Fertilité

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Pour la fertilité des isotopes en physique nucléaire, voir Isotope fertile

Pour le sens commun, la fertilité désigne à la fin du XXe siècle la capacité des gens, des animaux ou des plantes à produire une descendance viable et abondante. Le terme était généralement appliqué aux femmes, ou aux femelles des animaux, mais s'appliquent de plus en plus aux sujets mâles, au fur et à mesure des progrès dans la vision des mécanismes de la reproduction et de la meilleure connaissance du rôle de l'homme. Le contraire biologique de la fertilité est la stérilité. L'indice de fertilité mesure en démographie le nombre d'enfants par femme .

Par extension, le terme de fertilité autrefois plutôt réservé au végétal s'applique toujours aux pâturages et aux plantes, mais aussi au sol ou au paysage, ainsi qu' à l'esprit humain. (fertilité du sol).

Sommaire

[modifier] Histoire du mot

Du latin fertilitas...
Depuis 1606, l'Académie française n'utilise le mot qu'associé à la terre et à l'esprit. Le Dictionnaire de L'Académie française, dans sa 8e édition (1932-5) n'évoque toujours pas la qualité du spermatozoïde ou de l'ovule, ni la santé reproductive, la fertilité n'étant définie que comme « la qualité de ce qui est fertile », la « fertilité d'une terre » étant le seul exemple donné, l'autre concernant à propos de l'Esprit, la fertilité de l'imagination. Notons cependant que le Dictionaire critique de la langue française [1] estime que Fertilité ne devrait se dire que de la terre et des plantes. Pour les animaux on doit dire fécondité précise-t-il. Ses explications laissent entendre que la fécondité serait plutôt liée à la Nature, la fertilité tenant plus de l'art(sic), ce qu'évoquent les citations suivantes : « La chaleur du soleil, la pluie du ciel fécondent la terre ; le labour, les engrais la fertilisent ». « Un esprit, heureûsement né, peut être fécond en grandes idées: un esprit naturellement moins fécond, peut devenir fertile par la cultûre, l'étude et le travail ».

[modifier] Santé reproductive

La fertilité humaine dépend de facteurs de nutrition, des comportements sexuels, de la culture, de l'instinct, de l'endocrinologie, du facteur temps, de l'économie, du mode de vie et des émotions. La fertilité animale n'est pas moins complexe, et peut présenter des mécanismes étonnants.

Les biologistes désignent par le mot fitness les chances de reproduction réussie (par exemple exprimée par une probabilité, ou par le pourcentage des jeunes qui survivront jusqu'à la maturité sexuelle et qui seront en mesure de se reproduire).

La fertilité des mammifères et des autres espèces animales peut être affectée par certains polluants, ou perturbateurs endocriniens[2], qui peuvent être facteurs directs ou indirects de délétion de la spermatogenèse ou des ovules, ou perturbant tout ou partie du cycle de la reproduction en raison de leur toxicité pour l'ovule, l'embryon, le fœtus ou parce qu'ils interfèrent avec les processus biologiques nécessaires au bon déroulement de la grossesse ou de la production des oeufs. Ces phénomènes sont mal compris et sont probablement liés à des coktails de polluants (synergies, potentialisation). Toujours est il que la production moyenne de spermatozoïde ne cesse de décroître dans les pays riches et au rytme des 30 dernières années, en 2070, si le déclin devait se poursuivre, la production moyenne de spermatozoïde sera proche de zéro[3].
La sous-fertilité masculine peut notamment être induite par une exposition excessive au mercure (par exemple consommé avec plus de quatre repas de poisson par semaine à Hong-Kong ; les consommateurs qui avaient des taux de mercure plus élevés dans les cheveux étaient les plus touchés (avec également des problèmes de peau et des autismes plus fréquent chez les enfants qui ont les plus haut taux de mercure mesuré dans le sang, les cheveux et l'urine)[4].
Les amérindiens d'Aamjiwnaang, dans une réserve située au cœur de la « chemical valley » du Canada, exposés au mercure, dioxines, HCBs ou PCBs connaissent une modification du sex ratio de leurs enfants : Constanze MacKenzie, de l'université d'Ottawa, a montré que le ratio à la naissance est passé de un garçon pour une fille en 1984 à un garçon pour deux filles en 1999. En outre, le taux de fausses couches est de 39 % contre 25 % habituellement et 23 % des enfants de moins de 16 ans souffrent soufrent d'ADHD (hyperactivité avec déficit d'attention), au lieu de 4 % habituellement.

[modifier] Variations temporelles de la fertilité masculine

Le taux de reproduction de l'homme était mal connu chez les plus de 50 ans, car leur compagne - à ce même âge - ne fait plus d'enfants à cause de la ménopause. Ce taux a été étudié selon l'âge, au Canada, à partir de données démographiques du 18ème siècle (époques où la plupart des produits chimiques de synthèse aujourd'hui accusés de porter atteinte à la fertilité masculine n'existait pas). Cette étude a porté sur la fécondité, durant 5 ans (1640 à 1775), de 29.000 couples de cette époque; 1350 de ces hommes échantillonnés avaient plus de 40 ans avec une femme de moins de 30 ans, à une époque où le remariage des veufs était systématique même après 50 ans avec des femmes plus jeunes. A cette époque, les plus de 50 ans avaient en moyenne une fécondité correspondant à 90% de celle des hommes de moins de 30 ans (2,5 enfants contre 2,8). Ce pourcentage était encore de 80% pour les 60 ans et plus (2,2 enfants en moyenne), pour ensuite rapidement baisser. [5]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Jean-François Féraud, Marseille, Mossy 1787-1788)
  2. Perturbateurs endocriniens et santé humaine (Luc Multigner (INSERM), Rencontres scientifiques de l'Agence de l'Eau Artois-Picardie, 23 nov 2006, Villeneuve d'Ascq, France)
  3. voir Pesticides, le piège se referme, de François Veillerette, Édition Terre vivante, 2002
  4. L. Zhanga and M.H. Wong, a, "Environmental mercury contamination in China: Sources and impacts ", Croucher Institute for Environmental Science and Department of Biology, Hong Kong Baptist University, Hong Kong, PR China, reçu le 23 Mars 2006; mis en ligne par Environment International, Volume 33, Issue 1, January 2007, Pages 108 à 121 le 17 aout 2006.
  5. Frédéric Payeur, étudiant en démographie, Université de Montréal, repris par l'ambassade de France au Canada (bulletin 335 de l'ambassade de France au Canada )