Ouistreham

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Ouistreham
Pays
drapeau de la France
     France
Région Basse-Normandie
Département Calvados
Arrondissement Arrondissement de Caen
Canton Canton d'Ouistreham
(chef-lieu)
Code Insee 14488
Code postal 14150
Maire
Mandat en cours
André Ledran
2008-2014
Intercommunalité aucune
Coordonnées
géographiques
49° 16′ 48″ Nord
         0° 15′ 26″ Ouest
/ 49.28, -0.257222222222
Altitudes moyenne : 12 m
minimale : 0 m
maximale : 32 m
Superficie 995 ha = 9,95 km²
Population sans
doubles comptes
9 004 hab.
(2007)
Densité 872 hab./km²
Carte de localisation de Ouistreham

Ouistreham est une commune française, située dans le département du Calvados et la région Basse-Normandie.

Ses habitants sont appelés les Ouistrehamais. Napoléon a surnommé « Bédouins » les natifs de Ouistreham suite au vol des fusils de ses soldats. Les habitants de Ouistreham qui n'y sont pas nés sont appelés « Racachis ».

Ouistreham fait partie des plages du Débarquement, sous le nom de Sword Beach.

Sommaire

[modifier] Géographie

Ouistreham, située à 14 km au nord de Caen, fait partie du bassin parisien et est situé au bord de la Manche. Plus précisément, cette commune se situe sur la Côte de Nacre. À l'est de la ville, on trouve la pointe du Siège, éperon sableux à l'estuaire de l'Orne.

[modifier] Lieu-dit et Patrimoine Naturel

[modifier] Le Maresquier

Au lieu-dit « Le Maresquier », on peut trouver une petite maison en pierre, rénovée, sur la berge ouest de l'Orne, c'est l'ancienne résidence de vacances d'Aristide Briand.

[modifier] Le bois du Caprice

Situé au sud-ouest de la ville, ce petit bois de 80 ha est classé en « espace naturel sensible » par le conseil général du Calvados. Réparti sur 3 communes (Colleville-Montgomery, Saint-Aubin-d'Arquenay et Ouistreham-Riva-Bella), il abrite des espèces végétales rares et des amphibiens.

[modifier] La pointe du Siège

À l'est de la ville, un éperon sableux dévie le cours de l’Orne à son embouchure dans la baie de Sallenelles. Une tour permet l'observation des oiseaux sédentaires et migrateurs qui nichent dans la baie. Cette diversité de milieux et d’espèces ont conduit à une protection de l’espace. La partie est de la pointe du siège est sous protection du conservatoire du littoral.

[modifier] Communes limitrophes

Ouistreham est bordée à l'ouest par Colleville-Montgomery, au Sud par Saint-Aubin-d'Arquenay et Bénouville, à l'est par Merville-Franceville-Plage et Sallenelles.

[modifier] Voies de communications

[modifier] Par route

On accède à Ouistreham en venant de Caen par la route D515 à quatre voies.

[modifier] Transports en commun

Ouistreham est desservie par les Bus verts.

  • ligne n° 1 : services quotidiens toutes les heures sauf dimanches et jours fériés entre Ouistreham et Caen. Différents arrêts entre Ouistreham et Caen.
  • ligne n° 75 : cette ligne dessert toute la Côte de Nacre et une partie des plages du Débarquement en juillet et août.

[modifier] Voies fluviales

Ouistreham est reliée à la capitale bas-normande par le Canal de Caen à la mer.

[modifier] Ports

Arrivée à Ouistreham du "Caen Express" en provenance de Portsmouth
Arrivée à Ouistreham du "Caen Express" en provenance de Portsmouth

Ouistreham est le port de commerce de Caen. La commune est desservie, depuis 1986, par des ferries trans-Manche vers Portsmouth (Royaume-Uni). Ces ferries sont actuellement exploités par la compagnie Brittany Ferries. Environ 1 000 000 passagers par an, 3 allers-retours quotidiens et 1 aller-retour le week-end en navire rapide de mars à septembre.

Le port de commerce , comme le port de plaisance (650 anneaux), sont gérés par la Chambre de commerce et d'industrie de Caen.

On trouve aussi un petit port de pèche devant les écluses du canal.

[modifier] Histoire

[modifier] Origines et étymologie

Elle tirerait son nom d'origine germanique d'un établissement de colons saxons, implantés dans la région en tant que mercenaires (autour des IVe siècle et Ve siècle ).

