Rabaska (projet industriel)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour l’article homonyme?, voir Rabaska. 

Rabaska est à la fois le nom d'un projet industrialo-portuaire et celui de la société en commandite (consortium) formée pour le réaliser. Le projet a pour but la création d'un terminal méthanier sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à Lévis à environ 10 kilomètres à vol d'oiseau à l'est de la ville de Québec. Le projet comprend également la construction d'un gazoduc d'environ 42 km reliant le terminal au Gazoduc Trans Québec et Maritimes. Les quatres partenaires sont Gaz Métro, Enbridge, Gaz de France et Gazprom. Le président et chef des opérations de Rabaska est Glenn Kelly.

Ce projet de 840 millions de dollars d'investissement privé est l'objet de contestation de la part de plusieurs groupes et citoyens mais reçoit l'appui du conseil municipal de la Ville de Lévis et de plusieurs autres groupes politiques et économiques.

Sommaire

[modifier] Description du projet

Le terminal serait construit à Lévis, sur la rive sud du Saint-Laurent, tout près de la limite de la municipalité de Beaumont, et en face de l'île d'Orléans. Les principales composantes seraient[1] :

  • une jetée maritime pouvant recevoir des méthaniers, navires transportant du gaz naturel liquéfié;
  • un corridor de service;
  • des conduites cryogéniques souterraines de 1,3 km;
  • deux réservoirs de gaz naturel liquéfié;
  • des équipements de regazéification;
  • un gazoduc de 42 km;
  • début des travaux prévu : 2010;
  • ouverture prévue : 2014.

Le terminal méthanier de Rabaska a pour but d'importer du gaz naturel liquéfié par voie maritime pour que l'approvisionnement ne dépende plus uniquement du réseau de gazoducs de TransCanada. Les marchés visés sont le Québec et l'est de l'Ontario[2].

[modifier] Historique

Le projet a été présentée en avril 2004[3]. Lors du lancement, le consortium a présenté une zone à l'étude d'environ 3 kilomètres de large en bordure du fleuve. Cette zone se situait à cheval sur la municipalité de Lévis et de Beaumont. Après des études dans cette zone, Rabaska a arrêté son choix sur un site d'environ 1 km par 1 km à Lévis. Quelques mois plus tard, une forte opposition a favorisé le remplacement à Beaumont du maire favorable par un maire défavorable. Cela a permis la tenue d'un référendum à Beaumont (2 291 habitants) que les opposants au projet ont remporté avec 72 % des suffrages[4]. Dans la ville voisine de Lévis (129 521 habitants), la population s'est prononcé par sondage à 65% en faveur du projet [5].

Le 15 mai 2008, le géant russe Gazprom est devenu partenaire du projet, se joignant ainsi aux trois partenaires originaux, Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France. Cette entente de partenariat assure une source d'alimentation en gaz naturel pour le port méthanier. L'approvisionnement débuterait en 2014 et proviendrait du gisement de Chtokman dans la mer de Barents[6]. Cette entente soulève quand même certaines inquiétudes à cause de la position de quasi-monopole de Gazprom dans le domaine du gaz naturel en Europe, et des liens très forts entre la société et l'État russe[7].

[modifier] Un projet étudié par le BAPE

Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement du Québec (BAPE) a débuté le 4 décembre 2006 une enquête avec audiences publiques sur le projet, présidée par M. Qussaï Samak. Cette enquête est menée conjointement avec l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Le 30 janvier 2007, le BAPE a entrepris l'étape de la présentation de 627 mémoires déposés par les citoyens et organisations favorables ou opposés au projet. Ce nombre constituerait un record en terme de nombre de mémoires déposés à des audiences publiques du BAPE[8],[9]. Les audiences doivent durer jusqu'au 12 février 2007 et le BAPE doit remettre son Rapport au ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs le 30 mai 2007. Rendu public le 4 juillet 2007, le rapport est favorable au projet et donne raison au promoteur sur presque toute la ligne [10].

[modifier] Des organisations favorables au projet

D'autres organisations et personnes, regroupées par l'organisme À bon port, sont favorables au projet, dont : des citoyens, les autorités à la tête de Chambres de commerce, de syndicats de travailleurs et d'entreprises, ainsi que des élus, des conseils municipaux, etc...

[modifier] L'opposition au projet

Une très forte majorité des militants environnementalistes et des gens ayant à coeur l'environnement sont défavorables à l'idée de construire un port méthanier.

Le cheval de bataille des opposants est les risques écologiques et d'explosions très élevés dus au gaz naturel. Des villes des États-Unis ont refusé de construire ce type de port même dans des zones inhabités.

Le fleuve St-Laurent demeure une voie navigable fort complexe et reconnue comme tel à travers le monde.

D'autres s'opposent au projet en mentionnant qu'il est principalement destiné à l'exportation de gaz aux États-Unis et en Ontario. [11]

Plusieurs artistes ont signé des pétitions et s'affiche en défaveur du projet Rabaska.

De nombreuses autres personnes que des militants environnementalistes rejettent le projet, comme des citoyens, des élus, des conseils municipaux, des organisations environnementalistes, etc...

[modifier] Notes et références

  1. ↑ Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, Enquêtes et audiences publiques. Projet d’implantation du terminal méthanier Rabaska et des infrastructures connexes. BAPE: avril 2007 [lire en ligne]
  2. ↑ [http://rabaska.net/page.php?idS=2&idL=fr#raison Raison d'être du projet, sur www.rabaska.net
  3. ↑ [pdf] Société en commandite Gaz Métro, Avis de projet. Implantation d'un terminal méthanier et des infrastructures connexes., avril 2004 [lire en ligne]
  4. ↑ Robert Dutrisac, « Port méthanier - Hamad continue d'espérer la réalisation du projet Rabaska », dans Le Devoir, 7 décembre 2004 [lire en ligne]
  5. ↑ Sondage Léger marketing, 28 février 2005
  6. ↑ "L'approvisionnement réglé", Radio-Canada, 15 mai 2008
  7. ↑ "La Presse Affaires", Qui a peur de Gazprom?, 15 mai 2008
  8. ↑ Marc Saint-Pierre, « Nombre record de mémoires », dans Le Soleil (26 janvier 2007) [lire en ligne]
  9. ↑ Marc Saint-Pierre, « Un record absolu », dans Le Soleil (30 janvier 2006).
  10. ↑ Jean-François Cliche, Le Soleil (Québec), 5 juillet 2007, Rapport du BAPE sur Rabaska: "risques acceptables
  11. ↑ Olivier Bourque, LaPresseAffaires.com, 16 mai 2008

[modifier] Liens externes

[modifier] Promoteur et appuis au projet

[modifier] Opposants au projet