Notation en jonglerie

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À l'image d'une notation musicale, une notation en jonglerie est le fait de transcrire sur un support la description d'un mouvement afin de pouvoir le conserver, le diffuser et l'interpréter de manière différée. Inventées à la fin du XXe siècle, les notations de jonglerie sont récentes comparées à l'histoire des notation du mouvement en danse.

Sommaire

[modifier] Contraintes physiques, règles mathématiques

Un objet en vol libre subit les effets la gravitation ce qui fait de la jonglerie une source d'étude dans de nombreux domaines de la physique : problème à N corps, balistique extérieure, mouvement, collision, rebond, déformation élastique, frottement, dynamique de rotation et spin, stabilisation de système dynamique, équilibre, robotique. Les notations de jonglerie découlent de l'étude de ces contraintes matérielles physiques régissant la pratique des disciplines de la jonglerie (essentiellement aérienne et à rebond).

La plupart des notations ne tiennent pas compte de la forme des objets. Elle se passe d'un grand nombre de contraintes physiques et sont ainsi utilisées pour décrire la manipulation d'objets variés. Le fait que chaque objet lancé retombe à un moment précis permet de séquencer la position et l'ordre des lancers et réceptions des objets à chaque temps. Pour décrire les mouvements de jonglerie, cette contrainte spatio-temporelle suffit à construire un langage formel simple à partir d'un ensemble de règles mathématiques.

La notation siteswap, la plus répandue, sert d'exemple aux mathématiciens en théorie des groupes, des graphes, des nœuds, en analyse combinatoire, essentiellement à cause de ses notions étudiables à l'infini. L'aspect heuristique des notations permet de répertorier machinalement l’ensemble des séquences possibles. À son échelle, le jongleur qui pratique peut devenir plus créatif. Il peut composer et inventer de nouvelles figures en combinant les différentes notations existantes.

[modifier] Des notations variées

Parmi les notations décrivant uniquement la succession des lancers, on peut distinguer deux types principaux :

  • Les notations graphiques : il s’agit essentiellement de diagrammes, conçus pour se représenter intuitivement les séquences (diagrammes en échelle et diagrammes de cause) ou pour répertorier l’ensemble des séquences et des transitions (diagrammes d'état).
  • Les notations algébriques : il s’agit principalement du siteswap (asynchrone ou synchrone) et de ses dérivés, mais aussi de la notation multi-main (dite mhn) ou du beatmap.

Les aspects graphique algébrique ne sont distincts que du point de vue de la présentation, en réalité ils sont complémentaires, chacun servant à l’élaboration de l’autre.

D'autres notations répertorient l’interaction des lancers avec le corps :

  • Le MMSTD décrit les croisements de bras.
  • La notation des figures autour du corps décrit les bodytricks ou figures dans lesquelles les objets traversent différentes zones du corps.

D'autres notations sont spécifiques à des disciplines particulières, ainsi l’EBN décrit les différentes trajectoires utilisées dans la jonglerie à rebond.

Certaines notations sont complémentaires, ainsi on peut caractériser une figure en décrivant la succession des lancers par une séquence algébrique et l’interaction avec le corps à l’aide d’une notation adaptée à cet aspect.

[modifier] Historique

Fontaine à 10 balles.
Fontaine à 10 balles.

Au début des années 1980 avec l'avènement de l'informatique et des groupes de discussion, les jongleurs les plus scientifiques ont cherché à mettre sur pied un système de notation qui permettrait de modéliser et de décrire les figures de jonglerie valides. Claude Shannon fut certainement un des pionniers en ce sens. La notation siteswap au delà de son aspect pratique, permet à des programmes informatiques de générer et d'animer virtuellement toute figure de jonglerie imaginable. Cet extraordinaire outil de création s'est répandu à travers la toile et constitue la base d'une notation comparable au solfège en musique.

Les bases sont solidement posées pendant l'été 1991 par Bruce Tiemann (Boppo), puis plusieurs théories viendront par la suite se greffer à la notation pour l'améliorer. Parmi elles on peut citer :

  • le notation multi mains (MHN) d'Ed Carstens en 1992 qui étend la notation vanille du siteswap asynchrone ainsi que le synchrone à une notation permettant d'aller jusqu'à décrire de la polyrythmie.
  • la notation MMSTD (Mills' Mess State Transition Diagram) de Mike Day qui décrit le croisement des bras.
  • la théorie des figures autour du corps de Denis Paumier en 2001.

[modifier] Liens externes

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