Phyt'air

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Epipremnum aureum, rustique et facile à trouver contribue à épurer l'air intérieur
Epipremnum aureum, rustique et facile à trouver contribue à épurer l'air intérieur
Le Chlorophytum, d'entretien facile, semble être un bon candidat
Le Chlorophytum, d'entretien facile, semble être un bon candidat
Dracaena marginata, autre plante verte commune, intéresssante pour améliorer la qualité de l'air
Dracaena marginata, autre plante verte commune, intéresssante pour améliorer la qualité de l'air


Le programme Phyt’air est un programme de recherche sur la faisabilité du traitement de l’air intérieur par des plantes, et sur leur capacité de bioindication de la qualité de l'air intérieur. Depuis les années 2000, de nombreuses études dans le monde entier (Australie, Allemagne, Angleterre, Canada, Chili, Corée, Chine, Géorgie, Japon et Russie) tentent de mettre en évidence les propriétés épuratrices des plantes en pot vis-à-vis d’un certain nombre de polluants, notamment ceux de l’air intérieur.

Phyt’air est un programme en cours de développement par deux laboratoires de recherche (CSTB Nantes, Faculté de pharmacie de Lille). Il est cofinancé par les délégations régionales Nord/Pas-de-Calais et Pays de la Loire de l’ADEME et les régions Nord-Pas-de-Calais et Pays de la Loire.

Il vise à consolider les données scientifiques sur le sujet, mieux comprendre les mécanismes en jeu et à dimensionner la surface foliaire nécessaire selon le volume de la pièce, la teneur en polluants, et leur nature.

Sommaire

[modifier] L'air intérieur

On parle souvent de qualité de l’air extérieur mais rarement de la qualité de l’air intérieur. Or, un occidental urbain moyen passe plus de 80% de son temps à l’intérieur. Et il est fréquent que l'air intérieur soit plus pollué que l'air extérieur (pour certains paramètres au moins). La maîtrise de la pollution des ambiances intérieures est un des objectifs des approches de type HQE. L'utilisation d'organismes vivant pour épurer l'air intérieur ou extérieur est un des objectifs d'un projet de quinzième cible HQE.

[modifier] Les principaux polluants, et leurs sources

Un facteur important de pollution de l'air intérieur est l'air extérieur. Les autres facteurs peuvent être liées à la nature des locaux, à leur histoire de vie (peinture au plomb, amiante..) ou au comportement des occupants.
Les polluants peuvent être de nature biologique, chimique ou physique.
On dénombre de très nombreux aérocontaminants variables dans le temps et dans l’espace :

  • Les composés organiques volatils, dont solvants évaporés de parfums, colles, peintures et encres d'imprimerie. On trouve aussi de nombreux solvants dégazant des matériels informatiques et électroménagers, etc.).
  • Les particules, gaz et vapeurs issus des combustions et de la cuisson (monoxyde (CO) et dioxyde de carbone (CO2), monoxyde (NO) et dioxyde d'azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2), résidus d'hydrocarbures, et autres suies, avec le cas particulier de la fumée de tabac..))
  • Le radon (qui émane du sol ou de certains matériaux)
  • Les allergènes biologiques (poussière, végétaux, moisissure, excréments d'acariens, émanations ou particules issues de parfums, produits tels que colles, formaldéhydes, fongicides, produits anti-feu, insecticides, produits d’entretien, poils d'animaux domestiques…)
  • Les particules ou fibres respirables en suspension dans l’air provenant des matériaux (amiante, particule de plomb, etc.) et des revêtements.
  • Les microorganismes (bactéries, moisissures, virus et autres microbes. Ils proviennent des aliments, des déchets, ou des occupants (crachats, particules issus d'éternuements et autres fomites) ou ils viennent de l'extérieur (sur des poussières aéroportées, ou via des excréments de chiens, chats ou oiseaux, pollens et autres contaminants ramenés sous les semelles).

...et ce, à l’intérieur des maisons, lieux publics, entreprises, bureaux, les aérocontaminants étant plus ou moins actifs et nocifs en fonction de la température, de l’hygrométrie, du renouvellement de l’air ou de synergies liées à des interactions entre polluants.

[modifier] La dépollution par les plantes

Les premiers travaux scientifiques sur l'épuration de l'air intérieur par les plantes, à l'initiative du professeur Bill Wolverton (NASA, États-Unis), remontent aux années 1980. Il a travaillé sur l’élimination des composés chimiques générés par les matériaux de construction des milieux confinés de l’espace dans le but d’avoir un air respirable. Il était notamment chargé de trouver une solution pour renouveler l'air intérieur d'une navette spatiale. Dans les années 1990, quelques autres chercheurs confortent les premiers résultats (Allemagne, États Unis). A l'heure actuelle, des recherches se poursuivent en France, notamment avec Phyt'air.

[modifier] Le projet Phyt'air

Afin de remédier aux problèmes liés à la qualité de l’air intérieur, la faculté de pharmacie de Lille, en partenariat avec le CSTB, réalise une étude de faisabilité pour la constitution d’un système simple de bioépuration de l’air intérieur et la mise au point d'une méthode de qualification des plantes en vue de les utiliser comme bioindicateur . Cette opération innovante, inscrite dans les orientations du PRQA Nord-Pas-de-Calais, constitue l’exemple opérationnel du lancement de la filière économique de bioindication dans la région Nord Pas de calais. L'association Plant'Airpur travaille sur ce projet depuis la fin des années 1990. Cette association de professionnels regroupe des producteurs et des distributeurs du secteur mais aussi des architectes d'intérieur, des paysagistes et des chercheurs. L'association se chargera de diffuser au monde professionnel les résultats de l'étude.
L'étude vise à garantir l'efficacité d'un système commercialisable de bio épuration de l'air intérieur, prenant simplement la forme de bacs de plante vertes, judicieusement choisies.

[modifier] Méthodologie du projet

Trois phases d'étude sont en cours de mise au point avec le CSTB :

  • Phase 1 : Recherche des conditions de standardisation des cultures. Elle sera nécessaire afin de disposer de matériel standard lors de l'exposition des végétaux aux polluants mais également sur la recherche de matériaux capables d'augmenter soit le phénomène de dépollution soit permettant une meilleure croissance végétale.
  • Phase 2 : L'exposition des végétaux.

Durant cette phase, une étude de la cinétique d'élimination des polluants de l'air pour chaque espèce de plante sera réalisée. Une évaluation de la bio accumulation et la bio indication sera étudiée. Ces études aboutiront à une réflexion finalisée sur l'application des systèmes dans les lieux de vie.

  • Phase 3 : Envisager le conditionnement et l'utilisation des plantes dans les lieux. Cette phase portera alors sur des essais progressifs faits dans des lieux différents.

[modifier] Plantes et polluants concernés

Le projet Phyt'air porterait principalement sur trois plantes :

Et sur quatre aérocontaminants :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

"Les plantes qui purifient l'air de votre maison" incluant 20 fiches pratiques sur quelques plantes recommandées ;
par Cécile Baudet, Marie Dominique Guihard, Emmanuelle Mayer, 124 pages