Orfeo ed Euridice

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Trentième et plus célèbre opéra de Christoph Willibald Gluck Orfeo ed Euridice existe sous trois versions différentes. L'œuvre originale a été créée à Vienne le 5 octobre 1762 sur un livret italien de Ranieri de’ Calzabigi, le rôle titre étant confié à un castrat. Lors de son séjour en France, le compositeur devait adapter son opéra selon le goût français en confiant le rôle principal à une voix de haute-contre (ténor à la tessiture élevée) sur un livret traduit par Pierre Louis Moline et sous le titre Orphée et Eurydice, remportant un triomphe à Paris le 2 août 1774. Hector Berlioz devait enfin procéder en 1859 à un remaniement pour permettre à Pauline Viardot de chanter Orphée. C'est cette version peu fidèle aux volontés du compositeur qui, dans une traduction italienne a été chantée par de nombreuses altos et mezzo-sopranos pendant un bon siècle et qui a contribué à maintenir ce chef-d'œuvre au répertoire. Ces dernières décennies, on a assisté au retour à une des deux versions originales, le plus souvent la version italienne mais la version de Berlioz conserve ses défenseurs puisqu'elle permet de profiter des ajouts de la version parisienne tout en respectant la tessiture d'alto de la version italienne.

[modifier] Argument

Orfeo ed Euridice comporte trois actes.

Après une ouverture enlevée et joyeuse, le rideau se lève à l'acte I sur une scène de déploration. Orphée et le chœur se lamentent près du tombeau d'Eurydice. Orphée, resté seul, apprend de l'Amour qu'il pourra récupérer Eurydice s'il parvient à convaincre l'Enfer.

À l'acte II, un très impressionnant chœur infernal tente de barrer la route à Orphée mais, par son chant, ce dernier parvient à émouvoir les esprits qui lui cèdent le passage. Un ciel serein succède aux sombres bords du Cocyte, prétexte dans la version parisienne à un ravissant ballet des Ombres heureuses. Eurydice paraît.

À l'acte III, les deux époux remontent vers la terre mais Eurydice s'inquiète de l'indifférence d'Orphée qui ne peut la regarder avant de retrouver le monde des vivants. À l'écoute de ses reproches, il ne peut s'empêcher de se retourner et elle expire dans ses bras. Orphée se lamente dans le célèbre Che farò senza Euridice (dans la version française : J'ai perdu mon Eurydice). L'Amour surgit pour l'empêcher de se suicider et lui rend Eurydice, l'œuvre s'achevant dans la version parisienne par un long ballet.