Rafle

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Une rafle est une arrestation en masse d'une partie ciblée d'une population, faite à l'improviste et organisée par la police. Ce type d'arrestation est basée sur l'effet de surprise, afin notamment d'empêcher les personnes visées par l'arrestation de s'organiser pour y échapper.

Sommaire

[modifier] En France

[modifier] Rafles de Juifs pendant la seconde guerre mondiale

On attribue souvent le nom de rafles aux arrestations opérées par les polices françaises et allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale sur les Juifs en vue de leur déportation.

La plus célèbre de ces opérations est la rafle du Vél' d'Hiv' (1942).

[modifier] Rafles pendant la Guerre d'Algérie

Afin de lutter contre l'indépendance de l'Algérie qui se dessine entre 1958 et 1962, le gouvernement de l'époque permet des interpellations à plus grande échelle : plusieurs rafles ont lieu à Paris, mais aussi Alger.

Maurice Papon est nommé Préfet à Paris en 1958. À plusieurs attentats perpétrés sur le sol algérien, il répond à Paris par des rafles de Français musulmans d’Algérie. Une « Force de police auxiliaire » est mise en place, et soupçonnée de pratiquer la torture. En parallèle, des suspects peuvent être interpellés et arrêtés, sur simple décision administrative au Centre d’Identification de Vincennes ou au Palais des Sports.[1].

Lors de la Bataille d'Alger, 20.000 autochtones sont arrêtés arbitrairement, mais à peine plus de 16.000 sont relâchés. Le général Massu, dans son livre « la Vraie Bataille d'Alger » explique qu'un peu plus des 3.000 personnes manquantes ont subi le sort des « crevettes Bigeard » (les deux pieds noyés dans du béton, et les personnes jetées par hélicoptère dans la mer).

[modifier] Rafles d'étrangers en situation irrégulière depuis 2003

L'utilisation du terme « rafle » pour désigner les opérations de police récentes visant à l'arrestation d'étrangers en situation irrégulière fait polémique. Si un tel vocable a été repris, c'est à cause de la technique spectaculaire de clore toutes les issues, les rues d'un quartier et parfois aussi le Métro à grand renfort de police, où tout le monde est embarqué pour vérification de papiers.

En France, des militants favorables aux sans-papiers utilisent le terme rafle pour désigner des opérations massives d'interpellation d'étrangers en situation irrégulière pouvant aboutir à leur expulsion. De telles interpellations ont eu lieu dans les quartiers Parisiens de Belleville, Château Rouge, Château d'Eau, parfois près des lieux de distributions des Restos du Cœur[2],[3].

[modifier] Contexte : décisions gouvernementales

Dans un courrier en date du 22 octobre 2003, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy demande aux préfets de « mobiliser les services de l'Etat » afin d'obtenir un doublement du nombre de reconduites à la frontière par rapport à 2002[4].

Le 11 mai 2005 le Premier ministre Dominique de Villepin présente un « plan d’action de lutte contre l’immigration irrégulière » avec les objectifs chiffrés par Nicolas Sarkozy, et assorti du concours d’un comité interministériel et de la création de « pôles départementaux » pour l'éloignements d’étrangers en situation irrégulière.

[modifier] En République démocratique du Congo

Depuis 2002, et principalement depuis 2006, les gouverneurs de Kinshasa tentent d'endiguer le phénomène d'enfants des rues, appelés shegués, en effectuant des rafles de 150 à 300 enfants et en les envoyant travailler dans des champs au Katanga.

[modifier] Rafles issues de la surveillance internet

  • Le terme de rafle est repris aujourd'hui lorsque la police médiatise une opération destinée à combattre la pédophilie sur internet. Le mode opératoire adopté est d'intervenir en semaine à 6 heures, heure légale d'intervention pour perquisition et arrestation.
  • La surveillance des activités d'internautes a permis également de surprendre des téléchargements illégaux de films et rendre possible la rafle des pirates. On peut citer, par exemple les rafles organisées par le syndicat MPAA (Motion Picture Association of America) aux États-Unis [5] ou celle de la police coréenne (pour stopper les téléchargements du film Lord of War [6]) qui ont été médiatisés afin de décourager le téléchargement illégal basé sur la technologie « Peer to Peer ».

[modifier] Notes et références

  1. Article sur « Le Grand Soir »
  2. Communiqué de RESF
  3. Article du 2 février 2002, Libération - « Rafle devant les "restos du cœur" »
  4. Article du Monde, « Les préfets ont été fermement incités à doubler le nombre de reconduites à la frontière » par Sylvia Zappi
  5. Nouvelle rafle de la MPAA contre le piratage de films
  6. Rafle au pirate de Lord Of War en Corée du Sud - PC INpact

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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