Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges

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Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges

Croix de l'ordre constantinien
Création 1190
Statut Ordre dynastique
Siège -Branche « espagnole » : Rome, église Sainte-Croix in Flaminio

-Branche « italienne » : Naples

Grand maître -Branche « espagnole » : S.A.R. Charles de Bourbon-Siciles, infant d'Espagne, duc de Calabre

-Branche « italienne » : S.A.R. Charles de Bourbon-Siciles, duc de Castro

Grand prieur -Branche « espagnole » : Cardinal Darío Castrillón Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei, préfet émérite de la Congrégation pour le clergé

-Branche « italienne » : Cardinal Albert Vanhoye s.j.

L'ordre sacré militaire Constantinien de Saint-Georges est un ordre équestre dont les origines remonteraient, selon la Tradition, à l'empereur Constantin ; il aurait été créé après la découverte de la Vraie Croix.

C'est la raison pour laquelle il est considéré comme le plus ancien des ordres existants à caractère religieux.

D'abord appelé Ordre de Constantin, en raison de son prétendu fondateur, puis Ordre Angélique du nom d'Isaac Ange Comnène et Ordre des Chevaliers dorés à cause du collier d'or que portaient les principaux dignitaires, il prit son nom actuel lors de son passage de la maison de Parme à la maison de Bourbon-Deux-Siciles de Naples.

Son but est la glorification de la Croix, la propagation de la foi et la défense de la Sainte Église romaine.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le plus ancien document authentique connu est le Statut de l'Ordre, réformé par l'empereur d'Orient Isaac II Ange Flavius Comnène, en 1190. Le grand magistère était transmis de père en fils dans la dynastie des Comnène. Le dernier de la lignée le transmit au duc de Parme Francesco Farnese : cette transmission fut reconnue par l'empereur élu des Romains le 5 août 1699 et sanctionnée par la bulle d'Innocent II Sinceræ Fidei du 24 octobre 1699. De nouveaux statuts furent promulgués par le duc le 23 mai 1705.

Le pape Clément XI plaça l'ordre sous la protection du Saint-Siège par la bulle Militantis Ecclesiæ du 27 mai 1718. Antoine Farnèse, dernier duc de Parme, transmit la dignité de grand maître à Charles de Bourbon, fils de sa nièce Élisabeth et de Philippe V d'Espagne.

En 1734, Charles monta sur le trône de Naples. Il refusa de se dessaisir le la grande maîtrise et établit le siège de l'ordre dans ses nouveaux États. Il y transporta les archives, dota l'ordre d'une nouvelle organisation et lui donna le nom d'Ordre constantinien de Saint-Georges. Le nouveau duc de Parme protesta en vain contre cette usurpation et l'ordre d'Ange Comnéne demeura définitivement rattaché à la couronne napolitaine, bien que l'archiduchesse Marie-Louise ait recréé une branche parmesane en 1816 (Voir plus bas).

En 1759, succédant à son père sur le trône d'Espagne, il transféra ses droits à son fils Ferdinand et à ses descendants.

Dans la personne du souverain napolitain coexistaient les fonctions de roi et de grand maître, sans qu'il y ait fusion, mais l' Almanacco reale des Deux-Siciles mentionnait cependant l'ordre, le plaçant en troisième position, après l'Ordre de Saint-Janvier et l'Ordre de Saint-Ferdinand et du mérite.

Les statuts de l'ordre ont été revus par deux fois, le 20 juillet 1934 et le 16 juillet 1943.

Bien qu'ayant perdu ses biens lors de l'unification italienne, l'ordre constantinien, ordre dynastique familial, s'est maintenu jusqu'à nos jours, et l'Église catholique lui accorde son patronage.

[modifier] Querelle dynastique

Ferdinand-Pio des Deux-Siciles est décédé en 1960 sans héritier. Son frère Charles ayant renoncé à ses éventuels droits successoraux à la couronne des Deux-Siciles par l'Acte de Cannes le 14 décembre 1900 pour devenir Infant d'Espagne, son autre frère, Rénier, assuma la succession.

Cependant, l'ordre n'était pas lié à la couronne, mais au titre de chef de famille, et l'acte de Cannes ne fait aucune allusion à la grande maîtrise de l'ordre.

De plus, il semblerait que cette renonciation soit invalide au regard des règles de succession de la couronne.

Le Saint-Siège, dont l'arbitrage a été sollicité, a refusé de se prononcer sur la question successorale et s'est contenté d'envoyer un prélat aux chapitres des deux branches de l'ordre.

Quoi qu'il en soit, deux branches de l'ordre coexistent actuellement, l'une sous le grand magistère de Charles de Bourbon-Siciles, duc de Calabre et Infant d'Espagne, l'autre sous le grand magistère de Ferdinand comte de Caserte, duc de Castro.

[modifier] Organisation

Les chevaliers sont répartis en grades.

  • Baillis grand-croix de Justice ;
Il ne peut y avoir plus de 5 baillis grand-croix de justice, les princes royaux et les cardinaux n'étant pas compris dans ce nombre ; certains d'entre eux peuvent avoir un collier comme le grand maître ;
  • Chevaliers et dames grand-croix de justice ;
Il ne peut y avoir plus de 25 chevaliers grand-croix de justice ;
  • Chevaliers et dames grand-croix jure sanguinis ;
  • Chevaliers et dames grand-croix de mérite ;
  • Chevaliers et dames de justice ;
  • Chevaliers et dames jure sanguinis ;
  • Chevaliers et dames de mérite ;
  • Chevaliers et dames - croix de mérite ;
  • chapelains (de tous grades).

Le port des insignes n'est pas autorisé en France, puisque ils ne sont pas décernés par une puissance souveraine, mais le Royaume d'Espagne et la République italienne reconnaissent les deux branches de l'ordre et autorisent ses chevaliers, dames et chapelains à porter leurs décorations.

[modifier] Ordre constantinien de Saint-Georges (Parme)

Fondé par Marie-Louise d'Autriche duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla le 26 février 1816 en souvenir de l'ordre des Farnèse passé à Naples, cet ordre Constantinien fut un ordre de mérite à cinq classes qui s'installa au siège de l'ancien ordre à Parme, en l'église Santa Maria della Steccata (Sainte-Marie-de-la-Palissade).

L'archiduchesse Marie-Louise, duchesse de Parme en vertu des traités de 1814, étant héritière des Farnese, avait réclamé la grande maîtrise de l'ordre constantinien. Pour éviter toute nouvelle discussion, les deux maisons souveraines de Parme et des Deux-Siciles convinrent tacitement d'en exercer l'une et l'autre les droits.

Conservé comme premier ordre par les Infants d'Espagne, ducs de Parme et de Plaisance, le Constantinien de Saint-Georges ne fut plus conféré après la mort du duc Robert Ier en 1907, mais les princes de Parme portent encore les insignes de sénateur grand-croix avec collier.

[modifier] Sources

  • (fr) Hervé Pinoteau, État présent de la Maison de Bourbon, 3e édition, 1985
  • (en) Peter Bander van Duren, Orders of knighthood and of merit, Gerrards Cross, 1995
  • (en) Guy Stair sainty, The two Siciles succession dispute
  • (en) Guy Stair sainty, The orders of chivalry and merit of the Bourbon Two Sicilies dynasty
  • (fr) W. Maigné, Dictionnaire encyclopédique des ordres de chevalerie, Paris, 1861

[modifier] Liens externes

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