Le nom Ouistreham a en effet deux hypothèses étymologiques :

  • Oistreham ou Oystreham pour Westerham, c'est-à-dire village occidental[1], car il se trouve placé à l'ouest de l'embouchure de l'Orne, le fleuve qui conduit à Caen.
  • On peut aussi y trouver les mot saxons « oyster » et « ham » ce qui désignerait alors un village où l'on pêche des huîtres[2].

On trouve ce nom écrit de diverses manières : Oestreham - Oistreham - Hoistreham - Estrham. Les anciens registres de l'état-civil qui remontent à 1652 portent Oyestreham. Au commencement du XXe siècle, pour simplifier ou se rapprocher davantage de la prononciation, on en a fait Ouistreham.

[modifier] Ouistreham à travers les siècles

Riva-Bella était desservie par les Chemins de fer du Calvados, une compagnie de chemin de fer secondaire à voie étroite.
Riva-Bella était desservie par les Chemins de fer du Calvados, une compagnie de chemin de fer secondaire à voie étroite.

L'église Saint-Samson et la Grange aux Dîmes forment, dès le début du hameau de Ouistreham, le cœur de cette cité. Sa proximité avec la mer a fait que le bourg s'est développé vers la grève, au Nord. Ouistreham était un village de pêcheurs et de paysans où l'activité était aussi liée au commerce maritime. Ouistreham connut l'essor de son port grâce à l'extraction et à l'exportation de la brique de Caen. Il y subsiste encore quelques maisons typiques de pêcheurs.

En 1866, une première villa est construite dans les dunes. Son propriétaire, M. Longpré, fabricant de corsets à Caen, lui donna le nom de Belle Rive. Un peintre avait remarqué que les couchers de soleil sur les grèves de Ouistreham ressemblaient à ceux qu'il avait eu l'occasion d'admirer en Italie, de Belle Rive en fit "Riva Bella". Peu à peu les dunes et marécages disparaissent pour laisser place à des villas et le premier casino est édifié .

Au tout début du XXe siècle, la station balnéaire s’est développée autour de ces luxueuses villas et des infrastructures de loisirs : thalassothérapie et casino de Ouistreham.

Lors de la seconde guerre mondiale, Ouistreham est occupé par les troupes allemandes et le casino sert de point de surveillance puisque surplombant la plage. Le 6 juin 1944, ce poste de surveillance devient un lieu stratégique et sa prise permet d'assurer le point de débarquement sur la plage de Sword Beach. Le Commando n°4 du commandant Philippe Kieffer comportant les 177 fusiliers marins français (faisant partie intégrante de la première brigade spéciale de Lord Lovat) a ensuite atteint les ponts de Bénouville (Pegasus Bridge) et Ranville et opéré ainsi la jonction avec les parachutistes de la 6e DAP (Airborne britanniques) après des combats de rues à Ouistreham.

[modifier] Culture et Patrimoine

[modifier] Patrimoine architectural

[modifier] Église Saint-Samson

Église du XIIe siècle de Ouistreham
Église du XIIe siècle de Ouistreham

Au cœur de Ouistreham se dresse l’église paroissiale Saint-Samson. Elle fut construite durant les années qui précèdent 1150, sous l’égide de la sixième abbesse de la Trinité de Caen, Jeanne de Coulonces, elle fut dédiée à saint Samson en 1180.

La prospérité du bourg, dont le trafic portuaire était florissant durant toute la période anglo-normande ainsi que le patronage de l'Abbaye aux Dames ont conféré la remarquable qualité de ce monument.

La nef à six travées accompagnées de collatéraux est prolongée par un avant-chœur coiffé d’une grosse tour et un chœur qui se termine par une abside en hémicycle. Bien que la construction d'origine date de 1150, l'ensemble a subi des restaurations radicales à la fin du XIXe siècle, ce qui a provoqué une modification sensible de son organisation architecturale et de sa sculpture.

L'église veilla sur le bourg en remplissant au travers des siècles, outre sa vocation religieuse, plusieurs fonctions: fortifiée au XIVe siècle elle joua un rôle de défense, comme en témoignent les canons déposés sur son mur sud, et de protection car le clocher servit aussi de phare et les pilotes surveillaient la mer d'une lucarne aménagée au-dessus de l'abside.

L'intérieur de l'église conserve encore des statues et un mobilier intéressants, ainsi que deux vitraux commémorant la libération de la ville lors de la Seconde Guerre mondiale. Au sud de l'église, s'élève le Monument aux Morts, remarquable par la présence du marin et du fantassin, le tout surmonté d'un coq.

