Psychopathologie psychanalytique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La psychopathologie, en psychanalyse, se base sur le repérage du mécanisme psychogène à l'origine du trouble mental ; elle ne vise pas tant à diagnostiquer qu'à tenter de repérer des solutions psychiques propres à chaque maladie.

Cette psychopathologie repose sur les concepts de la métapsychologie et sur les autres études des maladies mentales, et notamment la psychiatrie.

Sommaire

[modifier] Approche historique

Freud procède à plusieurs modifications de son classement des troubles mentaux, et ces classifications sont indissociables de l'aspect technique de la cure psychanalytique.

Les considérations ultérieures à Freud demandent de penser les évolutions des différentes psychothérapies psychanalytiques, des indications de la cure psychanalytique, ainsi que des apports théoriques non freudiens.

[modifier] 1895 - 1900

Sigmund Freud reprend les concepts de névrose et de psychose, ce qui lui permet un premier repérage.

[modifier] 1900 - 1915

La question fondamentale étant celle de la cure, centrée sur le conflit psychique, Freud note des pathologies au sein desquelles le conflit serait actuel et non historique, et pour lesquelles la psychanalyse semble bien impuissante.

Il distingue alors :

Freud, à l'occasion des Trois essais sur la théorie sexuelle, lie également la notion de perversion au concept de pulsion en en faisant un changement de but, d'objet ou de zone érogène - ces changements pouvant se croiser ; mais il note également le cas de conditions impératives qui sont parfois assignées à l'obtention de l'orgasme.
La perversion se définit alors comme une fixation sexuelle faisant suite à l'échec du refoulement, tandis que la névrose serait «le négatif de la perversion».

[modifier] 1915 - 1924

Le terme de névrose narcissique est restreint à l'affection trouble bipolaire (psychose maniaco-dépressive). Il y a donc d'une part les névroses actuelles et, d'autre part, les pathologies au conflit antérieur, névrose narcissique, névroses et psychoses.

La perversion se révèle comme ne pouvant se satisfaire d'une définition en terme de fixation sexuelle. Il y a bien angoisse de castration, et la perversion est une défense spécifique contre cette angoisse ; elle repose sur des mécanismes psychotiques.

[modifier] Évolutions ultérieures

Le consensus relatif amène les psychanalystes contemporains à distinguer :

Les termes de névrose actuelle, névrose narcissique, ont disparu. Après Freud apparaissent plusieurs notions modifiant la compréhension de la classification des troubles : des facteurs schizoides s'avèrent présent dans d'autres pathologies que la schizophrénie (Ronald Fairbairn, Helene Deutsch) ; en particulier, Donald Winnicott considère un "faux-self".

L'étude du narcissisme prend beaucoup d'importance ; notamment sous le regard de Heinz Kohut.

[modifier] Repérages

Certains repères de la psychopathologie psychanalytique semblent plus consensuels. En particulier, la distinction entre névrose, psychose et perversion assure un repérage fécond.

La névrose indique un conflit historique, conflit intrapsychique entre différentes tendances pulsionnelles inconciliables. Ce conflit se joue dans l'inconscient et implique le refoulement.

La névrose est le négatif de la perversion. Là où la tendance perverse, issue de la sexualité infantile, est dans la névrose, refoulée, elle s'exprime librement dans la perversion. Mais si cette dernière est d'abord comprise comme échec des mécanismes de défense, il s'avère qu'elle n'en est pas vierge. Dans la perversion, la fixation tend à occulter toute autre sexualité, ce qui n'est pas le cas de la perversion infantile, qui est sexualité perverse mais polymorphe.
Le fétichisme sexuel se révèle comme le lieu du clivage, conciliant ce trait schizoide, ou facteur schizoide de la personnalité, avec l'angoisse de castration.

Dans la psychose, il n'y a pas refoulement, et donc pas de conflit intrapsychique entre conscient et inconscient. C'est la réalité extérieure qui est rejetée : elle est remplacée par le délire, sur le modèle de l'hallucination.

Ces quelques repérages ne suffisent pas à comprendre toutes les pathologies - nombre d'entre-elles s'avèrent être à la frontière de la névrose et de la psychose. Il s'agit pas exemple des troubles psychosomatiques. Mais l'étude du narcissisme, de l'anorexie mentale et autres addictions, sont des illustrations de thèmes mettant en difficulté la psychopathologie psychanalytique.

[modifier] Psychanalyse et autres psychopathologies

La psychiatrie tend à se différencier de la psychopathologie psychanalytique. Le DSM-IV se veut a-théorique, et basé sur l'observation : cette psychopathologie étudie donc le trouble du point de vue de ce qui est observable (comportement) plutôt que d'un mécanisme psychogène théorique.

La psychiatrie française montre cependant plus de rapprochement avec la psychanalyse. Citons par exemple la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA).

[modifier] Références

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie