Lucius Munatius Plancus

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La statue de Lucius Munatius Plancus à Bâle
La statue de Lucius Munatius Plancus à Bâle

Lucius Munatius Plancus (né en -87 - mort en -15) était un sénateur romain, consul en -42, et censeur en -22 avec Aemilius Lepidus Paullus. De la même manière que Talleyrand dix-huit siècles plus tard, il est un des exemples historiques typiques d'hommes qui ont réussi à survivre à de dangereuses circonstances en changeant constamment d’allégeance.

[modifier] Sa vie publique

Les débuts de sa carrière sont mal connus, et nous savons peu de lui. Il fut un officier de Jules César, durant la Guerre des Gaules et la guerre civile contre Pompée. Quand César fut assassiné le 15 mars -44, Munatius Plancus était le proconsul de la Gaule chevelue. L'année suivante, il fonda les colonies romaines de Lugdunum (Lyon) et Augusta Raurica (Augst) en 43 av. J.-C.[1], puis il rejoignit Marc Antoine, .

En -42 il exerça la magistrature de consul avec Marcus Aemilius Lepidus. Vers -40 il devint proconsul d'Asie.

Pendant les expéditions de Marc Antoine en Arménie et en Parthie, pour venger la mort de Crassus, il fut proconsul de Syrie. Mais quand la campagne d'Antoine contre les Parthes échoua, il décida de rallier Octave. D'après Suétone, c'est Munatius Plancus qui suggéra à Octave d'adopter le titre d'« Auguste », plutôt que Romulus comme « second fondateur de Rome »[2].

En -22, Auguste désigna Munatius Plancus et Aemilius Lepidus Paullus pour remplir la fonction de censeur[3]. Ce furent les derniers censeurs désignés, car leur exercice fut très controversé par toute la communauté politique de l'époque, principalement pour illégitimité et incompétence.

Auguste fit aussi participer Munatius Plancus à son programme de reconstruction à Rome, où il restaura le temple de Saturne[4].

[modifier] Sa fin

Selon Pline l'Ancien, Asinius Pollion prépara des discours contre Lucius Munatius Plancus, qu'il comptait faire publier après la mort de Plancus pour que celui-ci ne puisse répondre. Mis au courant du projet, Plancus aurait rétorqué « Il n'y a que les vers qui fassent la guerre aux morts »[5].

Munatius Plancus est un des personnages romains dont le tombeau a subsisté et est identifiable, bien que son corps ait depuis longtemps disparu. Le Mausolée de Munatius Plancus, un tombeau fait d'un cylindre massif de nos jours bien reconstitué (et attribué à tort à la Vierge Marie vers la fin du XIXe siècle), est situé à Gaète en Italie, sur une colline surplombant la mer, assurant une exposition permanente en son honneur.

Ce tombeau porte l'inscription suivante qui résume sa vie[6] :

L. MVNATIVS L. F. L. N. L. PRON
PLANCVS COS CENS IMPITER VII VIR
EPVLONTRIVMP EXERATIS AEDEM SATVRN
FECIT DEMANIBIS AGROS DIVISIT IN ITALIA
BENEVENTI IN GALLIA COLONIAS DEDVXIT
LUGDUNUM ET RAVRICAM


[modifier] Notes

  1. Selon l'épitaphe de son tombeau, référencée au Corpus inscriptionum latinarum 10.6087
  2. Suétone, Vie d'Auguste, 7
  3. Suétone, Vie d'Auguste, 37
  4. Suétone, Vie d'Auguste, 29
  5. Pline l'Ancien, Histoires naturelles, livre I, 24
  6. L. Munatius, fils de Lucius, petit-fils de Lucius, arrière-petit fils de Lucius, Plancus,
    consul, censeur, (non traduit)
    fit le temple de Saturne,
    repartit des terres en Italie à Bénévent, fonda en Gaule les colonies de Lyon et Augst