[modifier] Grange aux Dîmes

Grange aux Dîmes depuis les jardins de l'Abbaye
Grange aux Dîmes depuis les jardins de l'Abbaye

Attenant à l'église Saint-Samson, on trouve un ensemble de bâtiments anciens datant du Xe et XIe siècle entièrement rénovés à la fin du XXe siècle, la grange aux dîmes. Jusqu'à la Révolution, Ouistreham était une baronnie appartenant à l'Abbesse de la Sainte Trinité de Caen, la population lui était redevable de la dîme (impôt représentant environ 1/10e des récoltes et des troupeaux) qui était entreposée dans ces bâtiments. L'architecture de cette grange est similaire à celles construites en Angleterre durant la même période et montre ainsi l'importance de l'influence des échanges anglo-normands à l'époque.

On peut trouver mention de la grange aux dîmes de Ouistreham dès 1257 dans un censier commandé par l’abbesse de Caen : « Y avait une grange à dîmes. La dixmes d’Oystreham, Saint-Aubin, du Port et de Colleville appartenaient à l’abbaye »[3].

Aujourd’hui cette grange, qui a été restaurée et aménagée sans perdre sa configuration originelle, est transformée en salle de réception.

[modifier] Phare

Icône de détail Article détaillé : Phare de Ouistreham.

Le phare de Ouistreham est un phare de granit, cylindrique, de 38 m de haut et peint en rouge et blanc. Ce phare terrestre a été érigé en 1905 en remplacement de l'ancien phare carré de 13 mètres de haut.

Le phare de Ouistreham est visible à 16 milles marins. Le phare indique les dangereux rochers des Essarts grâce à un secteur rouge montrant la direction aux marins.

[modifier] Patrimoine culturel et ludique

Musée du Mur de l'Atlantique
Musée du Mur de l'Atlantique

[modifier] Musées

  • Musée du mur de l'Atlantique : installé dans un ancien poste de direction de tir du Mur de l’Atlantique, cette tour de béton a été restaurée et réaménagée afin de lui redonner l’aspect qu’elle avait le 6 juin 1944.
  • Musée N°4 Commando : ce musée retrace l’épopée des premiers commandos qui débarquèrent à Sword Beach le 6 juin à l’aube avec parmi eux, le 4e commando franco-britannique du commandant français Philippe Kieffer.

[modifier] Galerie de peinture

Située dans les jardins du casino, à côté de l'office de tourisme, la galerie de la plage abrite des expositions temporaires d'artistes locaux.

[modifier] Cinéma

Cinéma de Ouistreham
Cinéma de Ouistreham

L'association loi 1901 « Cinéma Michel Cabieu » gère l'unique salle de la commune depuis 1983. Cette salle d'environ 380 places est situé dans un bâtiment à colombages, dans le style classique normand.

[modifier] Casino

Le casino de Ouistreham, sur le thème de la mer, est un établissement du groupe Lucien Barrière. Il dispose de 145 machines à sous, 2 tables de black-jack, 2 tables de roulette anglaise et 2 tables de boules. L'établissement comporte également la brasserie « Le Doris », le restaurant « La Croisière » et la discothèque « Le Cercle ».

[modifier] Personnes célèbres

[modifier] Économie

  • Population active : 3 710
  • Chômeurs : 517
  • Taux de chômage : 12,6%
  • Revenu moyen par ménage : 16 402 € / an
  • Taux de propriétaires : 56,5 %
  • Prix moyen de l'immobilier (vente) : 3 197 € / m²
  • Prix moyen de l'immobilier (location) : 12,22 € / m² / mois

La commune partage le port de commerce avec Caen. Elle possède aussi en propre un port de plaisance.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[4])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
4780 5223 6140 6310 6709 8679 8759
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Pyramide des ages
0 - 19 ans 20 - 39 ans 40 - 59 ans 60 - 74 ans + de 75 ans
22,8% 25,7% 23,9% 16,4% 11,1%
  • Solde naturel 90-99 : 33 hab
  • Solde migratoire 90-99 : 1 970 hab
  • Variation annuelle de pop : 2,9 % / an

[modifier] Vivre à Ouistreham

[modifier] Le sport

  • Le stade Philippe Kieffer accueille un terrain de football, une piste d'athlétisme, un gymnase conventionnel (20m x 40m) ainsi que le Dojo et le gymnase Gérard Legoupil.
  • Le stade Petit Bonheur est constitué de 6 terrains permanents afin d'accueillir les adhérents du club de football chaque semaine.
  • Le Cosec : comme ses frères jumeaux en France, ce gymnase fut construit dans les années 1970, pendant la forte période de développement des activités physiques et sportives.
  • AJS Ouistreham

[modifier] La vie associative

On recense environ 70 associations présentes au cœur de Ouistreham, aussi bien au niveau sportif (football, basket, tir à l'arc, voile, yoga, danse etc.), culturel (théâtre, cinéma, musique, chorale), défense du patrimoine, éducatif qu'au niveau de l'action sociale.

