Hugo Bleicher

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Hugo Bleicher (1899- ) fut un agent de l'Abwehr en France, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est connu pour avoir démantelé plusieurs réseaux de résistance, notamment[1] :

Dans la Wehrmacht, il eut jusqu'à la fin de la guerre le rang modeste de Feldwebel (équivalent de sergent). Il eut pour alias « Colonel Henri » (se prétendant antinazi), « Jean Castel », « Weerbeck », « Bothereau », « Esbach », « Franz ».

Sommaire

[modifier] Biographie

1899. Naissance le 9 août à Tettnang, Wurtemberg, près du lac de Constance.

Étudiant à l'université de Ravensburg.

Guerre de 14-18. À Verdun, il est fait prisonnier par les Britanniques, qui l'internent à Abbeville dans un camp dont il gardera un mauvais souvenir.

1919. Il entre comme interprète à la Compagnie des chemins de fer français, à Wiesbaden. Il exerce de nombreux métiers, en Allemagne et au Maroc.

1939. Il est affecté à la gendarmerie secrète de l'Armée (GFP 312).

1940. En juillet, il est à l'hôtel Terrasse pour assurer la protection de Hitler lors de son déplacement à Paris.

1941.

  • Mai. Il arrête Robert Kiffer.
  • 23 octobre. Il est en poste à Cherbourg. Le capitaine Borschers le recrute au service annexe de l'Abwehr, à Saint-Germain-en-Laye.
  • 17 novembre. Sur dénonciation d'un pêcheur breton, il arrête Roman Czerniawski et d'autres agents du réseau INTERALLIÉ, dont Mathilde Carré, dite « la Chatte », qui devient sa maîtresse, et qui lui livre de nombreux noms de résistants. Hugo Bleicher les arrête. En récompense, il est muté à l'Abwehr III F, à l'hôtel Lutetia. Il réussit à prendre des émetteurs radio et à retourner des opérateurs, ce qui lui permet d'engager un Funkspiel (jeu radio) avec Londres.
  • 25 décembre. Dînant au George V, Mathide Carré fait la connaissance de Pierre de Vomécourt, chef du réseau AUTOGIRO du SOE, qui lui demande l'aide de son radio pour faire passer des messages à Londres. Bleicher, qu'elle informe immédiatement, pense pouvoir engager un nouveau Funkspiel avec le SOE.

1942.

  • Pierre de Vomécourt soupçonne Mathilde Carré, et finit par l'accuser. Elle s'effondre et promet de se racheter et de « prendre sa revanche sur les Boches ! »
  • 26 février. Dans la nuit du 26 au 27, Mathilde Carré et Pierre de Vomécourt rentrent en Angleterre à bord d'une vedette anglaise, sous la surveillance discrète de l'Abwehr. Ils ont fait croire à Bleicher qu'ils doivent ramener un général anglais pour qu'il participe à une réunion avec la Résistance française.
  • 25 avril. Bleicher arrête Pierre de Vomécourt, qui est revenu en France (parachutage du 1er avril). Cela entraîne l'arrestation de Mathilde à Londres.
  • 14 juillet. Avec l'accord de l'Abwehr Berlin (Amiral Canaris), Bleicher organise la mise en scène de l'évasion de Czerniawski, au cours d'un transfert entre Fresnes et Paris. Il s'attend à ce que, depuis Londres, Czerniawski lui serve d'espion idéal. En réalité Czerniawski se met au service du MI 6.

1943.

1944. En juillet, il arrête Henri Frager, chef du réseau DONKEYMAN.

1945. Le 15 juin, il est arrêté par à Amsterdam par la Résistance néerlandaise et remis aux autorités britanniques. Il sera détenu plusieurs années au camp de Colchester, Essex..

1954. Publication de ses mémoires : Colonel Henri's Story.

1967. Les anciens adversaires, Hugo Bleicher et Roman Czerniawski se rencontrent à Paris.

Bleicher termine ses jours petit commerçant dans la région de Constance.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Source

  • Dominique Venner, Histoire critique de la Résistance, Paris, Pygmalion/Gérard Watelet, 1995. ISBN 2-85704-444-5.
  • Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, le cherche midi, 2005. ISBN 2-74910-456-4

[modifier] Livre de Hugo Bleicher

  • Colonel Henri's Story, William Kimber, 1954

[modifier] Autres références

  • Janusz Piekalkiewicz, Les grandes réussites de l'espionnage, Fayard Paris-Match, 1971.

[modifier] Notes

  1. Une liste plus longue est fournie par Patrice Miannay :
    • Affaires : « affaire Seraphinsky ou Rudon à Marseille ; affaire Oppinada à Bruxelles, avec van de Casteele ; affaire Polen Club ou Gologourski à Marseille, avec Linck ; affaire Moustache avec le VM (homme de confiance) Filoche à Bruxelles ; affaire Édouard (Étasse)) ; affaire Grossfürst ; affaire Lysiana ; etc. »
    • Arrestations auxquelles il participe : « colonel Verneau, du chef du réseau RÉSISTANCE ; docteur Renet, dit Jacques Destréees. »
    • Affaires auxquelles il participe : « affaire Mutter ; affaire Landa, avec Graf Kreutz et le commissaire Raymond Richard ».
    • Réseaux : « Sous son contrôle, Bernard Fallot ravage les réseaux : TURMA, DÉFENSE DE LA FRANCE, VÉLITE, ARC-EN-CIEL, AJAX, NOÉ, PIERRE II, LIBÉ-VENGEANCE, JADE FITZ ROY, OCM, CND, et sous le nom de Bernard Schmidt le réseau MITHRIDATE. »
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