Élisabeth Farnèse

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Elisabeth Farnèse - Ilario Spolverini (1657-1734) Parme, Galerie Nationale
Elisabeth Farnèse - Ilario Spolverini (1657-1734) Parme, Galerie Nationale

Élisabeth Farnèse, connue aussi comme Isabel de Farnesio ou Isabella Farnese (Parme, 25 octobre 1692 - Aranjuez, 11 juillet 1766), elle fut reine consort d’Espagne de 1714 à 1746 influençant de manière importante la politique du royaume.

[modifier] Biographie

Élisabeth est la fille de Édouard II Farnèse, prince de Parme et de Dorothée Sophie de Neubourg, belle-soeur de l'Empereur Léopold Ier. Ce n’était pas une belle femme en raison de son visage marqué par une variole lors de son enfance mais son corps était admirablement bien fait elle était dotée d'un caractère ferme, décidé et ambitieux. Les auteurs de l’époque firent l’éloge de sa perspicacité et de son intelligence. Elle reçut une éducation rigide que lui imposa sa mère.

A l’image de certains de ses ancêtres, elle entra dans le jeu diplomatique de la famille Farnèse, mais plutôt comme pièce d’échange. Grâce à l’esprit de persuasion de l’abbé Giulio Alberoni, ambassadeur du duc de Parme à Madrid et aux intrigues de la Camarera Mayor du roi d’Espagne, Marie-Anne de La Trémoille, princesse des Ursins, en 1714 Élisabeth épousa Philippe V d'Espagne, récemment resté veuf d’une princesse de la Maison de Savoie.
Les noces furent célébrées à Parme le 25 août. Comme gage de sympathie envers l’Espagne, Le pape conféra la Rose d'or à Élisabeth. La reine fut accompagnée en Espagne par Alberoni. Durant le voyage, peut être inspiré par le futur cardinal, elle mûrit la décision d’éloigner Marie-Anne de la Trémoille afin d’être l’unique à avoir un ascendant sur le roi. Par cette manœuvre, l’Espagne s’affranchit de l’influence française.

Au cours des premières années de règne, elle fut très bien conseillée par Alberoni et par son oncle François Farnèse, duc de Parme. Grâce à leurs conseils, elle réussit à dominer le caractère indécis de son mari qui ne contesta jamais aucune de ces décisions ce qui lui donna un poids important dans la politique de l’Espagne du XVIIIe siècle. C’est au cours de cette période qu’Alberoni fut nommé cardinal et en 1716 Premier ministre.

L’influence de la reine sur le roi porta la politique ibérique a se tourner de nouveau vers les anciennes possessions en Italie perdues lors de la Guerre de Succession d'Espagne et qui culmina avec l’invasion de la Sardaigne et de la Sicile. Mais la quadruple alliance entre la France, l’Autriche, l’ Angleterre et la Hollande, mit fin à son ambition. L'armée espagnole fut battue par l’armée française et la flotte envoyée par le fond par les Anglais au large du Cap Passero en Sicile. Le prix de la paix (Paix de l’Aia 1720) fut le renvoi de son ministre le cardinal Alberoni qui fut exilé, l’évacuation de la Sicile et la renonciation aux prétentions sur les anciennes possessions. Le même traité établit cependant que le duché de Parme et Plaisance, en cas d’absence d’héritier, la dynastie était en train de s’éteindre, serait passé aux mains de son fils aîné Charles. En outre, de part son ascendance, Élisabeth était aussi l’héritière légitime des Médicis, eux aussi en voie d’extinction comme les Farnèse de Parme, ainsi ses fils auraient pu revendiquer leurs droits sur le Toscane.

En 1724 Philippe V, fatigué abdiquait en faveur de son fils Louis né d’un précédent mariage et il se retira dans le palais de La Granja, mais la chance favorisa Élisabeth une fois encore. Sept mois plus tard, son beau fils mourut ce qui convainquit Philippe de reprendre le pouvoir et elle réussit ainsi à diriger encore une fois la politique espagnole, spécialement quand le roi perdit une grande partie de ses facultés mentales

Élisabeth survécut 20 ans à la mort de Philippe et elle dut attendre la mort d’un autre beau fils avant de voir son fils aîné Charles accéder au trône d’Espagne qui entre temps, au cours de la Guerre de Succession de Pologne avait réussit à prendre possession de Parme, Naples et la Sicile.

En 1732, Charles avait pris possession de Parme et Plaisance, et deux ans après en 1734, à l’issu de la bataille de Velletri, il pris possession de Naples. C’est à cette époque que remonte le transfert des biens des Farnèse de Parme à Naples. Après 1734, les droits qui avaient été attribués à Charles par les précédents traités revinrent à Élisabeth qui fut nommé “Légitime Reine et Duchesse de Parme et Plaisance ”.

En 1746 Philippe V d’Espagne mourut et Ferdinand son autre fils du premier mariage accéda au trône. Élisabeth se retira à Sant'Ildefonso, mais sans cesser d’intriguer en faveur de ses fils.

A la fin de la guerre de succession d'Autriche qui vit l’échange de territoires entre les puissances, en 1748, par le traité de traité d'Aix-la-Chapelle un autre de ses fils Philippe de Bourbon eut le couronne ducale de Parme cédée par son frère Charles. Philippe épousa Louis Élisabeth de France, fille du roi de France.

En 1759, à la mort de son beau fils Ferdinand, Élisabeth assuma la régence dans l’attente du retour de son fils Charles.


Élisabeth passa les dernières années de sa vie à Aranjuez où elle dédia son temps en œuvres de charité et elle devint la protectrice des jésuites. Elle mourut le 11 juillet 1766 presque aveugle.

Frédéric II de Prusse, qui connaissait bien Élisabeth dit d’elle: “Le cœur énergique d’un romain, la fierté d’un sparte, la ténacité d’un anglais, l’astuce d’un italien, la vivacité d’un français concoururent à créer cette femme particulière ; Elle marche audacieusement à la réalisation de ses projets, il n’y a rien qui puisse la surprendre, personne qui puisse l’arrêter.”

[modifier] Enfants d’Élisabeth Farnèse et Philippe V

[modifier] Voir aussi