Neurofibromatose de type I

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Cet article porte sur la neurofibromatose de type I qui n'a aucun rapport clinique et génétique avec la neurofibromatose de type II

Neurofibromatose de type I
Autre nom Maladie de Recklinghausen
Référence MIM 162200
Transmission Dominante
Chromosome 17q11.2
Gène NF1
Empreinte parentale Non
Mutation -
Mutation de novo 50 %
Nombre d'allèles pathologiques Plus de 500 connues
Anticipation Non
Porteur sain sans objet
Incidence 1/3000
Prévalence  ?
Pénétrance 100 %
Nombre de cas Inconnu
Maladie génétiquement liée Syndrome de Watson
Diagnostic prénatal Possible
Article principal Phacomatose
Liste des maladies génétiques à gène identifié

Sommaire

[modifier] Généralités

La neurofibromatose de type I est aussi appelée maladie de Recklinghausen du nom du médecin allemand, Friedrich Daniel von Recklinghausen, qui le premier a décrit cette maladie en 1881. Elle est une des plus fréquentes maladie génétique à transmission autosomique dominante. Le gène NF1 est un des gènes dont le taux de mutation spontanée est un des plus importants chez l'homme: environ la moitié des personnes atteintes par cette maladie est le résultat d'une mutation de novo.

[modifier] Symptômes de la NF-1

[modifier] Des taches "café au lait"

Taches "café-au-lait"
Taches "café-au-lait"




Ce sont des taches de couleur variant du beige clair au marron foncé et dont la taille varie pour un adulte de quelques millimètres à plusieurs centimètres.

Ces taches sont très fréquentes dans la population saine (plus de 10% de la population en possède une ou deux), mais dans le cas de la NF-1 leur nombre est de 6 au minimum, certains malades en ayant parfois plusieurs dizaines.

Elles apparaissent souvent dés la naissance. Pour être comptabilisées, elle doivent mesurer au minimum 5 mm chez un enfant et 1,5 cm chez un adulte.

[modifier] Des neurofibromes

Neurofibromes cutannés
Neurofibromes cutannés

Ce sont des tumeurs bénignes issues des filets nerveux, on distingue trois type de neurofibromes :

  • Les neurofibromes cutanés (ou appelés pépettes) : ils ont un aspect de pseudo-hernie, il sont de la couleur de la peau ou un peu plus rosés, sont dépressibles au toucher, et leur palpation n'entraîne en général aucune douleur. Leur taille est très variable d'un individu à l'autre, et ils n'apparaissent qu'à partir de la puberté. Ils peuvent être enlevés soit par la chirurgie classique soit au laser. Ci-contre : pépette à l'œil.
  • Les neurofibromes nodulaires : petites tumeurs sous-cutanées qui poussent le long du trajet d'un nerf, en chaînette, ils ont l'aspect de ganglions, et sont douloureux au toucher.
  • Les neurofibromes plexiformes : Ce sont des tumeurs souvent de grande taille, qui peuvent être invasifs et donc poser des problèmes de compression de certains organes vitaux. Ils apparaissent très tôt dans la vie, mais leur croissance au moment de la puberté les fait remarquer. Ils sont difficilement opérables car très vascularisés, et situés parfois à l'intérieur du corps.

[modifier] Des lentigines

Ce sont de petites taches comme des taches de rousseur, mais leur localisation est caractéristique : le creux de l'aisselle ou le creux de l'aine. Elles sont présentes chez 80% des personnes atteintes de NF-1.

[modifier] Des nodules de Lisch

Ce sont de petits nodules colorés situés dans l'iris, difficiles à voir à l'œil nu, on les observe à l'aide d'une lampe à fente. Ils n'entraînent aucun trouble de la vision de l'œil. Ils sont par-contre un bon élément de diagnostic puisque 90% des adultes atteints de NF-1 en ont. Histologiquement, le nodule de Lisch est un hamartome.

[modifier] Déformations osseuses caractéristiques

Une courbure importante et un amincissement de la corticale des os longs, le plus souvent tibia, mais aussi fémur, radius, cubitus.

