaire, 1914-1962, Collection Kiosque, Armand Colin, 1962
  • Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français, Editions Ouvrières, volumes 16-44, 1919-1939 />
  • Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier Mouvement Social, 1940- mai 1968. Tome 1, Editions de l'Atelier, Paris 2006 : Notice Emmanuel d'Astier de la Vigerie, signée Laurent Douzou.
  • Francis Crémieux : entretiens avec Emmanuel d'Astier, Editions Pierre Belfond, Paris, 1966

[modifier] Articles connexes