Pollinisation des pommiers

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Stades de floraison du pommier. Deux variétés sont en mesure de se polliniser l'une l'autre quand elles arrivent simultanément (à plus ou moins trois jours) au stade F2.
Stades de floraison du pommier. Deux variétés sont en mesure de se polliniser l'une l'autre quand elles arrivent simultanément (à plus ou moins trois jours) au stade F2.

La pollinisation des pommiers est le phénomène qui permet aux fleurs de pommiers de se transformer en pommes.

Une bonne pollinisation est parfois problématique pour le jardinier amateur car de nombreux pommiers ne peuvent produire une quantité correcte de pommes si certaines conditions ne sont pas remplies.

En effet, la plupart des variétés sont auto-stériles et, pour être fécondées, elles doivent être plantées à proximité d'une variété compatible (allogamie) car la pollinisation est faite par le vent ou les abeilles (qui peuvent parcourir plusieurs kilomètres). L'idéal reste tout de même de planter deux variétés compatibles à quelques mètres l'une de l'autre.

Toutes les variétés non triploïdes peuvent être des pollinisateurs pour une autre variété sous réserve que leur pollen soit de bonne qualité et que leur date de pleine floraison concordent à plus ou moins trois jours, il faut donc se renseigner sur cette compatibilité[1].

Dans les vergers professionnels, on utilise généralement des pommier à fleurs qui, en plus d'être jolis, font d'excellents pollinisateurs.

Certaines variétés, telles que 'Reine des reinettes' ou 'Golden delicious', sont considérées comme de bonnes pollinisatrices car elles produisent un pollen abondant et de qualité. Leur période de pleine floraison (stade F2) est assez longue, ce qui permet de couvrir les périodes de floraison d'un grand nombre d'autres cultivars. La 'Golden delicious' est souvent considérée comme variété de référence. Si une variété fleurit avant, on dit qu'elle a une floraison précoce, après, on parle de floraison tardive (utile dans les zones à gels tardifs).

Sommaire

[modifier] Génétique du pommier

Le génome du pommier comprend 17 chromosomes ; la majorité des variétés de pommiers (telles que Reine des Reinettes ou Golden Delicious) sont diploïdes et possèdent donc 34 chromosomes. Certains caractères s'héritent de façon simple, par exemple la résistance à la tavelure du pommier qui est sous le contrôle du gène Vf. D'autres caractères sont codés par plusieurs gènes et ont donc une hérédité complexe (épistasie) ; c'est le cas du port de l'arbre, de sa fertilité, de la forme et de la qualité du fruit.

[modifier] Variétés autofertiles

Certaines variétés supportent toutefois d'être plantés seules (mais elles produiront toujours plus avec un arbre pollinisateur).

Toutefois, il n'y a que très peu de chances qu'une fleur, même autofécondée, produise des fruits contenant des graines donnant une variété identique à la plante mère. L'autofécondation ne permet que la conservation des structures homozygotes.

[modifier] Variétés stériles

[modifier] Pommier triploïde

Un pommier triploïde est un pommier dont le génome est constitué de 3 "lots" de 17 chromosomes.

En raison de cette anomalie, les triploïdes, quoique souvent vigoureux, produisent un pollen de mauvaise qualité car non autofertile (ou très faiblement) et, de plus, incapable de polliniser d'autres variétés de pommiers. Ils donnent des pommes avec peu ou pas de pépins féconds.

Pour pouvoir produire des pommes en quantité normale, ils doivent donc impérativement être plantés en association avec une variété compatible et si l'on veut que la variété pollinisatrice produise elle aussi, il faudra planter un troisième arbre compatible avec celle-ci (puisque le pollen du triploïde est inefficace).

En cas de manque de place, il est possible de greffer un rameau d'une variété compatible qui suffira à polliniser l'arbre hôte.

On utilise parfois le semis de pépins de pommier pour tenter d'obtenir de nouvelles variétés ou pour faire des porte-greffes. Cette pratique a de faibles chances de réussite avec des pépins de variétés triploïdes car on obtient souvent des descendants aneuploïdes se développant de façon anormale (nanisme, dégénérescence, etc.).

En effet, selon une étude de Einset en 1945, sur 329 semis de pépins de variétés triploïdes librement pollinisées, 2 (0.6%) étaient haploïdes, 6 (1.8%) étaient diploïdes, 4 (1.8%) étaient triploïdes, et 10 (3.0%) étaient tétraploïdes, alors que 307 (92.8%) étaient aneuploïdes. Cela dit, les 8 % se développant correctement ont plus de chances de donner une variété intéressante qu'avec des pépins de variétés diploïdes. Ils seront plus vigoureux et auront de plus gros fruits.

[modifier] Liste des variétés triploïdes

[modifier] Notes et références

  1. (en) Trouver un partenaire de pollinisation

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe