Peter Churchill

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Peter Churchill (1909-1972) fut un agent du service secret Special Operations Executive pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses missions l'amenèrent quatre fois en France. Il dirigea le réseau SPINDLE dans le sud-est de la France. Il fut arrêté et déporté par les Allemands, mais survécut. Peter Churchill n'avait aucun lien de parenté avec Winston Churchill.

Nom de guerre SOE : « Michel » puis « Raoul ».
Couverture : Pierre Chauvet[1] puis Pierre Chambrun.

Note : pour accéder à des photographies de Peter Churchill, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Famille

Deux frères :

  • Walter Churchill, colonel dans la RAF, tué en combat aérien,
  • Oliver Churchill, major (grade équivalent à commandant), s'est engagé dans la section italienne du SOE, a survécu.

[modifier] Biographie

1909. Le 14 janvier 1909, naissance de Peter Morland Churchill à Amsterdam.

Élève à la public school de Malvern, Worcestershire.

À l'Université de Cambridge, il obtient une licence ès lettres. Il excelle principalement en athlétisme et en hockey.

1939. Lorsque se déclare la Seconde Guerre mondiale, il devient agent de renseignements.

1940. Il rejoint le Special Operations Executive, section F.

1941.

  • Entraînement SOE.
Première mission en France (WILLOW)
Son nom de guerre est « Michel ». Son identité de couverture est Pierre Chauvet. La mission consiste à inspecter les principaux réseaux SOE mis en place, en évaluant leurs forces et leurs faiblesses et en recençant leurs besoins, à leur communiquer des instructions et à leur remettre de l'argent (un million de francs) :
• Pour le réseau URCHIN de Francis Basin « Olive » [2] à Antibes : 400000 francs.
• Pour le réseau SPRUCE de Georges Duboudin « Alain » [3] à Lyon : 500000 francs.
• Pour Ted Coppin « Olivier » à Marseille : 300000 francs.
Il apporte également un million de francs à remettre au colonel Deprez, à Marseille, en vue d'acheter des consciences pour faire sortir dix patriotes français (Dubois, Erlanger, Jeanville,...) de la prison du fort Saint-Nicolas.
  • Décembre. Traversée (7 jours) avec le bateau polonais Batory, pour se rendre à Gibraltar.

1942.

  • Janvier. Le 15, après neuf jours de traversée, un sous-marin P-36 le dépose en France, à Miramar, hameau de Théoule-sur-Mer, à l'ouest de Cannes[4]. Le 16, il se rend chez le Docteur Élie Lévy « Louis », 31 boulevard du Maréchal-Foch, à Antibes, et lui remet 450000 francs pour le réseau URCHIN. Il se rend ensuite à Lyon en compagnie d’Emmanuel d'Astier de la Vigerie « Bernard », où grâce à Virginia Hall « Marie » (qu'il connaît sous le nom de Germaine), il rencontre Georges Duboudin « Alain » (qu'il connaît sous le nom de Charles), chef du réseau SPRUCE, à qui il remet 500000 francs, et Francis Basin « Olive », chef du réseau URCHIN. Il se rend ensuite à Marseille. Il y rencontre d'abord le colonel Deprez, qui refuse d'aider à la libération des prisonniers, puis le lieutenant Coppin « Olivier », qui accepte et à qui il remet tout l'argent qui lui reste. Sa mission est terminée. Il apprendra que les dix prisonniers avaient été transférés à Périgueux. André Girard, chef du réseau CARTE, suivra cette affaire.
  • Février. Dans la nuit du 4/5, il franchit les Pyrénées.
  • Il rejoint Madrid, puis Gibraltar, d'où il retourne en Angleterre par avion.
  • Dans l'appartement d'Orchard Court, il fait le rapport de sa mission WILLOW à Jacques Vaillant de Guélis et Maurice Buckmaster.
  • Il est promu Capitaine.
Deuxième mission en France
Sa mission consiste à accompagner à Antibes deux radio-opérateurs « Julien » et « Mathieu ».
  • Février. Départ le 26 : train pour Bristol, puis avion CW-20 pour Gibraltar.
  • Mars. Entraînement. Fin du mois, départ du sous-marin P-42.
  • Avril. Aide au débarquement des deux opérateurs et de leur matériel. Retour en Angleterre. Sur demande de « Louis », il ramène avec lui Emmanuel d'Astier de la Vigerie « Bernard ».
Troisième mission en France
Sa mission consiste à organiser le réseau SPINDLE.
  • Août. Il retourne en France, à Montpellier (Hérault). Il développe une relation avec son opérateur radio Odette Sansom. Le réseau SPINDLE dirige la livraison des fournitures destinées aux maquis. Cependant, de nombreux résistants désapprouvent le style de vie flamboyant de Churchill et son manque de tact. Il se replie en Haute-Savoie à Faverges, près d'Annecy, change son nom de guerre en « Raoul » et son identité de couverture en Pierre Chambrun.
  • Finalement l’Abwehr infiltre le réseau.

1943

  • 23 mars. Dans la nuit du 23/24, Churchill retourne en Angleterre.
Quatrième mission en France

1945. Il est libéré du camp à la fin de la guerre.

1947. Peter Churchill et Odette Sansom se marient.

1956. Ils divorcent.

1972. - Peter Churchill meurt.

[modifier] Mémoires de Peter Churchill

  • (en)Of Their Own Choice, 1952.
  • (en)Duel of Wits, 1953. Traduction en français : (fr) Missions secrètes en France 1941-1943, Presses de la Cité, 1967.
  • (en)The Spirit of the Cage, 1954.
  • (en)By Moonlight, 1958.

[modifier] Reconnaissance

Peter Churchill a reçu les décorations suivantes :

[modifier] Sources et liens externes

  • Photographies de Peter Churchill sur le site Special Forces Roll of Honour
  • Dossier personnel de de Peter Churchill aux National Archives britanniques. Le dossier HS 9/314-315 est accessible depuis le 6 mars 2003.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
  • François Musard, Les Glières, 26 mars 1944, Robert Laffont, 1965. Notice sur Peter Churchill en appendice.
  • Vincent Nouzille, L'espionne. Virginia Hall, une Américaine dans la guerre, Fayard, 2007.

[modifier] Notes et références

  1. Né le 14 janvier 1909 à Buenos Aires, publiciste, ancien officier de liaison dans l'armée française. [Source : Nouzille]
  2. Ou Capitaine Bazin « Laurent », selon Peter Churchill, p. 57.
  3. Ou capitaine Dolan « Charles », selon Peter Churchill, p. 28.
  4. Guidé par les lumières d'un hôtel, il rejoint la côte en canoë et monte en terre en empruntant l'escalier d'un plongeoir, le long d'un rocher.
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