Innocent II

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Innocent II
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Innocent II
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[[|100px|Armoiries pontificales de Innocent II]]
Nom de naissance Gregorio Papareschi
Naissance date inconnue
Rome
Élection
au pontificat
14 février 1130
Intronisation: 23 février 1130
Fin du
pontificat :
24 septembre 1143
Prédécesseur : Honorius II
Successeur : Célestin II
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Antipape : Anaclet II (1130-1138) et Victor IV (antipape, 1138)
Listes des papes: chronologie · alphabétique
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Innocent II (Gregorio Papareschi), né à Rome (Italie), est un pape du 14 février 1130 au 24 septembre 1143.

Sommaire

[modifier] Débuts

Membre du clan Guidoni, Gregorio est d'abord chanoine régulier de Saint-Jean de Latran. Nommé cardinal-diacre de Saint-Ange par Pascal II, il suit son successeur Gélase II dans son exil en France. Sous le pontificat de Calixte II, il accompagne le légat Lambert, cardinal-évêque d'Ostie, dans sa mission en Allemagne. Avec ce dernier, il prend part à l'élaboration du concordat de Worms, qui en 1122 met fin à la longue querelle des Investitures. À son retour, il s'attache au clan des Frangipani, l'une des grandes familles romaines, contre les Pierleoni, plus populaires.

[modifier] Pontificat

[modifier] L'élection

Au début de l'année 1130, alors que le pape Honorius II est à l'article de la mort, le cardinal Aymeric, partisan des Frangipani, persuade ce dernier d'instituer une commission de huit cardinaux pour élire son successeur. Il resterait ensuite au Sacré Collège d'approuver ce choix. En pratique, la commission se trouve composée d'une minorité de pro-Pierleoni, pourtant majoritaire dans le Sacré Collège.

Quand Honorius II meurt dans la nuit du 13 au 14 février, Aymeric réunit les six autres membres de la commission présents sur place, dont un seul partisan des Pierleoni. Gregorio, proche des Frangipani, est donc élu par six voix contre une ; il prend le nom d'Innocent II. Le vote est confirmé par dix autres cardinaux de la même faction, pour la plupart français. Quelques heures plus tard, les cardinaux de la faction Pierleone, majoritaires, élisent Pierre Pierleone, qui prend le nom d'Anaclet II.

[modifier] Le schisme

C'est le schisme. Anaclet II est soutenu par les Normands du roi Roger II de Sicile et par une majorité des Romains. Ainsi, Innocent II ne peut être couronné qu'à Sainte-Marie-Nouvelle, et non à la Basilique Saint-Pierre. Il est également prisonnier un temps des Normands. Contraint de quitter Rome, il se réfugie d'abord en Toscane, puis en Ligurie, et enfin en Provence.

Si l'empereur Lothaire II ne se montre guère pressé de trancher, Louis VI de France est plus actif, sans doute sur le conseil de Suger. Il convoque à Étampes les archevêques de Sens, Reims et Bourges ainsi que des évêques et abbés, parmi lesquels Bernard de Clairvaux. Celui-ci prend parti pour Innocent II dès que les Frangipani le contactent, et refuse de prendre connaissance du dossier adverse. Accueilli en France par Suger, Innocent II convoque un synode à Clermont-Ferrand : Anaclet est excommunié en octobre 1130.

À la suite de Louis VI, Henri Ier d'Angleterre prend parti en faveur d'Innocent. Sur les conseils de Norbert de Xanten, fondateur des prémontrés, Lothaire II fait finalement de même. En 1133, il intervient militairement en Italie. Cependant, aussitôt couronné par Innocent, il rebrousse chemin avec son armée. De nouveau chassé de Rome, Innocent II s'installe à Pise où il tient en 1135 un concile réitérant la condamnation d'Anaclet et de ses partisans. En 1136-1137, Lothaire mène une seconde campagne militaire, qui inflige une défaite temporaire à Roger de Sicile, le plus sûr soutien militaire d'Anaclet. C'est la mort de ce dernier en janvier 1138 qui met fin au schisme : son successeur, Victor IV, se soumet rapidement à Innocent.

Innocent II convoque en avril le IIe concile du Latran pour affermir sa position : il reprend l'œuvre du Ier concile du Latran, en 1123, et confirme les décrets des synodes de Clermont, Reims et Pise. À la clôture du concile, il entreprend de réduire Roger de Sicile, son dernier adversaire. Fait prisonnier, il doit finalement traiter avec le Normand : par le traité de Mignano, en juillet 1139, il reconnaît son titre royal ainsi que ses territoires.

À sa mort, Innocent II est inhumé dans la basilique du Latran, avant d'être transféré en 1308 à Notre-Dame du Trastévère.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • A. Graboïs, « Le schisme de 1130 et la France », in Revue d'histoire ecclésiastique 76 (1981), p. 593-612 ;
  • (de) Werner Maleczek, « Innocenz II », Lexikon des Mittelalters 5 (1991), p. 433-434 ;
  • Marcel Pacaut, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-618577), p. 875-876 ;
  • (en) Mary Stroll, Symbols As Power: The Papacy Following the Investiture Contest, Brill, Leyde, 1991.

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