Louis Béchereau

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Louis Béchereau était un pionnier de l'aviation français, né le 25 juillet 1880 à Plou (Cher) et mort à Paris le 18 mars 1970.

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[modifier] Biographie

Après avoir fréquenté l'école nationale professionnelle de Vierzon, il avait intégré l'école des Arts et Métiers d'Angers en 1896 (âgé de 16 ans à peine). Il était contemporain (entre autres) de Clément Ader, de Gabriel Voisin, de Wilbur Wright, de Henri Farman et de Louis Blériot.

Il termina ses études en 1901 et participa immédiatement avant son incorporation dans l'armée à une compétition de modèles réduits organisée par le journal L'auto. Béchereau remporta le premier prix, un modèle fabriqué ensuite en série pour le compte des grands magasins parisiens.

Démobilisé en 1902, Béchereau rejoint un atelier de construction mécanique à Bezons où il participe à la réalisation du prototype d'automobile conçu par Clément Ader. Il relatera ensuite souvent les essais de vols réalisés avec l'Eole ou l'Avion.

Un neveu de Clément Ader avait créé en 1903 à Levallois la 'Société de Construction d'Appareils Aériens'. Client de cette société, Armand Deperdussin lui avait confié la réalisation d'un avion 1909 qui fut par la suite exposé sous les verrières du Bon Marché. Deperdussin créa ensuite en 1910 la Société de Production des Aéroplanes Deperdussin (SPAD) dont il confia le bureau d'études (direction technique) au jeune Béchereau.

Béchereau conçut dès le départ des appareils dits 'monocoques', au fuselage en forme de fuseau très aérodynamique. Cette caractéristique leur permettait d'atteindre des performances jusqu'alors impensables. Ses collaborateurs directs sont aussi des anciens de l'école des Arts et Métiers ("Gadzarts") dont Louis Janoir, chef-pilote (Ch 1901) et André Herbemont (Ch 1909). Son concept révolutionnaire permit à la société Deperdussin de remporter plusieurs prix, dont la fameuse coupe aéronautique Gordon Bennett en 1912 avec Jules Védrines aux commandes.

En 1911, l'un de ses collaborateurs était le pionnier néerlandais Frederick Koolhoven, futur directeur de British Deperdussin et constructeur de nombreux avions hollandais.

A la suite de malversations financières de son fondateur, Louis Blériot reprit la société en 1914 en la rebaptisant Société Pour l'Aviation et ses Dérivés, conservant par là-même le sigle SPAD. Louis Béchereau resta chef du bureau d'études et poursuivit le développpement de nombreux appareils dont le fameux SPAD XIII.

Pendant la Première Guerre mondiale, lorsque Georges Guynemer reçut son premier SPAD VII équipé d’un moteur Hispano-Suiza le 27 août 1916, il écrivit à Louis Béchereau dès le lendemain une lettre (*) vantant les merveilles de ce nouvel avion. L'as du combat aérien Guynemer eut par la suite une correspondance technique très abondante avec Béchereau qu'il appela " l’as des constructeurs ".

(* Extrait : " L'appareil est merveilleux. J'ai grimpé à plus de 3.000 mètres en 9 minutes à peine et j'ai exécuté plusieurs renversements complets, sans difficultés et sans que le moteur bafouille. Je passe ma journée dans mon taxi et je voudrais passer mon temps à le retourner dans tous les sens ").

C'est d'ailleurs ce dernier qui lui remit la médaille de Chevalier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1917 dans le grand hall de la Société SPAD, en présence du ministre de la Guerre. (Citation : " Vous avez donné la suprématie aérienne à votre pays, et vous aurez une grande part dans la victoire. C'est un splendide titre de gloire. C'est avec le sentiment de l'admiration et de la grande reconnaissance que nous vous devons tous, que je vous donne l'accolade ".)

Béchereau quitta ensuite la SPAD pour créer la Société des Avions Bernard (dite Société des trois B) avec Bernard et Birkigt (fondateur de la Société Hispano-Suiza). Il collabora également avec la Société des moteurs Salmson et s'associa en 1931 avec le carrossier Georges Kellner pour créer la société Kellner-Béchereau. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, il conçut encore le monoplan embarqué K.B.E 60 destiné à la Marine nationale française dont la destinée fut contrariée par les évènements.

L'usine fut détruite en 1942 par un bombardement et la société Kellner-Béchereau fusionna alors avec les Aéroplanes Morane-Saulnier. Béchereau en resta l'un des directeurs jusqu'à sa retraite en 1950.

[modifier] Décorations

  • En 1947, Béchereau fut promu Officier de la Légion d'Honneur.
  • Il lui a été décerné la Médaille d'Or de l'Aéro-Club de France.
  • Il fut également élu membre d'Honneur de l'Union Syndicale des Industries Aéronautiques
  • Décoré de la Médaille de l'Aéronautique en 1950.
  • 1959 : lauréat de l'Académie des sciences et du Prix Arthur du Faÿ.
  • 1966 : lauréat du Prix Nessim Habif et élevation au grade de Commandeur de Légion d'Honneur.

[modifier] Sources

Cet article est inspiré de l'article de Frédéric Champlon - Châlons 94, Extrait de Arts et Métiers Magazine - avril 2003 (voir liens externes).

[modifier] Liens externes

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