[modifier] Diagnostic

Des critères de diagnostic ont été établis en 1988. Le diagnostic de neurofibromatose de type I est porté quand au moins deux des signes suivants sont rencontrés [1]:

  • Six taches ou plus mesurant au minimum 5 mm avant la pubertè et 15 mm après la pubertè
  • Deux neurofibromes de n'importe quel type ou un fibrome plexiforme
  • Lentigines de la région axillaire ou inguinale
  • Gliome du nerf optique
  • Deux nodules de Lisch ou plus
  • Des anomalies osseuses comme un os sphénoïde dysplasique ou la corticale des os longs très fine
  • Un parent au premier degré atteint par cette maladie

[modifier] Gravité la NF-1

L'importance de cette affection évolutive est extrêmement variable d'un individu à l'autre. La grande majorité des malades ne présentent que des taches "café au lait " présentes dès la naissance, puis apparaissant souvent à la puberté, quelques tumeurs bénignes (neurofibromes cutanés) de petite taille et peu nombreuses.
Parfois l'atteinte cutanée est beaucoup plus importante, très nombreux neurofibromes cutanés de taille variable (certains pouvant atteindre 3-4 cm de diamètre) et neurofibromes plexiformes rendant la vie en socièté difficile à cause du regard des autres si ces tumeurs sont situées sur le visage ou les parties découvertes du corps.
Les 21 et 22 janvier 2007, l'équipe du professeur Laurent Lantieri de l'hôpital Henri Mondor de Créteil (Val-de-Marne) a effectué une greffe de visage (nez, bouche, menton, joues) sur un malade dont le visage était déformé par des neurofibromes plexiformes volumineux.

Un certain nombre d'autres problèmes peuvent aussi apparaître :

[modifier] Complications de la NF-1

  • Déformations de la colonne vertébrale de type scoliose entraînant des douleurs dorsales, parfois la déformation est très importante et nécessite le port d'un corset et même dans les cas les plus graves le recours à la chirurgie orthopédique.
  • Déformations corporelles : provoquées par des neurofibromes plexiformes de grande taille .
  • Gliome du nerf optique: c'est une tumeur généralement bénigne située au point de rencontre intracrânien des nerfs optiques appelé chiasma.
  • Certaines difficultés d'apprentissage : en général les enfants atteints de NF-1 ont une intelligence normale, mais certains rencontrent des difficultés d'apprentissage car ils présentent des problèmes de concentration et une hyper-activité.
  • Hypertension artérielle : le risque d'hypertension est augmenté chez les personnes atteintes de NF-1 car ils peuvent présenter de Phéochromocytomes et des paragangliomes (tumeurs sécrétant des Catécholamines).
  • Complications dues à la présence de neurofibromes plexiformes internes volumineux qui vont comprimer des organes vitaux .
  • tumeurs cancéreuses, notamment : tumeurs malignes des gaines nerveuses

[modifier] Traitement de la NF-1

Il n'existe aucun traitement pour guérir cette maladie, on peut pour améliorer le quotidien des malades :

  • détruire les neurofibromes cutanés soit par électro-coagulation au laser, soit par la chirurgie classique.
  • opérer les neurofibromes plexiformes, s'ils deviennent trop gênants.
  • opérer des déformations trop importantes de la colonne vertébrale.

[modifier] Divers

Pour toutes les formes de NF, il est vivement conseillé de se faire suivre médicalement la vie entière. Il existe en France une vingtaine d'équipes médicales pluridisciplinaires neurofibromatoses.

Le Professeur Pierre Wolkenstein, dermatologue, coordonne le Centre de Référence labellisé en 2004[2] et travaille en collaboration avec un réseau de centres de compétence qui assurent la prise en charge les patients sur le territoire français.

Joseph Merrick qui se produisait à Londres sous le surnom de L'Homme éléphant et fut plus tard immortalisé par le film The Elephant Man de David Lynch, a longtemps été considéré comme porteur de la neurofibromatose. Des tests ADN faits dans les années 1990 prouveraient[3],[4],[5], comme les recherches le soupçonnaient depuis longtemps, qu'il était porteur d'une affection très rare, le syndrome de Protée avec peut être la NF1 en plus.

[modifier] Sources

  • (en) J M Friedman, Neurofibromatosis 1 in GeneTests: Medical Genetics Information Resource (database online). Copyright, University of Washington, Seattle. 1993-2006 [1]

[modifier] Références

  1. NIH Consensus Development Conference (1988) Neurofibromatosis. Conference statement. Arch Neurol 45:575-8
  2. Centre de référence de l’APHP
  3. Cohen, M. M., Jr.:The Elephant Man did not have neurofibromatosis. Proc. Greenwood Genet. Center 6: 187-192, 1987.
  4. Cohen, M. M., Jr. : Understanding Proteus syndrome, unmasking the Elephant Man, and stemming elephant fever. Neurofibromatosis 1: 260-280, 1988.
  5. Cohen, M. M., Jr. : Further diagnostic thoughts about the Elephant Man. Am. J. Med. Genet. 29: 777-782, 1988.

[modifier] Liens externes

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