[modifier] La vie culturelle

La vie culturelle de Ouistreham est animée par plusieurs entités :

  • L'école intercommunale de musique. L'action de l'école est soutenue par l'association [Actimusique].
  • Des Orchestres: un big band, un orchestre d'harmonie et une fanfare.
  • L'association de danse.
  • L'Office Municipal d'Action Culturelle (OMAC)
  • Deux associations de théâtre (L'AET et les Agités)

La vie culturelle est très riche tout au long de l'année, mais compte deux grands rendez-vous:

  • Les Ouistreham Jazz Escales. Ce festival de jazz est nés en 2007. Il s'efforce de faire découvrir diverses formes de musique improvisées et de faire participer les élèves de l'école de musique et les scolaires.
  • Les biennales de sculptures (7 éme édition en juin 2009).

[modifier] Administration

[modifier] Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 1983 actuel André Ledran Parti socialiste Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.


[modifier] Jumelage

La ville est jumelée avec :

[modifier] Armoiries

Les armes de la commune de Ouistreham se blasonnent ainsi :
Tiercé d'Angleterre, de Normandie et de Flandre, le lion de Flandre chargé en pal d'une crosse d'or, au chef d'azur chargé d'une coquille d'argent, d'une nef et d'une étoile à six branches de même.

Ce blason reprend celui de l'Abbaye Sainte Trinité de Caen dont Ouistreham était un baronnage jusqu'à la révolution mais s'en différencie par son chef. On y trouve donc les armes d'Angleterre (trois léopards d'or sur fond rouge - dit de gueules) et de Normandie (deux léopards sur fond rouge), rappelant ainsi les échanges très présent entre les deux régions mais aussi et surtout les armes de Flandres (lion noir -de sable- sur fond or) en référence à Mathilde de Flandres - femme de Guillaume le Conquérant - qui est liée à l'Abbaye caennaise (d'où la crosse sur le lion de Flandres). Enfin, le chef de ce blason, sur le thème et la couleur de la mer, évoque tout le pan côtier de la bourgade. On retrouve aussi ce côté maritime par le trident qui orne le cimier.

[modifier] Anecdotes

  • Michel Cabieu repoussa les Anglais qui tentaient de débarquer à Ouistreham en 1762. Il fut honoré par la convention en 1790 et fut surnommé le général Cabieu. Le cinéma et une avenue portent son nom.
  • Aristide Briand, homme politique français, y avait une maison (qui existe encore, le long du canal de Caen à la mer) et un yacht (la Simounelle). Une statue le représentant orne le port. Une avenue et un groupe scolaire portent son nom.
  • Ouistreham est le lieu principal de l'intrigue du roman Port des Brumes de Georges Simenon mettant en scène le célèbre commissaire Maigret.
  • Parmi les 177 hommes du commando Kieffer qui débarquèrent à Ouistreham, Gwenn-Aël Bolloré écrit ses mémoires J'ai débarqué le 6 juin 1944 et Nous étions 177 et l'on peut y lire la description de la bataille de Ouistreham.
  • Léon Gautier, membre des commandos, débarque lui aussi à Ouistreham. Il y habite maintenant.
  • L'esplanade menant à la plage et au casino porte le nom d'un des hommes du commando n°4 : le Commandant Alexandre Lofi (1917-1992), Compagnon de la Libération, Officier de la Légion d'honneur et Commandeur dans l’Ordre National du Mérite, Croix de Guerre avec 3 citations à l’ordre de l’armée et titulaire de la Military Cross (haute distinction britannique).
  • Le stade de Ouistreham est nommé d'après le capitaine de corvette Philippe Kieffer (1899-1962), Commandeur de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1939-1945 (4 citations) et Military Cross (GB). Une stèle commémorative à son image fut apposée sur la plage en 1969.
  • On peut voir l'explosion du casino de Ouistreham dans le film Le Jour le plus long.
  • Catherine Frot est marraine du cinéma "Le Cabieu".

[modifier] Note

  1. Eugène Liot, Ouistreham les Bains
  2. M. Lantier, Origines & histoire d'Ouistreham
  3. 14488 - Ouistreham - GeneaWiki
  4. Ouistreham sur le site de l'Insee

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes