Louis Auguste de Bourbon

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Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, duc d'Aumale, prince de Dombes, comte d'Eu est un fils légitimé de Louis XIV et de madame de Montespan, né à Saint-Germain-en-Laye le 31 mars 1670 et mort à Sceaux, 21 mai 1736.

Sommaire

[modifier] Sous Louis XIV

Le duc du Maine en 1695
Le duc du Maine en 1695

Dès sa naissance, il fut pris en charge par la veuve Scarron, future marquise de Maintenon, qui s'occupait déjà de son frère aîné.L'enfant naît infirme et boîtera toute sa vie (d'où le sobriquet "Gambillard" qui lui sera attribué). Rapidement, il devint son préféré. Sa protection lui fut d'un grand secours pendant le règne de Louis XIV. Il fut légitimé en décembre 1673. En janvier 1674, il déménagea à la Cour avec ses frères et sa gouvernante.

La même année, il reçut la charge de colonel général des Suisses et Grisons. De tempérament pieux et effacé, il étudia avec beaucoup de soin. En revanche, malgré les efforts du maréchal de Luxembourg, il comprenait médiocrement la science militaire et se révéla ensuite piètre soldat. En 1681, la Grande Mademoiselle, victime d'un chantage mené par Mme de Maintenon, lui céda la principauté de Dombes et le comté d'Eu. En 1682, il fut promu gouverneur du Languedoc. En 1686, il devint duc d'Aumale et chevalier du Saint-Esprit. En 1688, il devint général des galères, puis lieutenant général.

Le roi,son père,aurait voulu lui faire épouser sa nièce, Élisabeth Charlotte d'Orléans mais se heurta au refus de sa belle sœur,la célèbre princesse palatine. Le duc épousa, le 19 mai 1692, Mademoiselle de Charolais, fille du prince de Condé. Ils eurent sept enfants, tous sans postérité :

  1. N... de Bourbon, Mademoiselle de Dombes (née le 11 septembre 1694, morte le 15 septembre 1694) ;
  2. Louis Constantin de Bourbon, prince de Dombes (né le 17 novembre 1695, mort le 28 septembre 1698) ;
  3. N... de Bourbon, Mademoiselle d'Aumale (née le 21 décembre 1697, morte le 24 août 1699) ;
  4. Louis Auguste II de Bourbon, prince de Dombes (né le 4 mars 1700, mort le 1er octobre 1755) ;
  5. Louis Charles de Bourbon, comte d'Eu (né le 15 octobre 1701, mort le 13 juillet 1775) ;
  6. Charles de Bourbon, duc d'Aumale (né le 31 mars 1704, mort en septembre 1708) ;
  7. Louise-Françoise de Bourbon, Mademoiselle du Maine (née le 4 décembre 1707, morte le 19 août 1743).

Le duc du Maine disposait du privilège des « grandes entrées », qui permettait d'assister au « petit lever » du roi. Au cours du règne de son père, il manœuvra entre les différents groupes d'influence, et se montra proche de la cabale des seigneurs et de celle de Meudon. Il arrangea le mariage du duc de Vendôme avec Mademoiselle d'Enghien, sa belle-sœur.

En juillet 1714, Louis XIV signa un édit l'appelant, ainsi que sa descendance, à la succession royale. Le duc du Maine et les autres bâtards légitimés devaient prendre place au dernier rang et être appelés à régner en cas de disparition de tous les princes du sang légitimes. Le 23 juillet, une déclaration royale décréta que les légitimés jouiraient désormais de la qualité de princes du sang. Saint-Simon lui-même, pourtant adversaire déclaré du duc du Maine, vint lui faire ses compliments au lendemain de l'enregistrement par le Parlement de Paris.

Le duc du Maine pressa alors le roi de rédiger un testament affermissant ces décisions, et écartant le duc d'Orléans de la régence. Le 26 août, le roi remit son testament au premier président et au procureur général du Parlement. Il déclara ensuite au duc du Maine :

« Vous l'avez voulu, mais sachez que quelque grand que je vous fasse et que vous soyez de mon vivant, vous n'êtes rien après moi, et c'est à vous après à faire valoir ce que j'ai fait pour vous, si vous le pouvez. »

Le 22 août, Louis XIV demanda au duc du Maine de le remplacer lors d'une revue de la gendarmerie, confirmant ainsi la disgrâce de son neveu Orléans.

[modifier] Pendant la Régence

[modifier] Le testament de Louis XIV

À la mort de Louis XIV, le testament fut rendu public. Le duc du Maine devait faire partie du Conseil de régence et recevait la garde et la tutelle du jeune Louis XV. Enfin, il disposait de la Maison militaire. Le 2 septembre, conformément à l'usage, une séance solennelle au Parlement, rassemblant toutes les Cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, devait proclamer la régence. Le duc d'Orléans s'efforça de faire casser un testament qui le privait de prérogatives qu'il jugeait dues à sa naissance. Il se fit d'abord proclamer régent par les officiers du ministère public. Ensuite, il réclama l'admission du duc de Bourbon (« M. le Duc ») au Conseil de régence — celui-ci devait y entrer à ses 24 ans, mais n'en avait alors que 23. Bourbon, lui, en qualité de grand maître de France, refusait d'être subordonné au duc du Maine, commandant de la Maison militaire.

Les gens du Roi accordèrent l'entrée de M. le Duc dans le Conseil de Régence. Quand on reparla du commandement des troupes, les choses se gâtèrent. Maine et Orléans s'échauffèrent et quittèrent la grande chambre pour discuter ailleurs. Ils furent rejoints par quelques pairs, des princes et les capitaines de la Maison du roi. La séance fut suspendue. À la reprise, le duc du Maine sentit que la partie était perdue : les gens du Roi accordèrent au Régent le commandement des troupes et laissèrent au duc de Bourbon le droit de nomination à toutes les charges de la maison.

Le 26 août 1718, Saint-Simon persuada le régent de faire tenir un lit de justice à Louis XV. Celui-ci eut lieu par surprise. Louis XV y déclara que les bâtards auraient désormais le rang des ducs et pairs, mais que par égard pour le comte de Toulouse, on lui conserverait ses honneurs à titre viager. M. le Duc, désormais majeur, constata que le duc du Maine n'était plus prince du sang, et réclama pour lui la surintendance de l'éducation du roi. Cela lui fut accordé. Le duc du Maine se trouvait complètement évincé.

[modifier] La conspiration de Cellamare

Quelques mois plus tard, Maine fut pris dans le tourbillon de la conspiration de Cellamare. À l'instigation d'Alberoni, se forma en effet un petit groupe de conspirateurs visant à installer Philippe V d'Espagne, ou l'un de ses fils, sur le trône de France, en cas de décès de Louis XV. La duchesse du Maine faisait partie des conspirateurs, et y entraîna son mari. En décembre, le complot fut éventé, Cellamare renvoyé, le duc et la duchesse du Maine arrêtés. Le duc fut enfermé à la forteresse de Doullens, et sa femme exilée à Dijon. Libéré en 1720, il se tint ensuite à l'écart de la vie politique, se retirant dans sa propriété de Sceaux où il mourut le 21 mai 1736.

À cause de sa bâtardise, il était haï par la princesse Palatine et le duc de Saint-Simon.

[modifier] Voir aussi