Mansoor Hekmat

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Mansoor Hekmat de son vrai nom Zhoobin Razani est un marxiste révolutionnaire iranien, né à Téhéran le 4 juin 1951 et mort à Londres le 4 juillet 2002.

[modifier] Biographie

Icône de détail Article détaillé : Union des combattants communistes.

Il est le fondateur en 1978 de l’Union des combattants communistes, il prend part à la révolution iranienne de 1979, marqué par la création de conseils ouvriers (shoras). Il refuse tout soutien au régime islamiste de l’ayatollah Khomeini, contrairement à la majorité de la gauche, et dénonce le « mythe de la bourgeoisie nationale progressiste ». Contraints de fuir au Kurdistan en 1981, en raison de la répression, les membres de l’Union des combattants communistes fusionnent avec une organisation kurde issue du maoïsme, Komala, avec laquelle ils fondent le Parti communiste d’Iran.

La nouvelle organisation dispose d’une véritable armée, qui tient tête au régime iranien et aux nationalistes. Dans leur « zone libérée », les droits des femmes sont respectés, ce qui leur vaut la haine des traditionalistes. En 1991, en totale rupture avec le nationalisme kurde, Mansoor Hekmat quitte le Parti communiste d’Iran et entraîne avec lui une grande partie de l’organisation. Il crée alors le Parti communiste-ouvrier d'Iran, puis en 1993, le Parti communiste-ouvrier d’Irak, né de l’insurrection des conseils ouvriers en 1991. Les deux partis sont étroitement mêlés dès l’origine. Réfugié à Londres, Mansoor Hekmat meurt d’un cancer en juillet 2002.

Partisan du « retour à Marx », Mansoor Hekmat considérait que la classe ouvrière ne devait compter que sur ses propres forces, et qu’elle était la seule à avoir fait évoluer les choses positivement au cours du XXe siècle. Il considérait qu’il n’y avait jamais existé de pays socialistes, l’URSS et la Chine n’étant rien d’autre que des nationalismes bourgeois, qui n’avaient ni aboli le salariat et l’exploitation, ni communisé les moyens de production.

Quoique inspiré par le communisme de conseil, Mansoor Hekmat accordait une grande importance à l’organisation et à la propagande, considérant que « le communisme à la marge de la société, ce n’est pas le communisme ». Il souhaitait ainsi concilier la lutte pour d’authentiques réformes sociales, notamment pour les droits des femmes, et le combat révolutionnaire. Marqué par les tragédies Yougoslaves et Rwandaises, il a défendu une vision humaniste, laïque et universaliste contre toute forme de division ethnique ou religieuse.

Après sa mort, le parti qu’il a contribué a fonder en Irak est devenu l’une des principales organisation de gauche dans ce pays, tandis que les branches iraniennes sont devenues des acteurs incontournables de l'opposition à la république islamique.

Mansoor Hekmat est enterré à Londres, au cimetière de Highgate, à quelques pas de la tombe de Karl Marx.

[modifier] Citations

"La base du socialisme est l'être humain considéré à la fois collectivement et individuellement. Le socialisme est le mouvement qui restaure la volonté consciente de l'homme, c'est un mouvement pour libérer les êtres humains des obligations économiques et de l’asservissement des moules prédéterminés de la production. C'est un mouvement visant à abolir les classes et les classifications du peuple, ce qui est la condition essentielle pour l'épanouissement de l'individu."

Mansoor Hekmat, Le marxisme et le monde aujourd'hui

[modifier] Liens externes

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