Rabbi Ishmael

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Judaïsme
Cet article fait partie d'une série sur
La transmission
de la Torah

Catégorie
De Moïse aux Anciens
Moïse · Yehoshoua bin Noun
Ziqnei Israël
aux Prophètes
Dvora · Eli · Shmouël
Shaoul · David · Shlomo
Eliyahou · Elisha
Yeshayahou · Yirmeyahou · Yehezqel
Trei Assar
aux hommes
de la Grande Assemblée
Haggaï · Zekharya · Malachi
Ezra · Mordekhaï
aux Zougot
Sanhédrin
Nassi · Av beth din
Yose b. Yoezer · Yose b. Yohanan
Yehoshoua b. Perakhya · Nittaï d'Arbel
Juda ben Tabbaï · Simeon b. Shetah
Shemaya · Avtalion
Hillel · Shammaï
aux Tannaïm
R. Shimon b. Hillel · R. Gamliel I
R. Shimon b. Gamliel · Yohanan b. Zakkaï
R. Gamliel II · R. Eliezer · R. Yehoshoua
R. Tarfon · R. Akiva
R. Yosse Haglili · R. Ishmaël
R. Meïr · R. Yehouda b. Ilaï
R. Shimon b. Yohaï · R. Yossi
R. Eleazar · R. Shimon b. Gamliel II
Rabbi Yehouda HaNassi
R. Hiya · R. Ochaya · Bar Kappara
aux Amoraïm
Rav · Shmouel
Yeshoshoua ben Levi · Abba le Chirurgien
Rav Houna · Rav Yehouda
Adda bar Ahavah
Juda II · Hillel fils de Gamaliel III
Rabbi Yohanan · Rech Lakich
Samuel ben Nahman · Shila de Kefar Tamarta
Rabba · Rav Yossef
Rav Ze'ïra · Rav Hisda
Rav Chechet · Rav Nahman bar Yaaqov
Hamnouna
Shimon ben Pazzi · Rabbi Abbahou
Juda III
Rav Ammi · Rav Assi
Hanina ben Pappa
Abaye · Rava
Hillel II
Hanina ben Pappa
Rav Nahman bar Yitzhak · Rav Papa
Rav Achi · Ravina I
Ravina II
Savoraïm
aux Gueonim
Gueonim de Soura
Mar bar Rav Houna · Yehoudaï Gaon
Shimon Kayra · Amram Gaon
Saadia Gaon · Samuel ben Hofni
Gueonim de Poumbedita
Hanan d'Ishikya
Ahaï Gaon · Sherira Gaon
Haï Gaon
Gueonim/Rishonim
Hananel ben Houshiel
Nissim Gaon
Isaac Alfassi
aux Rishonim
Rabbenou Guershom · Rachi
Tossafistes
Rashbam · Rabbenou Tam · Rosh
Jacob ben Asher
Moïse de Coucy · Yehiel de Paris
Ibn Ezra · Juda Halevi
Rambam · RambanRalbag
Hasdaï CrescasJoseph Albo
aux Aharonim
Karo · Alter Rebbe
Besht · Lubavitcher Rebbe
HaRo"é · Moshe Feinstein
Ovadia Yossef
Grands-Rabbins de France
rabbins et rebbes
Voir aussi
Littérature rabbinique
Hakhamim du karaïsme
v · d · m

Rabbi Ishmaël (Yishmael ou Ismaël) ben Elisha (רבי ישמעאל בן אלישע), qui a « fleuri » vers 120-130 EC, est un tanna de la troisième génération (Ier-IIe siècle EC), issu d'une famille aisée de prêtres établis en Haute Galilée (cf. Houlin 49.a, Ketouvor 105.B, Tosefta Halla I-10), et peut-être petit-fils du Ishmaël ben Elisha Ha Cohen ha Gadol, compté comme Tanna de la première génération et Grand Prêtre du Second Temple.

