Olivier Blanc

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Olivier Blanc, de son vrai nom Charles-Olivier Blanc, est un historien et conférencier français né en 1951 à Montivilliers. Il a consacré ses recherches a l'étude d'archives du XVIIIe siècle, particulièrement de la Révolution française, mettant a jour et publiant un grand nombre de documents inconnus comme des lettres d'adieu de condamnés à mort. Ses recherches tendent à redéfinir la réalité du travail de diplomate sous la Révolution française, et notamment l'espionnage entre puissances européennes.

[modifier] Recherches majeures

Il s'est fait connaître en 1981 avec sa biographie-réhabilitation de Marie-Olympe de Gouges, une victime de la Terreur qui fut la pionnière du féminisme moderne et fervente abolitionniste de l'esclavage des Noirs (rééditée en 2003).

Son essai publié en 1984 par l'éditeur Robert Laffont sous le titre La dernière lettre, prisons et condamnés de la Révolution, forme le recueil des lettres ultimes écrites par les condamnés à la guillotine à Paris de 1793 à 1797. Ces lettres d'adieu qui ne sont jamais parvenues à leurs destinataires car retenues par l'administration des prisons et du Tribunal révolutionnaire, se trouvaient dans les papiers dits de Fouquier-Tinville. Elles nous renseignent sur les mentalités du temps mais forment aussi un réquisitoire de fait contre les violences aux personnes pendant la Révolution française. Cet ouvrage, maintes fois traduit, a été remarqué par la presse internationale, notamment l'International Herald Tribune, le Washington Post, le New York Times, le Times, Times Litterary Supplement, Books and Bookmen, New Zeland Herald - pour ne citer que la presse anglo-saxonne -, qui en ont proposé d'importants compte-rendus à leurs lecteurs. Ces réactions confirment à la fois l'intérêt marqué des étrangers pour la Révolution française et, d'autre part, l'incompréhension manifeste de la Terreur, malgré les efforts de certains historiens du XXe siècle pour l'expliquer, voire la justifier.

Depuis cette époque, Olivier Blanc poursuit des recherches d'archives sur l'histoire politique et sociale de la fin du XVIIIe siècle dont il est devenu l'un des spécialistes. Il a donné de nombreuses conférences en France et aussi aux États-Unis où il a été invité par plusieurs universités (dont New-York (NYU), Boston (Wellesley College), Milwaukee, Madison, Chicago, etc) Ses ouvrages et ses articles proposent un panorama complet de la société parisienne de la fin de l'Ancien Régime - voir ses deux essais sur le libertinage à Paris sous Louis XVI) -, de la Révolution mais aussi du Consulat et de l'Empire, avec une biographie richement documentée du conseiller d'État et ministre Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély qui joua un rôle discret d'éminence grise de Napoléon.

Dans "Les Hommes de Londres", essai publié en 1989, qui fait suite à son livre La dernière lettre, il met en lumière certains aspects peu connus de la Terreur et propose un éclairage nouveau sur le personnage de Bertrand Barère de Vieuzac, membre éminent du Comité de salut public. Il examine à la lueur de documents policiers et diplomatiques, jusqu'alors inconnus, l'hypothèse selon laquelle l'"Anacréon de la guillotine" fut, en l'an II, un agent d'influence et de déstabilisation à la solde du gouvernement britannique. Renforcée par de nouveaux documents publiés dans ses essais sur la corruption parlementaire et sur l'espionnage européen pendant les guerres de la Révolution, cette hypothèse, qui relativise fortement la thèse des « sévérités nécessaires » pour cause de guerre et relance la question du rôle du ministère britannique dans les affaires intérieures de la France de l'an II, n'a, à ce jour, trouvé aucune contradiction documentée.

Ces trente dernières années, Olivier Blanc a mis au jour un très grand nombre de documents d'archives inconnus sur la fin du 18e siècle et l'époque napoléonienne, dûment référencés dans ses différents ouvrages et articles, et provenant de fonds ou de séries souvent peu exploités - aux Archives nationales, aux archives du Quai d'Orsay, aux archives de Paris, mais aussi dans les fonds privés et à l'étranger . Outre leur intérêt pour l'histoire politique et diplomatique, et notamment l'histoire de l'espionnage, ils permettent de mieux mesurer, pour cette période si importante de l'histoire des relations européennes, la distance qui sépare les représentations habituelles ou convenues des pratiques réelles.

[modifier] Principaux ouvrages

  • Olympe de Gouges, préface de Claude Manceron, Syros, 1981 (première réédition, 1989).
  • La dernière lettre, prisons et condamnés de la Révolution, préface de Michel Vovelle, Robert Laffont, 1984 & Collection Pluriel 1986 ( avec Critiques et Commentaires ).
  • Madame de Bonneuil, préface de Jacques Godechot, Robert Laffont, 1987
  • Les hommes de Londres, histoire secrète de la Terreur, Albin Michel, 1989.
  • La corruption sous la Terreur, Robert Laffont, 1992.
  • Les espions de la Révolution, Perrin, 1995
  • Un ami de coeur de Marcel Proust: Clément de Maugny (1873-1944), Bulletin Marcel Proust, 1995, n°45, pp.48-61.
  • Les libertines, plaisir et liberté au temps des Lumières, Perrin, 1997 (ouvrage couronné par l'Académie française.
  • Études sur l'histoire du renseignement, ouvrage collectif sous la direction du Professeur Maurice Vaïsse, Lavauzelle, 1998.
  • The Italian Taste in the time of Louis XVI (1774-1792), Review of Homosexuality in French History and Culture edited by Jeffrey Merrick and Michael Sibalis, The Haworth Press, New-York, 2001 (69-84).
  • L'amour à Paris au temps de Louis XVI, Perrin, 2002.
  • L'éminence grise de Napoléon, Regnaud de Saint-Jean d'Angély, Pygmalion, 2002.
  • Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, Editions René Viénet, 2003.
  • Cercles politiques et "salons" du début de la Révolution (1789-1793), Annales historiques de la Révolution française, 2006 N°2 (63 à 92).
  • Portraits de femmes, artistes et modèles à l'époque de Marie-Antoinette, Editions Didier Carpentier, 2006.