Distinguer ainsi Rabbi Ishmael de son aïeul est une façon traditionnelle d'expliquer qu'un Rabbi soit aussi appelé "Grand Prêtre", ce qui choque la chronologie admise, puisque les premiers Rabbi de Yavné (70-132) sont venus après l'Incendie du Temple par Titus et que ce Rabbi Ishmael est de la 3e génération. Gershom Scholem, Ithamar Gruenwald et d'autres auteurs ont plutôt considéré que ce titre de "Grand Prêtre" était un titre symbolique désignant la "carrière" mystique de Rabbi Ishmael. Car la figure de Rabbi Ishmael est avant tout marquée par cette dualité : d'un côté, c'est un Rabbi très historique de la fin de la période de Yavné, jusqu'à la guerre du Bar Kokhba, et ce Sage est un linguiste et un herméneute de type "rationaliste"; de l'autre côté, c'est le "héros" d'aventures "mystiques" exceptionnelles. Ses voyages "au Ciel" occupent une grande partie de la littérature des "Palais", dont le "III Hénok" hébreu où il dialogue avec le "Métatrôn" (lire sa présentation par Charles Mopsik et Moshe Idel, éditions Verdier, 1989). Ce Rabbi fut un des "Dix", les grands Martyrs de l'époque d'Hadrien, et il resta la référence de légendes médiévales : un fragment de la Géniza du Caire en fait "l'homme au masque de chair" !

Sommaire

[modifier] Formation

Il fut emmené très jeune en captivité à Rome par les hommes de Titus (après l'incendie du Temple de 70), mais, 28 ans plus tard, vers 99 EC, Rabbi Yehoshoua ben Hanania parvint à racheter sa liberté et le ramena en Terre d'Israël, où il devint rapidement un disciple brillant de "l'Académie" de Yabnéh.

Seul Rabbi Ne'hounya ben haQanah est expressément cité comme étant son professeur (Shab. 26a), mais il s'instruisit sans aucun doute auprès de son bienfaiteur, avec lequel il entretenait une relation très étroite, Rabbi Yehoshoua l'appelant "Ah'i" (mon frère) à plusieurs reprises. Ce "frère"-là est symbolique, mais il se peut que lorsque Rabbi Ishmael et le Rabbàn Eléazar bèn Azaryah se disent "frères" entre eux ce soit aussi au premier degré. (Or, ce Rabbàn dirigea l'Académie de Yabnéh juste avant l'Insurrection du Bar Kokhba...)

[modifier] L'exégète

Rabbi Ishmaël est connu pour sa brillante exégèse, et concurrença amicalement Rabbi Akiva. On attribue au premier la formule "la Torah parle comme la langue des hommes", alors qu'Akiva aurait défendu le principe que "la Torah est la langue du Sanctuaire". Au cours du IIe siècle, ces deux orientations auraient conduit à une longue divergence entre "l'école de Rabbi Ishmael" et "l'école de Rabbi Akiva". Mais certains, tel Gary Porton ("Les Traditions du Rabbi Ishmael"), considèrent qu'il s'agit d'une "Querelle artificielle".

C'est de l'école d'Ishmael que sont sorties les Treize règles du midrash (ou Treize principes de l'herméneutique) qui ouvrent la "Torat haCohanim", ou "Sifra", commentaire sur le Lévitique. C'est à lui qu'est attribué le premier et principal recueil d'exégèses tannaïtiques, "la Mekhilta selon Rabbi Ishmaël", commentaire sur l'Exode, auquel travaillèrent ensuite le Rabbi Yehudah ben Elaÿ d'Ousha (IIe siècle) et le Rabbi Yohanan "le Forgeron", de Tibériade (IIIe siècle).

[modifier] Un Sage original

Une recherche très novatrice a été publiée récemment à Philadelphie par le professeur Azzan Yadin sur l'herméneutique du Rabbi Ishmael, soulignant la façon dont cet exégète distinguait et "personnifiait" la "Torah" et "l'Ecriture". Il en vient à inscrire Rabbi Ishmael dans la tradition du "l'Ecclésiastique" de Yhoshoua bèn Sirah et à considérer que la différence de Rabbi Ishmael avec les Sages de son temps était plus profonde qu'on avait pu l'envisager... En accord sur ce point avec Azzan Yadin, mais pas sur de nombreux autres, John W. McGinley est venu affirmer, quant à lui, que c'est le Rabbi Ishmael que certains de ses collègues auraient épinglé sous le nom de... "l'Autre" hérétique (cf. Elisha ben Avouya) ! Cet étrange personnage fut en tout cas de la même époque que celle des Rabbi Ishmael et Akiva...

[modifier] Bibliographie

  • Le Livre hébreu d'Hénok (ou Livre des Palais), traduction et présentation de Charles Mopsik, post-face de Moshe Idel sur le Métatron, éditions Verdier, 1989.

En anglais :

Autres langues